jeudi 16 octobre 2025

    Les Chroniques de Yelgor : Allytah & Eldridge

    Malgré les calamités qui s’abattent sur mes épaules comme la misère sur le bas peuple, je ne renoncerai jamais à l’art ! Heureusement, certain jour, de bonnes nouvelles tombent, quoique l’impact de celles-ci s’avère d’une importance toute relative pour le commun des mortels, mais pour votre serviteur, elles revêtent la forme d’un émerveillement qui l’extirpe de la boue d’un labeur de plus en plus frustrant et vide de sens. Ainsi cette nouvelle illustration vous emmènera tout comme moi dans le Royaume de Yelgor pour la suite des aventures d’Allytah et de ses amies ! 

    C’est l’artiste Huba, qui a officié sur le Dîner en Ville, qui s’est chargée de sa composition, et j’en suis très content ! Il reviendra pour d’autres histoires, étant donné que cette collaboration s’annonce fructueuse. Il s’est bien emparé du personnage pour cette image glaciale dans laquelle notre Noctule explose dans une colère homérique contre le chevalier Eldridge qui n’en demandait pas tant. J’apprécie sa reprise, d’autant qu’Allytah s’est déjà bien cristallisée : il a donc dû trouver l’équilibre entre sa propre vision et l’esprit du personnage, ce qui demeure un exercice mental loin d’être évident en plus d’une certaine humilité. Malgré cela il a su lui insuffler autant de puissance que de féminité à fleur de peau. 

    J’aime toujours autant me perdre dans cet univers, lequel se détache peu à peu de la fantasy « pure et dure » pour voguer sur le territoire de la science-fantasy apocalyptique et crade, tout en conservant des rogatons de gore. On ne se refait pas ! Une soupe bien épicée et étrange qui me correspond, bien que je vous confesse être bloqué devant un dilemme : le récit principal s’étend sur plus de 600p. au format « livre de poche » et je m’aperçois que je ne suis pas encore arrivé à la moitié du second tome. Là où le premier était sec et sans fioriture, étant donné qu’il a été conçu dans un cadre performatif et que donc mes choix esthétiques ont découlé ces conditions, imposant presque l’emploi d’un huis clos, cette suite se mue en une envie d’exploration tous azimuts, hantée par une multitude de personnages, or, en termes de romans plus tentaculaires que le grand Cthulhu lui-même, j’avoue que je sature un peu.

    Du coup, j’aimerais le couper, mais voilà, où placer la césure ? Les deux temporalités sont liées de façon inextricable (Allytah explique comment elle a perdu son bras dans un duel contre sa sœur pendant son exode hivernal) et je n’ai pas atteint de climax dramatique qui me permet de trancher dans cette abondante matière avec élégance. Ou alors, je sépare les deux histoires, mais cela perturbe l’équilibre des deux récits enchâssés (une autre de mes marottes), puisque le premier (le présent) est narré de manière omnisciente tandis que le second est raconté par Allytah elle-même. Le fait que ce soit la conteuse de ses aventures justifiait l’emploi de la première personne – puisque c’est sa sensibilité et subjectivité qui mène le tempo –, mais sans son intervention ce choix s’avère moins pertinent et m’obligerait à tout réécrire. 

    Qu’est-ce que vous préféreriez, vous ? Que je coupe au hasard, après un nombre de pages définies arbitrairement par une IA dépressive, ou que je vous abandonne sur un cliffhanger putassier digne de J.J.Abrams ? À moins que je ne vous laisse après un climax cathartique (ce qui demandera plus de pages, mais vous êtes venu là pour souffrir, non?) ?



    mercredi 8 octobre 2025

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Himiko & Arkady

    Après quelques semaines d’attente, voici venir une seconde illustration d’Horlod pour Pornopolis ! Et j’en suis ravi, même si ma pauvre Arkady se retrouve dans une situation pour le moins préoccupante. Le dessinateur s’est pour l’occasion approprié la fameuse Akemi Himiko, grande ordonnatrice des supplices de l’institution éponyme et par ailleurs une redoutable séductrice ensorcelant quiconque l’approche. J’aime beaucoup cette version, en particulier ses gants très particuliers qui serviront au rituel en court. Je lui confierais encore le personnage pour de nouvelles zaventures ! 

    J’en avais déjà causé en ces lieux, mais j’adore Akemi Himiko et elle se pose souvent en une vénéneuse friponne pour Arkady, à un tel point que je les ai mises en duo dans un Dîner en Ville, court roman que je compte sortir pour début 2026.

    D’ailleurs, comme j’apprécie son style, je poste aussi une des recherches dans laquelle nos deux protagonistes se jaugent, même si notre féline préférée n’a pas le dessus dans l’affaire… À moins que tout cela ne soit qu’illusion ? Vous le saurez dans la seconde partie de Pornopolis ! Cependant, celle-ci me demandera encore pas mal de travail. J’espère déjà achever le premier volume dans le courant 2026, donc le second requerra quelques années de lutte avant d’atteindre la ligne d’arrivée éditoriale. 

    Ces dessins soulèvent un pan du voile opaque qui entoure l’intrigue en cours de création et témoignent de mon avancement, même si la réalité et mon ingrat boulot alimentaire sont bien décidés à me pourrir l’existence. Mais je ne lâcherai pas la barre de mon navire ivre et je souhaite que ces saynètes vous donnent envie de rejoindre mon univers déglingué ! Certes, il ne conviendra pas aux estomacs fragiles, mais il possède ses noirs merveilles que vous ne trouverez nulle part ailleurs !

    L’image complète demeurant quelque peu tendancieuse (euphémisme), je n’ai propose que des morceaux ici, mais vous la découvrirez sur le second blog consacré aux travaux un peu plus salés ! 


     
    Esquisse d'Horlod que je trouve très sympa, donc je la met là !

