Affichage des articles dont le libellé est Ephemeride. Afficher tous les articles
    Affichage des articles dont le libellé est Ephemeride. Afficher tous les articles

    mercredi 1 janvier 2025

    Ephéméride 2024-2025

    Cela fait un moment que je n’ai plus réalisé d’éphéméride pour la nouvelle année, mais j’ai éprouvé le besoin de jeter un coup d’œil dans le passé de ce blog pour en tirer quelques conclusions avant de démarrer l’année 2025, laquelle, les personnes qui possèdent une once de jugeote n’en doutent pas une seconde, sera encore pire que 2024, car chaque année, c’est connu : tout augmente ! C’est une loi universelle, gravée dans le marbre de l’éternité (si tant est qu’une telle chose existe !).


    Cet article sera subjectif, grinçant, et foutraque ! Vous êtes prévenu.

    D’abord, je noterai en préambule que ce blog a plus de dix ans, et qu’il est resté mon espace de communication préféré avec le vaste monde, bien plus que les autres moyens apparus depuis, ce qui me classe, je l’imagine sans peine, dans la catégorie des « Boomers », quoique je n’appartienne en aucune manière à cette génération. Ni Fesse-de-Bouc et son abominable interface, ni ex-Twitter ce nids à trépanés du cerveau pour qui 140 caractères représentent le summum de la lecture philosophique et encore moins les suivant, comme ce cancer cérébral de TikTok, ne m’ont convaincu. J’use bien d’Instagram, mais j’avoue qu’il s’agit d’un pis-allée, d’autant plus que cette plate-forme se désertifie. Quant à ma page Deviant-Art, elle demeure en état de coma depuis un bon moment déjà, étant donné que je n’ai plus dessiné depuis… Trop longtemps pour mon propre bien-être mental.

    Depuis que j’ai abandonné critiques et autres analyses filmiques, la fréquentation du blog a drastiquement chuté, comme je m’y attendais. La critique offre un certain confort pour le lecteur qui se sent en connivence graveleuse avec celui qui émet une opinion sur un objet culturel plus ou moins connu. Cette forme de complaisance me plaisait de moins en moins et cet exercice me gâchait ce que je lisais ou ce que je voyais, puisque le processus d’assimilation de l’œuvre était destiné à nourrir les articles en retour. Cependant, l’écriture de ces articles ne s’est pas avérée inutile, au contraire, s’interroger sur nos goûts, sur ce qui les articulent et comment cela s’emboîte reste une démarche intéressante et riche d’enseignements quant elle est accomplie avec honnêteté, mais d’une part, je n’arrivais juste plus à suivre le rythme des sorties, d’autre part, je trouvai de plus en plus pénible de n’avoir pour visites que des personnes venues là pour le ricanement. Même sur d’autres sites, cette expression de sarcasme pédante, un peu vaine, m’est passée comme un rot acide en bouche. Malgré tout, il est à noter qu’à ce jour, mon article sur l’adaptation ratée de Gunnm de Robert Rodriguez attire toujours des lecteurs, mais peu d’entre eux explorent le monde autour de ce court texte, lequel ne mérite pas autant de reconnaissance tant je l'ai torché en vitesse entre deux portes.

    À travers ces lectures critiques, j’avoue que j’ai éprouvé un dégoût de plus en plus lancinant vis-à-vis de ce que l’on me proposait. Tant et tant de récits actuels ne possèdent plus l’étoffe de ce qui sortait dans les années 80-90. J’orbite peut-être autour d'une idée de vieux con – et pourquoi pas, j’assume, j'en ai l’âge – mais il me semble que la créativité de manière globale – avec toutes les exceptions qui sont à inclure là-dedans – a subi une nette baisse de qualité au mitan des années 2000. Pourtant, pour le « moi-d’autrefois » trouvait dans cette boue une sujet bien gras à exploiter, mais voilà, avec mes récits en préparation, et l’existence qui s’en est mêlée, je l’ai définitivement accompli le tour de la question.

    Enfin, il y a un second élément dans l’équation : entre mon déménagement et les innombrables problèmes liés non seulement à mon logement, mais aussi à mon travail, j’ai éprouvé plus d'une fois les limites du surmenage, ce qui m’a obligé à me recentrer sur mes textes et la publication de ceux-ci.

