samedi 4 décembre 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis - Aux Bains ! - Teaser (by MakuZoku)

    C’est Nowël, et comme cette année on nous promet d’être à nouveau claquemuré, je vous propose quelque chose de positif : 

     Un petit extrait d'une collaboration en cours. Ça fait plaisir, non ?

    En compagnie de l’excellent MakuZoku, je prépare un chapitre de Pornopolis qui présentera la particularité d’être narré… en BD. Une manière pour moi de revenir à une forme d’écriture que j’apprécie, mais que je n’ai, hélas, plus vraiment le temps de pratiquer.

    Ce chapitre narrera la rencontre entre ma féline favorite et une de ses plus puissantes ennemies : la maquerelle Akemi Himiko qui, outre sa nature de vampire, est aussi une kitsune. Une hybridation atypique qui entraînera un surcroît de difficultés pour Arkady, car si elle est protégée contre le mesmérisme des vampires, elle l’est beaucoup moins contre celui des faëries. Et tout l’enjeu de cette séquence se situe donc entre la fatale attraction érotique qu'Arkady éprouve pour Akémi, et le fait que pour être libre, il lui faille l’occire.

    Comme nous sommes dans une histoire de PornoFantasy, nos deux duettistes croisent le fer dans l’onsen privatif d’Akémi Himiko, ce qui explique qu’elles soient toutes deux peu vêtues. Et puis bon, vu leurs âge multi-centenaire, cela fait très longtemps que les deux duettistes ont perdu leur vertu et leur pudeur.

    Je n’ai pas eu le coeur de mettre les carrées noires de la censure obligatoire du net. Désolé pour vous les GAFAM et autres puritains de toutes obédiences, il n’y a pas de scènes ouvertement sexuelles ici, je conserve donc les images dans toutes leurs entièretés. Si vous n’êtes pas content, ma foi, la Toile ne manque pas d’endroit qui vous conviendront.

     

     



    dimanche 7 novembre 2021

    Bibliothèque des Ombres : Pot-pourris de rééditions remarquables... (02)

    Ça faisait un mois que je n’avais plus ouvert ce blog, car je cravache de plusieurs côtés pour achever différents projets liés à Ethel Arkady.

    En passant, je remercie encore Tom Larret qui m’a gratifié de cette magnifique concernant ma dernière nouvelle que vous trouverez ICI.


    Je vous entretiendrais de tout cela dans ces pages, mais pour le moment la patience s’impose comme une excellente conseillère. D’autant qu’avec l’actualité stressante qui est la nôtre, des soucis de santé dus au stress pourrissent mon existence. (rien à voir avec le virus star qui continue d’agiter les talk-shows et les Knock de tous poils)

    Donc, en attendant, voici un petit pot-pourri de mes récentes lectures.
     

    Eden : it's an Endless World / Hiroki Endo

    La nouvelle édition de ce manga nous permet d’en apprécier toute la pertinence. En effet, le monde futuriste décrit par l’auteur est celui d’une humanité à l’agonie, prise en étaux entre un virus qui a décimé 15 % de la population, les problèmes de pollution et la raréfaction des terres arables.


    Dire que le genre du « Cyberpunk » a été visionnaire est une lapalissade. Outre les sujets environnementaux, ce manga traite avec un certain brio de thèmes complexes comme le transhumanisme, l’extrémisme sous toutes ses formes, la mainmise de grandes compagnies industrielles sur le politique. Des questions qui appartiennent désormais à notre actualité.


    Pour autant cette énorme fresque est loin d’être un pensum assommant. Endo danse sur le fil du rasoir entre la SF cérébrale et les moments d’actions décomplexés typiques du genre dans des envolées de destructions massives ou des joutes dantesques. L’humanité des personnages est tiraillée en permanence et il vaut mieux ne pas s’attacher à eux, car l’auteur fait souvent preuve d’une cruauté ahurissante vis-à-vis de ces protagonistes.

     Balançant entre le drame et le grotesque, Endo parvient à infuser une mélancolie prégnante entre ses pages. Bien qu’Endo s’adresse à des lectures matures en raison des innombrables thèmes difficiles qu’il traite, il offre aussi à ceux qui oseront s’y pencher un univers foisonnant, complexe, riche en sujets de réflexions et en drames. 

     

    Le Troisième Œil / Olivier Ledroit

    Dessinateur talentueux, déjà à l’origine de plusieurs titres cultes comme Les Chroniques de la Lune Noire (avec Froideval au scénario) ou Requiem Chevalier Vampire (avec Pat Mills), Ledroit se lance ici dans une série en solo. 

    Nantie de sa longue expérience avec différents scénaristes, Ledroit tisse un récit assez lâche, ce qui lui permet de jongler avec les clichés du thriller ésotérique. 

    Le sujet lui offre l'occasion de tester la peinture numérique pour nous éblouir de planches psychédéliques qui emboîtent le pas aux pérégrinations du héros durant sa course métaphysique dans un Paris transfiguré par les Grands Anciens de Lovecraft. Impossible de ne pas songer aux créatures de la nouvelle « De l’Au-delà » avec la horde de radiolaires, de cnidaires, de myriapodes, chiens de Tindalos et autres zooplanctons qui apparaissent dans ces planches.

    Cette palette nocturne articule un récit aussi complexe que les différentes manifestations surnaturelles qui le hantent. L’histoire de la capitale est mise à contribution dans des explosions graphiques très expressives. De ce point de vue, l’album est une réussite et Ledroit lui confère une ambiance à nulle autre pareille.

    Complexe dans son texte et la structure de son découpage, surprenant dans son parti-pris radical, cet album solo augure du meilleur pour la suite de la série. Olivier Ledroit, confirme ici son statut d’auteur fantastique complet.

     

    Le Mercenaire / Vicente Segrelles 

    La BD espagnole est un tout un continent inexploré du 9e Art et Vicente Segrelles en est un des plus brillants représentants. À partir des années 80, il s’engage sur une longue saga d’héroïc-fantasy réalisé à la peinture à l’huile. Une technique unique dans le monde de la bande dessinée, de par sa lenteur d’exécution, mais aussi par sa richesse chromatique.

    On y suit les pérégrinations d’un mercenaire sans nom, rappelant par cette absence de dénomination, l’archétype des westerns spaghettis de Sergio Leone. Cet anti-héros déambule dans des paysages arides, des cimes enneigées et d’imposantes gorges escarpées. Peuplé de dragons, de géants et de nefs volantes, ce monde est décrit dans une palette de couleurs d’une rare subtilité. Les pleines pages et les cadres amples invitent à la contemplation. 

    Le découpage cinématographique épouse à la perfection cette atmosphère languissante, nous menant par la main dans les méandres de cet univers singulier.
     
    Vicente Segrelles n’oublie pas de conférer une portée universelle à son récit et une bonne part de son intrigue repose sur une course à l’armement alchimique, ce qui fait écho à la Guerre Froide qui se déroulait pendant la composition de la première partie de cette saga.

