lundi 31 décembre 2012

    Éphémérides, nouvelle année et rétrospective...


    En attendant mon long article sur les vampires qui célèbre la fin de la saga Twilight comme il se doit, c'est-à-dire en l’enterrant, voici une petite rétrospective de l’an passé... L'occasion aussi d’annoncer que dans les mois à venir, ce blog devrait évoluer pour se métamorphoser en une véritable vitrine de mes différents travaux mais ceci est une autre histoire…



    La nouvelle année est l’occasion de tirer des bilans, je vais donc sacrifier à la tradition. Si ce blog continu vaille que vaille son existence, on ne peut pas vraiment dire que l’affluence soit au rendez-vous. Sans surprise c'est la rubrique « Foutages de Gueule Ultime » qui reçoit le plus de visites, lesquelles sont prétexte à débat sur l'état déplorable de la création. Malgré le plaisir que j'éprouve à y épancher mon inépuisable fiel, je préfère de loin me plonger dans la rédaction des univers d’Arkady et de ses joyeux compagnons, aussi cette rubrique ralentira-t-elle dans les mois qui viennent. Les imbéciles et les fils à papa ont tellement vérolés la production francophone dans tous les médiums que je n'en vois plus l'intérêt...

    Aüz, dessin préparatoire par Didizuka.

    Des heureux changements personnels m’ont amené à prendre un immense retard dans mes projets Bds ou de romans. Ainsi, Un massacre payant  mettant en scène Ethel Arkady est reporté, mais j’espère le boucler avant fin 2013. Une autre histoire de maison hantée écrite en parallèle devrait suivre.

    Prime-Time, premier essaie de couverture. Dessin par Horlod.

    Au niveau des Bds la plupart des collaborations se sont arrêtées en court de chemin. Soit les dessinateurs se sont lassés (proposer une fiction en ces temps de crises demande une certaine dose conséquente d’abnégation, de patience et de rouerie. A moins d’être adoubé par la naissance, c’est un parcours du combattant dont on a peu de chance de ressortir indemne.), soit il y a eu des différends artistiques. Ainsi, Prime-Time, Wall-Street Payback, La Fille aux Yeux de Diamant, La Foie et La Dame Noire demeurant à l’état de friche. Je consacrerais une nouvelle rubrique à ce sujet. Chacun de ces scénarios bloqués est susceptible d’être repris. Certains sont plus finalisés que d’autres mais tous méritent de croiser le chemin de lecteurs potentiels et d’exister.

    La Fille aux yeux de Diamant, recherche pour le personnage de Charon par
    Alain Letroye. 

    Seul « Monatos » avec le dessinateur DavB progresse très lentement. Mon activité de bibliothécaire me permet de manger, d'avoir un toit et plus de confort mais c’est un frein chronophage et mes histoires n’avancent plus que par soubresauts successifs. Comme d’autres, je suis confronté aux affres du boulot alimentaire et à ses conséquences néfastes dont l’épuisement nerveux. Ecrire ou dessiner se transforme en torture après s’être agité, toute une journée enfermée face à des lecteurs quelquefois odieux avec le personnel. Si les idées trottent dans le crâne, leur faire passer le cap de la main exige certains jours trop d’efforts. Je ne relancerai pas le débat sur la professionnalisation de l’activité artistique tant la question, soulevé sur de nombreux forums se métamorphosent souvent en une foire d’empoigne ou les insultes volent bas.


    Une étude d'Arkady pour Wall-Street Payback.

    Débuté en 2011 Aüz, un projet BD avec Didizuka, devrait renaître de ses cendres courant 2013. Il en est de même pour le chapitre des aventures d’Arkady se déroulant dans les années 1920 dont le story-board est presque achevé, mais dont j’ai la flemme de commencer les planches.

    La Dame Noire, dessin de Nicolas Pitz.


    Pour autant 2012 est-elle une année à marquer, comme les autres d’une croix noire ? Non. Malgré un ralentissement prodigieux de ma capacité de production, il y a eu quelques avancés. Ainsi la publication d’une nouvelle « La Cathédrale de Chair » pour un Appel à Texte, ainsi que ma participation aux recueils de Roman Francophone pour les anthologies Handicap et Artistes. Pour tout ceci, je me dois de saluer bien chaleureusement Didizuka, Sissy Pantelis et Tomthomas Krebs qui ont bien voulu prendre sur leurs temps et relire les horribles premiers jets.


    La Foie avec les Frères Fradet.

    Enfin, une de mes collaborations avec la même talentueuse Didizuka sur le One-Shot « On lave son linge en famille », hommage aux vieux comics d’horreur comme « les contes de la crypte » s’est matérialisé et se diffuse petit à petit dans d’autres pays que la France. Je crois que sous ces auspices, je dois me résoudre à ne plus postuler dans la vieille Europe, mais ailleurs, ou l’on apprécie encore les récits fantastiques…

    Couverture de Monatos par DavB


    À bientôt en 2013 pour de nouvelles aventures donc…

    Une autre illustration de Didizuka pour On lave son linge sale en famille...


    PS : Le passage d'une année à l'autre est souvent l'occasion de faire des petits "Best of". Voici donc ce que je retiens de cette merveilleuse année.