    Le pentacle d'Himiko qui se trouve sur le sol !


    lundi 8 septembre 2025

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : L'Invocation

    J’aime les dessins très typés, et cela vaut autant pour des illustrations qui se rapprochent d’une forme de « réalisme » – avec tous les guillemets nécessaires à cette appellation non contrôlée – que pour des graphismes plus radicaux, comme l’esthétique punk de mon vieux complice ExpExp. Cependant, son style requiert une séquence qui corresponde à sa personnalité artistique. Je lui ai donc confié un chapitre assez particulier de la deuxième partie de Pornopolis, dans lequel la sexualité ne joue qu’un rôle mineur.

    Dans ce passage, nous entrons dans un moment charnière de l’histoire : notre chère Ethel Arkady sort de son enveloppe corporelle et explore sous la forme d’une projection astrale les secrets qui se cachent sous les entrailles de Pornopolis. Elle y découvre tout un monde abyssal grouillant de créatures qui ne ressemblent à aucune forme de vie connue dans notre « réalité physique ». Cette séquence cite de manière très explicite Lovecraft – qui reste une des grosses influences littéraires chez moi, et dont le poids thématique imprègne une large partie du fantastique contemporain, mais peut-être pas dans le sens où l’entendent beaucoup d’exégètes de l’auteur.

    En effet, je trouve que l’on réduit un peu trop souvent Lovecraft à un ensemble de « tentacules, grimoires maléfiques, et racisme décomplexé ». Or, la plupart du temps, il est plutôt question de la peur devant l’inconnu, mais surtout de ce qui arrive à notre esprit limité lorsque nous comprenons la vastitude de l’univers et de son extrême indifférence à notre destin, un credo qui accomplit par la même le plus beau doigt d’honneur à l’humanisme, lequel prétend au contraire mesurer la réalité à l’aune de notre anthropocentrisme. Bien sûr, il existe d’autres thématiques au sein de son œuvre, mais je ne reviendrai pas sur celle-ci dans cet article. Si vous ne l’avez jamais abordé, je vous invite à explorer cette œuvre singulière[1].

    Mais je ne suis pas là pour établir une exégèse lovecraftienne, bien d’autres s’y sont attelés, avec bien plus de talent… [2] Comme exemple, je prendrais en exemple deux longues novellas qui m’ont marqué : Les Montagnes Hallucinées & Dans l’Abîme du Temps. Dans ces histoires cohabitent tout autant l’horreur et la fascination que Lovecraft éprouve pour une altérité non anthropomorphique. Car ni les Anciens, ni les membres de la Grande Race de Yith ne sont vus comme des entités maléfiques. L’auteur décrit leurs sociétés complexes avec une gourmandise sincère et surtout, un talent rarement atteint dans ce genre d’exercice, esquivant tous les pièges tendus par une logique anthropocentriste instinctive. Et pour moi, ces deux récits marquent une forme de jalon dans le corpus Lovecraftien. Bien sûr, on retrouve la peur de l’inconnu, et surtout celle du temps qui traverse toute son œuvre, mais aussi une recherche littéraire qui poussera dans ses derniers retranchements l’art de la description. C’est une chose de peindre l’humanité, c’en est une autre, très complexe, de représenter au mieux des êtres sortant complètement de notre appréhension sans y poser aucun jugement superfétatoire. Un paradoxe, quand on y songe, pour un auteur qui adoptait les opinions les plus réactionnaires de son époque. 

    Bon, mais où cette diatribe se dirige-t-elle ? J’y viens ! Je pense que de mon goût de l’horreur, du fantastique et de la fantasy, découle le fait que – en dehors de leurs aspects les plus servilement commerciaux – ces genres sont les plus à même d’explorer la radicalité sous toutes ses formes. Cependant, il ne faut pas confondre la radicalité avec quelque chose de violent ou de sexuel [3], non ! La radicalité, de manière étymologique constitue un retour à la racine, à l’essentiel. Or dans cette séquence, j’offre à Arkady un voyage vers les abysses, dans une chute sans fin vers le fond des océans, sans autre objet que cette rencontre avec une forme de vie incompréhensible pour elle. Je célèbre ainsi un écrivain auquel je dois un de mes plus puissants chocs artistiques. En retournant aux origines de son imaginaire et en l’interprétant de manière un peu oblique par rapport à tout ce qui a été déjà produit. Je me suis beaucoup amusé lors de la rédaction de cette plongée et elle répond à un autre chapitre qui se trouvera dans la Chauve-Souris d’Or, une aventure d’Arkady dont je causerai un de ces jours… 

    ExpExp s’est déchaîné sur cette illustration en réalisant un tableau ahurissant, presque abstrait, mais pourtant plein de la folie que je voulais incorporer à mon texte. Comme à son habitude, il a produit moult variations sur le même canevas que je vous propose ici !



    -------------------------------------------------------------------

    [1] - Ainsi que celle de ses confrères qui lui ont emboîté le pas comme Robert E. Howard, Fritz Leiber, Frank Belknap Long, Robert Bloch et d’autres encore… Lovecraft a partagé sa création avec une foultitude d’auteurs de cette époque. En revanche, sauf si un désir de complétude vous y exhorte, les continuations du corpus lovecraftien par August Derleth s’avèrent aussi dispensables que problématiques pour la compréhension de celle-ci. De fait, si Derleth a réussi à sortir Lovecraft de l’anonymat en fondant une maison d’édition à sa gloire, il a commis des nouvelles et quelques romans en utilisant son univers pour l’ordonner dans le sens dans lequel il l’entendait, c’est-à-dire une stupide lutte du bien contre le mal. Catholique convaincu, Derleth avait une lecture biaisée de Lovecraft et même si on lui doit quelques bonnes histoires, la culture populaire a saisi le fameux « Mythe de Cthulhu » par cette ornière erronée  !

    [2] - Les éditions ActuSF ont enfin traduit la biographie de H.P.Lovecraft « Je suis Providence », une énorme masse d’informations tentaculaire de 2 400 pages qui vaut le déplacement pour les admirateurs les plus acharnés de l’écrivain. Cet ouvrage corrige d’ailleurs certaines approximations et contre-vérités sur le personnage qui continuent de circuler sur le web.