    Présenté dans une intégrale réalisée avec soin, Le Mercenaire est une de ses œuvres qui, de par sa technique, sa narration limpide et son sujet, offre le meilleur de ce que la BD. Une série atypique, attachante et qui invite à la contemplation. On appelle ça un chef-d’œuvre !

    Une dernière illustration pour la route...

    dimanche 19 septembre 2021

    Les Aventure d'Ethel Arkady : Un Manteau d'Ecarlate sur une Neige Immaculée.

    Comme la publication de L’Œil & la Griffe demandera encore un certain temps – dû au fonctionnement en binôme qui ajoute un temps de latence variables pour les ultimes corrections –, j’ai achevé pendant ces vacances par l’édition numérique d’une nouvelle qui s'ajoutera sans problème au cycle.Pour l'occasion, j'ai même ressorti mes pinceaux de la poussière pour créer la couverture...

    Pour ce post de blog, je vous propose de lever le voile sur la manière dont je fonctionne au niveau de l’écriture. D’autant que cette nouvelle est un peu particulière, puisqu’il s’agissait à la base d’une commande pour compléter le sommaire d’une anthologie...

     Pitch :  

    Hiver 1875.
    Sur la piste d’Ethel Arkady, La Comtesse et ses compagnons chasseurs de prime échouent dans la petite bourgade de « Skinfolk Town ». Harassés par une interminable traque, les pistoleros interrogent les locaux dans l'espoir de mettre la main sur la hors-la-loi aveugle… et il semblerait que celle-ci ait établie ses quartiers dans une vieille tannerie abandonnée.

    Extrait :


    « L’annonce n’éveilla aucun intérêt chez les locaux. L’un des pistoleros s’emporta. Son visage blafard, mangé par une barbe hirsute et une imposante masse de cheveux envahie de poux, se décomposa en une grimace simiesque, révélant deux canines hypertrophiées. Ses doigts s’attardèrent près d’une paire de colts Dragoon dont la crosse en ivoire pointait hors des pans de son manteau. »

    Cliquez sur l'image pour acheter la nouvelle !

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    Je n’avais pas prévu de l’écrire, mais un éditeur (dont je tairai le nom) m’a envoyé un mail pour que je complète une anthologie consacrée au western.

    Ni une ni deux, je me penche sur ce projet en essayant d’additionner plusieurs idées qui s’intégreraient à l’univers de ma féline favorite. Que faire après le vaudou et les zombies des Esclaves de l’Or [1]?

    Et puis cette idée :

    D’où vient le pardessus écarlate d’Arkady ?

    Au départ c’était une réminiscence inconsciente d’Hellsing de Kouta Hirano et de Trigun de Yasuhiro Nightow, des œuvres qui m’auront parlé avec leur savoureux mélange de western, de fantastique et de science-fiction, portés par des personnages aussi charismatiques qu’ambigus, mais quid de cette couleur inhabituelle pour un manteau de cuir ?

    Et ça a fait « tilt » ! Arkady étant lancée sur la voie de la vengeance – dans la partie western de sa quête, tout au moins – pourquoi ne se confectionnerait-elle pas un pardessus en peau de vampires ? D’une part ça colle à son caractère jusqu’au-boutiste, d’autre part ça me permettait d’aborder l’univers de la tannerie dont la thématique cruelle se mêle bien à celle des chasseurs de primes, puisque ces deux corporations ont en commun la marchandisation du vivant…

    Une fois en possession de ce fil d’Ariane, le reste est venu tout seul : le vieux tanneur marqué par son métier, la petite équipe aux trousses d’Arkady et ses courtes retrouvailles avec Acht, un personnage qui prendra plus d’importance dans 100 cercueils[2]…

    J’ai effectué de rapides recherches – merci Internet – pour compléter le sujet. Il ne s’agit pas d’être exhaustif, mais de poser des bases, d’installer une forme de crédibilité minimale. Ainsi la tannerie au centre de cette histoire s’inspire d’une tannerie du XIXe siècle, bien que je confesse que le modèle que j’ai déniché soit français et non américain. Le fameux John Jacob Astor, que mentionne Doc Würger, a existé dans notre réalité véritable. Ce négociant né en 1763 et mort en 1848 est devenu le premier millionnaire américain en investissant dans l’opium, l’immobilier et les fourrures. Un margoulin de première, sans foi ni loi, qui bâtira une véritable dynastie de commerçants. Il avait toute sa place dans ce récit.

    Enfin, il me restait à trouver le ton. J’ai souvent mis Arkady en danger, voir parfois en position de victime, mais ici, je souhaitais changer de point de vue. Comme Arkady est une chasseuse de vampires émérites, je voulais la montrer dans une position de supériorité. J’ai donc inversé le postulat. Dans ce récit, elle endosse le rôle d’un Jason Vorhees au féminin qui traque ses proies de manière méthodique et implacable.

    La nouvelle obtenue tient autant du western-spaghetti que du slasher. Et je confesse que j’aime la saveur de ce panaché. J’ai éprouvé une réelle satisfaction à mettre en scène Arkady de cette manière. Même si dans ces grandes aventures, elle ne parvient à ses fins qu’au prix du sang versé, je n’exclus pas de la montrer à nouveau sous un jour plus « monstrueux ». Arkady est totalement amorale et si pour atteindre son but elle doit occire une centaine de bébés phoques, elle le fera, et en rigolant par-dessus le marché.

    Et l’édition dans tout ça ?

    Eh bien, à ce jour, je n’ai plus reçu la moindre nouvelle de l’éditeur. Même pas un mail de refus type. Rien, nada ! Sachant qu’un tel récit me demande six mois de travail, recherches et relectures incluses, vous comprendrez que je ne souhaite plus vraiment me plier à ce type d’exercice.

    Oh ! Bien sûr, j’enverrai les textes achevés en soumission spontanée, mais sans espoir démesuré. Le secteur s’est hyper-segmenté en micro-genres qui deviennent tous plus abscons les uns que les autres.


    Et j’avoue que, comme ma chère Arkady, je savoure à sa juste valeur une liberté de création totale et absolue.

    Et cela n’a pas de prix.

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    [1] - Je remercie au passage Tom Larret qui m'a gratifié de cette très belle critique pour ma précédente incursion dans le western sauce Arkady (Les Esclave de l'Or, donc...)


    [2] - Une histoire qu'il me reste à écrire, mais dont les plans et la préparation sont achevés. 

    dimanche 1 août 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : L’Œil & la Griffe - couverture ! (by MakuZoku)

    Après avoir bien bataillé avec mes logiciels de graphisme en Open Access (parce que la nouvelle politique de Toshop & cie me devient insupportable), j’ai enfin réussi à la mettre en page d’une manière que j’estime satisfaisante ! Les retouches sur les exemplaires en BAT se dérouleront dans les mois qui viennent. Une dernière relecture en forme de baroud d’honneur pour éliminer les inévitables scories orthographiques restantes et améliorer le rythme de l’histoire.