    En vrac : Le mieux : Sarkozy a dégagé !! Le pire : Il a laissé derrière lui un pays ravagé par le communautarisme et la haine. Il faudra beaucoup de temps pour que le paysage politique français (mais pas seulement) s'en remette.

    Cinéma : Des rares films de 2012 pour lesquels je me suis déplacé, c'est ParaNorman (L'étrange pouvoir de Norman) qui mérite les éloges. Scénario en béton, réalisation impeccable, le film conjugue à merveille l'horreur au conte pour enfant sans les prendre pour des glands.

    A l'opposé du spectre, Prometheus restera le film de merde ultime, le mètre étalon du genre, boursouflé de prétention artistique, gangrené de médiocrité scénaristiques et de maladresses dans la réalisation. 




    A côté de cet infect étron, même le très médiocre The Dark Knight Rise et sa polémique journalistique moisie passe pour un chef-d'oeuvre, c'est dire ! Quant à Pixar, il confirme tout le mal que je pense d'eux avec Rebelle, une production qui porte très mal son titre...

    BD : En tant que bibliothécaire, je lis aussi pas mal de BD. 2012 fut une année chargée de livres (4000 sorties environ) mais au final peu d'ouvrages retiennent l'attention. Je parlerais seulement de l'apparition sur le marché du comics de l'éditeur Urban Comics qui exécute un travail titanesque pour la reconnaissance du médium à travers de belles rééditions des classiques de Vertigo et de DC comics. Certes cela fait très mal au porte-monnaie mais au moins sommes-nous vengés des délires de Panini comics...



    Un titre ne cesse de surgir dans ma tête, c'est l'excellent Nou3 de Grant Morrison et Franck Quietly, mélange incroyable de SF cyberpunk et d'émotions dans lesquelles nos amis à quatre pattes sont pris à partis dans des guerres humaines qui ne les concernent pas....

    Signalons un éditeur peu connu : les Editions Muffin qui font dans le Yaoi américain avec une aventure "gay" de Sherlock Holmes (une thèse largement mise en avant dans les films de Guy Ritchie) dans "L'aventure du Concussoris Magnus" dont l'impression, la mise en scène et l'histoire en font un des meilleurs mangas du moment.



    Dans le registre du foutage de gueule ultime, outre le coup marketing de La Page Blanche, n'oublions pas Glénat, éditeur peu scrupuleux qui fait payer au prix fort le manga 2001 Night Stories en crachant à la figure des lecteurs avec une finition de merde, un papier glacé pourri qui prend les empreinte de doigt et une reliure collée. Pour 99€, l'acheteur peut exiger un peu plus d'effort....

    samedi 22 décembre 2012

    Fushi

    Une ancienne illustration d’une histoire de Dark Fantasy que je n’ai toujours pas eu le temps d’écrire malgré quelques essais sous forme de BD. On y suit les aventures de Fushi, une vampire mercenaire qui sera mêlée malgré elle à un complot visant à s’emparer d’un puissant royaume…

    lundi 26 novembre 2012

    Arkady et son indic' Mickey.

    En attendant mon hommage au dernier chapitre de la saga Twilight consistant en un parcourt subjectif à travers les différentes évolutions cinématographiques du mythe vampirique des années 1920 à maintenant, un petit Work In Progress sur la mise en couleur d'une vielle illustration d'Arkady (réalisé à l'arrache en 2009-2010 je crois !). L'aspect d'Arkady a changé entre-temps, et changera encore je le crois....

    Pose des aplats couleur pour déterminer
    l'ambiance de la scène. 

    Pose des matière pour donner un peu de contenance
    au décor.

    Mise au point avec les traits. Je pose d'autres calques
    de matières pour donner une ambiance plus marquée.
    Quelques filtres de couleurs pour lier le tout et c'est fini !! (Merci à Didizuka pour
    ses leçons...)

    dimanche 28 octobre 2012

    Preview : On lave son linge sale en Famille 03.

    Le projet du one-shot avec Didizuka avance peu à peu et se pare à présent de couleurs pour votre plus grand plaisir. Rien ne vaut une bonne histoire d’horreur en cette période de l’année. Voici donc un petit aperçu de la couverture. Le lettrage a été réalisé par mes soins, à la main et sans recours à l'informatique.... L'histoire sera disponible en anglais et en français...


    dimanche 7 octobre 2012

    Publicité : Handicap, une nouvelle vie ?

    Un peu de publicité pour une fois, une de mes nouvelles (Aveugle en Trois-Temps)  est parue dans un petit opuscule produit par un groupe centré sur l'auto-édition, Romans-Francophones que vous pouvez vous procurer via le site d'impression à la demande, Lulu. 

    Plusieurs personnes ont passé quelques nuits blanches à relire les textes pour les expurger de leurs fautes !! L'impression est très satisfaisante et le pavé de 315 pages à une bonne gueule. Vous aurez donc entre vos mains un livre que vous pourrez mettre dans votre bibliothèque et n'ayant rien à envier aux "grands éditeurs".  

    Illustration de couverture par Misore-Seppen.