    [4] - Bien que je plaide coupable dans le cas de Pornopolis !

    samedi 30 août 2025

    Dessin du Dimanche : Un Mariage bien Tempéré (02) : Célimène de Lasitifadié & le Château d'Hurlevent

    Une deuxième image pour mon fameux « Mariage bien Tempéré », il ne me reste plus que la dernière et je passerais enfin à mes autres illustrations en souffrance depuis des siècles. Cette image m’a permis de représenter le châteaux d’Hurlevent, un endroit important dans l'histoire. Le lavis donne un résultat final qui combien la rapidité, le hasard et la saleté. Cela tranche plutôt bien avec les froides peintures de notre ami Lia. Comme c’est pour un scénario de jeu de rôle, je ressens moins de pression que pour mes propres productions et donc je tente plus de trucs ! Je reviendrais d’ailleurs un peu plus en détail sur ce phénomène dans quelque temps, car cela demeura un paradoxe assez intéressant à creuser.Le scénario en lui-même sera dans le recueil à venir des Saigneurs du Chaos… et le texte est déjà achevé !

     

    vendredi 15 août 2025

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Un Dîner en Ville

    Retour aux aventures de ma chère féline, avec un nouvel artiste aux commandes, que vous reverrez en ces pages, je le pense… Huba s’empare donc de mon univers pour un temps pour y adjoindre son style énergique et anguleux. Ce qui me donne l’occasion d’expliquer un peu le pourquoi de mes différentes associations avec des illustrateurs.

    Je ne vis pas de mes créations et même si j’ai déjà vendu quelques nouvelles à de petites maisons d’édition, convaincre les décideurs d’acheter un concept aussi nébuleux et franchement casse-gueule que les Aventures d’Ethel d’Arkady (ou même les Chroniques de Yelgor) est devenue une gageure, d’autant que mon style n’entre dans aucune case qui permette de le marketer à la sauce frigotartinable contemporaine. S’ajoute à cela mon goût pour la provocation, un tantinet gratuite, héritage de mon passé punk ainsi que le mélange de gore, d’érotisme, et d’impertinence qui marque les tribulations de mes héroïnes, comme autant de difficultés supplémentaires. En parlant d'Arkady et d'Allytah, dire qu'elles ne correspondent pas mieux aux canons de notre époque frôle le pléonasme (elles me disent dans l’oreille qu’elles s’en carrent les ovaires !). Ce cocktail détonnant, mais auquel je n’ai pas envie de renoncer, me condamne dans les franges les plus obscures du monde littéraire. J’aurai plus de chance de toucher trois fois le gros lot au loto que de parvenir à percer, en dépit du travail acharné que me demande chacune de mes histoires. 

    L’écriture est la plus ingrate des muses artistiques, car l’auteur, devant sa feuille ou son écran reste incapable de partager ses emportements, ses joies ou ses doutes. Et pour cause : nonante pour cent de son labeur demeure secret. Un texte ne devient lisible qu’à la suite d’un épuisant processus alchimique, un long raffinement dans lequel les mots, les paragraphes et les séquences se purifient. Pour un livre fini, six autres se trouvent à des étapes plus ou moins achevées : restructuration, deuxième ou quatrième jet… De tels chantiers appartiennent à l’ordre de l’embrouillamini illisible, avec des coupures dans tous les sens.

    Or, les illustrations, le dessin à cette particularité aimable d’être compréhensible de manière immédiate. J’avais d’abord limité celui-ci à deux sagas très spécifiques : Pornopolis à cause des liens existant entre les arts et l’érotisme et ensuite Les Chroniques de Yelgor car le support visuel apporte une densité appréciable à un monde de fantasy, mais je constate que cela me frustre de plus en plus de ne point présenter mes travaux en courts. Et comme je touche un peu plus d’argent de mon activité civil, pourquoi ne pas en investir une part congrue pour créer quelques visions appartenant à ces textes souterrains ? Ce ne seront pas des couvertures, qui relèvent d’un autre type de réalisation, mais ces images alimenteront ce petit espace d’oueb, et soulèveront un voile pudique sur ces récits en devenir !

    Et donc… Un Dîner en Ville, de quoi ça parle ?

    Eh bien… J’avais envie de revenir un peu sur le duo improbable formé par Ethel Arkady et Akemi Himiko et de les projeter dans un tourbillon d’érotisme et de combats dantesques. Je prévoyais d’écrire une novella pulp, mais rendue au-delà des 150.000 signes, j’ai entre les mains ce qui constitue déjà un roman de la taille d’un bon vieux Gore de chez Fleuve Noir, collection dans laquelle ce texte se fut inséré à la perfection. 

    Mais je n’ai toujours pas parlé de l’histoire… Elle se situe entre le deuxième et le troisième tome de Pornopolis, et elle suit les (més)aventures de nos deux fées invitées à un banquet très particulier dans l’antre du « Seigneur des Morts Étranges »… Un charmant personnage qui donnera bien du fil à retordre à leur duo !


    dimanche 27 juillet 2025

    Dessin du Dimanche : Un Mariage bien Tempéré (01) : La Reine des Orages

    Oh ! Un deuxième dessin en peu de temps ? Quelle productivité ! 

    Il se trouve que dans le cadre d’un foulancement pour le club des Saigneurs du Chaos, dont je suis membre, j’ai proposé mon scénario d’introduction au jeu de rôle, le bien nommé « Un Mariage Bien Tempéré » pour un recueil inclus dans les contreparties. 

    Le titre fait référence au « Clavier bien Tempéré » de Jean-Sébastien Bach pour la simple raison que, comme celui-ci, c’est un exercice de style qui entend donner toutes les bases d'un « bon » scénario de jeu de rôle, selon moi ! On y retrouve de l’enquête, du combat et des choix cornéliens qui promettent des discussions houleuses à la table. Maître de jeu narratif, je ne distribue pas de points d’expérience en fonction du nombre de monstres tués, de même que l’alignement sauce AD&D m’a toujours dérangé avec son concept manichéen. Le cœur de ce récit se trouve dans les personnages-non-joueurs que j’espère habillés d’une certaine chair, avec des décisions qui, pour douteuses qu’elles soient, relève d’une logique interne offrant ainsi aux joueurs moult interactions et pistes narratives. 