    L’écriture, comme toutes formes d’art et pour peu qu’on la prenne avec le sérieux qu’elle mérite, n’est rien d’autre qu’un éternel recommencement. J’espère sortir cet opus des Aventures d’Arkady pour la fin de l’année.

    D’autres sorties seront à prévoir dans l’année, dont la nouvelle Un manteau d’écarlate sur une Neige Immaculée et un court roman, Les Céruléens, mais la voilure de sortie baissera dans les mois qui viennent. D’une part le travail de graphisme (je ne suis pas graphiste) me prend prodigieusement le chou, d’autre part, les prochains récits concernant l’univers d’Arkady sont encore plus ambitieux que ceux que j’ai achevé et me demande donc encore plus de temps à composer.

    Pour donner un ordre de grandeur : Adélaïde culmine avec plus de 700 pages rien que pour la première partie, talonnée de près par Pornopolis qui pèse déjà 600 pages. Deux monstres littéraires expérimentaux dans lesquels je tente de repousser les limites de la fantasy et que je souhaiterais clôturer dans les années qui viennent…

    Cela me permettra peut-être de me dérouiller le poignet au niveau du dessin et d’entamer enfin une série d’illustrations en rapport avec lesdits récits. De plus, et même si ce n’est pas encore tout à fait officiel, il se peut que dans les mois qui viennent, vous retrouviez la féline dans une petite séquence de comics-strip réalisé par MakuZoku (l’auteur de la couverture, donc…)

    Si toutefois nous sommes encore vivants d’ici là…
     


     

    jeudi 15 juillet 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Ethel Arkady & le Dragon (by MakuZoku)

    Je suis heureux de partager avec vous une nouvelle illustration, que je présente ici de manière parcellaire, pour mon roman Pornopolis.

    Elle est toujours signée par le pinceau habile de MakuZoku qui réussit à conjuguer le charme et la force de mon atypique féline, un défi difficultueux à relever. Et je confesse que même si je le souhaite, je doute d'arriver à un résultat aussi expressif.

    L'indomptable Ethel Arkady goûte autant une passe d’armes sanglantes que les intenses parties de jambes en l’air. Après tout, les 3 S (du Sang, du Sexe & de la Sueur) sont une composante importante de ses aventures ! 




    Et les bestioles qui entourent nos deux amants ? Quelles sont-elles ? Un des nombreux mystères qui peuplent les entrailles du plus grand bordel de l’univers et qu’Arkady devra solutionner, en usant de son cerveau autant que de ses charmes, car dans cet environnement fantasmatique, ses talents de tueuses se révéleront inefficaces, et elle n’aura plus que sa rouerie et sa faconde pour s’extirper de cet antre du vice.

    Si vous voulez contempler l’illustration en entier, je vous conseille d’aller ici ! Vous y trouverez en bonus un bref extrait de ce premier chapitre.

    Pour en savoir plus sur ce personnage qui peuple mes récits depuis 2007, je vous conseille de vous rendre là ! 


    J’ai répondu à quelques questions de Tom Larret, une sympathique collègue écrivain, qui a eu l’heur d’apprécier Vitallium25mg (dont l’intrigue est plus que jamais d’actualité !). De quoi faire une interview autour de cette héroïne, mais de causer aussi de ma méthode d’écriture et de mes (nombreuses) influences culturelles.

    Je vous invite également à lire les Chroniques de Guensorde, si le mélange de fantasy classique, d’intrigues de cours et de cruauté vous parle. Vous passerez un bon moment.

    Je vous souhaite une bonne lecture !

    Rien de telle qu'un peu d'imaginaire en ces temps difficiles. 

    L’imagination est sauvage, libre, et c'est la seule chose que les tyrans ne parviendront jamais à contraindre...

    dimanche 13 juin 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : L’Œil & la Griffe (by MakuZoku)

    Après une gestation d’un peu plus de deux ans, c’est maintenant au tour de l’Œil & la Griffe de voir bientôt le jour. Une histoire dont la conception particulière explique la (relative) rapidité de création : c’est un quatre-mains composé avec la collaboration du talentueux Steve Martins. Je vous enjoins d’ailleurs à lire ces autres travaux. Son style mélange le fantastique avec un arôme de gore qui tâche, ce qui a bien sûr attiré mon attention. Les amateurs de littératures déviantes trouveront leur compte dans ses nombreuses nouvelles déjà parues dans diverses revues !

    Une trame classique de fantasy d’exploration que j’ai écrite avec jubilation dans une partie de ping-pong scriptural endiablée. Était-ce la présence d’un camarade de jeu pour m’épauler, je l’ignore, mais je me suis lâché sur les duels pyrotechniques. Nous y avons d’ailleurs pris tant de plaisir, que nous sommes en train de rédiger une suite que nous envisageons plus ambitieuse… Mais ceci est une autre aventure, loin d’être achevée…

    La couverture est signée par le talentueux MakuZoku qui s’est déjà penché sur l’univers d’Arkady avec brios et dont je vous invite à explorer les œuvres. J’ai profité de l’occasion pour lui suggérer de réaliser une image panoramique qui présenterait non seulement nos deux protagonistes, mais aussi quelques-uns de leurs (nombreux) antagonistes et une partie importante du décor.

    L’escapade en compagnie de ces deux-là ne sera pas de tout repos...

    Pitch : En fuite à travers des mondes parallèles, Ethel Arkady est obligée de s’allier avec le Hibou, un individu taciturne et adepte comme elle du surin, pour défaire un puissant magicien dont les machinations menacent l’équilibre du multivers..

     

    Ethel Arkady (quelque peu handicapée...) & Sekhmet.

    Les Araknees & les Psyjines, des antagonistes aussi nombreux que dangereux...

    Drissian Olmego alias « Le Hibou » et ses surins... Des amis fidèles !

    Le Pivot et le Léviathan.


    dimanche 30 mai 2021

    Bibliothèque des Ombres : Pot-pourris de rééditions remarquables...

    Pas encore de de progrès sur les travaux en cours – et ce ne sera pas pour ce début de mois de Juin, mon emploi alimentaire devenant aussi abscons que surréaliste en ces temps d’ouragan sanitaire – mais ce sera pour bientôt. En attendant quelques petites chroniques sur des BD (re)découvertes qui bénéficient de rééditions bienvenues pour des classiques de cette importance. 

    J’attire également votre attention sur Kirihito d’Osamu Tezuka qui, avec son contexte de maladie émergente et ses intrigues politico-médicales, est une parfaite anticipation de ce que nous vivons...

     

     Kirihito / Osamu Tezuka

    Avant d’être mangaka, Osamu Tezuka a suivi un cursus médical et il a observé ce microcosme pour en tirer la matière de ses meilleures histoires, dont la série consacrée au chirurgien marron Black Jack, mais aussi ce terrible récit centré autour d’une maladie, la Monmô, qui déforme les os de ses hôtes, les métamorphosant en lycanthropes.