    4ème de Couverture.

    lundi 10 septembre 2012

    Preview : On lave son linge sale en famille 02

    Un nouveau projet s'apprête de ses plus beaux atours pour voir le jour. Enfin une collaboration scénariste/dessinateur qui aboutit, je n'y croyais plus !! Un immense merci à Didizuka pour avoir réussi à mettre en scène cette sordide histoire....





    dimanche 22 juillet 2012

    Cinoche P comme Pourri : Bat-catastrophe !!

    La récente tuerie autour du blockbuster de Christopher Nolan ouvre à nouveau les vannes d’un marronnier agaçant des JT en mal de sensations : la mauvaise influence d’un certain cinéma sur les esprits. Les faits sont plus complexes que ce type de raccourcis absurdes…



    Ça faisait longtemps que les médias n’avaient pas remis le couvert, à un tel point que cela m’étonnait un peu ! Revenons en arrière un petit moment, à l’époque des années 90 où ma cinéphilie se nourrissait de films d’horreur des années 70 à 80 tandis que le climat devenait pesant pour les amateurs de genre. Groupe de pressions catholiques, parents d’élèves relayés par la presse s’acharnaient sur ces pellicules censées distiller au sein des cerveaux des envies de meurtres. On citait à l’appui des cas de tueurs en série ou d'assassinats sordides soi-disant inspirés par des films d’horreur. Des pédopsychiatres envahissaient les plateaux de talk-show pour nous effrayer en analysant des scènes de Derrick ! Ont été traînés dans l’opprobre les films d’animation, les jeux vidéo et assimilés. 

    Le cinéma d’horreur est devenu célèbre autant pour ses excès que pour sa stylisation esthétique. Mais cela ne va nullement pousser aux crimes. On ne fait pas un carton après avoir en avoir regardé. Ce type d’allégations démontrent un certains manquent de finesses et de professionnalisme en même qu’une méconnaissance du sujet. Mais il tout ce qui appartient à une certaine forme de culture parallèle devient nécessairement suspect .[1]
    Image de David Michael Chandler.

    Au-delà du massacre gratuit d’une dizaine de personnes, j’oserais faire remarquer que nous ne vivons pas dans une société baignant béatement au pays des bisounours. Entre les effets pervers de la crise financière, le concassage de neurones menés depuis plus d’une décennie par les médias mainstream et l’encouragement appuyé aux communautarismes, le quotidien devient parfois étouffant. Un esprit peut basculer. Pour se donner une bonne conscience, il est nécessaire de trouver des boucs émissaires excusant un tel comportement. 

    À la lecture de certains articles, on apprend que le tueur est un solitaire qui a entassé depuis longtemps un magnifique arsenal. La tempête couvait dans sa tête bien avant la sortie du film. En remettant les choses dans leurs contextes, la libre possession d’armes à feu a sûrement un léger rôle à jouer dans le fait que les USA affichent un taux de mortalité par balle relativement élevé [2]. Ajoutons à cela une guerre sociale exacerbée [3] au nom d’un capitalisme effréné ne profitant qu’au plus riche. On a alors un bon terreau pour des explosions de crimes. 

    Pourquoi faire péter les valves de la haine durant l’avant-première de The Dark Knight Rises ? Simple ! Le film très attendu garantit un impact traumatique sur les consciences. Comme on le voit, il ne faut pas chercher bien loin pour trouver des explications plausibles sûrement plus convaincantes que « C’est la faute au film ! » [4]. Est-ce que ces messieurs dames les journalistes s'ennuyaient tellement qu'ils ont sauté sur l'occasion pour faire des liens foireux entre tout et n'importe quoi ?

    Donner une explication crédible à un événement comme celui-ci nécessite autre chose que des théories éculées. Un véritable travail de fond reste toujours à faire pour disséquer les nombreux paradoxes de nos sociétés. J’ai cependant la certitude que le cinéma n’est pas responsable de nos actions dans le quotidien. Jusqu’à preuve du contraire, les films français n’ont jamais provoqué de crise d’hystérie et pourtant ceux-ci sont de plus en plus exécrables au fil des décennies. La série des Saw malgré sa connerie abyssale et son inspiration délétère à base de voyeurisme n’a pas engendré de tueur aux pièges !! [5]

    J’ai moi-même consommé une certaine quantité de films d’horreur dans ma jeunesse, du plus bénin au plus violent. La fréquentation des réalisateurs d'horreurs m'a amené à découvrir d'autres artistes de toutes disciplines. Cela m'a ouvert les yeux sur le langage propre au cinéma, à ce qu'était la mise en scène et l'importance du montage pour accentuer l'impact d'une image et du hors champ, toutes ces choses dont j’ai pris conscience de manière presque naturelle et instinctive. Par contre, les litres de faux sangs ne m’ont jamais donné envie de passer à l’acte.

    Bien plus malsaines me paraissent les téléréalités qui ont fait leurs trous sur les ondes hertziennes ces dernières années, des programmes déshumanisant à l’extrême ceux qui y participent. Si on devait trouver des responsables à des actes meurtriers, je parierais plus pour ces coupables là. 

