mercredi 1 janvier 2025

    Ephéméride 2024-2025

    Cela fait un moment que je n’ai plus réalisé d’éphéméride pour la nouvelle année, mais j’ai éprouvé le besoin de jeter un coup d’œil dans le passé de ce blog pour en tirer quelques conclusions avant de démarrer l’année 2025, laquelle, les personnes qui possèdent une once de jugeote n’en doutent pas une seconde, sera encore pire que 2024, car chaque année, c’est connu : tout augmente ! C’est une loi universelle, gravée dans le marbre de l’éternité (si tant est qu’une telle chose existe !).


    Cet article sera subjectif, grinçant, et foutraque ! Vous êtes prévenu.

    D’abord, je noterai en préambule que ce blog a plus de dix ans, et qu’il est resté mon espace de communication préféré avec le vaste monde, bien plus que les autres moyens apparus depuis, ce qui me classe, je l’imagine sans peine, dans la catégorie des « Boomers », quoique je n’appartienne en aucune manière à cette génération. Ni Fesse-de-Bouc et son abominable interface, ni ex-Twitter ce nids à trépanés du cerveau pour qui 140 caractères représentent le summum de la lecture philosophique et encore moins les suivant, comme ce cancer cérébral de TikTok, ne m’ont convaincu. J’use bien d’Instagram, mais j’avoue qu’il s’agit d’un pis-allée, d’autant plus que cette plate-forme se désertifie. Quant à ma page Deviant-Art, elle demeure en état de coma depuis un bon moment déjà, étant donné que je n’ai plus dessiné depuis… Trop longtemps pour mon propre bien-être mental.

    Depuis que j’ai abandonné critiques et autres analyses filmiques, la fréquentation du blog a drastiquement chuté, comme je m’y attendais. La critique offre un certain confort pour le lecteur qui se sent en connivence graveleuse avec celui qui émet une opinion sur un objet culturel plus ou moins connu. Cette forme de complaisance me plaisait de moins en moins et cet exercice me gâchait ce que je lisais ou ce que je voyais, puisque le processus d’assimilation de l’œuvre était destiné à nourrir les articles en retour. Cependant, l’écriture de ces articles ne s’est pas avérée inutile, au contraire, s’interroger sur nos goûts, sur ce qui les articulent et comment cela s’emboîte reste une démarche intéressante et riche d’enseignements quant elle est accomplie avec honnêteté, mais d’une part, je n’arrivais juste plus à suivre le rythme des sorties, d’autre part, je trouvai de plus en plus pénible de n’avoir pour visites que des personnes venues là pour le ricanement. Même sur d’autres sites, cette expression de sarcasme pédante, un peu vaine, m’est passée comme un rot acide en bouche. Malgré tout, il est à noter qu’à ce jour, mon article sur l’adaptation ratée de Gunnm de Robert Rodriguez attire toujours des lecteurs, mais peu d’entre eux explorent le monde autour de ce court texte, lequel ne mérite pas autant de reconnaissance tant je l'ai torché en vitesse entre deux portes.

    À travers ces lectures critiques, j’avoue que j’ai éprouvé un dégoût de plus en plus lancinant vis-à-vis de ce que l’on me proposait. Tant et tant de récits actuels ne possèdent plus l’étoffe de ce qui sortait dans les années 80-90. J’orbite peut-être autour d'une idée de vieux con – et pourquoi pas, j’assume, j'en ai l’âge – mais il me semble que la créativité de manière globale – avec toutes les exceptions qui sont à inclure là-dedans – a subi une nette baisse de qualité au mitan des années 2000. Pourtant, pour le « moi-d’autrefois » trouvait dans cette boue une sujet bien gras à exploiter, mais voilà, avec mes récits en préparation, et l’existence qui s’en est mêlée, je l’ai définitivement accompli le tour de la question.