    Ce qui m’amène à l’essentiel :
    Entre la collaboration fructueuse avec MakuZoku, ExpExp et plus récemment de K-Zlovetch ou WingedAyalis, je suis très content de la palette de style présente sur ce blog.

    Tout cela est bien beau, mais une personne un tantinet curieuse me demanderait pourquoi est-ce que je m'obstine à m’associer avec des illustrateurs alors que j’écris ?

    Les trois quarts de mon activité artistique se réalisent à « porte close », c’est-à-dire que je ne montre pas de texte en cours d'avancement, car je les juge illisibles. Ce qui me prive de matière pour entretenir ce lieu qui est censé être une vitrine de mes travaux. Du coup, le recourt à des illustrateurs de talents m’a paru comme une solution judicieuses pour lever le voile sur une partie de ces univers sur lesquels je passe – mine de rien – une heure à une heure et demie par jour, tous les jours, depuis plus de quinze ans maintenant.

    En parlant de cela, je suis aussi content de la collaboration que j’ai débuté avec l’écrivain Tom Larret qui m’a permis de rédiger une courte nouvelle à quatre mains, processus dont je raffole puisque je l’ai déjà expérimenté avec Steve Martin sur l’Œil & la Griffe. J’espère renouveler ce genre de « bœufs » littéraire, tant cela procure un effet galvanisant sur la création.

    Au final, je suis assez satisfait de l’orientation de cet endroit, même si l’hémorragie de lecteurs se poursuit de manière inexorable. Je pense que cela ne s’arrêtera pas : la guerre de l’attention entre les différents médias est devenue féroce, et je ne posséderai jamais la machinerie capable de rivaliser avec des groupes et des personnes bien plus équipés dans le domaine que je ne le serais jamais.

    Maintenant, un petit résumé de ma production de 2023-2024 : 

    2023 a été une drôle d’année : j’ai sorti deux titres, mais l’un d’eux, les Céruléens, restera encore bloqué dans les limbes pour longtemps, je le crains. Le sujet en est tellement polémique que je ne l’exposerai pas sur la place publique. C’est pourtant dommage, car j’aimais bien la manière dont j’avais agencé le récit, et la dynamique entre Ethel Arkady et son alter ego « divine », la cruelle et colérique Sekhmet.

    Mais je me suis rattrapé avec Pornopolis : Akemi Himiko, un mini-comics qui narre la première rencontre entre Ethel Arkady et Akemi Himiko, une antagoniste que j’apprécie énormément, et qui reviendra, n’en doutez point, dans d’autres histoires, notamment Un Dîner en Ville.

    J’en ai parlé en long, en large, et en travers, mais ma meilleure sortie date de la fin d’année 2024 : Adélaïde : livre premier : les journal d’Herbert Engellmann couronne près de 10 ans de travaux sur un monstre littéraire dans lequel je me suis lancé à corps perdu. Quoique n’ayant pas Ethel Arkady comme protagoniste, il se déroule dans son univers, et l’explore un peu plus en profondeur, le tout sur fond de guerre civile. C’est une histoire ambitieuse, dont je suis assez fière, en particulier de l’avoir amené à un premier tome fini.

    En parlant de cela, je vais lister ici les différents textes sur lesquels j'avance, pour vous donner un aperçu de ma production pour l’année à venir :

    – Adélaïde : second livre : le Récit de Ned Flaherty.
    Après avoir collé aux basques d’Herbert Engellmann, ce récit s’accroche à celles de son détective privé, Ned Flaherty, lequel est nanti d’un bras gauche artificiel conçu par le même Engellmann, ce qui facilitera son enquête en eaux troubles, entre vampires, faëries et rumeurs d’assassinat présidentiel. Une histoire qui renvoie autant au Steampunk qu’au polar hard-boiled avec quelques femmes fatales comme la « Chasseresse Pourpre » avec laquelle Ned sera obligé de s’allier, contre son gré, bien entendu !