    Je n’ai pas proposé ce titre par hasard, car il résulte d'un long questionnement sur la nature « d'un bon scénario » de JDR et aussi du fait que je l’ai mené plus de treize fois ce qui m’assure un recul assez conséquent sur celui-ci. Pour la rédaction, je me suis inspiré du style développé par Johan Scipion sur son propre jeu Sombre, lequel m’a pas mal questionné sur la nature hybride d’un scénario pour le jeu de rôle, en effet le scénario d’un JDR ne suit pas une « histoire », il déroule un espace pour l’imaginaire des joueurs. J’expose ainsi ma manière de raconter, au lieu de me caler sur un récit linéaire et immuable, car une fois publiée, ce « Mariage » vous appartiendra.

    Mais bon, ce scénario, il faut l’illustrer, et c’est pour cela que j’ai repris mes pinceaux. Par ailleurs, et bien que ce « Mariage » soit motorisé par l’excellent jeu Tranchons & Traquons dont je suis devenu un inconditionnel, il se déroule dans le monde de Yelgor, à quelques encablures des aventures d’Allytah.

    Pour ce premier dessin, voici une des héroïnes/antagonistes de l’histoire, la fameuse Aghara Tsahûl-Nashûl, une « kitling » des montagnes aux pouvoirs climatiques assez impressionnants et qui est à même de poser de nombreux problèmes aux joueurs. Pour la réalisation, j’expérimente toujours sur le lavis, technique aussi rapide que sale qui convient à mon style. J’ai renforcé certains contrastes à l’aide du numérique, mais il ne s’agit que d’une portion congrue dans le résultat final.


     

    vendredi 18 juillet 2025

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Arkady & Hanzo

    Après un assez long hiatus, presque 11 ans tout de même, je retrouve le dessinateur Horlod pour ce qui sera une des dernières illustrations du premier tome de Pornopolis, lequel s’achève tout doucement. Étant donnée la nature… mature du sujet, je ne montrerai pas l'image en entier sur ce blog, mais il faudra la chercher chez son jumeau maléfique, bien plus salé ! Vous êtes prévenus ! J’ajoute que m'associer pour un moment avec celui qui fut un des premiers créateurs d’Ethel Arkady, une sorte de retour aux sources pour ma féline, quoiqu’elle ait un peu changé avec les années, me met en joie ! Après tout, elle a bien grandi et elle entre dans sa glorieuse majorité !



    mercredi 18 juin 2025

    Dessins du Dimanche : Jeu de Rôle - Werewolf the Apocalypse !

    Après quelques mois sans dessiner, j’ai connu un nouveau pic de cette activité, d’autant plus que j’ai achevé le découpage de l’Ordre Noir récemment, mon violon d’Ingres personnel. Je m’attellerais à sa réalisation dans quelque temps, mais d’ici là, je m’entraîne, d’autant qu’il me reste encore un carnet de croquis à terminer, ainsi que quelques illustrations en souffrances que j'espère compléter avant la fin de l'année. Néanmoins, je m’amuse à perfectionner la technique du lavis que j’aime pour sa rapidité, ce qui me change un peu de la gravure ou de l’acrylique d’une formidable lenteur.

    La première image a jailli de ma main, car j’ai enfin rejoint une tablée de charmants rôlistes pour jouer à Werewolf l’Apocalypse, un jeu que j’ai maîtrisé il y a de cela des décennies, mais que je n’ai jamais vécu de l’autre côté de l’écran, et ce sera désormais chose faite. Dans mon enthousiasme, j’ai dessiné le personnage créé pour l’occasion : Eve Kellermann. Cette sympathique lycanthrope fan de Jean-Claude Van Damme, bikeuse à ses heures posséde une très lourde parentèle et fuit ses problèmes, ce qui me donnera des opportunités de comique de circonstance avant de rebondir sur du bon drama-dââârk !


    samedi 10 mai 2025

    Les Contes de Yelgor : La Nuit de la Poussière !

    Vous avez dû apercevoir les dernières illustrations pour une couverture représentant Allytah & sa disciple Jôkanès… Eh bien, c’est que j’ai commencé une sorte de « nouveaux cycles ».

    Comme le récit du prochain volume des Chroniques de Yelgor me demandera, à vue de nez, quelques années supplémentaires de travail, je me suis dit qu’un autre cycle composé de nouvelles séparées du corpus principal constituerait un bon apéritif, d’autant plus que cela me donnerait de la matière pour d’éventuels Appels à Texte, encore faut-il que la longueur du texte et le sujet se conviennent aux exigences éditoriale… Sans même parler de ces concours parfois absurdes, s’en tenir à un nombre limité de signes demeure un exercice de concision intéressant pour tout écrivain qui se respecte, surtout pour moi qui m’étale souvent dans d’interminables descriptions, telle une copie « wish » de Victor Hugo !

    Je me suis déjà un peu étendue sur d'autres aspects de cet histoire dans un précédent article, mais sachez que ce cycle comportera trois nouvelles qui formeront une petite trilogie où l’on suivra le parcours d’Allytah dans la chaîne montagneuse des Karthacias jusqu’à ce qu’elles retrouvent ses compagnons dans les Hautes Marches. Une « mini-saga » qui contiendra son lot de sang, de larmes, de trahisons et de regrets… Le dernier acte sera particulièrement cruel pour notre noctule.

    Peut-être que je procéderai de même pour la séquence « pirate » d’Allytah, puisqu’elle jouxte cette époque de peu. Cette forme composée de brefs récits reliés entre eux me tente de plus en plus, d’autant que je n’ai pas encore cartographié ce monde dans son intégralité. J’aimerais aussi introduire le personnage mystérieux de « Fos » qui a été plus ou moins créé au cours de discussions avec MakuZoku.

    En attendant, j’espère que cette courte, mais intense histoire vous plaira ! En tout cas, j’ai apprécié son écriture et l’illustration qui l’accompagne ! 

    Cliquez sur la couverture pour avoir accès à la nouvelle !