    La dramaturgie [6] nous présente des modèles à suivre et les contes de fées en particulier relèvent du parcours initiatique. Les meilleurs héritiers de cette structure indémodables restent les films d’horreur ! [7] Les productions de téléréalités dont le studio Endemol est le pionnier [8], se vautrent dans un esprit putassier avec une  la jouissance d’un cochon dans son auge. Véritables chancres culturels, ces programmes dévoient tous le spectre des émotions humaines pour les pervertir au dernier degré. Ainsi, le sentiment amoureux y devient un sentiment de possession et d’humiliation, pas très loin de celui qu’éprouve le tueur en série vis-à-vis de sa victime. L’être humain adulte est infantilisé, obligé de se soumettre à une autorité extérieure toute puissante, le dieu Audimat.

    On assiste médusé à l'apologie d'un égocentrisme merdeux qui évacue aux oubliettes toute humanité et dont l'influence se fait plus vivement sentir dans la recherche compulsive de certains esprits faibles de la popularité, du buzz, non pas comme la récompense d’un dur labeur, mais juste pour devenir célèbre. Ces programmes possèdent certainement un pouvoir de fascination bien plus nocif que le plus taré des films gores.


    Vous voulez d’autres coupables ? Pourquoi passer des publicités agressives dans des séances de cinéma pour enfants ? Pourquoi, dans un monde ou la communication visuelle est devenue endémique s’entêter à ne pas créer des cours d'analyse visuelle dans les écoles. De tels enseignements fourniraient aux consommateurs des moyens de prendre du recul face à l’esprit retord des publicitaires.

    Si on veut trouver des raisons, relier entre eux des éléments qui n’ont rien à voir alors autant choisir la voie la plus logique. Quand on constate qu’actuellement certains citoyens, le cerveau lavé par la culture de consommation de masse et la religion en viennent à s’emporter à la moindre vexation et à souhaiter faire la peau de n’importe qui, il ne faut pas s’étonner que d’autres pètent les plombs et fassent un carton dans un cinoche.

    En ce qui me concerne, j’irais voir The Dark Knight Rises, qui trouvera peut-être sa place dans cette section de mon blog. Ou alors peut-être irais-je après écumer les salles UGC de Belgique et de Navarre, la bave aux lèvres, la rage au ventre et un masque sur la gueule pour créer une mini-apocalypse….

    EDIT : Il semblerait que TF1 (aussi nommée "La Boîte à Cons") ait retiré son articles sous la pression des commentaires envoyés par les internautes tandis que notre guignol meurtrier prétende être le Joker du second volet de la trilogie Batman de Nolan.... 

                                                                             

    [1] - Flirtant souvent avec le commerce le plus éhonté mais ceci est un autre sujet.

    [2] - Le tueur portait sur lui, outre des grenades lacrymogènes, ce qui explique le masque, un fusil d’assaut quand même…

    [3] - Pas de protection sociale, de sécu ou de chômage aux USA !! Une fois que tu es viré c'est la ligne droite vers la clochardisation.

    [4] - À ce propos il est important de noter que la violence fictionnelle existe depuis l’aube des temps, dans les poèmes épiques, la bible et les contes de fées originaux sans pour autant être un problème majeur ! Un sujet qui a opposé Platon qui reprochait au théâtre de pervertir les citoyens et Aristote qui se reposait sur le concept de la catharsis

    [5] Mon préféré est Saw 6, essayez de le prononcer rapidement pour voir… Il y aurait encore de nombreuses choses à dire sur cette branche de l'horreur qu'est le Torture Porn auquel appartient la série des Saw mais cela fera l'objet d'un autre article, en son temps...

    [6] Vocable qui réunit les différents médiums relevant de la narration…

    [7] Quelques des œuvres les plus significatives du genre sont d’ailleurs bourrées de références à ces vénérables ancêtres, comme Suspiria ou la Compagnie des Loups.

    [8] Pour ne citer que ce génial producteur flamand....

    mardi 3 juillet 2012

    Preview : On lave son linge sale en famille.

    Comme je ne serais pas très présent durant les deux mois qui viennent, la rédaction de mon premier roman étant chronophage, je vous propose des aperçus de projets en cours, dont celui-ci que je scénarise et qui est dessiné par la talentueuse Didizuka.


    Scénario avec pré-découpage.

    Découpage.

    Crayonné et encrage.

    samedi 16 juin 2012

    Foutage de Gueule Ultime : Prometheus.


    Un film sur les grosses têtes....

    Autrefois, lorsque j’étais enfant, mon père, un fan de SF autant littéraire que filmique me montra Alien. Ce film fut un véritable choc. J’en ai fait des cauchemars, des visions d’horreur : spécialement la chose nommée « Face-Hugger », inquiétante combinaison d’une main, d’une araignée et d’un scorpion. Une créature qui par son design peu ragoutant a fait date dans l’histoire du cinéma.

    Par la suite, j’ai suivi tous les autres films de la saga. Quelques peu inégaux, présentant toujours certaines idées bien barrées, cette série a bercé toute une partie de ma jeunesse, jusqu’à l’adolescence. Principalement cet étrange vaisseau, perdu sur une planète de cauchemar, contenant dans sa soute les redoutables choses qui n’ont jamais censé de faire carburer mon imagination.
     