    – La Chauve-Souris d’Or :
    En 1921, on retrouve Ethel Arkady sur le paquebot de luxe SS Diamant, en compagne de l’archéologue Gertrude Bell, laquelle a exhumé un artefact remontant à une période préhumaine : une « chauve-souris d’or » qui attirera la convoitise du sorcier Aleister Crowley. Un récit qui plonge avec délice dans le « pulp » et dont j’ai enfin achevé le premier jet. J’aime bien cette histoire, quoiqu’elle présente un aspect assez foutraque, mais elle se clôt sur une de mes meilleures scènes d’action dans laquelle Arkady affronte une abomination lovecraftienne, le tout sur fond de tempête apocalyptique.

    – 100 Cercueils partie 1 :
    Celui-là, je pense que je le découperai en trois parties. En 1847, en Arizona, Ethel Arkady alors âgée de 12 ans, se retrouve prisonnière de l’orphelinarium de « la Veuve Noire » après avoir perdu ses parents pendant la bataille de Monterrey. Cette institution, gérée par les vampires, produit, au terme d’une sélection drastique, des sujets capables de devenir des « goules ». Apprentissage du combat, des poisons, mais aussi culturel, rien n’est épargné aux têtes blondes. On y suivra donc les déboires d’Arkady – qui n’a même pas encore gagné son nom – pour s’évader de cet enfer terrestre. Alors, ici, j’avais envie de me confronter à un style que j’avoue ne pas trop porter dans mon cœur : la « Young Littérature ».

    – Pornopolis 1 & 2 :
    Retour dans nos années 2000 et des brouettes, pour l’aventure la plus « cul » d’Ethel Arkady qui aura commis l’erreur de se confier au mauvais amant, ce qui l’enverra tout droit entre les bras d’Akemi Himiko, un de ses plus redoutables adversaires. Je peaufine ce récit depuis longtemps, au point que j’en ai déjà scribouillé plus de quatre versions sans être satisfait. Cette fois, c’est la bonne et j’espère sortir le premier tome, illustré, courant 2025 ! Le deuxième est en cours de rédaction, et il promet d’être aussi complexe en termes d’inflorescences descriptives.

    – Un Dîner en Ville :
    Alors… pressenti comme la nouvelle annuelle s’intercalant entre Pornopolis 2 & 3 pour creuser un peu plus la relation entre Ethel Arkady & Akemi Himiko auxquels je souhaitais offrir une aventure en duo, ce texte a grossi jusqu’à atteindre les dimensions d’un court roman dont j’ai achevé le premier jet. Néanmoins, je suis assez satisfait de celui-ci, même si la fin m’a surpris moi-même. Se situant dans le cadre de Pornopolis, cette histoire possède une évidente charge érotique !

    – Les Chroniques de Yelgor : chant deuxième : la Nuit du Fer-Vivant :
    Après le premier tome, je me suis vraiment lancé dans une saga de « fantasy » complète, avec une véritable odyssée pour nos personnages qui ont toujours les adorateurs de Sol aux fesses. Comme si cela ne suffisait pas, j’ai rallongé la sauce en narrant les aventures de jeunesse d’Allytah Nédérada, notamment le chapitre de sa vie où elle perd son bras droit, ce qui a un tantinet agrandi le récit à un tel point que je me demande si je ne séparerai pas ce roman en deux. À ma décharge, la carte de Yelgor m’offre pléthore de possibilités, et l’extension de l’histoire vers l’extérieure (le premier tome demeurait un quasi hui-clos) me permet d’explorer ce monde très particulier, et comme j’apprécie le fait de me surprendre, je le peuple de tout un tas de créatures exotiques plus ou moins fréquentables.

    J’en resterai là pour ces éphémérides !

    En vous souhaitant chance et bonne santé pour l’avenir.

    samedi 26 janvier 2019

    Ephémérides 2019 : Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes !

    Un coup d’œil dans le rétroviseur spatio-temporel pour évaluer l’année écoulée, l’occasion de m’exprimer un peu plus ouvertement sur mes préoccupations, sans le filtre de la fiction.


    Rage ! Illustration par Jack Norisk. Arkady face à Adélaïde...


