Retour aux aventures de ma chère féline, avec un nouvel artiste aux commandes, que vous reverrez en ces pages, je le pense… Huba s’empare donc de mon univers pour un temps pour y adjoindre son style énergique et anguleux. Ce qui me donne l’occasion d’expliquer un peu le pourquoi de mes différentes associations avec des illustrateurs.
Je ne vis pas de mes créations et même si j’ai déjà vendu quelques nouvelles à de petites maisons d’édition, convaincre les décideurs d’acheter un concept aussi nébuleux et franchement casse-gueule que les Aventures d’Ethel d’Arkady (ou même les Chroniques de Yelgor) est devenue une gageure, d’autant que mon style n’entre dans aucune case qui permette de le marketer à la sauce frigotartinable contemporaine. S’ajoute à cela mon goût pour la provocation, un tantinet gratuite, héritage de mon passé punk ainsi que le mélange de gore, d’érotisme, et d’impertinence qui marque les tribulations de mes héroïnes, comme autant de difficultés supplémentaires. En parlant d'Arkady et d'Allytah, dire qu'elles ne correspondent pas mieux aux canons de notre époque frôle le pléonasme (elles me disent dans l’oreille qu’elles s’en carrent les ovaires !). Ce cocktail détonnant, mais auquel je n’ai pas envie de renoncer, me condamne dans les franges les plus obscures du monde littéraire. J’aurai plus de chance de toucher trois fois le gros lot au loto que de parvenir à percer, en dépit du travail acharné que me demande chacune de mes histoires.
L’écriture est la plus ingrate des muses artistiques, car l’auteur, devant sa feuille ou son écran reste incapable de partager ses emportements, ses joies ou ses doutes. Et pour cause : nonante pour cent de son labeur demeure secret. Un texte ne devient lisible qu’à la suite d’un épuisant processus alchimique, un long raffinement dans lequel les mots, les paragraphes et les séquences se purifient. Pour un livre fini, six autres se trouvent à des étapes plus ou moins achevées : restructuration, deuxième ou quatrième jet… De tels chantiers appartiennent à l’ordre de l’embrouillamini illisible, avec des coupures dans tous les sens.
Or, les illustrations, le dessin à cette particularité aimable d’être compréhensible de manière immédiate. J’avais d’abord limité celui-ci à deux sagas très spécifiques : Pornopolis à cause des liens existant entre les arts et l’érotisme et ensuite Les Chroniques de Yelgor car le support visuel apporte une densité appréciable à un monde de fantasy, mais je constate que cela me frustre de plus en plus de ne point présenter mes travaux en courts. Et comme je touche un peu plus d’argent de mon activité civil, pourquoi ne pas en investir une part congrue pour créer quelques visions appartenant à ces textes souterrains ? Ce ne seront pas des couvertures, qui relèvent d’un autre type de réalisation, mais ces images alimenteront ce petit espace d’oueb, et soulèveront un voile pudique sur ces récits en devenir !
Et donc… Un Dîner en Ville, de quoi ça parle ?
Eh bien… J’avais envie de revenir un peu sur le duo improbable formé par Ethel Arkady et Akemi Himiko et de les projeter dans un tourbillon d’érotisme et de combats dantesques. Je prévoyais d’écrire une novella pulp, mais rendue au-delà des 150.000 signes, j’ai entre les mains ce qui constitue déjà un roman de la taille d’un bon vieux Gore de chez Fleuve Noir, collection dans laquelle ce texte se fut inséré à la perfection.
Mais je n’ai toujours pas parlé de l’histoire… Elle se situe entre le deuxième et le troisième tome de Pornopolis, et elle suit les (més)aventures de nos deux fées invitées à un banquet très particulier dans l’antre du « Seigneur des Morts Étranges »… Un charmant personnage qui donnera bien du fil à retordre à leur duo !
vendredi 15 août 2025
Les Aventures d'Ethel Arkady : Un Dîner en Ville
dimanche 27 juillet 2025
Dessin du Dimanche : Un Mariage bien Tempéré (01) : La Reine des Orages
Oh ! Un deuxième dessin en peu de temps ? Quelle productivité !
Il se trouve que dans le cadre d’un foulancement pour le club des Saigneurs du Chaos, dont je suis membre, j’ai proposé mon scénario d’introduction au jeu de rôle, le bien nommé « Un Mariage Bien Tempéré » pour un recueil inclus dans les contreparties.
Le titre fait référence au « Clavier bien Tempéré » de Jean-Sébastien Bach pour la simple raison que, comme celui-ci, c’est un exercice de style qui entend donner toutes les bases d'un « bon » scénario de jeu de rôle, selon moi ! On y retrouve de l’enquête, du combat et des choix cornéliens qui promettent des discussions houleuses à la table. Maître de jeu narratif, je ne distribue pas de points d’expérience en fonction du nombre de monstres tués, de même que l’alignement sauce AD&D m’a toujours dérangé avec son concept manichéen. Le cœur de ce récit se trouve dans les personnages-non-joueurs que j’espère habillés d’une certaine chair, avec des décisions qui, pour douteuses qu’elles soient, relève d’une logique interne offrant ainsi aux joueurs moult interactions et pistes narratives.
