Retour aux aventures de ma chère féline, avec un nouvel artiste aux commandes, que vous reverrez en ces pages, je le pense… Huba s’empare donc de mon univers pour un temps pour y adjoindre son style énergique et anguleux. Ce qui me donne l’occasion d’expliquer un peu le pourquoi de mes différentes associations avec des illustrateurs.
Je ne vis pas de mes créations et même si j’ai déjà vendu quelques nouvelles à de petites maisons d’édition, convaincre les décideurs d’acheter un concept aussi nébuleux et franchement casse-gueule que les Aventures d’Ethel d’Arkady (ou même les Chroniques de Yelgor) est devenue une gageure, d’autant que mon style n’entre dans aucune case qui permette de le marketer à la sauce frigotartinable contemporaine. S’ajoute à cela mon goût pour la provocation, un tantinet gratuite, héritage de mon passé punk ainsi que le mélange de gore, d’érotisme, et d’impertinence qui marque les tribulations de mes héroïnes, comme autant de difficultés supplémentaires. En parlant d'Arkady et d'Allytah, dire qu'elles ne correspondent pas mieux aux canons de notre époque frôle le pléonasme (elles me disent dans l’oreille qu’elles s’en carrent les ovaires !). Ce cocktail détonnant, mais auquel je n’ai pas envie de renoncer, me condamne dans les franges les plus obscures du monde littéraire. J’aurai plus de chance de toucher trois fois le gros lot au loto que de parvenir à percer, en dépit du travail acharné que me demande chacune de mes histoires.
L’écriture est la plus ingrate des muses artistiques, car l’auteur, devant sa feuille ou son écran reste incapable de partager ses emportements, ses joies ou ses doutes. Et pour cause : nonante pour cent de son labeur demeure secret. Un texte ne devient lisible qu’à la suite d’un épuisant processus alchimique, un long raffinement dans lequel les mots, les paragraphes et les séquences se purifient. Pour un livre fini, six autres se trouvent à des étapes plus ou moins achevées : restructuration, deuxième ou quatrième jet… De tels chantiers appartiennent à l’ordre de l’embrouillamini illisible, avec des coupures dans tous les sens.
Or, les illustrations, le dessin à cette particularité aimable d’être compréhensible de manière immédiate. J’avais d’abord limité celui-ci à deux sagas très spécifiques : Pornopolis à cause des liens existant entre les arts et l’érotisme et ensuite Les Chroniques de Yelgor car le support visuel apporte une densité appréciable à un monde de fantasy, mais je constate que cela me frustre de plus en plus de ne point présenter mes travaux en courts. Et comme je touche un peu plus d’argent de mon activité civil, pourquoi ne pas en investir une part congrue pour créer quelques visions appartenant à ces textes souterrains ? Ce ne seront pas des couvertures, qui relèvent d’un autre type de réalisation, mais ces images alimenteront ce petit espace d’oueb, et soulèveront un voile pudique sur ces récits en devenir !
Et donc… Un Dîner en Ville, de quoi ça parle ?
Eh bien… J’avais envie de revenir un peu sur le duo improbable formé par Ethel Arkady et Akemi Himiko et de les projeter dans un tourbillon d’érotisme et de combats dantesques. Je prévoyais d’écrire une novella pulp, mais rendue au-delà des 150.000 signes, j’ai entre les mains ce qui constitue déjà un roman de la taille d’un bon vieux Gore de chez Fleuve Noir, collection dans laquelle ce texte se fut inséré à la perfection.
Mais je n’ai toujours pas parlé de l’histoire… Elle se situe entre le deuxième et le troisième tome de Pornopolis, et elle suit les (més)aventures de nos deux fées invitées à un banquet très particulier dans l’antre du « Seigneur des Morts Étranges »… Un charmant personnage qui donnera bien du fil à retordre à leur duo !
vendredi 15 août 2025
Les Aventures d'Ethel Arkady : Un Dîner en Ville
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Excellente illustration, un grand bravo à Huba. Je vole le terme "frigotartinable" pour mon propre répertoire d'insultes, et j'attends mon invitation pour "Un dîner en ville" !
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