    1. Rage.
    Une magnifique illustration à l'aquarelle commandé à une certaine Jack Norisk. Une vision qui sera le fil directeur de l’année prochaine puisqu’elle est issue de la fin du monstre textuel qu’est Adélaïde : mon interminable marathon romanesque constitué de plusieurs récits enchâssé les uns dans les autres à la manière du fameux Manuscrit trouvé à Saragosse de Jean Potocki ou des récents Sentiers des Astres du Bruxellois Stefan Platteau. Une méthode de narration peu usitée dans le genre de fantasy, mais passionnante à explorer, pour peu que l’on aime se creuser les méninges…

    2. Les projets.
    Avec la sortie de l’anthologie Calling Cthulhu vol.3 aux éditions L’Ivre-Books[1] et celle en 2017 de l’anthologie Nutty Wolves, les deux dernières années ont été un tantinet plus fastes au point de vu d’une certaine reconnaissance.

    2019 devrait logiquement accoucher d'un conte western qui mettra en scène Ethel Arkady dans un rôle un peu inhabituel… si toutefois rien ne va entraver la bonne marche du processus éditorial.

    Seule la sélection puis la non-publication de la nouvelle la Nuit du Masque qui se déroule dans le cadre des Chroniques de Yelgor dans une anthologie consacrée à la survivance d’une fantasy à la Robert.E.Howard demeure une grosse déception en ce qui me concerne, d’autant que le cadre du projet me convenait parfaitement. Impossible de savoir ce qui a pu merder, et depuis l’éditeur a changé assez radicalement son fusil d'épaule… Un minimum de communication avec les auteurs eût été bienvenu.

    Dans le cadre du blog, je risque d’y passer moins de temps. Je me fendrai peut-être de temps à autre d’une irrépressible logorrhée si l’une ou l’autre œuvre me plaît, mais je dois avouer que plus l’âge vient et moins mes enthousiasmes se font violent d’une part et d’autre part comme je ne souhaite pas survoler mes sujets, les bafouilles s’étendent souvent au-delà du raisonnable – entre cinq et dix pages, à raison de trois jours complets de rédactions et deux de corrections, ça fait beaucoup de travail – et mes propres fictions prennent la poussière pendant ce temps…

    Et cette observation devient encore plus vraie quand j’aborde le domaine cinématographique. Comme je me refuse à les contempler par des biais réducteurs – scénario, acteurs, réalisation… – considérant que ce qui est accepté comme « beau » et/ou « efficace » dans l’inconscient collectif n’est pas forcément gage de qualité, mais que la valeur d’un film procède d’une complexe alchimie entre la grammaire usitée par le réalisateur, le propos du scénariste, ceux des acteurs…, cela demande du temps...

    Alors, parfois ça le mérite, mais la diabolique hiérarchisation des priorités, et la merveilleuse vie en « Start-Up Nation » (parce que c’est notre Proooooojeeeeeet !!! ») nous impose son rythme frénétique, aussi dois-je faire quelques sacrifices.

    3. Blog ?
    Je ne songe pas pour autant arrêter de hurler dans les tuyaux de la toile, cependant je vais commencer à changer quelques petits éléments çà et là.

    Cette fin d'année a vu la naissance d'une nouvelle rubrique : « Les jolis contes du Père Gernier » de courtes histoires composées dans ma prime jeunesse. Elle surgira parfois, de manière chaotique, comme une éructation sonore du passé, sans prévenir…

    Dans ce cadre fictionnel, je ne m’interdirais pas de poster de temps à autre des « mises en bouche » des romans en cours, sûrement les premiers chapitres, dès que ceux-ci seront assez peaufinés pour mériter un « crash-test ». Ces textes seront susceptibles de disparaître s’ils trouvent une maison accueillante dans les prochaines années.

    J'essayerai de poursuivre les Chroniques de Yelgor, mais la deuxième partie va nécessiter un plan de campagne assez ardu à faire. Les idées sont éparpillées dans plusieurs carnets épars qu'un déménagement homérique n'a pas épargnés. La deuxième difficulté c’est que si je possède bien une vision d'ensemble sur mes récits, il en est tout autrement pour Yelgor. Cet univers est une excroissance mutante de ma création, un monde monstrueux, que je me contente de découvrir avec vous. Ces mœurs, ces coutumes et ses personnages m’échappent en grande partie.

    4. Pour finir un petit bilan.
    Sans surprise, le rythme de parution s’est assagi depuis que j’ai achevé le marathon de Yelgor. L’exercice oblige à une régularité de métronome, mais se métamorphose aussi en un bras de fer contre les circonstances de l’existence, parfois au détriment de son propre confort. En d’autres termes, si l’envie de poursuivre demeure, il est hors de question de procéder de la même manière pour la deuxième partie.