Je n’ai pas proposé ce titre par hasard, car il résulte d'un long questionnement sur la nature « d'un bon scénario » de JDR et aussi du fait que je l’ai mené plus de treize fois ce qui m’assure un recul assez conséquent sur celui-ci. Pour la rédaction, je me suis inspiré du style développé par Johan Scipion sur son propre jeu Sombre, lequel m’a pas mal questionné sur la nature hybride d’un scénario pour le jeu de rôle, en effet le scénario d’un JDR ne suit pas une « histoire », il déroule un espace pour l’imaginaire des joueurs. J’expose ainsi ma manière de raconter, au lieu de me caler sur un récit linéaire et immuable, car une fois publiée, ce « Mariage » vous appartiendra.
Mais bon, ce scénario, il faut l’illustrer, et c’est pour cela que j’ai repris mes pinceaux. Par ailleurs, et bien que ce « Mariage » soit motorisé par l’excellent jeu Tranchons & Traquons dont je suis devenu un inconditionnel, il se déroule dans le monde de Yelgor, à quelques encablures des aventures d’Allytah.
Pour ce premier dessin, voici une des héroïnes/antagonistes de l’histoire, la fameuse Aghara Tsahûl-Nashûl, une « kitling » des montagnes aux pouvoirs climatiques assez impressionnants et qui est à même de poser de nombreux problèmes aux joueurs. Pour la réalisation, j’expérimente toujours sur le lavis, technique aussi rapide que sale qui convient à mon style. J’ai renforcé certains contrastes à l’aide du numérique, mais il ne s’agit que d’une portion congrue dans le résultat final.
samedi 10 mai 2025
Les Contes de Yelgor : La Nuit de la Poussière !
Vous avez dû apercevoir les dernières illustrations pour une couverture représentant Allytah & sa disciple Jôkanès… Eh bien, c’est que j’ai commencé une sorte de « nouveaux cycles ».
Comme le récit du prochain volume des Chroniques de Yelgor me demandera, à vue de nez, quelques années supplémentaires de travail, je me suis dit qu’un autre cycle composé de nouvelles séparées du corpus principal constituerait un bon apéritif, d’autant plus que cela me donnerait de la matière pour d’éventuels Appels à Texte, encore faut-il que la longueur du texte et le sujet se conviennent aux exigences éditoriale… Sans même parler de ces concours parfois absurdes, s’en tenir à un nombre limité de signes demeure un exercice de concision intéressant pour tout écrivain qui se respecte, surtout pour moi qui m’étale souvent dans d’interminables descriptions, telle une copie « wish » de Victor Hugo !
Je me suis déjà un peu étendue sur d'autres aspects de cet histoire dans un précédent article, mais sachez que ce cycle comportera trois nouvelles qui formeront une petite trilogie où l’on suivra le parcours d’Allytah dans la chaîne montagneuse des Karthacias jusqu’à ce qu’elles retrouvent ses compagnons dans les Hautes Marches. Une « mini-saga » qui contiendra son lot de sang, de larmes, de trahisons et de regrets… Le dernier acte sera particulièrement cruel pour notre noctule.
Peut-être que je procéderai de même pour la séquence « pirate » d’Allytah, puisqu’elle jouxte cette époque de peu. Cette forme composée de brefs récits reliés entre eux me tente de plus en plus, d’autant que je n’ai pas encore cartographié ce monde dans son intégralité. J’aimerais aussi introduire le personnage mystérieux de « Fos » qui a été plus ou moins créé au cours de discussions avec MakuZoku.
En attendant, j’espère que cette courte, mais intense histoire vous plaira ! En tout cas, j’ai apprécié son écriture et l’illustration qui l’accompagne !
![]() |
Cliquez sur la couverture pour avoir accès à la nouvelle ! |
Allytah la noctule et sa disciple Jôkanès sont traquées par les « Prêtresses de la Poussière » pour un crime qu’elles n’ont pas commis. Alors qu’Allytah est consumée par un redoutable poison, Jôkanès prend sa défense, mais parviendra-t-elle à vaincre les redoutables prêtresses malgré sa formation martiale incomplète ?
« Sexta plongea, lance en avant. Allytah esquiva, puis battit la hampe de la paume. Dans le même mouvement, elle chargea Sexta comme un tricks sauvage, enfonçant son thorax d’un violent coup d’épaule. Le souffle coupé, la prêtresse trébucha en arrière. Allytah dégaina un wakizashi de sa cape et elle se fendit aussitôt. Sexta, abasourdie par la vivacité de la noctule à la poitrine opulente s’écarta de justesse, ce qui lui épargna une mort immédiate, néanmoins la lame lui écharpa le côté droit. L’hémorragie empoissa le flanc et les jambes de la prêtresse qui s’affala dans l’herbe. »
jeudi 24 avril 2025
Starter Pack : Allytah !
Après Ethel Arkady, c’est au tour de l’héroïne principale des Chroniques de Yelgor de connaître sa version « Starter Pack », toujours inspirée par le phénomène viral qui sévit sur les rézosocios. Dans ce cadre, comme pour le dessin précédent, je m’interdis d’utiliser les outils informatiques, à part le scanner, évidemment.