    Alien est un conte d’horreur dans un univers appartenant à la SF que son approche sensitive place dans une optique très particulière, celle de la terreur matérialiste. Il n’y a pas de fantôme et pas de divinité à laquelle se raccrocher. Contenant une complexe histoire sous-jacente que le scénariste Dan O’Bannon s’est bien gardé de nous révéler, le film envoie le spectateur et ses personnages dans un univers glacial. C’est l’histoire d’une rencontre du troisième type qui bascule dans le cauchemar. L’Autre est une chose incompréhensible et destructrice, une créature en constante mutation dont on ignorera tout. Cette manière d’envisager les rapports de force entre extraterrestres et humains n’est pas loin de l’approche de l’horreur de H.P.Lovecraft.

    La présence d’une technologie reposant sur un concept aussi monstrueux que le mélange de la chair à la mécanique a engendré toute une pléthore d’œuvres parallèles. Il est à parier que nombres de monstres de jeux vidéos, de bandes-dessinées, voire même de romans doivent beaucoup à ce film. Et je ne parle même pas du cinéma bis qui a enfanté une armada de pellicules pompant allègrement le schéma scénaristique du premier Alien (Métamorphosis : The Alien Factor, Contamination, Créatures, la Galaxie de la Terreur et bien d’autres….)
    Œuvre phare de la Science-fiction adulte Alien, en se vautrant dans la saleté, a fait basculé le genre du space-opera en pyjama dans le cyberpunk. Cette esthétique allait rapidement gagner en popularité dans les années 80. Adieu l’USS Enterprise de Star-Trek, véhicule spatial trop propre sur lui et bonjour le vaisseau poussiéreux, hanté par un ordinateur de bord aux ordres d’une multinationale aussi rapace que tentaculaire. Adieu équipage trop souriant, trop poli, portant sur eux des joggings ou des combinaisons inadéquates. Dans Alien, on a droit à un équipage de prolos de l’espace. Des personnages bien construits, stressés par leurs situations et qui ne pourront qu’improviser face à des événements les dépassant totalement.

    Alien premier du nom a donc été aussi novateur que 2001,l’odyssée de l’espace, dans un tout autre style. Le scénariste a fait le pari payant de bétonner son univers, jouant avec l’imagination du spectateur pour lui suggérer le pire.

     Aidé par la réalisation de Ridley Scott alors au zénith de son talent, nous sommes embarqués dans ce monde menaçant, fait d’ombres où la lumière est une denrée aussi précieuse que trompeuse, le clair-obscur dissimulant sournoisement le danger. L’excellent travail sonore comportant tout un jeu de sons feutrés, lesquels seront distincts selon les différents secteurs du Nostromo, contribuera à nous immerger dans une atmosphère angoissante. Ajoutons à cela une musique discrète mais inspiré de Jerry Goldsmith et vous avez un classique de la SF horrifique qui demeure toujours d’actualité 33 ans après sa production.

    Cette longue introduction sert à faire le parallèle entre deux périodes de la saga qui nous permettant d’assister à l’agonie d’un certain cinéma puisque Prometheus est la préquelle de Alien. Tourné en 2012 et en 3D, Prometheus sent déjà la naphtaline.
     
    A 30 minutes à peine du début, impossible de rester de marbre face à un massacre intégral : acteurs de seconde zone, déluge d’incohérences, scènes ratées, raccord avec le film original capillotracté, réalisation molle…. L’impression d’avoir été pris pour un crétin est intense… Logique d’une époque de capitaliste triomphant qui biaise par le bas tout ce qu’elle touche. On n’est plus là pour rêver mais pour consommer.

    Les auteurs n’auraient-ils pas revu leur copie avant de s’atteler à la rédaction de ce truc ? Il y avait pourtant matière à introduire une dose de folie en partant de la découverte du vaisseau transportant les œufs d’Aliens. Pourquoi les créateurs des humains et des Aliens sont-ils de foutus anthropomorphes quand tout semble suggérer le contraire ? Est-ce que cela n'aurait pas eu plus de sens de faire ressembler les extraterrestres à des formes évoluées de la célèbre créature de Giger, ce qui paraissait suggéré dans le premier film plutôt qu'à des fans de SM ?? Quid de leurs origines biomécaniques ? Sont-ils à base de silicium ?? Etc… Ne cherchez pas une once d’imagination durant ces 2 heures 10 de film.
    Un "Ingénieur" donc....
    Le scénariste Damon « Lost » Lindelof[1], appliquant la recette de sa série à succès sans réfléchir, multiplie les personnages sans ne jamais en développer aucun. Il en sera de même pour les idées qui parsèment le film : Je suis à peu près certains que mieux présentées certaines d’entre elles auraient pu aboutir à quelque-chose, un embryon de long-métrage plus intéressant. Cette méthode engendre une quantité invraisemblable d’incohérences de toutes sortes, à un tel point qu’on se demande si le film n’a pas été rédigé par un adolescent sous cocaïne !! Le malheureux spectateur, attiré par la promesse d’un bon film de SF grâce à la force du marketing virale a le droit à une enfilade incroyable de stéréotypes éculés.