    Pour découvrir les causes de cette infection, le docteur Kirihito se rendra dans le village isolé d'Inugami-Sawa. À la clé de ce travail peut-être le couronnement de sa carrière universitaire. Mais la jalousie, la malveillance et les accointances politiques de ses collègues ne tarderont pas à l’enferrer dans une machination diabolique. D’autant plus qu’il contracte à son tour la maladie...

    Dans les années 1970, Tezuka abandonne son ton enfantin pour se jeter à corps perdu dans le gekiga (manga pour adultes) afin de concurrencer ses collègues. Un changement aussi drastique que réussi qui offre à ses lecteurs des histoires très sombres dans lesquelles machinations politiques, sexe et violence se mêlent en un tourbillon vertigineux. N’ayant rien à envier aux meilleurs thrillers modernes, ces récits demeurent toujours d’une inquiétante réalité.

    Dans Kirihito Tezuka nous alerte sur les conséquences désastreuses qui résultent de la collusion entre le monde politique et médical. À méditer en ces temps de pandémie...

     

    Anita Bomba intégrale 1 : Journal d'une emmerdeuse / Éric Gratien & Cromwell

    Dessinateur punk, œuvrant dans le domaine de la BD et celui de l’illustration, Cromwell possède un univers déglingué bien à lui dans lequel s’écharpent des personnages aux faciès burinés par les accidents de la vie. En particulier quand ceux-ci s’associent pour leurs plus grands malheurs à la fameuse Anita et à ses bombes artisanales.

    Cette intégrale vous propose de redécouvrir les aventures « No Futur » de cette héroïne à nulle autre pareille. Accompagnée par des compagnons hauts en couleur – un mentor au visage indiscernable et un robot victime d’un syndrome de personnalités multiples –, cette fine équipe se lancera sur la piste d’un trésor faramineux, poursuivi par « La Misère », un super-héros usant d’une horde de piranhas mécaniques pour appliquer sa propre justice.

    La verve d’Éric Gratien, le trait nerveux et la bichromie de Cromwell font des merveilles pour dépeindre cet univers cabossé aux confluences de plusieurs genres comme le western, la SF post-apocalyptique et le récit de casse. Ni hommage servile, ni pastiche, mais quelque part entre les deux, Anita Bomba est un titre unique, et son héroïne explosive en constitue un des atouts de cette aventure dont les tours et détours vous surprendront.

    Pas encore de de progrès sur les travaux en cours – et ce ne sera pas pour ce début de mois de Juin, mon emploi alimentaire devenant aussi abscons que surréaliste en ces temps d’ouragan sanitaire – mais ce sera pour bientôt. En attendant quelques petites chroniques sur des BD (re)découvertes qui bénéficient de rééditions bienvenues pour des classiques de cette importance. 

    Spice & Wolf / Isuna Hasekura & Keito Koume

    Lawrence Kraft, marchand itinérant, accueille dans sa carriole une squatteuse d’un genre très particulier en la personne d’Holo. Cette (jeune ?) fille possédant une queue et des oreilles de canidés n’est autre que la déesse des récoltes en personne.

    Vous êtes-vous demandé comment s’organisait le commerce durant le moyen-âge ? Ce manga va vous donner un début de réponse. Cette fantaisie sur fond de bouleversement religieux exploite un sujet inédit dans la littérature de fantasy, plus axée sur les guerres d’honneur et les rois que sur la réalité matérielle des vilains.

    Pour autant, le voyage de Lawrence et Holo n’est pas un pensum aride, et le caractère volontiers fantasque de la déesse déchue apporte une épice comique qui n’est pas désagréable. Le ton se pare parfois de pointe de mélancolie, de poésie, car le périple d’Holo n’est autre que la révérence d’une divinité séculaire qui abandonne le monde des hommes.

    Une œuvre attachante qui s’éloigne des figures classiques du genre pour donner une autre image du moyen-âge, bien plus proche de nos problématiques économiques que nous ne le supposions.

     

    Promethea / Alan Moore & J.H.Williams III

    Étudiante en littérature, Sophie Bang – qui habite une année 1999 fantasmée, avec super-héros de la science incluent en bonus – base sa thèse de fin d'étude sur Promethea, une héroïne qui ne cesse de poindre dans les récits. Présente dès le VIIIe siècle, elle se sublime dans les strips des journaux dominicaux, puis dans les pulps des années 30… Au fur et à mesure de ses recherches, Sophie est appelée à devenir l’incarnation de la prochaine Promethea

    Alan Moore nous offre ici une nouvelle vision, enluminée par le dessin hyperbolique de J.H.Williams III, qui se centre sur une figure mythologique féminine. Les nombreuses digressions du récit, qui paraissent d’abord superfétatoires ne sont là que pour soutenir le propos de l’écrivain qui s’avère, comme toujours, un vibrant hommage à l’imagination que Moore considère comme la véritable force cachée en l’homme.

    Car Promethea – déclinaison transparente de Prométhée – qui ne cesse de se transcender dans les récits, souvent mise en comparaison avec les fameux « héros de la science », n’est constituée que d’imaginaire et ne peut-être appelée qu’avec le verbe créateur. C’est donc à une véritable initiation occulte que nous invite l’auteur. Ce qui donnera parfois des chapitres touffus, mais néanmoins capitaux pour la compréhension de l’histoire.

    À travers Promethea, Alan Moore nous invite une fois de plus à prendre conscience que c’est l’imagination collective de l’humanité qui meut le monde. Parfois en bien. Trop souvent en mal.

     

    Fear Agent : omnibus / Rick Remender & Tony Moore

    Heath Huston est le dernier Fear Agent de l’univers : un terrien capable de supprimer tous les extra-terrestres malveillants existants. Bâti dans le granit de l’americana la plus pure, il engloutit des litres de whisky sans problème. Il sillonne l’espace dans sa fusée, cigare au bec, à la recherche de nouvelles missions.

    Prenant comme point de départ un hommage aux récits pulps testostéronés des années 20, le scénariste Rick Remender oblique très vite dans une orbite plus satyrique. Si les premières histoires dépeignent les opérations musclées d’Huston, l’armure d’airain de notre protagoniste se fragilise rapidement. Plus clodo de l’espace que héros, Heath Huston ne cesse de réparer son passé en effectuant des sauts temporels… qui ne font qu’aggraver la situation.

    Rejeton tardif du Cannon de Wallace Wood, Fear Agent montre comment un scénariste talentueux utilise un stéréotype usé jusqu’à la corde pour en altérer la perception que nous en avions. D’un récit de SF pétaradant qui n’a rien à envier à une célèbre franchise hollywoodienne, Remender oblique vers le portrait d’un homme hanté par ses remords et tenaillé par une dépendance morbide qui ne cesse de lui faire prendre les plus mauvaises décisions, aux plus mauvais moments. En dépit de tous ses ennemis hauts en couleur, Heath Huston est la pire Némésis d’Heath Huston.

    Un comics qui vaut mieux que n’importe quelle publicité de tempérance. 