    Rétrospectivement ce sont les articles de la Bibliothèque des Ombres qui totalisent sur l’année le plus de vues. Impossible cependant de savoir si ceux-ci sont lus ou non, néanmoins cette catégorie affiche les scores les plus hauts. En particulier celui sur L’Histoire Naturelle des Dragons de Mary Brennan, un roman que j’ai trouvé assez médiocre au final et ce n’est que sa réputation auprès de nombreux commentateurs qui m’a poussé à argumenter un peu autour de mon dépit et de mon impression d’avoir perdu mon temps dans cette lecture très fade ! Tout à fait étrange que la pointe de visite soit aimantée par un des rares textes négatifs de cette année.

    Pour le reste, ni les dernières miettes de Yelgor, ni la nouvelle section des photographies – que j’alimenterais encore – ni mon enthousiasme débordant pour les aventures de Kane de Karl Edward Wagner ou les peintures du Paléoart ne déplacent les foules.

    5. And now, something completely different !

    2018 a aussi été l’occasion de faire quelques rencontres enrichissantes, puisque suite à la rédaction d’une singulier roman à quatre mains, je me suis établi dans un triumvirat d’auteurs aussi talentueux que Myriam Morand, Cédric Murphy ou Steve Martins. Une assistance bienvenue quand il s’agit de prendre de la hauteur sur des textes, en particulier les longs marathons que sont les romans. Qu’ils soient remerciés pour leurs aides précieuses en ses pages.

    Bonne année & à bientôt.

    _______________________________________________________

    [1] - bien que – « breaking news ! » comme dise les angliches – cette anthologie soit promise sous peu au pilon suite à de graves problèmes indépendant de la volonté de l’éditeur !

    jeudi 12 janvier 2017

    Ephémérides 2016 : L'année de tous les dangers !

    Comme d’habitude depuis quatre ans, je m’autorise un coup d’œil dans le rétroviseur spatio-temporel pour évaluer l’année écoulée. Une occasion de m’exprimer un peu plus ouvertement sur mes préoccupations, sans le filtre de la fiction.



    1. Le Capitaine Ükbukhak Swenkusu.

    Un capitaine pirate qui devrait apparaître dans la suite des Chroniques de Yelgor. Contrebandier d’esclaves et de reliques anciennes, il appartient aux tribus léoniennes du sud et manipule un sabre sculpté dans un os de denforte, un redoutable prédateur des mers. Un personnage qui donnera du fil à retordre à nos héros.

    2. Les Élections de tous les Dangers !

    J’en avais déjà parlé l’année dernière, mais plus les années passent et plus il devient difficile de faire l’autruche en ce qui concerne l’état pitoyable de notre monde et à la morosité politique répond une question environnementale toujours délaissée par nos merveilleux dictateurs en chef, signe que nous progressons inexorablement vers un abysse conçu de nos mains. La maîtrise du réchauffement climatique repose sur une dure remise en question des philosophies qui guident nos actes aux quotidiens et que ceci est plus de l’ordre de l’éducation, un secteur abandonné par nos gouvernements successifs, car des citoyens éduqués sont à même de distinguer l'énorme fraude que sont ces belles personnes qui se drapent dans de grands maux.

    2017 se profile donc comme une étape décisive vers la catastrophe annoncée. Oh ! Cela ne prendra pas la forme d’un blockbuster hollywoodien et il n’y aura sûrement pas d’homme providentiel, de Jésus Christus capitalisto-compatible pour nous sauver nos faibles couennes. Cela sera graduel et lorsque nous esquisserons un geste — parce qu’inondations, sécheresse endémique, surpopulation et pandémies virulentes —, la maladie aura gangréné tout le système. Trop tard pour les larmes de crocodile. Inutile de prétendre que vous, hommes de pouvoir pathologiquement agrippé à l’accumulation de richesse, vous ne saviez pas. Vous saviez et vous vous êtes lavé les mains sans honte. Nous aurons scié la corde sur laquelle nous nous tenons au bord de l’abîme. En tant qu’espèce, nous serons vaincus par nos fantasmes morbides, nos religions délétères et notre profonde lâcheté.