    La caractérisation des personnages donnent la nausée. Ce qui est fort dommageable puisque pour que le suspens fonctionne, nous devons impérativement nous attacher à eux.

    Holloway (Logan Marshall-Green) est un scientifique au look de GI, passant la moitié du temps à biberonner de la vodka tout en enfreignant au moins 250 000 protocoles scientifiques. Interprété par une endive cuite. Holloway affichera un air blasé jusqu’à sa mort. Sa seul motivation demeurera de s’envoyer en l’air avec « sa meuf parce qu’elle est bonne… ». Les extraterrestres ne lui arracheront qu’un haussement d'épaule blasée. Que voulez-vous, il en a vu de dur dans le 9-3. Figure autrefois récurrente du cinéma de Luc Besson, il semble que le « jeune de banlieue », ou son avatar fantasmé par les médias dont le GI n’est qu’une variante issus de la culture américaine, a infecté peu à peu tout l’espace de la fiction contemporaine. Avec son attitude méprisante, sa haine viscérale de la culture sous toutes ses formes, sa misogynie prononcée, ce personnage est parvenu à s’imposer comme porte étendard de toute une génération laissée à la dérive. Il y aura, je le souhaite, des universitaires masochistes qui se pencheront sur cette période noire de notre septième art pour étudier sociologiquement ce nouvel archétype de « héros » et la manière dont son idéologie faite d’opportunisme s'est infiltrée dans la fiction comme étant la seule manière d’être pour l’homme moderne. 

    N’échappant pas à ce nivellement par le bas, le personnage féminin central, Elisabeth Shaw (Noomi Rapace) sera soumise à son mari GI, catholique et aussi ignorantes des règles de sécurité que son mari. Ayant la foi, elle pourra se remettre très rapidement d’une grossesse poulpesque expresse ainsi que d’une césarienne tout aussi rapide que propre[2]. Ses agrafes ne partiront pas et ses entrailles ne se dérouleront pas sur le sol. C’est merveilleux d’avoir la foi…. rappelons une règle de base pour scénariste débutant : lorsque l'on fait un film censé faire peur, il faut que les personnages soient VULNÉRABLES et pas immortels !! Entre une Ellen Ripley (Sigourney Weaver) qui, dans les années 70', incarnait une femme assez forte pour survivre dans un milieu hostile et Elisabeth Shaw qui tire sa force non pas d’une quelconque intelligence mais bien de la foi !! 

    Sans prendre en compte qu’un équipage mixte est une aberration à cause des tensions sexuelles que cela peut engendrer et qu’il aurait été plus malin d’avoir un casting unisexe regardons un peu les quelques compagnons de voyage de nos valeureux scientifiques. Cela ressemble à une liste digne d’un inventaire à la Prévert oscillant entre un cartographe punk n'ayant pas le sens de l'orientation ; L’obligatoire blonde platine frigide dont la présence s’avérera inutile ; un équipage de militaire « United color of Bandes de con » pour compléter les quotas raciaux et dont l’implication dans toute cette histoire est à la hauteur de l’ennui qui traverse de part en part le malheureux spectateur ; un androïde nazi perfide aux motivations mystérieuses, à moins que l’on est oublié de brancher quelques fils dans son cerveau positronique et des figurants qui serviront de chair à canon. On a l’impression d’assister à un slasher de base avec la bande d’ados attardés crispantes dont on attend avec impatience le sordide trépas tant est grande l’envie de les occire nous-mêmes. Seul Michael Fassbender incarnant David le robot défaillant sort son épingle de ce jeu de massacre.
    Image de Rest-Gestae
    Cette bande de branquignol ne cessera de se foutre sur la gueule tout au long du trajet. Etant donné qu’il s’agit d’un voyage d’exploration, probablement avec un décalage temporel vis-à-vis de ceux restés sur Terre à quelques années-lumière, n’est-il pas plus logique de penser que les membres de l’équipage auraient eu le temps de se connaître lors d’entraînements spécifiques ? Ne fait-on plus passer des batteries de tests physiques et psychologiques pour les missions spatiales ??

    Malgré un terreau fertile pouvant supporter une trame faite de ramifications sinueuses, les enjeux narratifs de Prometheus tiennent sur un modeste feuillet de papier toilette :

    Le vieux Weyland[3] décide de faire confiance à un couple d’archéologues aux théories fumeuses exposées en cinq secondes chronos : l’être humain a été créé par des extraterrestres, à son image. Malgré le peu de preuves qu’ils fournissent au vieil industriel, celui-ci met sur pied une expédition coûteuse pour aller explorer une lointaine planète située à quelques millions d'années-lumière dans le but d’obtenir la vie éternelle. Bien-sûr le vieillard sera du voyage pour surgir de sa boîte, tel un diable rouillé, à quelques minutes des révélations finales.