Sans me jeter des fleurs, je suis relativement satisfait du résultat, bien que la pose soit quelque peu classique, l’ensemble résume bien le personnage. À noter que si Arkady paraît un peu moins abouti de quelques degrés, c’est qu’elle était partie d’une vague idée sur l’instant, et qu’Allytah a bénéficié de plus de temps de réflexion et de réalisation.
Je pense avoir produit un dessin qui, sans être parfait, possède sûrement plus d’âme que les machins en plastique vomis par notre amie Lia. Le but n’a jamais été de me mesurer à elle au niveau de la technicité (ce qui est perdu d’avance), mais de me servir de l’occasion pour un exercice de style.
J’aimerais m’attaquer à un troisième personnage, mais ce sera dans un avenir un peu plus nébuleux… Nous verrons bien en fonction des loisirs que me laisse mon travail alimentaire.
mardi 15 avril 2025
Starter Pack : Ethel Arkady !
En ce moment, je présente mes créations au Festival Fantastique de Bruxelles, ce qui fait que j'ai largement le temps de dessiner.
Mais je suis aussi tombé sur les derniers simulacres de Lia générative qui ont littéralement inondé les réseaux. Et bon… Voilà, en attendant d'éventuels amateurs de fantasy bizarroïdes et de romans gore, je me suis amusé avec cette mode pour faire… Disons pour présenter Ethel Arkady d'une autre manière. Sauf que moi, je n'ai pas utilisé un algorithme !
Parce qu'un jour je me sortirai les doigts du fion pour exprimer tout le bien que je pense de cette technologie… Même si mon avis ne doit pas être un grand mystère si vous me lisez….
jeudi 21 novembre 2024
Les Aventures d'Ethel Arkady : 100 Cercueils par K-Zlovetch
Malgré que je sois en pleine rédaction des Chroniques de Yelgor, une nouvelle illustration d'Ethel Arkady, réalisée dans le même esprit que la version Verdun a été réalisée par K-Zlovetch. Elle s’ajoute à la liste des artistes ayant opéré sur mon univers.
Cette fois vision émane de sa jeunesse dont je suis en train de rédiger le premier volume. Bien que n’étant pas la couverture, cette image résume l'ambiance de 100 Cercueils, un des récit les plus compliqués à composer, car en offrant au lecteur une facette inédite d’Ethel Arkady, plus "innocente".
C’est qu’après avoir perdu quelques complices artistiques, j’ai recherché sur la vaste toile des dessinateurs avec des styles collant à mon univers, lequel est teinté d’influence comics et manga. Quoique encore différent de celui à l’œuvre dans mes collaborations longue durée, le trait simplifié et expressif de K-Zlovetch convient à mes appétences, de plus, la réalisation de l’illustration et la correspondance en ayant découlé ayant été très satisfaisantes, ce qui mine de rien reste un exploit en soit, elle reviendra probablement sur d’autres histoires, un jour ou l’autre.
mercredi 13 novembre 2024
Les Aventures d'Ethel Arkady : Adélaïde : le journal d'Herbert Engellmann
Malgré un mois d’octobre passé dans l’enfer des heures supplémentaires, j’ai tout de même trouvé quelques moments pour achever ce qui est probablement mon opus-magnum à ce jour, soit le monstre romanesque nommé Adélaïde dont je vous avais déjà entretenu grâce à la magnifique couverture de MakuZoku et sur laquelle j’ai opéré un peu de mise en page pour finaliser tout cela. Quoiqu’Adélaïde soit disponible de manière numérique, je vous conseillerais de choisir la version papier, ne serait-ce que parce que c’est plus pratique et que j’y ai ajouté quelques bonus en prime.
Et la suite maintenant ? Eh bien, il ne vous aura pas échappé que pour éviter les redites, mais aussi de m’ennuyer que je mène plusieurs histoires de front et cela étire mécaniquement le temps de rédaction du manuscrit. Cependant, cela me permet de retrouver le texte avec un œil neuf et critique, ce qui est indispensable dans ce type de récit au long court.
Je suis bien parti sur une saga qui m’accompagnera encore un bon moment… Et j’espère que le voyage en compagnie de ces personnages (dont la aussi séduisante que douteuse Akemi Himiko) vous plaira, car j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire, en dépit du défi que cela représente.
dimanche 22 septembre 2024
Les Aventures d'Ethel Arkady : Akemi Himiko no kitsune-dan
Vous pardonnerez mon japonais insuffisant, je me suis amusé à utiliser le traducteur automatique pour ce titre puisque voici une illustration de MakuZoku consacré à la belle, charismatique et en même temps terrifiante Akemi Himiko et son gang de Kitsune spectraux.
Akemi est une des adversaires les plus coriaces d’Ethel Arkady. Enfin, ça, c’était le personnage tel que je l’avais établi il y a 10 ans… Depuis, la renarde a acquis un autre statut au fur et à mesure des versions, se rapprochant bien plus d’un « Trickster ». À cause de sa double nature de kitsune, mais aussi de vampire, elle poursuit des objectifs similaires à ceux de la féline, ou en tout cas qui correspondent plus ou moins aux vues de celle-ci.