    Enfin, il y a un second élément dans l’équation : entre mon déménagement et les innombrables problèmes liés non seulement à mon logement, mais aussi à mon travail, j’ai éprouvé plus d'une fois les limites du surmenage, ce qui m’a obligé à me recentrer sur mes textes et la publication de ceux-ci.

    Ce qui m’amène à l’essentiel :
    Entre la collaboration fructueuse avec MakuZoku, ExpExp et plus récemment de K-Zlovetch ou WingedAyalis, je suis très content de la palette de style présente sur ce blog.

    Tout cela est bien beau, mais une personne un tantinet curieuse me demanderait pourquoi est-ce que je m'obstine à m’associer avec des illustrateurs alors que j’écris ?

    Les trois quarts de mon activité artistique se réalisent à « porte close », c’est-à-dire que je ne montre pas de texte en cours d'avancement, car je les juge illisibles. Ce qui me prive de matière pour entretenir ce lieu qui est censé être une vitrine de mes travaux. Du coup, le recourt à des illustrateurs de talents m’a paru comme une solution judicieuses pour lever le voile sur une partie de ces univers sur lesquels je passe – mine de rien – une heure à une heure et demie par jour, tous les jours, depuis plus de quinze ans maintenant.

    En parlant de cela, je suis aussi content de la collaboration que j’ai débuté avec l’écrivain Tom Larret qui m’a permis de rédiger une courte nouvelle à quatre mains, processus dont je raffole puisque je l’ai déjà expérimenté avec Steve Martin sur l’Œil & la Griffe. J’espère renouveler ce genre de « bœufs » littéraire, tant cela procure un effet galvanisant sur la création.

    Au final, je suis assez satisfait de l’orientation de cet endroit, même si l’hémorragie de lecteurs se poursuit de manière inexorable. Je pense que cela ne s’arrêtera pas : la guerre de l’attention entre les différents médias est devenue féroce, et je ne posséderai jamais la machinerie capable de rivaliser avec des groupes et des personnes bien plus équipés dans le domaine que je ne le serais jamais.

    Maintenant, un petit résumé de ma production de 2023-2024 : 

    2023 a été une drôle d’année : j’ai sorti deux titres, mais l’un d’eux, les Céruléens, restera encore bloqué dans les limbes pour longtemps, je le crains. Le sujet en est tellement polémique que je ne l’exposerai pas sur la place publique. C’est pourtant dommage, car j’aimais bien la manière dont j’avais agencé le récit, et la dynamique entre Ethel Arkady et son alter ego « divine », la cruelle et colérique Sekhmet.

    Mais je me suis rattrapé avec Pornopolis : Akemi Himiko, un mini-comics qui narre la première rencontre entre Ethel Arkady et Akemi Himiko, une antagoniste que j’apprécie énormément, et qui reviendra, n’en doutez point, dans d’autres histoires, notamment Un Dîner en Ville.

    J’en ai parlé en long, en large, et en travers, mais ma meilleure sortie date de la fin d’année 2024 : Adélaïde : livre premier : les journal d’Herbert Engellmann couronne près de 10 ans de travaux sur un monstre littéraire dans lequel je me suis lancé à corps perdu. Quoique n’ayant pas Ethel Arkady comme protagoniste, il se déroule dans son univers, et l’explore un peu plus en profondeur, le tout sur fond de guerre civile. C’est une histoire ambitieuse, dont je suis assez fière, en particulier de l’avoir amené à un premier tome fini.

    En parlant de cela, je vais lister ici les différents textes sur lesquels j'avance, pour vous donner un aperçu de ma production pour l’année à venir :

    – Adélaïde : second livre : le Récit de Ned Flaherty.
    Après avoir collé aux basques d’Herbert Engellmann, ce récit s’accroche à celles de son détective privé, Ned Flaherty, lequel est nanti d’un bras gauche artificiel conçu par le même Engellmann, ce qui facilitera son enquête en eaux troubles, entre vampires, faëries et rumeurs d’assassinat présidentiel. Une histoire qui renvoie autant au Steampunk qu’au polar hard-boiled avec quelques femmes fatales comme la « Chasseresse Pourpre » avec laquelle Ned sera obligé de s’allier, contre son gré, bien entendu !