    Guy Pearce (Weyland), qui sera maquillé à la truelle dans le film.
    Les effets de maquillages ont bien régressé
    depuis l’avènement du numérique. 
    Là où Alien avait l’intelligence de conserver une unité de temps et de lieu pour mieux développer les relations entre les personnages, Prometheus nous fait subir des changements de lieux aussi nombreux qu’incohérents, éclatant tout azimut un scénario déjà gravement handicapé par des personnages creux. A tenter par tous les moyens de dynamiser le récit, les auteurs s’éparpillent et multiplient les erreurs de scripts aberrantes : deux des personnages, le cartographe et un collègue qui sera rapidement tué, se perdent dans le vaisseau Alien alors qu’il était censé en sortir. Il faut savoir qu’à l’intérieur du Prométhéus existe une carte en 3D du vaisseau et que celui-ci est composé d’un seul couloir et de pièces attenantes. Trop occupé à draguer la frigide, le capitaine qui supervise les opérations n’avertira pas les hommes qu’une présence de vie se manifeste près d’eux…. Ces enchainements de péripéties navrantes se poursuivront durant tout le métrage.

    Je ne vais pas oublier ma bourde scénaristique préférée. Holloway GI enlève son casque trente seconde après avoir constaté que l’air est respirable…. Contaminant de manière définitive toute l’atmosphère de la caverne, sans oublier de se contaminer lui-même avec de possibles virus étrangers. Si seulement l’histoire avait pu partir sur ces rails-là, c’eût été très plaisant….

    Le "Space Jockey" de 1979....

    Centre de toutes nos attentions, l’expédition chaotique de nos glorieux savants nous amènera à découvrir des « obus » au lieu d'œufs. Ces objets cylindriques exsudant un liquide noir donnent logiquement naissance à :

    - Un proto-alien, sorte de tentacule ressemblant à un phallus géant se comportant comme un cobra. Agressive, la chose s’introduit sous la peau du cartographe punk. Une fois infecté celui-ci se transforme en une version encore plus moche de Hulk.

    - Si ce liquide infecte un humain et que celui-ci a des rapports sexuels non protégés avec une humaine on obtient une pieuvre qui se transforme en « Face-Hugger » géant..... Comment une petite créature devient-elle grande sans rien ingérer, mystère….

    - Un « Ingénieur », race d’être censément supérieur se mettant à agir comme le premier bourrin venu en exterminant tout le monde….

    - La carte des étoiles fait atterrir les humains sur la planète militaire des Ingénieurs. Pourquoi des êtres ayant décidé de nous métamorphoser en Hulks ratés nous confieraient-ils une carte menant à leur base militaire ?

    - La représentation de la terre est conforme à son aspect actuel alors qu’avec le décalage temporel, en tenant compte de la dérive des continents, ceux-ci devraient avoir une autre disposition, plus proche de la pangée.


    On pourrait continuer des heures à relever tous les égarements de ce film qui sous-estime gravement l’intelligence de ses spectateurs. Les changements apportés à l’univers des premiers Aliens ne s’arrêtent pas là. L’esthétique générale pâtit d’une nette régression artistique.
     
    Le Nostromo de Alien était un vaisseau sale, anxiogène de par son immensité abyssale. En comparaison, le Prometheus est un vaisseau propre, lumineux. L’ensemble est si aseptisé qu’on en vient à sentir des relents de décor de studio et de « carton-pâte ». Un retour en arrière phénoménal pour une saga qui a toujours mis en avant la saleté. On peut aussi se demander pourquoi certaines technologies présentées à l’écran n’apparaissent pas dans le premier Alien alors que Prometheus se déroule AVANT ? Pourquoi les scaphandres ont-ils un aspect design, contemporain, là ou ceux d’Alien ne s’encombraient pas de superflu, les auteurs ayant privilégié une approche fonctionnelle dans la conception des différents objets ? Cet effort de recherche s’avère payant sur le long terme puisque le film ne s’inscrit pas dans une période donné mais dans un temps imaginaire. Un avantage que n’aura pas sa préquelle qui prendra dix ans dans les mâchoires seulement 15 jours après sa sortie.

    J’ignore si H.R.Giger a participé à ce carnage mais si les décors du premier Alien en imposaient, ceux de Prometheus sont d'une pauvreté absolue. Exit les mattes-painting peints sur plaque de verre et les effets d'optique qui permettaient d'obtenir un résultat bluffant. Le numérique ne donnent à voir que des images lisses. La reprise des décors biomécaniques issus directement d’Alien provoque l’inévitable comparaison entre les deux films, au détriment du plus récent. Du risible tableau de bord du vaisseau des ingénieurs, en passant par le « Space-Jockey » qui perd quelques mètres entre les deux films, tout est à l’avenant. Le vaisseau de Giger se démarquait par son gigantisme, celui de Prometheus paraît petit…. 

    Le "Space Jockey" de Prometheus.... Il y a pas comme un problème...
     
    Je me demande donc comment un réalisateur un minimum doué peut-il approuver un script d’une telle indigence ? En étant bon public, on pourrait croire que celui-ci a été écrit par un adolescent de 15 ans !! Comment une équipe a-t-elle pu penser que cela avait un quelconque intérêt, hormis pécunier ? Ridley Scott a t-il perdu tant d’argents lorsque Facebook est entré en bourse pour accepter d’être le mercenaire de producteurs avides ?