    Et c’est mieux comme ça.

    Oui, mais toi, que fais-tu pour éviter ça ?

    Bah, en dehors de quelques gestes, le commun des mortels ne peut pas faire grand-chose sans une vraie volonté politique pour coordonner cette grande machine cabossée qu’est notre société moderne. Ce n’est pas en culpabilisant comme le font les nombreuses campagnes de pubs – dont nous pouvons questionner l’utilité et les raisons réelles de leurs mises en place – que les choses avanceront. Car ce sont les entreprises qui polluent bien plus que n’importe quel péquin moyen pourrait le faire durant toute son existence, même en se roulant dans la fange chaque minute que Dieu fait. Le problème étant que le dogme libéral nous a tellement enfoncé dans le crâne que le capitalisme était la dernière des idéologies que nous ne sommes plus capables de penser en dehors des clous.

    Si nous souhaitons devenir pérennes en tant que civilisation, nous devons arrêter de nous foutre la tête dans le sable et nous extraire les doigts du cul. Passez d’un monde dominé par les multinationales et le profit – le pire des scénarios déjà envisagés par les écrivains cyberpunk – pour un autre, soutenu par de nouveaux symboles. De nombreux sacrifices seront réclamés à commencer par le déboulonnage de nos idoles et de nos fétiches. Exorcisons le culte de la bagnole, de la rentabilité, du travail et de la performance… Il y a un grand vide de la pensée mythique à occuper d’urgence, car sans ce socle nécessaire, nous ne pourrons pas changer notre mode de vivre. Nous sommes autant façonner par les mythologies que nous les façonnons.

    Gardon aussi à l’esprit que nos monstres de Frankenstein ne se laisseront pas porter à l'abattoir sans livrer un ultime combat. Glodman Sachs, Disney, KFC… ne mourront pas d’elle-même. Elles sont investies de l’importance que nous leur avons accordée. De fait, elles possèdent une « âme » faite de l’amas de leurs travailleurs qu’elles modèlent selon leurs valeurs et leurs légendes. Ce sont des égrégores terriblement puissants présents partout, au quotidien dans nos plats, dans notre culture et dans les slogans politiques. Nous devrons livrer une bataille sanglante contre des géants que nous avons bâties de nos propres mains.

    Autrefois, nous avons songé que ce type d’organisation nous permettrait d’accéder à un monde de merveilles. Hélas, elles se conduisent en créatures égotistes et perverses, semant la mort et la destruction. Non parce que cela leurs procure du plaisir, mais parce qu’on nous les avons programmés pour ça ! Rien dans leurs actes de naissance ne les oblige à servir l'intérêt général. Ce sont des robots spécialisés auxquels non seulement nous avons oublié d'intégrer les trois lois d’Asimov, mais qui sont aussi à même de ce saisir de tout l’arsenal légal de nos sociétés pour les détourner afin de se reprogrammer de manière encore plus efficiente. Nos dirigeants ne cessent de s’aplatir devant ces golems ventripotents quand ils vaudraient les démanteler et remplir les geôles des organes pourris de ces aberrations.

    Reste qu’il subsiste quelques solutions — pas des centaines — pour sortir de l'impasse où nous nous sommes fourrés, en prenant bien conscience que les bienfaits putatifs de la main invisible d'Adam Smith ont rejoint les rangs des chimères en compagnie de la Terre Plate et de quelques autres notions périmées. D'autre part, les méthodes capables de résoudre les multiples catastrophes enclenchées par la modernité – qu’elles soient environnementales ou humaines — demeurent toutes incompatibles avec le capitalisme, car elle implique de repenser en profondeurs notre rapport avec le travail, l’économie et le temps.

    Une forte réaction d’opposition apparaît d’ailleurs avec des élections de tous les dangers portés la tête haute par la génération du Papy-Boom qui, non content d’avoir sapé tous les acquis de leurs parents — nos grands-parents pour ceux nés dans les années 70 comme votre serviteur —, souhaite continuer de pourrir l’existence de leurs descendances en donnant carte blanche à des régimes néo-fascistes dans les États occidentaux. Ce sera Trump aux États-Unis, l'extrême droite flamande en Belgique et quant à la France… Entre la Droite extrême et l’extrême Droite, le choix équivaut à jouer à la roulette russe avec un revolver chargé de six balles. À tous les coups, tu te prends une bastos dans la tronche.