    – La Chauve-Souris d’Or :
    En 1921, on retrouve Ethel Arkady sur le paquebot de luxe SS Diamant, en compagne de l’archéologue Gertrude Bell, laquelle a exhumé un artefact remontant à une période préhumaine : une « chauve-souris d’or » qui attirera la convoitise du sorcier Aleister Crowley. Un récit qui plonge avec délice dans le « pulp » et dont j’ai enfin achevé le premier jet. J’aime bien cette histoire, quoiqu’elle présente un aspect assez foutraque, mais elle se clôt sur une de mes meilleures scènes d’action dans laquelle Arkady affronte une abomination lovecraftienne, le tout sur fond de tempête apocalyptique.

    – 100 Cercueils partie 1 :
    Celui-là, je pense que je le découperai en trois parties. En 1847, en Arizona, Ethel Arkady alors âgée de 12 ans, se retrouve prisonnière de l’orphelinarium de « la Veuve Noire » après avoir perdu ses parents pendant la bataille de Monterrey. Cette institution, gérée par les vampires, produit, au terme d’une sélection drastique, des sujets capables de devenir des « goules ». Apprentissage du combat, des poisons, mais aussi culturel, rien n’est épargné aux têtes blondes. On y suivra donc les déboires d’Arkady – qui n’a même pas encore gagné son nom – pour s’évader de cet enfer terrestre. Alors, ici, j’avais envie de me confronter à un style que j’avoue ne pas trop porter dans mon cœur : la « Young Littérature ».

    – Pornopolis 1 & 2 :
    Retour dans nos années 2000 et des brouettes, pour l’aventure la plus « cul » d’Ethel Arkady qui aura commis l’erreur de se confier au mauvais amant, ce qui l’enverra tout droit entre les bras d’Akemi Himiko, un de ses plus redoutables adversaires. Je peaufine ce récit depuis longtemps, au point que j’en ai déjà scribouillé plus de quatre versions sans être satisfait. Cette fois, c’est la bonne et j’espère sortir le premier tome, illustré, courant 2025 ! Le deuxième est en cours de rédaction, et il promet d’être aussi complexe en termes d’inflorescences descriptives.

    – Un Dîner en Ville :
    Alors… pressenti comme la nouvelle annuelle s’intercalant entre Pornopolis 2 & 3 pour creuser un peu plus la relation entre Ethel Arkady & Akemi Himiko auxquels je souhaitais offrir une aventure en duo, ce texte a grossi jusqu’à atteindre les dimensions d’un court roman dont j’ai achevé le premier jet. Néanmoins, je suis assez satisfait de celui-ci, même si la fin m’a surpris moi-même. Se situant dans le cadre de Pornopolis, cette histoire possède une évidente charge érotique !

    – Les Chroniques de Yelgor : chant deuxième : la Nuit du Fer-Vivant :
    Après le premier tome, je me suis vraiment lancé dans une saga de « fantasy » complète, avec une véritable odyssée pour nos personnages qui ont toujours les adorateurs de Sol aux fesses. Comme si cela ne suffisait pas, j’ai rallongé la sauce en narrant les aventures de jeunesse d’Allytah Nédérada, notamment le chapitre de sa vie où elle perd son bras droit, ce qui a un tantinet agrandi le récit à un tel point que je me demande si je ne séparerai pas ce roman en deux. À ma décharge, la carte de Yelgor m’offre pléthore de possibilités, et l’extension de l’histoire vers l’extérieure (le premier tome demeurait un quasi hui-clos) me permet d’explorer ce monde très particulier, et comme j’apprécie le fait de me surprendre, je le peuple de tout un tas de créatures exotiques plus ou moins fréquentables.

    J’en resterai là pour ces éphémérides !

    En vous souhaitant chance et bonne santé pour l’avenir.

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