    Il me fallait manifester ma mauvaise humeur après avoir subi cette arnaque. Depuis quelques temps déjà les affiches des multiplexes ne proposent plus que des blockbusters acéphales ou des films essayant de flatter l’intelligentsia[4]. Vendu comme la prequel d’un classique du cinéma en capitalisant sur la renommé d’un réalisateur autrefois doué, Prometheus est, comme beaucoup d’autres films récents[5], un gloubi-goulba atroce. Voulant à tout prix capitaliser des franchises exsangues sans prendre de risque, les grands studios ne laissent aucune idée originale franchir les portes de leurs bureaux, fournissant au public des films neutres au potentiel artistique proche du zéros absolu.

    Je me suis laissé avoir par la promesse de passer un bon moment de cinoche, poussé par des critiques de presses dithyrambiques, le souvenir d’un premier film comptant parmi les grandes réussites du cinéma de science-fiction… Maintenant, aux spectateurs avertis de ne plus se laisser avoir, de ne plus cautionner ce type de film creux aux discours putrides. Il y a encore tant de bons films à chercher ailleurs, là où les majors ne tournent pas leurs regards corrupteurs…

    Mauvaise nouvelle : Ridley Scott prépare le remake
    de Blade-Runner.... 
                                                                                       

    [1] - Même si je peux deviner que beaucoup d’entre vous se sont souvent pâmés devant les élucubrations d’une histoire montée au jour le jour avec pour unique technique de narration la méthode du marabout bout-de-ficelles, soyons honnête un moment, Lost a tout du pire nanar italien sans en avoir la folie qui permet de faire tenir debout leurs énormités sans s’attirer les foudres des spectateurs.

    [2] - Un comble pour la saga Alien qui n’a jamais craché sur les scènes gores !!

    [3] - Fondateur de la Weyland compagnie, une multinationale tentaculaire que l’on retrouve dans les premiers Alien.

    [4] - Je me fendrais d'un autre billet plus-tard, concernant la Handicaploitation qui fait fureur en France.....

    [5] -  Avatar  – Inceptionla planète des singesThe Thing, le remake…. Les exemples sont trop nombreux pour qu'on puisse se souvenir de tous....

    vendredi 8 juin 2012

    Concert des Goblin, Retour en Mélancolie

    Photographie de studio en hommage à l'esthétique des films Giallo
    et particulièrement ceux de Dario Argento. 
    Hier j'ai eu la chance d'assister avec ma compagne à un concert des News-Goblin,  groupe de rock progressif italien qui a autrefois collaboré -sous le nom de Goblin- avec Dario Argento sur ses meilleurs films. Leurs illustrations musicales donnaient un cachet très particulier à des oeuvres parfois inégales. Impossible de ne pas se souvenir des accords électrisants de "Profondo Rosso", de la mélodie obsédante de "Suspiria", sorte de comptine maléfique que l'ajout de basses et de guitares stridentes métamorphosaient en une incantation de cauchemar...



        Hélas l'ambiance n'y était pas vraiment, la faute à un public vieillissant qui ne s'est pas renouvelé au fur et à mesure des années. Tous les amateurs d'horreur italienne, qui ont découvert simultanément les excentricités géniales de Dario Argento dans les 70's ont subi en même temps la musique expérimentale des Goblin. Marqués au fer rouge (comme moi) par ces sonorités, ils se sont rendus tels des zombies à l'Ancienne Belgique pour écouter religieusement le concert. Il faut préciser que si les italiens sont peu connus sous nos latitudes, il en est autrement chez eux ou au Japon.... 

    Cadeau surprise de la soirée, la première partie consistait en une riche composition personnelle du groupe, "Roller", un album de 1976 n'ayant eu aucun succès (comme leurs premier essais Cherry 5) mais enivrant au possible ! 



    Nous avons eu le plaisir de voir les membres des New Goblins démontrer leurs talents en dépit de leur grand-âge. Il faut savoir qu'à l'origine ni le bassiste, ni le batteur  présents ne faisaient partie de la formation musicale. Ils ont remplacés les ex-membres des Goblin partis fonder un autre groupe.

    Malgré un son parfois trop présent (les basses m'ont scotché au fauteuil), la magie a fonctionné : seules comptaient les mélodies, de temps en temps illustrées à l'aide d' images baroques extraites de films. Pas de mise en scène époustouflante, de simples jeux de lumière accompagnaient les musiciens, uniquement concentrés sur leurs morceaux.


    Noyés dans la masse ou ignorés par des producteurs frileux préférant inonder le marché de soupe Star-Académiesques ou d'émules de David Getta, nous n'avons plus de grands compositeurs, musiciens, chanteurs, groupes et autres formations capables de succéder à ces talents vieillissant , ceux qui ont inventé, défriché, posé des bases (à l'heure où j'écris ces lignes, un autre grand nom de la littérature cette fois, nous a quitté, Ray Bradbury alors que Marc Levy continue sa prose....).

    Chapeau bas, messieurs !
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    Pour l'anecdote, le groupe Justice a "composé" ceci... 


    « Un collage, un bon collage, est quelque chose de nouveau, même si ses éléments ne le sont pas. »
    — Alvin Toffler



     En 1980, les Goblin travaillaient sur "Ténèbres" le dernier bon film d'Argento, ce qui donnait ça.... Sans commentaire....