    Tu t’es vu quand t’as bu ? Tu détruis l’univers. Littéralement !

    dimanche 2 mai 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Vitallium 25mg

    Après plusieurs années de réécritures, le premier roman de la saga Ethel Arkady est disponible à la vente. Apparue comme un personnage secondaire du projet de comics à la française L’Ordre Noir, elle s’est muée au fil des années en une obsession de ma part. J’ai réalisé que je souhaitais tout connaître de ce personnage. La BD est mort-née, mais j’ai creusé plus avant pour explorer l’univers dont j’avais déjà esquissé les contours depuis 2007 et Ethel Arkady se révéla être un guide idéal.

    Refusant les codes d’une série littéraire « académique » [1], j’ai créé ces aventures comme une suite de récits que je peux moduler à ma guise, en fonction des thématiques que j’aborde. Ce qui contribuera à donner une coloration unique à chaque histoire.

    Si vous souhaitez goûter aux mondes traversés par Ethel Arkady avant d’entamer ce roman, je vous oriente sur deux nouvelles que j’ai publiées il y a un certain temps sur Mamazone : Rhésus Pub & Les Esclaves de l’Or, en conservant à l’esprit que celles-ci se déroulent à des époques différentes. Quant à Autobahn, une BD prévue pour un fanzine qui ne s’est jamais concrétisé, elle échafaudait les bases du personnage. Si sa lecture n’est pas indispensable, le projet date tout de même des prémices d’Arkady, en 2007, vous y trouverez une ébauche de la première rencontre entre Ethel Arkady et le flic pugnace surnommé « le Bouledogue », qui fait parti du casting de Vittalium 25mg, mais aussi de celui de Prime-Time [2].

    Mais foin de bavardage, je vous laisse avec cette première (longue) aventure qui mixe allégrement laboratoire pharmaceutique à l’intégrité douteuse [3], dryade millénaire, gangs de bikers lycanthropes, sorciers séniles et autres antagonistes hauts en couleur qui donneront bien du fil à retordre à ma féline favorite.

    La couverture est toujours signée par le talentueux Duarb Du, avec qui c'est toujours un grand plaisir de travailler.

    Pour avoir accès au roman : cliquez sur la couverture !

     

    Pitch : La puissante compagnie ULV inonde les médias de réclames pour son nouveau médicament révolutionnaire : le Vitallium. Ethel Arkady sauve une dryade des griffes de barbouzes, ce qui la met sur la piste d’un trafic de faëries. L’aventurière comprend vite que l’ULV est mouillée dans cette affaire…

    Une critique de Tom Larret, que je remercie pour sa lecture attentive : 

      

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    [1] – Par « académique », je veux dire « qui suit une dramaturgie dans l'ordre chronologique et linéaire ». Une manière de faire qui, si elle est efficace, me paraît usée jusqu’à la corde par des décennies de fantasy commerciale, singeant le séminal J.R.R. Tolkien. Je préfère l’approche thématique d’un Robert E. Howard sur Conan le Cimmérien – qui demeure MA référence de l’aventure épique avec un grand A – celle d'un Fritz Leiber dans son magnifique Cycle des Épées ou encore celle de Karl E. Wagner avec le Cycle de Kane. Chez ces auteurs, le but n’est pas ici d’être astreint, à la manière d’un élève besogneux, à une ligne temporelle bien droite, mais de créer des ambiances littéraires différentes à chaque histoire. Du coup, chaque récit à sa propre logique, son propre microcosme, sa propre tessiture. Seuls s’y retrouvent les mêmes protagonistes, en dépit du fait que les cartes sont en permanence rebattues, laissant le lecteur dans une délicieuse expectative.

    [2] – Un second projet BD qui n’a pas abouti, mais le scénario existe, et je devrais le traiter comme un roman dans les années qui viennent…

    [3] – Ayant débuté la rédaction de Vitallium25mg en 2012, j’étais loin de penser qu’une pandémie maousse et son cortège de magouilles politiciennes débarqueraient dans notre réalité. Du coup, certains thèmes de fond trouvent une résonance singulière à l’aune de ce que nous avons vécu ces deux dernières années (et ce n’est pas fini…)

    dimanche 25 avril 2021

    Ethel Arkady in Battle by MakuZoku

    Après une première collaboration sur le roman Pornopolis, qui sera donc illustré, le talentueux MakuZoku m’a offert (bien avant la date de mon anniversaire) cette image bien punk de ma chère Ethel Arkady

    Elle me plaît d’autant plus qu’elle reprend bien toutes les thématiques du personnage : sa rage, le fait que ses nombreux affrontements lui arrachent toujours un peu de chair, son histoire gravée sur son corps et son indubitable appartenance à la gente féminine et enfin les chaînes en arrière-plan constituent un écho à son ancienne condition d'esclave des vampires. Les mêmes qu’elle prendra un malin plaisir à traquer et à tuer de la manière la plus sadique possible !

    Et comme cela fait un moment que je trimballe Ethel Arkady, de forums en éditeurs, je pense profiter des prochains mois pour vous présenter les différentes versions que l’on m’a faites de cette héroïne atypique, ambiguë, provocatrice en diable et parfois attachante.

     
    Ethel Arkady in Battle ! by MakuZoku

    dimanche 11 avril 2021

    Bibliothèque des Ombres : la BD à l'heure Argentine

    Gros plan sur la bande dessinée argentine qui mérite d'être bien plus connues sous nos latitudes.

    Perramus : la ville & l'oubli /Juan Sasturain & Alberto Breccia :
    Éditions Futuropolis 

    Ayant obtenu l’oubli auprès d’une sorcière après une délation, un homme sans nom – qui deviendra le fameux « Perramus » – est embarqué dans une série de voyage aux frontières de la réalité en compagnie de l’écrivain Jean-Louis Borgés et d’acolytes excentriques. Leurs buts : sauver la Vérité qui se meurt sous les bottes de la dictature des Généraux.

    En 1976, l’Argentine bascule sous le régime dictatorial des Généraux. L’absurde et l’arbitraire régissent la vie du dessinateur Alberto Breccia. De cette époque il tire, en compagnie du scénariste Juan Sasturain, cette épopée grotesque, aux confins du réalisme fantastique cher à Gabriel García Márquez. Usant sans retenu d’un trait torturé, de lavis blafards, associés à de nombreux collages et autres expérimentations visuelles inédites, Breccia nimbe d’une angoisse omniprésente le moindre geste de ses personnages.

    Car, outre les visages grimaçants que Breccia impose à toutes les figures de l’autorité, les métamorphosant en gargouilles immondes, l’histoire n’est pas en reste en termes de surréalisme absurde, grotesque et effrayant. Un nabab de l’exploitation de guano, une île prisonnière d’une guerre perpétuelle contre un ennemi dérisoire, un réalisateur de bande-annonce pour des films de propagande qui ne seront jamais tournés… ne sont que quelques exemples des aberrations croisées par nos héros.

    Chef-d’œuvre de la Bande-Dessinée mondiale, Perramus est surtout un avertissement minutieux sur les symptômes de la dictature que sont l’absurde et l’arbitraire. Une lecture importante !

