vendredi 8 juin 2012

    Concert des Goblin, Retour en Mélancolie

    Photographie de studio en hommage à l'esthétique des films Giallo
    et particulièrement ceux de Dario Argento. 
    Hier j'ai eu la chance d'assister avec ma compagne à un concert des News-Goblin,  groupe de rock progressif italien qui a autrefois collaboré -sous le nom de Goblin- avec Dario Argento sur ses meilleurs films. Leurs illustrations musicales donnaient un cachet très particulier à des oeuvres parfois inégales. Impossible de ne pas se souvenir des accords électrisants de "Profondo Rosso", de la mélodie obsédante de "Suspiria", sorte de comptine maléfique que l'ajout de basses et de guitares stridentes métamorphosaient en une incantation de cauchemar...



        Hélas l'ambiance n'y était pas vraiment, la faute à un public vieillissant qui ne s'est pas renouvelé au fur et à mesure des années. Tous les amateurs d'horreur italienne, qui ont découvert simultanément les excentricités géniales de Dario Argento dans les 70's ont subi en même temps la musique expérimentale des Goblin. Marqués au fer rouge (comme moi) par ces sonorités, ils se sont rendus tels des zombies à l'Ancienne Belgique pour écouter religieusement le concert. Il faut préciser que si les italiens sont peu connus sous nos latitudes, il en est autrement chez eux ou au Japon.... 

    Cadeau surprise de la soirée, la première partie consistait en une riche composition personnelle du groupe, "Roller", un album de 1976 n'ayant eu aucun succès (comme leurs premier essais Cherry 5) mais enivrant au possible ! 



    Nous avons eu le plaisir de voir les membres des New Goblins démontrer leurs talents en dépit de leur grand-âge. Il faut savoir qu'à l'origine ni le bassiste, ni le batteur  présents ne faisaient partie de la formation musicale. Ils ont remplacés les ex-membres des Goblin partis fonder un autre groupe.

    Malgré un son parfois trop présent (les basses m'ont scotché au fauteuil), la magie a fonctionné : seules comptaient les mélodies, de temps en temps illustrées à l'aide d' images baroques extraites de films. Pas de mise en scène époustouflante, de simples jeux de lumière accompagnaient les musiciens, uniquement concentrés sur leurs morceaux.


    Noyés dans la masse ou ignorés par des producteurs frileux préférant inonder le marché de soupe Star-Académiesques ou d'émules de David Getta, nous n'avons plus de grands compositeurs, musiciens, chanteurs, groupes et autres formations capables de succéder à ces talents vieillissant , ceux qui ont inventé, défriché, posé des bases (à l'heure où j'écris ces lignes, un autre grand nom de la littérature cette fois, nous a quitté, Ray Bradbury alors que Marc Levy continue sa prose....).

    Chapeau bas, messieurs !
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    Pour l'anecdote, le groupe Justice a "composé" ceci... 


    « Un collage, un bon collage, est quelque chose de nouveau, même si ses éléments ne le sont pas. »
    — Alvin Toffler



     En 1980, les Goblin travaillaient sur "Ténèbres" le dernier bon film d'Argento, ce qui donnait ça.... Sans commentaire....



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