dimanche 29 novembre 2020

    Les Chroniques de Yelgor : chant deuxième : La Nuit du Fer-Vivant - le Dauphin Libéré !

    Dans la longue nuit hivernale & covidienne qui est désormais notre pain quotidien, je me lance dans plusieurs histoires à la fois en attendant la libération, tel le divin Marquis dans sa geôle de la Bastille. Un mal pour un bien, comme dirait l’Autre. Et donc, voici que vient la suite des Chroniques de Yelgor (disponible en lecture gratuite en ces lieux).

    Une seconde partie qui sera encore en gestation pour un ou deux ans, mais dont l'intrigue sera plus ambitieuse que la première puisqu’on quittera les ornières du pastiche. Il y sera plus question d’exploration du Royaume en lui-même, mais aussi de fuites meurtrières, et des retombées d’une abominable guerre.

    Et quitte à me compliquer la tâche, j’ai demandé à mon complice Duarb Du de réaliser une illustration qui constituera la base d’un chapitre qui interviendra dans l’histoire, tout comme Didizuka l’avait fait dans la première partie (c'est ce chapitre-ci, pour les curieux de la chose !)

    M mes deux complices semblent s’être pris d’affection pour cet adorable enfoiré qu’est le Dauphin du roi Jehan… Je me demande bien pourquoi…

    dimanche 8 novembre 2020

    Hyménoptères, mes amis (01)

    Après les serpents, deuxième livraison de photographies animalières. Les hyménoptères – guêpes, frelons, abeilles… — sont intéressants à photographier. Ce sont des insectes très rapides, et il faut avoir le réflexe de déclencher l'obturateur au moment T. 

    Nerveux, ils vont et viennent et ne se posent qu'une ou deux secondes. Gorgés de soleil, et trouvant une provende abondante de poires alcoolisée sous les arbres, ils en avaient après la nourriture et m’ignoraient tant que je ne me rapprochais pas trop. Attention cependant à ne pas leur chiper un fruit ! 

    Les frelons en particulier détestaient qu’on leur dispute la jouissance de la chair sucrée, et j’en ai vu quelques-uns couper en deux une guêpe ou une mouche assez stupide pour se risquer dans les environs de ces géants vrombissants.

    Vespa Crabro sur une poire pourrie à poing !

     
    En pleine dégustation. A noter que l'on distingue les ocelles...

    Drame sur une poire ! 

    J'ai bien essayé de saisir un autre combat entre les frelons et leurs voisins de pitance, mais impossible d'avoir à la fois la vitesse d'obturation idéale, la netteté et l'éclairage nécessaire. L'objectif macro à une redoutable profondeur de champ qui diminue drastiquement les possibilités de photographier un événement au débotté ; de surcroît, je m'impose de prendre ces images sur le vif et m'interdis toutes tricheries de mise en scène et de retouches.

    Bref la situation pouvant se produire n'importe quand, n'importe où, dans le périmètre de l'allée aux poiriers, je devais travailler avec le réglage que j'avais enclenché auparavant. Sans pouvoir en changer ! Ce qui explique que certains clichés soient floues. C'est le flou de l'action et de la violence ! Les frelons outragés ne font pas de quartier et une attaque ne dure qu'un quart de seconde...  

    Ce refus d'user de stratagème me vient d'une part de la répugnance que j'éprouve pour la déconcertante facilité avec laquelle on peut altérer une photo numérique, mais également d'une réflexion plus profonde. 
     
    J'ai autrefois été un cameraman-monteur et même si la caméra me manque, les procédés de mises en scène du réel me dégoûtent d'autant plus que leur utilisation n'a jamais été aussi ostentatoire. Un simple coup d'oeil sur un zapping récent m'a permis de détecter des séquences d'images tournant en boucle au sein de reportages anxiogènes. Un des nombreux artifices grossiers que les chaînes d'information déploient fielleusement et que n'importe qui ayant fait un peu de pratique dans les métiers de l'image constate, les deux mains dans le fion. Et je déteste me faire manipuler quand je ne suis pas consentant !

    La fiction ne me pose pas ce problème, quand je choisis de voir un film, j'en détermine à l'avance le genre, la durée, le réalisateur. Je « joue le jeu ». Ce qui n'est pas le cas des médias mainstream qui me sont imposés dès que je tombe sans le vouloir sur une page web d'actualité. Ces menteurs pathologiques ne disent rien de la vérité, et encore moins de la beauté du monde. Ils n'en montrent qu'une caricature biaisée en usant de tout un panel de techniques basiques, mais efficaces. Contrairement à la production d'une connaissance, qui demande du temps, de la patience et beaucoup de travail, jouer sur les émotions primaires de notre cerveau s'avère d'une facilité enfantine. Le martelage de mots-clés et d'images anxiogènes repassant en boucle — sans qu'elles soient corrélées à une quelconque réalité de terrain —, ce n'est pas du journalisme, ce n'est pas un reportage, c'est de la merde propagandiste. Et autant j'aime l'exercice de la prise de vue et le montage, autant je peux me regarder dans un miroir pour ne pas avoir eu à participer à ce cirque foireux pour faire bouillir la marmite !

    Aussi ai-je décidé en moi-même que mes modestes photographies témoigneraient d'observations précises, qu'elles captureraient un instant sans tricherie d'aucune sorte, excepté le cadrage, qui constitue déjà un point de vue et une mise en scène, nous sommes d'accord.

    Mais nous nous sommes quelque peu éloignés des hyménoptères, non ? Retournons-y !
     

    La guêpe du petit déjeuner !

     
    Une Apis mellifera entre deux fleurs de thym !