    Pitch :
    Allytah la noctule et sa disciple Jôkanès sont traquées par les « Prêtresses de la Poussière » pour un crime qu’elles n’ont pas commis. Alors qu’Allytah est consumée par un redoutable poison, Jôkanès prend sa défense, mais parviendra-t-elle à vaincre les redoutables prêtresses malgré sa formation martiale incomplète ?

    Extrait :
    « Sexta plongea, lance en avant. Allytah esquiva, puis battit la hampe de la paume. Dans le même mouvement, elle chargea Sexta comme un tricks sauvage, enfonçant son thorax d’un violent coup d’épaule. Le souffle coupé, la prêtresse trébucha en arrière. Allytah dégaina un wakizashi de sa cape et elle se fendit aussitôt. Sexta, abasourdie par la vivacité de la noctule à la poitrine opulente s’écarta de justesse, ce qui lui épargna une mort immédiate, néanmoins la lame lui écharpa le côté droit. L’hémorragie empoissa le flanc et les jambes de la prêtresse qui s’affala dans l’herbe. »

    vendredi 2 mai 2025

    Les Chroniques de Yelgor : Snabbay & les Esclavagistes !

    Déjà le mois de mai !

    Et en mai, fais ce qu’il te plaît…

    Du coup, voici un retour des Chroniques de Yelgor avec une nouvelle illustration pour un chapitre dans lequel quelques esclavagistes ont la très, très mauvaise idée de s’en prendre au groupe d’Allytah. Manque de bol, parmi eux se trouve l’hyksos Snabbay Klyr, laquelle possède l’Ïrmhiksü. Ce pouvoir l’assimile à ce qui correspondrait à une sorte de loup-garou pour le monde de Yelgor. Le brave Maertens-le-Blanc en perdra la mâchoire !

    Je suis très content de cette illustration au crayon, qui porte la signature de Nero, une dessinatrice belge dont je vous invite à guetter les rares travaux, car cela vaut un peu de votre temps. En tout cas, elle a conféré à cette zone un indéniable côté horrifique avec son approche du clair-obscur très tranché, ce qui s’harmonise à merveille avec l’atmosphère des récits de Yelgor. Et rien que pour cela, je lui en suis reconnaissant. Elle rejoint les quelques artistes avec lesquels j’ai très envie de renouveler la collaboration, celle-ci s’étant bien passée !

    Et des chapitres à illustrer, il y en aura quelques-uns, puisque je suis loin d’avoir achevé ce récit-fleuve ! Le premier opus se caractérisait par son huis clos et sa brièveté, le second s’étendra durant… plus de 500p. au dernier avancement. J’apprécie toujours autant mon exploration de ce royaume fascinant aux innombrables merveilles et démons…  


     

    jeudi 24 avril 2025

    Starter Pack : Allytah !

    Après Ethel Arkady, c’est au tour de l’héroïne principale des Chroniques de Yelgor de connaître sa version « Starter Pack », toujours inspirée par le phénomène viral qui sévit sur les rézosocios. Dans ce cadre, comme pour le dessin précédent, je m’interdis d’utiliser les outils informatiques, à part le scanner, évidemment.

    Sans me jeter des fleurs, je suis relativement satisfait du résultat, bien que la pose soit quelque peu classique, l’ensemble résume bien le personnage. À noter que si Arkady paraît un peu moins abouti de quelques degrés, c’est qu’elle était partie d’une vague idée sur l’instant, et qu’Allytah a bénéficié de plus de temps de réflexion et de réalisation.

    Je pense avoir produit un dessin qui, sans être parfait, possède sûrement plus d’âme que les machins en plastique vomis par notre amie Lia. Le but n’a jamais été de me mesurer à elle au niveau de la technicité (ce qui est perdu d’avance), mais de me servir de l’occasion pour un exercice de style.

    J’aimerais m’attaquer à un troisième personnage, mais ce sera dans un avenir un peu plus nébuleux… Nous verrons bien en fonction des loisirs que me laisse mon travail alimentaire.


     

    mardi 15 avril 2025

    Starter Pack : Ethel Arkady !

    En ce moment, je présente mes créations au Festival Fantastique de Bruxelles, ce qui fait que j'ai largement le temps de dessiner. 

    Mais je suis aussi tombé sur les derniers simulacres de Lia générative qui ont littéralement inondé les réseaux. Et bon… Voilà, en attendant d'éventuels amateurs de fantasy bizarroïdes et de romans gore, je me suis amusé avec cette mode pour faire… Disons pour présenter Ethel Arkady d'une autre manière. Sauf que moi, je n'ai pas utilisé un algorithme !

    Parce qu'un jour je me sortirai les doigts du fion pour exprimer tout le bien que je pense de cette technologie… Même si mon avis ne doit pas être un grand mystère si vous me lisez….



    samedi 5 avril 2025

    Les Contes de Yelgor : La Nuit de la Poussière !

    Après quelques temps sans poster, voici que de nouvelles histoires qui sortent enfin des méandres de mon disque dur après quelques mois d’attente.

    J’ai rédigé cette nouvelle dans le cadre d’un Appel à Texte qui s’avéra négatif. Un mal pour un bien, puisque je n’avais pas prévu de me pencher sur l’univers de Yelgor, mais celui-ci constitue un excellent palliatif pour les Aventures d’Ethel Arkady, lesquelles restent exigeantes tant au niveau de la continuité que de la crédibilité… C’est donc avec un certain plaisir que j’explore à nouveau le monde de Yelgor…

    Dans la foulée de cette nouvelle, j’ai conçu deux autres histoires qui s’attacheront aux pas de la jeune Allytah et de Jôkanès laquelle, après avoir perdu son protecteur (v. le récit inaugurant « La Nuit de l’Auberge Sanglante »), retrouve sa condition d'esclave, ce qui ne l’enchante guère. Elle suppliera Allytah de devenir sa disciple, puisque la noctule reste une escrimeuse hors pair malgré son bras manquant.