D’ailleurs, avec la « Sorcière de l’Ouest » comme seconde antagoniste féminine importante d’Arkady, je pense que le changement de rôle d’Akemi Himiko s’imposait. Je ne l’ai animé que depuis un an ou deux, puisqu’elle n’intervient que tardivement dans l’histoire et je regrette de l’avoir laissé sur le côté tout ce temps, tant elle possède une personnalité complexe. C’est que la renarde a traversé presque 500 ans d’existence et son expérience lui confère un détachement particulier.
J’apprécie tellement l’alchimie qu’Himiko et Arkady dégagent ensemble que je leur ai consacré une novella, à part du cycle Pornopolis, mais j’en reparlerai bientôt. D’ailleurs, je me retiens de lui dédier tout un « spin-off », mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais plutôt le temps... Entre son caractère bien trempée, mêlée à une manière toute japonaise de s’exprimer, et l’érotisme torride qu’elle exhale, Akemi Himiko attise ma plume ! Et après tout, Ethel Arkady a elle-même débuté sa carrière comme un antagoniste de mes histoires.
Akemi Himiko suit-elle le même chemin ?
En tout cas, elle s’est même invitée dans Adélaïde, comme ça… Parce qu’elle le pouvait, la garce !
Je suis content de ses incarnations par MakuZoku. Il lui confère autant de séduction que de menace à travers son coup de crayon sensuel.
lundi 2 septembre 2024
Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : "Les Spéciaux"
Après des vacances bien mérité, ce qui explique mon absence récente des réseaux divers et variés, voici une nouvelle fournée d’illustrations pour Pornopolis par mon ami ExpExp…
Ce n’est pas la première fois que le bougre s’immisce dans l’univers d’Ethel Arkady, d’abord pour la couverture de mon premier roman, La Femme Écarlate, à avoir franchi toutes les étapes de la création, et ensuite pour Pornopolis, dépeignant un moment fort pénible de la vie de ma féline, d’où le recours à son style si particulier.
Basé sur le rythme et la répétition, il lui réalise plusieurs itérations d’un même dessin afin d’en obtenir la meilleure, ou la plus bizarre possible, ce qui me laisse une grosse liberté de choix.
Avec son trait brut de décoffrage, ExpExp offre un contrepoint aux illustrations précédentes, d’autant que cette scène correspond plus à un affrontement entre deux volonté et donc ne nécessite pas une approche sensuelle, laquelle demeure l’apanage de mon second complice, que je ne présente plus pour ceux qui suivent mes errances créatives.
En bref, dans ce roman, j’aime à juxtaposer des styles parfois antinomiques, mais surtout, des dessins réalisés par des gens que j’estime ! Et j’espère que mes (quelques) lecteurs s’y retrouveront !
Secondes Version
Dans les premières recherches, il
m’a envoyé une Arkady cyberpunk, plaçant un canon laser en lieu et place
de son bras ! Cette conformation à peu de chance de se produire dans le
monde de la féline, mais ce personnage existerait peut-être dans les
Chroniques de Yelgor, tout comme une certaine « Fos », mais ceci est une
autre histoire !
Enfin, quelques versions abstraites, parce qu'ExpExp demeure incapable de ne pas transformer et de tordre à l'infinie ces images !
jeudi 11 juillet 2024
Les Aventures d'Ethel Arkady : Adélaïde : le journal d'Herbert Engellmann
Cela a demandé un moment, et j’avoue que grand était mon empressement de voir l’œuvre achevée, mais la patience a payé : je suis maintenant à même de vous dévoiler la couverture – sans les titrages – de mon nouveau roman : Adélaïde !
D’une ambition un peu folle, je le concède, cette quête creuse en profondeur le monde chaotique d’Ethel Arkady. Dans ce récit, on suit quatre narrations éclatées autant dans le temps que dans l’espace – bien qu’une notable partie se déroule à New York et Baltimore pendant la guerre de Sécession américaine – qui sont toutes unies par un « personnage » particulier : Adélaïde, une épée de cristal qui a traversé les siècles, passant de mains en mains en laissant derrière elle une traînée sanguinolente de carnage. La synchronicité aidant, elle réapparaît donc durant les périodes troubles… Et Ethel Arkady croisera son chemin…
Voilà pour l’idée de départ. MakuZoku a eu la patience de lire tout le texte – plus de 600 p. tout de même avant de se lancer dans son illustration, un magnifique tableau qui rassemble les principaux protagonistes que vous accompagnerez dans cette longue saga. Après sa couverture de l’Œil & la Griffe, je suis un auteur comblé par ces visions de mon récite enluminé par un style expressionniste qui rend justice aux différents personnages. Je le remercie encore pour son indulgence à mon égard, mais aussi son talent qui donne chair à mes mots ! C’est un rare privilège que de travailler avec un tel artiste.
Je profite d’ailleurs de l’occasion pour vous présenter vous les personnages. Ce sont des infréquentables, comme il se doit dans mes fiction, mais je suis sûre que vous les apprécierez…
Pieters Minuit :
Cet ancien vampire puissant rôde autour d’Adélaïde pour l’utiliser à son avantage, quoiqu’il préfère toujours agir par l’intermédiaire de complices qu’il n’hésite jamais à sacrifier dans son complexe jeu d’échecs. Il a aussi initié Akemi Himiko au vampirisme en un baptême traumatisant.
Viravea :
Cette effrayante faërie se nourrit des vampires. Elle aidera un des protagonistes lors d’un moment particulièrement tendu.