    La Grande Arnaque : Intégrale / Carlos Trillo & Domingo Mandrafina
    Édition Ilatina

    Dans un pays imaginaire d’Amérique du sud, un général corrompu transforme sa nièce en une idole destinée à édifier sa population. Agressée par son oncle, objet des désirs libidineux d’un ex-officier SS, l’idole décide d’échapper à l’emprise de ces hommes malfaisants. Elle se réfugie auprès d’un privé miteux pour établir un plan afin disparaître. Mais le duo croisera sur sa route le tueur le plus redouté de la junte : l’Iguane…

    Les nouvelles éditions iLatina déterrent le patrimoine, assez peu connu dans nos contrées, de la BD sud-américaine et pour cette première salve livrent des incunables du genre. Tout comme Alberto Breccia, avec qui il a déjà travaillé, le scénariste Carlos Trillo a vécu la sinistre dictature des généraux. Il se sert ici du polar hard-boiled pour explorer les ressorts de la propagande à travers ses personnages, dont le fameux Iguane.

    Le noir et blanc sobre et les trognes expressives de Mandrafina font des merveilles pour matérialiser cette histoire sur la manipulation des symboles par un pouvoir oppresseur dont la justesse reste, hélas, d’actualité.

    Alvar Mayor : les cités légendaires / Carlos Trillo & Enrique Breccia
    Éditions Ilatina

    Cartographe née dans les cimes de l’Amazonie, Alva Mayor entraîne avec lui les aventuriers à la conquête des prétendues cités d’or qui les attendraient dans les profondeurs de la forêt.

    En plusieurs contes cruels, le scénariste Carlos Trillo déroule une intrigue historique dans une ambiance moite, matérialisée par le noir et blanc suffocant d’Enrique Breccia. Entre réalité et mysticisme, Alvar Mayor entraîne à sa suite des Européens rendus fous par la quête de richesse, tombant souvent dans les hallucinations engendrées par la fièvre de l’or, partageant en cela le destin d’un certain Aguirre.

    Jetant un regard désabusé sur le monde qui l’entoure, le personnage principal navigue entre ses deux cultures, ce qui lui permet de faire le lien entre les différents protagonistes qu’il aura l’occasion d’emmener dans son sillage. À la veulerie ordinaire répondent les mythes ancestraux qui acquièrent une réalité presque palpable et dangereuse dans l’environnement sylvestre.

    Bien que chaque histoire possède sa propre fin, toutes partagent comme thématique commune une plongée dans les méandres de l’inconscient humain.

    dimanche 28 mars 2021

    Les Chroniques de Yelgor : Chant premier : La nuit de l'auberge sanglante

    Enfin ! Après une longue gestation, le premier tome des Chroniques de Yelgor est disponible sur TheBookEdition ! Pourquoi l’avoir mis à la vente en papier alors qu’il est lisible gratuitement sur le blog ?

    Tout simplement parce que je souhaitais étendre l’histoire au-delà du défi initial et que pour cela il me fallait plus de place. C’est pour cela que j’ai réécrit des chapitres entiers, que j’en ai ajouté d’autres et qu’enfin une nouvelle qui devait être éditée – mais dont je n’ai plus eu le moindre écho de la part des organisateurs de l’appel à textes – a été incluse dans le sommaire. Elle se déroule dans le même univers et reprend une partie des personnages, mais quelques années en amont.

    D’autre part, outre que les illustrations de Didizuka et de Duarb Du en ressortent grandies, je pense que la lecture au format papier demeure toujours plus confortable que celle sur écran.

    Les Chroniques... c'est un récit de fantasy (plutôt « Dark ») peuplés de personnages jusqu’au-boutiste pris dans les tourments d’une période troublée. Escarmouches, exils, romance et quête d’absolu sont au programme.

    (cliquez sur l'image pour aller sur le site de l'éditeur)


    Pitch : Le Royaume de Yelgor souffre encore des nombreuses conséquences de la Guerre des Hautes-Marches. Des sectes agressives envahissent la capitale et « l’élu de la prophétie » devenu roi est obligé d’envoyer son Dauphin sous la protection du membre le plus ambivalent de leur ancienne compagnie : la Noctule Allytah Nédérada… qui refuse la mission…

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    Et voici un extrait d'une chronique enthousiaste d'un lecteur, dont je m'empresse de vous recommander le blog, :  

    « Ce premier tome m’évoque irrémédiablement l’étoile du matin, celle qui brille comme celle qui fait mal, une solide poignée de fantasy emmanchée dans un pommeau de steampunk, hérissé d’un vocabulaire pointu et d’un style étincelant et carnassier. Ça pique et on en redemande. »
    Tom Larret.

    dimanche 7 mars 2021

    Dessin du dimanche : Un manteau d'écarlate sur une neige immaculée

    J’achève enfin une couverture pour une nouvelle à venir que je publierai sur la toile et qui suit les pérégrinations d'Ethel Arkady durant l'hiver 1875, dans le Colorado. 

    Après bien des aventures, elle se ressource dans le village de Skinfolk Town afin de se refaire une santé et un manteau. Toujours collés à ses basques, une bande de chasseurs de prime débarqueront dans le saloon du coin pour asticoter la féline... Ce qui n'est jamais bon pour la santé !

    Cela faisait un moment que je n’avais plus repris les crayons pour des raisons d’emplois du temps chargé, mais je suis assez satisfait du résultat final qui montre que je n’ai pas (trop) perdu la main... Ça me turlupinait depuis un moment de ne plus avoir fait d'image d'Ethel Arkady dans ses œuvres guerrières, alors qu'à la base c'est sa spécialité.

    (Cette Arkady, par rapport à l'illustration réalisée par MakuZoku, n'a pas encore récupéré ses yeux. Pornopolis se déroule à notre époque – à un ou deux poils de cul près – tandis que la nouvelle revient sur son passé, quand elle traquait encore son maître-vampire pour lui faire rendre gorge.)

    J'en réaliserai encore une ou deux à l'avenir.


     
    Crayonné de base.

    dimanche 14 février 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Ethel Arkady & La Reine Rouge (by MakuZoku)

    Cela fait un moment que je tourne autour de l’idée d'illustrer mon roman de Porno-Fantasy, comme ce fut le cas pour le premier opus des Chroniques de Yelgor, et voilà que cette entreprise débute sur une rencontre aussi impromptue qu’agréable avec le talentueux dessinateur MakuZoku.

    Je lui ai donc confié le chapitre deux qui ne contient que des scènes coquines plutôt légères, ce qui lui a permis d’apprivoiser cet univers. Et j’avoue que j’aime beaucoup sa version d’Ethel Arkady qui perd son air revêche – en même temps, elle est à moitié sous le contrôle des Satyres, des bestioles qui accroissent sa libido déjà envahissante en temps normal, ce qui altère son humeur ombrageuse – tout en conservant ses attributs de vieille guerrière saillants : cicatrices à revendre, musculature apparente et griffes menaçantes. Un effet esthétique par contraste comme je les apprécie tant dans le travail de l’érotisme.