    Vous pourrez me rétorquer qu’une révolution est toujours possible, mais soyons honnête, voulez-vous ? Pour qu’un soulèvement naisse, il doit être porté par une idéologie claire, efficace, qui remplace les inepties des précédents régimes. Or nous ne sommes jusqu’à maintenant que des voix discordantes incapables de s’entendre et de discuter calmement. Ce n’est pas dans cet état que nous nous nous friterons avec des flics transformés en Robocop – en voilà un film visionnaire qui commence à ressembler à nos actualités – armés de lance-grenades pouvant éjecter deux ogives fumigènes par seconde.

    Et si vous ne me croyez pas, allez jeter un œil aux débats sur la toile…

    3. Bilan du Blog :

    Malgré le fait que cela me fasse un peu mal au derche d’utiliser une plate-forme sponsorisée par une entité que je ne porte pas dans mon cœur, continuer d’alimenter ce coin de Web me satisfait. Comme mon existence risque d’être bousculée durant les mois qui viennent, il se peut que les articles se fassent plus sporadiques, mais nous verrons…

    Le premier chapitre des Chroniques de Yelgor augmente régulièrement ses statistiques. Les autres peinent à le suivre, mais j’ose espérer que vous vous lancerez dans l’expérience jusqu’au bout.

    La seule critique cinéma de l'année : The Bay arrive en deuxième position.

    4. Un Message aux critiques cinématographiques en herbe :

    Si au départ de mon aventure bloguesque, je pensais faire des critiques cinéma de manière régulière, je réalise plus en plus la difficulté de l’exercice. Se confronter à une œuvre plurielle – dans le cinéma, différents artisans travaillent de concert – pour en tirer une lecture qui soit à la fois pertinente et personnelle. Une fois que l’on a omis les quelques scories techniques, il va de soi que séparer les nombreux constituants d’une fiction s’avère bien plus délicat que cela en a l’air, n’en déplaise aux aigris, à ceux revenus de tout, aux moralistes et autres scribouillards du dimanche…

    Cela demande une humilité et une attention de tous les instants à ce que les auteurs nous racontent. Construire une critique, non dans le sens de régurgiter son pédantisme, mais pour tirer d'une impression fugace une réflexion argumentée, dont les bases s'appuient à la fois sur des racines subjectives — notre appétence consciente pour tels ou tels types de style —, mais également sur un tronc d'éruditions et de raisonnement aussi solides qu'une démonstration mathématique nécessite concentration et patience. L'exercice ne consiste pas à plaquer une perception erronée des éléments présentés dans un métrage, mais d'oublier un instant son égo pour procéder à une minutieuse anatomie de ce que l'on voit.

    Les aspirants critiques devraient se dépouiller de toute envie de se faire mousser en réalisant ces articles pute-à-clics qui fleurissent sur le Net comme le chiendent dans un jardin malade. Quels autres intérêts – sinon celui d’attirer le chaland avec un maquillage outrancier – y-a-t-il de tirer sur des ambulances comme Disney et ses multiples itérations, sinon celui de pulvériser le compteur de visites ? Vous voulez vous mettre à la critique de cinéma ? Alors faites-le par passion, compulser d’abord des livres de théories et parler de choses qui vous ont plu, arpentez les chemins de traverse gorgés d’humus de cet art complexe et non ses sentiers boueux que de trop nombreux pas ont achevé de cabosser.

    Le cynisme et le dédain systématique, j’ai connu et j'y ai accordé trop d'importance en d’autres décades. Au final, cela tient surtout d’une posture d'adolescent obsédé sexuel en passe d’avoir sa première relation amoureuse, réalisant, sa triste nouille trop cuite à la main, que tout cela ne ressemble pas aux capsules vidéos regardées compulsivement sur son Aïe-phone, dans le secret moite de sa chambre parfumée aux relents d’Achille. Ce style, j'ai donné – même au début de ce blog –, mais cela trouve très vite ses limites intellectuelles. S’enfermer dans une intransigeance prescriptive est une forme de sclérose trop répandue dans les entrailles du net. En revanche tenter d’expliquer pourquoi l’on apprécie ce cinéaste ou ce film là en particulier – en dépit de défauts apparents – voilà qui est un exercice certes complexe, mais souvent gratifiant.