Le Codex Barech :
À l’affiche de cette saga, Adélaïde n’est pas le seul personnage/objet qui tire son épingle du jeu. Ce fameux grimoire aux écritures incompréhensibles des profanes participera aussi à la danse mortelle ! Moins dangereux que sa cousine, il n’en possède pas moins une âme et des buts qui lui sont propres…
Akemi Himiko :
Déjà présente dans Pornopolis – un autre récit-fleuve –, l’accorte kitsune s’est invitée – presque sans mon autorisation – dans les pages d’Adélaïde.
Carrément immorale avec les humains, séductrice affable avec les
vampires, elle entretient un rapport ambigu avec les faëries du fait de
sa double nature. J’avoue qu’avec Ethel Arkady c’est l’un de mes
personnages favoris, et je pense qu’elle reviendra régulièrement sous ma
plume. Son apparition impromptue m’a permis d’explorer plus
en profondeur son organisation maffieuse qui comporte d’innombrables
corps de métiers et ramifications occultes.
L’épée au centre de tous ces événements. Elle possède ses différents porteurs, et le plus souvent, les corrompt, quoiqu’elle les rende immortelles. C’est une des rares « armes magiques » qui a survécu au passage des siècles, mais aussi une des pires…
Le Puritain :
Pasteur fanatique de la plus belle eau, celui qui s’affuble de ce nom est aussi le dernier porteur en date d’Adélaïde. De fait, il ne reste presque plus rien de sa première personnalité, remplacée par un violent délire religieux que l’épée a attisé…
Mokr :
Un orc qui se retrouvera mêlé à toute cette histoire en dépit de sa volonté. Plus intelligent que la moyenne de son espèce, il assistera Herbert Engellmann dans son voyage, glanant auprès de lui des bribes de connaissances magiques qui le métamorphoseront en un forgeron de talent…
Herbert Engellmann :
Un humain, pour une fois… et aussi le narrateur de toute la première partie, qui couvrira sa découverte du monde des faërie dans son enfance, jusqu’à sa rencontre avec Adélaïde qui lui coûtera son meilleur ami…
Viridiana de Monterrey :
Mais du coup, où se place Ethel Arkady dans cette histoire me direz-vous ? Eh bien, comme elle n’intervient que dans les premiers chapitres, soit même pas un quart de la narration, voilà qu’elle a été éjectée de la couverture ! En revanche, son absence a dirigé la lumière des projecteurs sur sa maman ! Aussi furieuse que sa progéniture, car « les chiens ne font pas des chats », elle recherche sa fille qui lui a été arrachée lors de l’attaque de l’armée américaine sur la ville mexicaine de Monterrey. Dans sa quête, Viridiana sera mêlée de prêt aux aventures d’Engellmann, lui servant à l’occasion de garde du corps en compagnie de Mokr. C’est le second personnage à prendre, en quelque sorte, son « indépendance » au fil de l’écriture et autour duquel je réfléchis encore. J’aimerais composer d’autres histoires à son sujet, mais je me dis aussi que sa fille m’occupe déjà pas mal !
dimanche 17 mars 2024
Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Akemi Himiko
Il y a des rencontres qui se concrétisent parfois en une collaboration durable. Celle avec l’artiste MakuZoku est de celle-là. C’est qu’à l’origine, Pornopolis était un scénario de BD (de cul, forcément), avant d’être refondue en un très long roman. Mais mes obsessions graphiques ne me lâchant pas, j’ai voulu qu’à l’instar des Chroniques de Yelgor, Pornopolis soit illustré. Tout comme le genre de la fantasy, je pense que la pornographie se marie à merveille avec le dessin. Bien plus que la photographie (ou même le cinéma), le trait de pinceau vibrant procure, selon moi, un supplément d’érotisme à l’histoire.
Doutant de ma capacité à conférer un quelconque charme à mon style anguleux, même si je m’engage à réaliser l’une ou l’autre illustration, j’ai tout de même contacté quelques dessinateurs. J’admirais depuis quelques années déjà la sensualité de ses créations de MakuZoku et j’ai sauté le pas d’un mail, sans espoir cependant. Celui-ci a eu l’extrême amabilité de me répondre et nous avons entamé un galop d'essai mettant en scène la rencontre houleuse entre Ethel Arkady et Magda la Reine Rouge.
Depuis, nous avons entrepris une longue correspondance, laquelle a amené sur la table l’idée de réaliser une courte de BD pour le personnage d’Arkady, que MakuZoku apprécie, ce qui tombait assez bien, puisqu’un des chapitres requérait, à mon sens, une approche plus graphique que littéraire. Nous nous sommes mis d’accord sur les modalités de réalisation, puis, dans un ping-pong de mails qui aura duré un an, je lui ai envoyé mon scénario, planche par planche, puis il m’a répondu par des croquis reprenant mes délires en les ajustant à sa vision.
Le plaisir que j’ai éprouvé à voir s’animer des scènes est indescriptible, d’autant que le trait vif de MakuZoku apporte une touche unique à l’ensemble. Il m’a aidé à mieux cerner Akemi Himiko lui adjoignant une gestuelle aussi gracieuse que maniérée. Même si elle intervient au début du second tome, cette scène de séduction brutale entre les deux femmes est devenue une de mes préférées. On y trouve toute la rouerie gourmande d’Himiko tandis que la folie furieuse d’Arkady explose dans certaines cases.
