Malgré les calamités qui s’abattent sur mes épaules comme la misère sur le bas peuple, je ne renoncerai jamais à l’art ! Heureusement, certain jour, de bonnes nouvelles tombent, quoique l’impact de celles-ci s’avère d’une importance toute relative pour le commun des mortels, mais pour votre serviteur, elles revêtent la forme d’un émerveillement qui l’extirpe de la boue d’un labeur de plus en plus frustrant et vide de sens. Ainsi cette nouvelle illustration vous emmènera tout comme moi dans le Royaume de Yelgor pour la suite des aventures d’Allytah et de ses amies !
C’est l’artiste Huba, qui a officié sur le Dîner en Ville, qui s’est chargée de sa composition, et j’en suis très content ! Il reviendra pour d’autres histoires, étant donné que cette collaboration s’annonce fructueuse. Il s’est bien emparé du personnage pour cette image glaciale dans laquelle notre Noctule explose dans une colère homérique contre le chevalier Eldridge qui n’en demandait pas tant. J’apprécie sa reprise, d’autant qu’Allytah s’est déjà bien cristallisée : il a donc dû trouver l’équilibre entre sa propre vision et l’esprit du personnage, ce qui demeure un exercice mental loin d’être évident en plus d’une certaine humilité. Malgré cela il a su lui insuffler autant de puissance que de féminité à fleur de peau.
J’aime toujours autant me perdre dans cet univers, lequel se détache peu à peu de la fantasy « pure et dure » pour voguer sur le territoire de la science-fantasy apocalyptique et crade, tout en conservant des rogatons de gore. On ne se refait pas ! Une soupe bien épicée et étrange qui me correspond, bien que je vous confesse être bloqué devant un dilemme : le récit principal s’étend sur plus de 600p. au format « livre de poche » et je m’aperçois que je ne suis pas encore arrivé à la moitié du second tome. Là où le premier était sec et sans fioriture, étant donné qu’il a été conçu dans un cadre performatif et que donc mes choix esthétiques ont découlé ces conditions, imposant presque l’emploi d’un huis clos, cette suite se mue en une envie d’exploration tous azimuts, hantée par une multitude de personnages, or, en termes de romans plus tentaculaires que le grand Cthulhu lui-même, j’avoue que je sature un peu.
Du coup, j’aimerais le couper, mais voilà, où placer la césure ? Les deux temporalités sont liées de façon inextricable (Allytah explique comment elle a perdu son bras dans un duel contre sa sœur pendant son exode hivernal) et je n’ai pas atteint de climax dramatique qui me permet de trancher dans cette abondante matière avec élégance. Ou alors, je sépare les deux histoires, mais cela perturbe l’équilibre des deux récits enchâssés (une autre de mes marottes), puisque le premier (le présent) est narré de manière omnisciente tandis que le second est raconté par Allytah elle-même. Le fait que ce soit la conteuse de ses aventures justifiait l’emploi de la première personne – puisque c’est sa sensibilité et subjectivité qui mène le tempo –, mais sans son intervention ce choix s’avère moins pertinent et m’obligerait à tout réécrire.
Qu’est-ce que vous préféreriez, vous ? Que je coupe au hasard, après un nombre de pages définies arbitrairement par une IA dépressive, ou que je vous abandonne sur un cliffhanger putassier digne de J.J.Abrams ? À moins que je ne vous laisse après un climax cathartique (ce qui demandera plus de pages, mais vous êtes venu là pour souffrir, non?) ?
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