    J’espère que MakuZoku reviendra faire quelques virées dans l’univers d’Ethel Arkady. Quant à moi, je vous encourage vivement à aller jeter un œil – voire deux – sur ses travaux et ses différents projets, en particulier celui de la BD Sangria qui m’a impressionné.

    Pour la version non-censurée, cliquez sur l'image !

    dimanche 10 janvier 2021

    Bibliothèque des Ombres : Meute/Julien Moreau (jeu de rôle)

    Le jeu de rôle de Julien Moreau place au cœur de ses intrigues moult monstres issus du terroir français. Et Dieu ! que cela fait du bien au médium de traîner ses guêtres en nos belles contrées pour les repeindre aux couleurs de l’horreur. Une bonne occasion d’installer à la table une ambiance digne des contes aux coins du feu tout en redécouvrant quelques légendes « bien d'chez nous » qui, malgré tous leurs attraits, n’ont guère eu les honneurs d’une mise en avant dans la culture populaire française[1]. Dans certains cas, le chauvinisme, c’est le bien !

    Publié par John Doe éditions, le livre de règle ne paye pas de mine avec son format comics et l’ensemble paraîtra bien maigre aux vieux briscards rôlistes qui ne jurent que par les cales-meubles de plus de 500 pages e,n quadrichromie. Ce serait faire une erreur que de passer à côté de la richesse narrative et ludique proposée par cet ouvrage prêt-à-jouer en quelques heures de lectures. Cerise sur le gâteau, un écran de jeu et quelques scénarios sont inclus avec le livre de base. Un travail soigné et appréciable que certaines grosses locomotives, s’appuyant un peu trop sur leurs réputations, gagneraient à imiter.

    Dans Meute les joueurs incarnent une meute – forcément – de loups-garous, vivant dans les cantons français, et en proie aux affres qu’implique cette condition. Nos chers lycanthropes – renommés Neuris – partagent leurs corps humains avec un esprit « lupin » immortel, ce qui permet aux personnages de traverser plusieurs époques au sein d’un unique scénario. Autre changement avec l’image d’Épinal ancré par le cinéma, nous n’avons pas affaire ici aux énormes brutes de Werewolf : l’Apocalypse[2], mais à des loups un peu plus grands que la normale.

    Cet état d’âme double n'est pas que l'apanage de nos Neuris ! D’autres créatures comme les séduisantes et dangereuses Vouivres, les Dames Blanches, des Ogres et même ce messager de la mort qu’est l’Ankou sont affublés d'une condition similaire. De simples humains se retrouvent ainsi investis par une légende locale qui se manifeste dans sa chair, aboutissant parfois à des métamorphoses terrifiantes. La volonté d’inscrire tout ce bestiaire dans une logique dramaturgique cohérente participe au charme de ce jeu. Mais ce n’est pas la moindre de ces qualités, puisqu’outre ces adversaires, les plus gros défis qui attendent les joueurs consistent en la cohabitation des deux facettes de leurs personnalités[3], mais aussi dans la gestion des conflits internes à l'intérieur de leur meute. Ce qui, mine de rien, peut s’avérer bien plus complexe que ce que l’on subodore.

    Cette notion de groupe est, à l’inverse de pas mal de jeu de rôle où les rapprochements entre les personnages se font parfois à la va-comme-je-te-pousse, parce que le scénario l’exige, travaillé de fond en comble. Elle trouve ici sa justification narrative dans de nombreuses règles, de la désignation d’un « Alpha » qui deviendra le chef de la Meute en passant par le lien de Meute.

    Ce fameux « lien de Meute » permet à tous les joueurs de piocher des dès supplémentaires dans un pot commun pour augmenter ses chances de réussites lors d'un combat ou d'une épreuve complexe. Les joueurs  définissent d'abord les liens qui unissent les personnages entre eux, ceci à l’aide de quelques propositions elliptiques, mais judicieuses. Au maître de jeu d'user de ces amorces de conflits pendant la partie. Ce qui offre à mes yeux deux bonus non négligeables : d'une part, l’entretien de ce lien posera des difficultés quand les personnages seront sous-pression, d’autre part, meute oblige, cela atténue l’effet « Tous dans le Mini-Van ! » qui peut intervenir de manière inopportune. Ainsi, la torsion de la vraisemblance au sein de la narration est moins violente. Il est plus logique que toute la Meute se déplace pour un événement capital qui touche l’un d’eux, que lorsqu'il s’agit d’un groupe d’aventuriers ou d'investigateurs qui viennent juste de se rencontrer il y a à peine quelques jours dans une auberge crasseuse. Cette notion est renforcée par le fait qu’outre la classique fiche de personnage, les joueurs bénéficient d’une fiche de Meute qu’ils pourront remplir au fur et à mesure des parties et qui leur conférera d'appréciables avantages.

    Les règles, limpides, utilisent avec des dés à six faces, lesquels paraîtront moins intimidants aux néophytes. Quelques attributs : Dominance – « la volonté », bien qu’il s’agisse plutôt d’un « mesmérisme » animalLe Corps et l’Esprit servent pour tous les jets. Les points distribués par le joueur à la création du personnage correspondent aux nombres de dès lancés. La difficulté est indiquée par le nombre de succès à obtenir sur un jet. Bien sûr, le Lien de Meute permet de grossir sa poignée de dès, de même que la métamorphose ajoute un modificateur en certaines circonstances – la baston ou le pistage par exemple – ce qui est loin d'être négligeable. Pour autant Meute est un jeu d’horreur et les personnages n’ont qu’une faible jauge de point de vie – et des malus à chaque blessure – aussi l’attitude consistant à foncer dans le tas, et discuter après, est-elle déconseillé !

    Une autre jauge, et non des moindres, est celle de révélation du Loup. Ainsi plus le personnage reçoit de stimuli susceptibles de réveiller son alter ego lupin, et plus son état physique se dégrade : yeux jaunes, griffes et canines saillants, force et sens qui augmentent de pair avec sa rage. Ce qui amène à des situations intéressantes, d’autant plus lorsque l’on doit s'infiltrer de manière discrète dans un environnement hostile. En revanche si le livre de base indique que la métamorphose peut s'opérer rapidement, j’avoue ne pas être très fan de cette option esthétique. Je reste lié à une transformation graduelle – qui demande au moins une dizaine de minutes – avec craquement de peau, vertèbres qui se déplacent et autres manifestations horrifiques. Le passage de l’homme au loup n’est pas de tout repos ! Et ne négligeons pas non plus l’effet saisissant de celle-ci sur un quidam de notre époque, bardé de certitudes.