Bien qu’étant intégré au second volume, j’ai mis en page la BD dans une version séparée, trop heureux de pouvoir la proposer à d’éventuel lecteurs, tant elle est dans son ton sans cesse changeant et dans sa dynamique, très proche de ce que j’ai en tête quand j’imagine les récits de ma chère Ethel Arkady…
dimanche 25 février 2024
Les Aventure d'Ethel Arkady : Verdun - 1916
Malgré plusieurs projets autour d’Ethel Arkady en court, je me suis dit que j’avais besoin de nouvelles images pour assurer la promotion de mes récits.
Comme la collaboration avec MakuZoku se déroule bien, je lui ai donc demandé une illustration un peu décalée du reste, avec comme choix, le personnage à différentes étapes de sa longue existence. Celui-ci a fixé son dévolu sur une période assez sombre – et que je n’ai pas encore exploré – de son existence : son passage en France, à Verdun en 1916.
Afin de sauver les graines de son amie Florès Altadis, Arkady traversera le no man’s land pour récupérer les bébés dryades et les tirer de la folie des hommes. Démunies, dépouillée de ses pouvoirs, la féline aura fort à faire pour s’extirper de ce bourbier hanté par des vampires que les horreurs alentours ont rendu frénétiques.
Comme pour d’autres histoires, ainsi d’Ethel Arkady & les Insectes, je possède déjà un synopsis complet pour celle-ci, mais je ne l’ai pas encore développée celle-ci. Je pense que je la rédigerai dès que j’aurais achevé un des récits en court. Placer mon héroïne favorite dans le rôle inhabituel d’une protectrice, doublée d’une mère adoptive de circonstance s’avérera être un intéressant défi de narration et d’exploration de sa psyché torturée et paradoxale.
En tout cas, je suis très heureux de cette magnifique illustration.
vendredi 26 janvier 2024
Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Magda
Suite de la collaboration avec MakuZoku dans le cadre de Pornopolis, avec le retour de la sémillante et pulpeuse Magda qui, baguenaudant dans les couloirs de ce labyrinthe, sauve par inadvertance Ethel Arkady d’une méduse un peu trop entreprenante. Malgré son minois aussi ingénu que charmant, Magda demeure bien plus puissante que nombre de faëries…
Je remercie encore l’artiste pour sa dépiction de mes personnages. Sous ses pinceaux, Magda a réussi à obtenir un parfait équilibre entre son côté innocent pour une part, et la menace latente qui émane d’elle d’autre part. Quant à Arkady, elle est certes un peu… indisposée dans ce chapitre, mais elle s’en remettra !
Comme d’habitude, pour ce récit, l’image entière se trouve sur l’autre blog consacré à cette histoire plus corsée que d’habitude.
mardi 19 décembre 2023
Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Éclair Fulgurant
Dans ce chapitre, Ethel Arkady, tombant de Charybde en Scylla, atterrit tout droit dans les bras visqueux d’un vieil ennemi qui entend bien lui faire rendre gorge. Malgré sa situation préoccupante, elle a réussi à atteindre le cœur de Pornopolis, découvrant un décor chargé d’une histoire qui s’affiche dans sa statuaire symbolique.
Les différentes figures présentent dans cette pièce possèdent chacune une fonction précise qui se reflètent dans les ailes du bâtiment. Cet endroit possédant une atmosphère mystérieuse, MakuZoku et moi-même avons recherché des modèles s’éloignant un peu de l’influence hellénistique que je souhaitais pour le labyrinthe des désirs qu’est le bordel d’Himiko.
C’est MakuZoku qui m’a aiguillé sur les étranges des ruines de Göbeckli Tepe, lesquelles paraissent sortir des rêves fiévreux d’un artiste opiomane. Exactement ce que je voulais pour ce lieu aussi inquiétant qu’énigmatique. L’intégrale de l’image étant interdite pour les personnes mineures, vous pourrez l’admirer sur le second site consacré aux illustrations plus « corsés ».
dimanche 20 août 2023
Les Chroniques de Yelgor : Capitaine Allytah !
Dans le troisième tome des Chroniques de Yelgor, j’ai prévu d’explorer le passé de notre chère Allytah dans la piraterie. Je n’ai pas encore eu l’occasion de mettre en scène des pirates. Ce sera désormais chose faite, d'autant plus que le cadre « fantaisistes » des Chroniques me soulage au niveau de la documentation. Je garde le thème, sans pour autant me perdre dans une recherche que je n’aurais guère le temps d’accomplir.
Comme les Chroniques sont illustrées, et que chaque volume comporte une carte blanche donnée aux artistes qui collaborent avec moi, c'est au tour de MakuZoku de créer une scène que j’intégrerais au récit. Et il s’est surpassé !