    J’ai aimé fouiller les interactions de ce duo dissemblable, aussi étrange que touchant. Je compte bien explorer la suite de leurs amitié contrariée dans les deux autres histoires… En attendant la sortie du deuxième volet des Chroniques de Yelgor, voici un moyen agréable de maintenir vivant cet univers que j’affectionne vivant… 

    MakuZoku s'est occupée de l’illustration et que puis-je dire sinon qu’il m’a gâté pour l’occasion avec cette image qui caractérise bien les deux personnages : la solaire Jôkanès occupe une place de choix dans la composition et Allytah, située en arrière-plan, est devenue l’ombre métaphorique de Jôkanès, une possible projection de son avenir... Enfin, soulignons la présence de la troisième star de cette histoire, le fameux sabre vivant de la noctule…

    Je suis très heureux de vous présenter ce dessin ! La couverture sera en noir, blanc et rouge, selon un code que j’ai établi pour les nouvelles, mais j’ai aussi demandé une version couleur à MakuZoku, lequel s’est empressé de satisfaire cette foucade avec maestria. Il en a aussi profité pour réaliser plusieurs versions que je vous propose ici.

    Laquelle préférez-vous ?

    Version Originale
     
    Version "bronzage" !

    J'utiliserais probablement cette version pour la couverture !

    Version "Regard qui tue" d'Allytah !

    dimanche 9 mars 2025

    Publication : Parques Attaques ! : Saison 1

    Après une semaine placée sous les auspices de la souffrance médicale, présenter une publication, ça remonte un peu le moral ! Alors, je ne suis pas (trop) aux commandes de celle-ci, néanmoins comme Tom Larret m’a demandé une préface et je me suis exécuté. J’espère que le résultat ne ressemblera pas trop à un dérapage non contrôlé de ma part, car je n’ai jamais pratiqué ce type de figure acrobatique, du moins jusqu’à maintenant.

    Mais bon, je me suis plié à l’exercice, car d’une part ma collaboration avec Tom date de quelques années et qu’il s’est créé entre nous une connivence artistique et d’autre part je partage la paternité d’un des épisodes, puisque j’adore l’écriture à quatre mains et que le ton léger des Parques me permettez de solutionner une des énigmes restantes d’un autre ouvrage composé selon la même méthode : l’Œil & la Griffe.

    Comment Ethel Arkady a-t-elle franchi les espaces entre les espaces pour rentrer dans ses pénates, eh bien, vous le saurez en lisant cet opuscule au prix modique. Je me suis éclaté comme un petit fou sur cette histoire parce qu’entre les tacles que j’ai généreusement distribués à l’encontre de stéréotypes énervants, les jeux de mots laids en pagaille de Tom, et la mauvaise, mais alors vraiment très mauvaise humeur d’Arkady, autant vous dire qu’il s’y déroule plus de choses que dans n’importe quel série Netflix ! Garanti sur facture, et sans abonnement !

    Cliquez sur l'image pour vous procurer un exemplaire !

    Quatrième de Couverture : 

    Que de destins grandioses, d’épopées héroïques, de quêtes initiatiques, de sauvetages du monde ou de découvertes du Vrai sens de la vie ! Contre cette déferlante de succès, veillent les Parques, sous la direction d’une Fatalité farceuse, qu’on nomme parfois le marrant Sort. Si la petite bande de Nona, Decima et Morta avait suffi un temps à endiguer les réussites en cascades, les mondes ont changé. La Destinée a dû élargir son personnel, pour qu’un duo de sbires cisaille dans le feutré les ficelles de chaque histoire. En compagnie de Cétoine et Réduve, parcourez de nombreux univers pour poncer les poncifs, tronçonner les raccourcis et couper le réseau aux intrigues téléphonées. Héroïne badass de fantasy ou paladin galactique, aucun personnage principal n'est désormais à l'abri de la paire déjantée, avide de Plus-Values Fatalité qui hante désormais la fiction littéraire. Contre la facilité, la sensibilité et la moralité de bon aloi, les Parques attaquent !


    Des Négociations tendues entre Ethel Arkady & les Parques.


    jeudi 20 février 2025

    Publication : OMB n°3 !

    Allez Hop ! 

    Un nouvel et court article pour dire que j’ai commis une minuscule bafouille dans le fanzine d’un poto : OMB, qui en est à son troisième numéro. Le responsable de cet opuscule n’est autre que ExpExp qui a déjà œuvré autant dans l’univers de Yelgor que dans celui d’Ethel Arkady. Ce fut un plaisir de réaliser un extrait de mon manuscrit qui n’est pas encore achevé, le Manoir aux Mille Miroirs, est accompagné par une de mes dernières gravures en date.

    Pour le reste, vous pourrez admirer les comics à l’humour bien absurde d’ExpExp, quelques photographies et des critiques musicales auxquelles j’avoue ne pas avoir compris grand-chose, mais c’est la vie !

    Dans tous les cas, je suis satisfait de cette collaboration qui donnera peut-être lieu à une suite pour laquelle je sortirai ma vieille BD en court de la naphtaline où je l’ai conservé pendant plus de treize ans… Et peut-être, peut-être que je prendra le temps de la finir avant la fin du monde.

     

    dimanche 9 février 2025

    Affiche pour Jeu de Rôle (by MakuZoku)

    Depuis quelque temps, j’ai « professionnalisé » ma pratique du jeu de rôle, puisque je mène régulièrement des parties pour des néophytes autant que d’anciens briscards dans le cadre de mon boulot civil. J’en parle ici, d’ailleurs... Du coup, j’ai conçu une affiche, mais étant donné que je n’ai pas réussi à réaliser dans les temps la seconde – sachant qu'une image de ce type, à l’aquarelle, me demande plus six mois –, mais que je souhaitais avoir un nouveau visuel pour la troisième saison de cette animation qui rassemble maintenant trois tables de six joueurs, toute complète (j’ai commencé à une table et deux joueurs… ), je me suis adressé à MakuZoku, qui est devenu un habitué de mes univers...

    Il avait pour idées directrices d’une part de représenter graphiquement la richesse thématique du jeu, et d'autre part, d’offrir à notre service communication de la matière pour nos différents réseaux informatifs. Ces contraintes ont produit ce foisonnement de personnages, tous tirés de la déclinaison populaire « médiéval-fantastique » sauce Donjons & Dragons du jeu de rôle. Les mains au-dessus des personnages symbolisent, bien sûr, le gentil maître de jeu que je suis (n’est-ce pas ?). Comme d’habitude, je suis sous le charme du style de MakuZoku, lequel possède autant de panache que d’humour. Je vous partage donc la version intégrale ici !