    Outre les règles, le livret de base offre un cadre de campagne – le Gévaudan, bien sûr ! – où faire évoluer vos loups-garous (pardon, Neuris) – le livre inventorie aussi quelques adversaires coriaces pour donner du fil à retordre à votre meute. Outre les monstres dont j’ai déjà parlé plus haut, l'ennemi le plus retors demeure l'homo sapiens. Les Druides avides de pouvoir et les organisations occultes gouvernementales — tels les « Chaperons Rouges » — titilleront les nerfs de votre meute. En revanche, je dois noter ici que je goûte moins les Basajaunak – des sortes d’ours-garou – dont l’auteur fait des bouseux dégénérés, d’extrêmes droites, d’une façon qui me paraît un peu trop caricaturale. Alors, je sais, ce n’est qu’un univers fictif, néanmoins, j’avoue ne pas être à l’aise pour mettre en scène ce genre de personnages. Non que je répugne à utiliser un bon vieux facho des familles comme antagonistes, cependant quand trop d’archétypes s’agglomèrent ensemble, j’estime que l’on glisse vers la gaudriole, ce qui n'est pas le but ici.

    Je dois également confesser être moins convaincu par les « Mémoires », ces scénarios dans le scénario. Non que l’idée ne soit pas élégante, mais je dois avouer que ces épisodes me renvoient à ma propre ignorance de l’histoire de France, et donc, à moins de compulser une documentation fournie avant chaque partie, je demeure incapable d’improviser une séquence, d'autant plus si elle fait appelle à des descriptions ou des notions précises que je ne possède pas. Cet écueil, je l’ai déjà ressenti avec d’autres jeux français – comme Pavillon Noir ou Miles Christi – où l’érudition et l’amour des auteurs pour les époques explorées suppurent de toutes les pages avec un luxe de détails ahurissants, mais où le simple MJ se retrouve vite noyé dans cette profusion. Je confesse une certaine appréhension à jouer avec l’histoire, de peur de prendre trop mes aises et de faire un anachronisme, ce qui dans un jeu qui trouve tout son sel à être mener en campagne, s’avère pour le moins problématique. Une date fausse, un détail mal vu, et toute l’intrigue s'écroule comme un château de cartes. Donc oui, je suis très, très rétif à user des Mémoires. Je me sens plus à l’aise dans le présent continuel de la narration rôlistique, sans cette épée de Damoclès au-dessus de ma cervelle. Je suis loin d'être un spécialiste en la matière, et mes connaissances lacunaires risqueraient de m'entraîner sur les territoires de l'image d'Épinal, ce que je me refuse !

    Autre léger bémol, Meute appartient pour moi à la catégorie des jeux d’horreur, avec certes une ambiance bien à lui et très appréciable. Horreur oblige, les joueurs – même s’ils sont avantagés par leurs natures particulières – auront fort à faire pour se tirer des ennuis, ce qui passe par une prise en compte de leurs survies probables, d’autant que la jauge de points de vie est très, très basse. Ce qui pose un souci quand le jeu gagne à être mené en campagne pour laisser aux conflits internes le temps de mûrir. Cette double contrainte exigera souplesse et travail en amont au MJ pour ménager la tension dramatique, sans sacrifier les personnages. 

    À l’inverse d’un Sombre qui fait dans le One-Shot pur et dur et où les personnages-joueurs valent moins que le papier qui a servi à imprimer leurs fiches, Meute demande une plus grande implication émotionnelle, ce qui fait quelques frictions avec le système punitif. Au MJ d'être magnanime dans la gestion des dès, ne pas être excessif sur les conséquences d'un échec critique et surtout de s’interroger sur l’utilité dramatique de la mort d'un personnage-joueur. Dans ce sens, les règles auraient gagné à inclure la notion de « chance » ou « d’héroïsme », à l’instar de Barbarians of Lemuria ou Tranchons & Traquons pour compenser la létalité des affrontements. Ceci étant dit, je parle ici de joueurs impliqués dans la partie. Dans le cas inverse, rien de plus aisé que de vous débarrasser d'importuns sur un « malheureux » jet de dès…

    Les illustrations d’Olivier Sanfilippo & Pierre Legay parviennent à convoquer à la fois le serial « à la française », une atmosphère cotonneuse qui n’est pas sans évoquer le visuel des films de vampires de Jean Rollin, avec une couche bienvenue de pourrissement qui sublime cette atmosphère vénéneuse. De quoi mettre vos joueurs dans l’humeur idoine.

    Évidemment, programmer une campagne n'est pas chose aisée pour le moment, mais la lecture de l’ouvrage demeure agréable, l’habile plume de Julien Moreau entoure son univers d’une ambiance à nulle autre pareille qui éveillera quelques images, quelques scènes dans votre imaginaire. De quoi patienter en attendant des jours meilleurs !

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    [1] — En dehors de l’improbable Pacte des Loups de Christopher Gans qui, en mélangeant tatane, combat d’épées filmées comme du wu-xia-pan débridé et monstres en CGI encore très imparfaits, illustrait la geste de la Bête du Gévaudan ; La Bête de Walerian Borowczyk qui reprenait le même mythe sur un mode porno-fantastique ; Litan de Jean-Pierre Mocky qui nous baladait dans l’ambiance morbide d’un village perdu dans les ardennes, ou Dead End de Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa qui transvasait la Dame Blanche aux États-Unis – là où était le budget, en somme… — on ne peut pas dire que les légendes de nos terroirs aient inspiré les cinéastes français de la génération d'après-guerre, ceux-ci préférant singer leurs homologues américains pour nous jeter à la face de pâles photocopies des maîtres outre-Atlantique, sans même songer aux viviers qui hantent nos campagnes… Ou quand c’est le cas, on se retrouve souvent en face du syndrome « Scooby-Doo », le fantastique s’effaçant pour une solution en mode polar, démystifiant instantanément tous les élans lyriques ultérieurs…

    [2] – Aucune acrimonie dans cette remarque : j’ai commencé à faire le maître de jeu avec ce Werewolf. Reste que l’approche entre celui-ci et Meute est très différente, Werewolf possédant tout de même un côté hypertrophié et « bigger than life » avec en sus une pincée de caution morale aux exactions de nos monstres favoris : « l’écologie » ! Un élément qui fait déraper les scénarios sur une notion de « justicier vert », transformant très vite nos gloumoutes préférées en super-héros. Altération observée à ma table, et ceci malgré de nombreuses tentatives de recadrages pour conserver une ambiance horrifique qui me paraissait plus de mise. En somme, Werewolf fait dans le spectaculaire, là où Meute se veut plus intimiste… Enfin, toutes proportions gardées, évidemment… On parle quand même de loups démesurés capables d’arracher la gorge à un malandrin au petit-déjeuner !

    [3] – Je me suis d’ailleurs demandé – sans avoir eu le temps de l’essayer – s’ils ne valaient pas mieux, pour augmenter cette notion de tension entre les deux personnalités des personnages, redistribuer les personnalités des loups de manière éclatée autour de la table. Ainsi, le joueur A joue le loup du joueur C, le joueur B joue le loup du joueur D, le joueur C joue le loup de A, etc… Ce qui décuplerait les conflits au sein même des personnalités des joueurs. J’ai vraiment hâte de tenter cette variante !