La réalisation de cette illustration coïncide avec une période pendant laquelle je sombrai lentement, mais sûrement dans le trente-sixième dessous d’un début de dépression, agrémenté de quelques difficultés supplémentaires dans mon travail civil et ma vie de famille. C’est dans ces conditions pénibles que je reçois le magnifique portrait d’Allytah par MakuZoku. Et je ne sais pas comment expliquer cela, mais ce dessin m’a aidé à passer le cap de ce moment délicat. Voir quelque-chose sur lequel on planche depuis quelques années, prendre corps, ça améliore le moral, mais il n’y a pas que ça : l’expression du personnage, son air à la fois haineux et désespéré, amplifié par la sensibilité du crayon parle à mon esprit fracassé, me raconte une histoire. C’est comme si Allytah elle-même me susurrait de ne pas la suivre dans son enfer que je n’y survivrai pas !
J’ignore le pourquoi du comment, c’est la magie de l’Art. Cela marche sur moi, et je dois une fière chandelle à MakuZoku. J'ai toujours considéré l’art comme une forme de communication qui possède son propre pouvoir, et cette expérience consolide cette intuition… [1]. En certaines occasions particulières, il soigne les âmes éreintées et si ce n’est pas sa fonction première, cela n’en demeure pas moins une de ses plus hautes qualités, mais encore faut-il pour cela que les œuvres soient inspirantes...
___________________________________________
[1] – Un peu hors sujet, mais je parle bien ici de l’IA « artistique ». Beaucoup d’encre a coulé à ce sujet, et je n’ajouterais pas grand-chose, à part peut-être cette pensée : je considère que toutes les formes d’art contiennent, en leurs seins, une forme de magie dans le sens ou chacune aborde une dimension différente de l’expérience humaine ; en ce sens, l’IA appliquée au secteur artistique – en plus d’être du vol pur et simple de propriété intellectuelle – pose un problème philosophique assez grave : comment une série d’algorithmes peut-elle dire quoi que ce soit sur l’existence humaine ?
lundi 10 juillet 2023
Les Aventures d'Ethel Arkady : Les Céruléens
Après plus de six mois passés sur la couverture (garantie sans IA !) dont la colorisation m'aura explosé les orbites, quelques semaines d'ultimes révisions, j’ai enfin achevé les Céruléens. Cette histoire intervient juste après l'affaire du Vitallium, que j'ai aussi révisé dans la foulée.
Malgré le fait qu’il s’agisse d’une aventure plus courte d’Ethel Arkady, le roman m’aura demandé plus d’efforts que je ne pensais lui en allouer. Au départ, cela devait être une récréation entre deux interminables sagas (Adélaïde & Pornopolis, toujours en court), mais j’ai bien cogité sur le sujet, risquant parfois ma santé mentale.
À ce propos, je signale aux éventuels curieux qu’il vaut mieux être un lecteur mature pour aborder le roman. Et j’insiste à tel point sur le terme, que je demande à passer directement par ma pomme pour se le procurer.
samedi 8 avril 2023
Les Chroniques de Yelgor : La Bande Annonce !
Une nouvelle publication Yelgorienne :
Après plus de six mois, la bande-annonce pour le premier roman et l’amorce du second est enfin terminée. La vie moderne étant constituée d’impondérable, il s’est parfois écoulé de longs laps de temps entre la réalisation de chaque plan, mais cette maturation à bénéficié au rendu final, même si la compression du Tube ne lui rend pas hommage. La vidéo possède une meilleure qualité sur la page Fesse-de-Bouc des Chroniques…
Le choix de la musique, étape cruciale pour la réalisation d’un court-métrage, fût-il aussi modeste que celui-ci, n’a pas été sans douleur. Un temps, je me suis perdu dans le labyrinthe des compositions libres de droits. Entre les sous Hans Zimmer et autre aberrations auditives, je pensais cette traque vaine, jusqu’à ce que les arpèges cosmiques du groupe Etrange envahissent mes esgourdes.
J’avais songé au morceau Titan du premier album, tout en impressionnante rythmes martiaux accompagné par des bruits de pistons, mais celui-ci se déploie sur la longueur en un air toujours changeante. Astralis, avec son ouverture pleine de puissants rifts énergiques supportés par une batterie prise de spasmes, fonctionnait mieux pour le montage, d’autant plus que la mélodie connaît des silences abrupts, des virages sonores acrobatiques qui voisinent d’autres ponctuations dans lesquelles prélever un échantillon s'avérait plus commode.
Je remercie Etrange pour leurs amabilités. J’espère que le résultat final rend justice à leurs compositions. Je vous recommande chaudement la fréquentation de ce groupe dont les deux albums proposent une périple cosmique dans un univers à mille lieues du nôtre.
dimanche 26 février 2023
Les Aventures d'Ethel Arkady : Les Céruléens - couverture 02 (avec Syzygy)
Après une interminable gestation, j’en ai enfin fini avec la couverture des Céruléens, dont l’artiste Syzygy a réalisé le crayonné. J’avoue que je ne suis pas mécontent de cette illustration qui possède une ambiance bizarre due à son aspect allégorique. Je poste ici le récit avec et sans les titrages pour vous en donner une petite idée. Le roman me demandera encore un peu de travail avant d’être mis en vente, mais la fin se rapproche à grands pas.
Les lieux majestueux lui rappelaient ses innombrables pérégrinations entre le Wyoming et le Dakota, en d’autres temps. Par ricochet, cela éveillait en elle le souvenir de Josh Derringer. Elle était aveugle à l’époque de leur rencontre et seules ses mains avaient gravées les traits de son amant au bout de ses doigts. Hélas, ceux-ci s’évaporaient, avalés par le lent écoulement des décennies.