    Amusez-vous d’ailleurs à repérer les nombreux monstres et clins d’œil disséminés dans l’image, je pense que vous en avez pour un bon moment ! Même les horreurs de Cthulhu et ses petits copains sont planqués dans un coin de la scène… 

    mercredi 1 janvier 2025

    Ephéméride 2024-2025

    Cela fait un moment que je n’ai plus réalisé d’éphéméride pour la nouvelle année, mais j’ai éprouvé le besoin de jeter un coup d’œil dans le passé de ce blog pour en tirer quelques conclusions avant de démarrer l’année 2025, laquelle, les personnes qui possèdent une once de jugeote n’en doutent pas une seconde, sera encore pire que 2024, car chaque année, c’est connu : tout augmente ! C’est une loi universelle, gravée dans le marbre de l’éternité (si tant est qu’une telle chose existe !).


    Cet article sera subjectif, grinçant, et foutraque ! Vous êtes prévenu.

    D’abord, je noterai en préambule que ce blog a plus de dix ans, et qu’il est resté mon espace de communication préféré avec le vaste monde, bien plus que les autres moyens apparus depuis, ce qui me classe, je l’imagine sans peine, dans la catégorie des « Boomers », quoique je n’appartienne en aucune manière à cette génération. Ni Fesse-de-Bouc et son abominable interface, ni ex-Twitter ce nids à trépanés du cerveau pour qui 140 caractères représentent le summum de la lecture philosophique et encore moins les suivant, comme ce cancer cérébral de TikTok, ne m’ont convaincu. J’use bien d’Instagram, mais j’avoue qu’il s’agit d’un pis-allée, d’autant plus que cette plate-forme se désertifie. Quant à ma page Deviant-Art, elle demeure en état de coma depuis un bon moment déjà, étant donné que je n’ai plus dessiné depuis… Trop longtemps pour mon propre bien-être mental.

    Depuis que j’ai abandonné critiques et autres analyses filmiques, la fréquentation du blog a drastiquement chuté, comme je m’y attendais. La critique offre un certain confort pour le lecteur qui se sent en connivence graveleuse avec celui qui émet une opinion sur un objet culturel plus ou moins connu. Cette forme de complaisance me plaisait de moins en moins et cet exercice me gâchait ce que je lisais ou ce que je voyais, puisque le processus d’assimilation de l’œuvre était destiné à nourrir les articles en retour. Cependant, l’écriture de ces articles ne s’est pas avérée inutile, au contraire, s’interroger sur nos goûts, sur ce qui les articulent et comment cela s’emboîte reste une démarche intéressante et riche d’enseignements quant elle est accomplie avec honnêteté, mais d’une part, je n’arrivais juste plus à suivre le rythme des sorties, d’autre part, je trouvai de plus en plus pénible de n’avoir pour visites que des personnes venues là pour le ricanement. Même sur d’autres sites, cette expression de sarcasme pédante, un peu vaine, m’est passée comme un rot acide en bouche. Malgré tout, il est à noter qu’à ce jour, mon article sur l’adaptation ratée de Gunnm de Robert Rodriguez attire toujours des lecteurs, mais peu d’entre eux explorent le monde autour de ce court texte, lequel ne mérite pas autant de reconnaissance tant je l'ai torché en vitesse entre deux portes.

    À travers ces lectures critiques, j’avoue que j’ai éprouvé un dégoût de plus en plus lancinant vis-à-vis de ce que l’on me proposait. Tant et tant de récits actuels ne possèdent plus l’étoffe de ce qui sortait dans les années 80-90. J’orbite peut-être autour d'une idée de vieux con – et pourquoi pas, j’assume, j'en ai l’âge – mais il me semble que la créativité de manière globale – avec toutes les exceptions qui sont à inclure là-dedans – a subi une nette baisse de qualité au mitan des années 2000. Pourtant, pour le « moi-d’autrefois » trouvait dans cette boue une sujet bien gras à exploiter, mais voilà, avec mes récits en préparation, et l’existence qui s’en est mêlée, je l’ai définitivement accompli le tour de la question.

    Enfin, il y a un second élément dans l’équation : entre mon déménagement et les innombrables problèmes liés non seulement à mon logement, mais aussi à mon travail, j’ai éprouvé plus d'une fois les limites du surmenage, ce qui m’a obligé à me recentrer sur mes textes et la publication de ceux-ci.

    Ce qui m’amène à l’essentiel :
    Entre la collaboration fructueuse avec MakuZoku, ExpExp et plus récemment de K-Zlovetch ou WingedAyalis, je suis très content de la palette de style présente sur ce blog.

    Tout cela est bien beau, mais une personne un tantinet curieuse me demanderait pourquoi est-ce que je m'obstine à m’associer avec des illustrateurs alors que j’écris ?

    Les trois quarts de mon activité artistique se réalisent à « porte close », c’est-à-dire que je ne montre pas de texte en cours d'avancement, car je les juge illisibles. Ce qui me prive de matière pour entretenir ce lieu qui est censé être une vitrine de mes travaux. Du coup, le recourt à des illustrateurs de talents m’a paru comme une solution judicieuses pour lever le voile sur une partie de ces univers sur lesquels je passe – mine de rien – une heure à une heure et demie par jour, tous les jours, depuis plus de quinze ans maintenant.

    En parlant de cela, je suis aussi content de la collaboration que j’ai débuté avec l’écrivain Tom Larret qui m’a permis de rédiger une courte nouvelle à quatre mains, processus dont je raffole puisque je l’ai déjà expérimenté avec Steve Martin sur l’Œil & la Griffe. J’espère renouveler ce genre de « bœufs » littéraire, tant cela procure un effet galvanisant sur la création.

    Au final, je suis assez satisfait de l’orientation de cet endroit, même si l’hémorragie de lecteurs se poursuit de manière inexorable. Je pense que cela ne s’arrêtera pas : la guerre de l’attention entre les différents médias est devenue féroce, et je ne posséderai jamais la machinerie capable de rivaliser avec des groupes et des personnes bien plus équipés dans le domaine que je ne le serais jamais.