    Si l’on ajoute par-dessus une lecture politique, on aura atteint un pinacle dans la pratique de la critique, mais cet aspect n’est pas à mettre entre les mains du premier venu et à vouloir greffer de manières absurdes nos obsessions idéologiques sur un donneur incompatible, l’on court à un rejet abominable… Mais j’aurais l’occasion d’en rediscuter…

    4. Les chantiers en cours…

    J’ai pu achever, avec quelques contentements, Rhésus Pub et Les Esclaves de l’Or que vous pouvez toujours lire sur la toile. Le cycle de nouvelle d’Arkady continue à son rythme d'escargot neurasthénique, et les deux prochaines histoires n'en sont qu'au stade de la larve.

    D'autre part, je m’échine sur des romans qui me prennent des mois et il me faudra encore quelques années pour les mener à terme. Ces compositions sont prévues pour être en premier lieu envoyées à des éditeurs « classiques ».

    — Les Chroniques de Yelgor : la Nuit de l’Auberge Sanglante. :
    Donc, le nombre de chapitres est passé de 12 à 26. Une estimation à la louche qui me permettra de boucler la plupart des intrigues lancées sans filet de sauvetage. J’ai quelques idées pour la suite, mais ce ne sont pour le moment que des notes dans mon carnet. Le désir de continuation est là j'aime arpenter ce monde, retrouvant une liberté et d'inventions qui me manque parfois sur mes autres histoires tant le contexte d'un récit peut se métamorphoser en carcan sans qu’on y prenne garde. Yelgor est devenue, je le crois, « mes îles magiques ».

    — Vitallium 450 g. :
    Troisième histoire du cycle de nouvelles d’Arkady, elle a été rédigée dans le cadre d’un appel à texte et je peaufine une deuxième version qui adoptera le point de vue de ma protagoniste fétiche. Le pitch : Ethel Arkady sauve une Dryade des griffes d’une multinationale pharmaceutique… L’occasion de me payer une nouvelle fois la tête des affreux qui se penchent sur « notre bien-être »…

    — Adélaïde. :
    Troisième version en court. Le manuscrit devient exagérément touffu, faisant un énorme détour par l’horreur gothique tendance Hammer. Il faudra que je songe à retomber sur mes pattes, mais il y a tant de pistes à exploiter…

    — Pornopolis :
    La première version du scénario est achevée, mais il me manque des retours. D’autre part, je souhaiterais introduire de nouvelles scènes – issus de quelques recherches sur le sujet —, mais je ne parviens pas à trouver le moyen de les injecter dans le fil de la narration pour le moment. Le dossier graphique est en court et sa réalisation nécessite des coups de scalpel dans la trame pour faire converger les visions du dessinateur et mes propres délires en un tout homogène.

    — La Fille des Serpents :
    Ce roman gore a bien avancé, mais je n’ai toujours pas achevé de rédiger le dernier quart qui sera d'un sadisme assez élevé. Je profiterais de la nouvelle année pour donner à ce récit toute la démesure qu'il mérite. Il se peut qu'il y ait des grumeaux de lovecrafteries dedans...

    — Monatos :
    Autres itérations du Cycle d’Arkady dans lequel interviennent des corporations corrompues. J’y remettrais la main à la patte dans les mois qui viennent .

    — L’Ordre Noir : Traquenard à Central Park. :
    Mon Arlésienne personnelle. Le scénario de cette BD que je souhaite réaliser de mes petites mimines est au point depuis des décades, mais il me manque toujours du temps. Cette histoire traîne depuis six ans. Je ne désespère pas de m’y atteler un de ses quatre, d’autant que le découpage a bien avancé, excepter une scène qui me donne du fil à retordre. Ensuite, je pourrais enfin passer à mon Women In Prison avec Arkady dans le rôle principal. Un épisode très douloureux de son existence dont les résonances sont déjà prégnantes dans d'autres récits.

    Tout cela bien sûr si nous ne sommes pas morts d’ici là.

    Bonne année.

    _____________________________________