Elle s'était mise au vert dans la cabane de Rattle Snake, après les événements qui l’avaient conduite à fuir Los Angeles, pour se concentrer sur ce qu'elle souhaitait accomplir, maintenant qu'elle avait mené sa quête vengeresse à son terme. D’autres questionnements, plus angoissants, pointaient sous la surface de ses pensées. Cette présence qui la squattait, toujours à quelques encablures de sa conscience, un spectre mordoré qui ne se manifestait qu’à l’extrême limite de son champ de vision. Elle espérait capturer cette « entité » qui l’habitait et la dompter ! Peut-être que cette créature, quoi qu’elle soit, posséderait des réponses au sujet des régulières pertes de mémoire qui trouaient ses souvenirs ?
Elle dilapidait son temps en balades interminables sur les cimes voisines, profitant d’un soleil clément pour s’offrir de longues siestes avant de redescendre à la nuit tombée. Parfois, elle accompagnait Rattle-Snake dans des parties de chasse intenses, lorsque la pleine lune agitait de manière trop insistante le loup en lui. Elle se dévêtait pour traquer avec lui un cerf-mulet, un wapiti ou un simple couple de lièvres à raquette. Les proies de bonne taille étaient l’occasion d’orgies sanglantes au cours desquelles les deux prédateurs glissaient dans un délire lubrique. L'âme sœur de Rattle, la hackeuse Erzé, ne se formalisait pas de ces étreintes, car il lui arrivait de s’acoquiner à la féline en de lascives caresses quand son compagnon partait pour ses travaux nocturnes. Ainsi, son séjour s’éternisait en un songe agréable, à l’abri de la civilisation humaine. Arkady apaisait son tourment entourée par des individus avec qui elle partageait une saine amoralité païenne.
Picorant son assiette, elle attendait une vieille connaissance qui, quoique de sinistres mémoires, avait réussi l’exploit de la dénicher dans cette enclave. Arkady se demandait si elle ne devait pas féliciter sa mystérieuse correspondante avant de l'occire pour de bon. Elle avait presque achevé sa pièce de chair gargantuesque lorsqu’une ombre se pencha sur elle, la coupant dans sa contemplation des montagnes millénaires.
Vêtue d’une veste d’aviateur en cuir et d’une casquette à l’effigie des Rockies du Colorado, la nouvelle venue avait troqué son ancienne canne-épée contre un automatique d'un calibre imposant, comme en attestait la bosse provoquée par le holster d’épaule. Seul indice de son allégeance au Dieu des humains, une minuscule croix d’argent reposait sur les globes de ses seins proéminents sertis dans une chemise blanche. Ses cheveux couleur de blé coulaient en une masse ondulante autour d'elle. Une mèche couverte de poussière, témoin de la sénescence qui la taraudait, en voisinait une seconde à sa gauche qui portait de discrets reflets céruléens. Elle dissimulait son regard de tueuse aguerrie derrière d’épaisses lunettes à verres miroirs qui dévoraient son visage avenant.
Elle s’assit en face d’Arkady. Ses lèvres pâles, ornées de rides, esquissèrent un sourire de connivence. Les carreaux des lorgnons reproduisirent en dédoublés le mufle de la féline qui se léchait les babines de sa langue rêche, recueillant les ultimes gouttes de sang de son festin. La femme glissa son jean usé dans le fauteuil de bois grinçant, puis posa ses rangers militaires râpées jusqu'à la corde sur la table en signe de provocation. Elle croisa devant elle des mains ornées de mitaines de cuir clouté.
— Ça va comme tu veux, Ark’ ?
Arkady leva vers elle l’émeraude sertie dans son orbite droite. La gauche, dissimulée sous un chiffon crasseux, abritait une Pierre de Dragon, terrible artefact de pouvoir que la féline répugnait à utiliser. Elle lorgna un instant l’étrangère. »
dimanche 29 janvier 2023
Les Chroniques de Yelgor : chant deuxième : La Nuit du Fer-Vivant : La Tempête Verglaçante
Une illustration réalisée par MakuZoku qui va devenir un habitué de mes différents univers. Je lui ai laissé une « semis » carte blanche, dans le sens où beaucoup de personnages ont été délimités par Didizuka & Duarb Du. Cependant, comme pour eux, il s'est approprié cet univers très particulier sans renier l'essence de son style. Après tout, c’est toute l’idée du projet que d’avoir plusieurs visions du même univers, parfois antinomiques, qui se juxtaposent.
Mine de rien, cette démarche est délicate, car, étant celui qui chapeaute le tout, je cherche souvent le point d’équilibre entre la réinterprétation totale – ce qui fait fi de ce qui a déjà été accompli – et l’adaptation nécessaire à ce qui a été conçu en amont. Ainsi, les plus attentifs d’entre vous remarqueront le cheval mécanique de Didizuka.
Cette exigence nous a entraînées dans de nombreux ajustements stylistiques. Du coup, MakuZoku s’est emparé de la pugnace (© Tom Larret) Allytah en opérant un ravalement de façade pour le moins radical. Je lui ai aussi suggéré de pousser d’un cran les influences gothiques avec cette tenue en cuir de djoros qui épouse ses formes généreuses.