    Maintenant, un petit résumé de ma production de 2023-2024 : 

    2023 a été une drôle d’année : j’ai sorti deux titres, mais l’un d’eux, les Céruléens, restera encore bloqué dans les limbes pour longtemps, je le crains. Le sujet en est tellement polémique que je ne l’exposerai pas sur la place publique. C’est pourtant dommage, car j’aimais bien la manière dont j’avais agencé le récit, et la dynamique entre Ethel Arkady et son alter ego « divine », la cruelle et colérique Sekhmet.

    Mais je me suis rattrapé avec Pornopolis : Akemi Himiko, un mini-comics qui narre la première rencontre entre Ethel Arkady et Akemi Himiko, une antagoniste que j’apprécie énormément, et qui reviendra, n’en doutez point, dans d’autres histoires, notamment Un Dîner en Ville.

    J’en ai parlé en long, en large, et en travers, mais ma meilleure sortie date de la fin d’année 2024 : Adélaïde : livre premier : les journal d’Herbert Engellmann couronne près de 10 ans de travaux sur un monstre littéraire dans lequel je me suis lancé à corps perdu. Quoique n’ayant pas Ethel Arkady comme protagoniste, il se déroule dans son univers, et l’explore un peu plus en profondeur, le tout sur fond de guerre civile. C’est une histoire ambitieuse, dont je suis assez fière, en particulier de l’avoir amené à un premier tome fini.

    En parlant de cela, je vais lister ici les différents textes sur lesquels j'avance, pour vous donner un aperçu de ma production pour l’année à venir :

    – Adélaïde : second livre : le Récit de Ned Flaherty.
    Après avoir collé aux basques d’Herbert Engellmann, ce récit s’accroche à celles de son détective privé, Ned Flaherty, lequel est nanti d’un bras gauche artificiel conçu par le même Engellmann, ce qui facilitera son enquête en eaux troubles, entre vampires, faëries et rumeurs d’assassinat présidentiel. Une histoire qui renvoie autant au Steampunk qu’au polar hard-boiled avec quelques femmes fatales comme la « Chasseresse Pourpre » avec laquelle Ned sera obligé de s’allier, contre son gré, bien entendu !

    – La Chauve-Souris d’Or :
    En 1921, on retrouve Ethel Arkady sur le paquebot de luxe SS Diamant, en compagne de l’archéologue Gertrude Bell, laquelle a exhumé un artefact remontant à une période préhumaine : une « chauve-souris d’or » qui attirera la convoitise du sorcier Aleister Crowley. Un récit qui plonge avec délice dans le « pulp » et dont j’ai enfin achevé le premier jet. J’aime bien cette histoire, quoiqu’elle présente un aspect assez foutraque, mais elle se clôt sur une de mes meilleures scènes d’action dans laquelle Arkady affronte une abomination lovecraftienne, le tout sur fond de tempête apocalyptique.

    – 100 Cercueils partie 1 :
    Celui-là, je pense que je le découperai en trois parties. En 1847, en Arizona, Ethel Arkady alors âgée de 12 ans, se retrouve prisonnière de l’orphelinarium de « la Veuve Noire » après avoir perdu ses parents pendant la bataille de Monterrey. Cette institution, gérée par les vampires, produit, au terme d’une sélection drastique, des sujets capables de devenir des « goules ». Apprentissage du combat, des poisons, mais aussi culturel, rien n’est épargné aux têtes blondes. On y suivra donc les déboires d’Arkady – qui n’a même pas encore gagné son nom – pour s’évader de cet enfer terrestre. Alors, ici, j’avais envie de me confronter à un style que j’avoue ne pas trop porter dans mon cœur : la « Young Littérature ».

    – Pornopolis 1 & 2 :
    Retour dans nos années 2000 et des brouettes, pour l’aventure la plus « cul » d’Ethel Arkady qui aura commis l’erreur de se confier au mauvais amant, ce qui l’enverra tout droit entre les bras d’Akemi Himiko, un de ses plus redoutables adversaires. Je peaufine ce récit depuis longtemps, au point que j’en ai déjà scribouillé plus de quatre versions sans être satisfait. Cette fois, c’est la bonne et j’espère sortir le premier tome, illustré, courant 2025 ! Le deuxième est en cours de rédaction, et il promet d’être aussi complexe en termes d’inflorescences descriptives.

    – Un Dîner en Ville :
    Alors… pressenti comme la nouvelle annuelle s’intercalant entre Pornopolis 2 & 3 pour creuser un peu plus la relation entre Ethel Arkady & Akemi Himiko auxquels je souhaitais offrir une aventure en duo, ce texte a grossi jusqu’à atteindre les dimensions d’un court roman dont j’ai achevé le premier jet. Néanmoins, je suis assez satisfait de celui-ci, même si la fin m’a surpris moi-même. Se situant dans le cadre de Pornopolis, cette histoire possède une évidente charge érotique !

    – Les Chroniques de Yelgor : chant deuxième : la Nuit du Fer-Vivant :
    Après le premier tome, je me suis vraiment lancé dans une saga de « fantasy » complète, avec une véritable odyssée pour nos personnages qui ont toujours les adorateurs de Sol aux fesses. Comme si cela ne suffisait pas, j’ai rallongé la sauce en narrant les aventures de jeunesse d’Allytah Nédérada, notamment le chapitre de sa vie où elle perd son bras droit, ce qui a un tantinet agrandi le récit à un tel point que je me demande si je ne séparerai pas ce roman en deux. À ma décharge, la carte de Yelgor m’offre pléthore de possibilités, et l’extension de l’histoire vers l’extérieure (le premier tome demeurait un quasi hui-clos) me permet d’explorer ce monde très particulier, et comme j’apprécie le fait de me surprendre, je le peuple de tout un tas de créatures exotiques plus ou moins fréquentables.

    J’en resterai là pour ces éphémérides !

    En vous souhaitant chance et bonne santé pour l’avenir.