dimanche 18 septembre 2016

    Les Chroniques de Yelgor : La Nuit de l'Auberge Sanglante chap 9/25


    Illustration de Duarb.

    [Chapitre 7 : Tension !] 
    [Chapitre 8 : L'Auberge Sanglante]

    Le mage paniqua en voyant du coin de l’œil la Noctule s’emparer de son vieux sabre décoratif. Tel un loup coincé dans un piège, il tira sur son membre bloqué par la dague du Chevalier. Des grumeaux de sang coagulé roussirent sur le plancher en flammes. Zed les avait entretenus sur cette lame bleutée, ancienne relique d’une magie impie provenant d’âges obscurs durant lesquels les démons régnaient sur terre. Elle avait selon lui le pouvoir d’aspirer l’âme de ses victimes pour conférer à son porteur un regain d’énergie. Klapnik souhaitait éviter ce funeste destin. Après bien des efforts, la douleur lancinante émanant de sa blessure le disputant à une panique mortelle, il parvint à se libérer.Allytah tira de son fourreau son vieux sabre endormi. Le métal bleuté émit une vibration mélodieuse. Aussitôt, sa voix cristalline lui emplit la tête, lui assenant des reproches tout en exprimant une faim pressante de chair. Elle marqua un court arrêt, filtrant les injonctions puissantes de la lame vivante, à l’appétit inextinguible, qui envahissait entièrement ses perceptions et son esprit.

    De sa main indemne, Klapnik tira d’une poche de sa cape un petit flacon de Sang de Sol que Sujkun leur avait donné, conseillant de ne l’utiliser qu’en cas de situation désespérée. Ses compagnons n’avaient pas eu le temps d’absorber la précieuse substance, mais il en irait autrement pour lui.

    Il fit sauter le bouchon de liège et goba d’un trait le liquide d’un vert luciférien au goût âcre de viande faisandée. Aussitôt, une coulée de métal en fusion lui emplit le corps. Ses artères saillirent en proie à un bouillonnement atroce, zébrant sa peau d’un réseau de vers pulsant au rythme de ses battements de cœur saccadés. La souffrance s’était envolée. Sa vision se diffracta un instant en une myriade d’images brillantes de moments dissociés, isolant des détails absurdes dans le tableau de sa situation. Il réalisa que la majesté de Sol investissait son corps dans ses moindres recoins. Il communiait avec sa sainte parole comme le Prophète aux temps anciens.

    Sa main droite ne tenait plus que par quelques tendons à son bras, morceau de chair hallucinée agité de soubresauts indépendants de sa volonté. Il se saisit du poignet presque tranché et le maintint contre la plaie. Il eut la surprise de voir la bénédiction opérer. Des myriades de « vers » bouillonnèrent dans ses veines, raccommodant la blessure en un clin d’œil. Il ajusta sa cible qui se précipitait comme un éclair dans sa direction.

    Le mage cracha une salve de trois décharges, vidant la capsule de son Poing de Feu.
    Allytah anticipa l’inclinaison des trois traits d’énergie. Ils heurtèrent la lame dans une explosion cristalline, l’environnant de pétioles incandescents. D’un bond, elle franchit l’espace qui la séparait du tireur, se gaussant de la gravité.

    Le sabre chuinta son cri de guerre, fendant les molécules de l’air. La lame traversa la colonne de bois, pénétra l’acier du plastron comme du beurre et pourfendit Klapnik en deux. Il hulula une dernière plainte. Ses entrailles se déversèrent en une cascade organique dans la fournaise, répandant un fumet de grillades.

    Fragilisée par les flammes qui montaient à l’assaut, déséquilibrée par la destruction aveugle d’un pilier porteur, une portion du second étage s’effondra dans un miaulement déchirant.
    Allytah esquiva l’éboulement en bondissant en arrière, utilisant l’énergie de la lame pour décupler la puissance de son saut.

    Elle eut juste le temps de contempler une dernière fois le corps de son amant, prostré contre la porte ouverte des cuisines, une partie de sa tête ravagée par une horrible mutilation. Les vapeurs et les particules qui voltigeaient dans les airs la faisaient tousser.

    De son seul œil valide, de grosses larmes coulaient pour s’écraser sur ses vêtements maculés du sang de ses adversaires. Sa position de repli venait de lui être barrée par les débris embrasés, mais elle n’en tenait aucun compte, perdue dans le labyrinthe d’un deuil brutal.

    Alors qu’elle s’avançait vers le mur de flammes pour rejoindre l’homme qu’elle avait aimé, une main fripée s’accrocha à sa tunique humide de sueur. Elle se retourna vers l’impromptu, prête à administrer un coup létal.

    Elle arrêta son geste devant le visage débonnaire de Bodre. Le vieillard, les vêtements en haillons à moitié cramés, tenait un chiffon crasseux sur sa bouche et l’observait de ses petits yeux embués. Il serrait entre ses doigts arthritiques un casse-crâne dont les pointes d’acier luisaient d’humeurs organiques fraîches.

    — Ça ne servira à rien de le rejoindre maintenant,
    Allytah ! Faut qu’on sorte de là. Tes gamins t’attendent…Allytah demeura immobile quelques instants, prisonnière des sortilèges du chagrin. La voix sarcastique du sabre la rappela à l’ordre. Il avait encore faim. Par prudence, elle garda la lame à nu. Tant qu’il n’était pas suffisamment sustenté, elle pouvait le contrôler. En revanche, si elle amorçait le geste de le rengainer, il n’aurait aucun scrupule à se repaître de ses proches, usant d’elle comme d’une simple marionnette de chair. Elle se redressa. Sa queue plumeuse battit ses flancs. Elle adressa à Bodre un de ses sourires enjôleurs qui illuminaient son visage.

    — Sacré Bodre…
    — Ça m’aurait manqué de ne plus palper ta majestueuse croupe !

    Schiscrim les rattrapa, à bout de souffle. Elle agrippait sa fronde – dont elle était devenue experte dans le maniement – entre ses griffes, prête à en découdre avec d’autres soldats le cas échéant.

    — Tout le monde est en sécurité, maman ! On peut rejoindre le souterrain. Il y a toujours un moyen de passer... Suivez-moi !
    — Alors, allons-y. Merde ! Mon auberge, ces espèces de fils de pute me le paieront au centuple…
    — Et papa ?
    Allytah eut un instant d’appréhension, une angoisse horrible lui étreignait le cœur. Elle avait combattu des perversions abominables et des magiciens inconcevables, mais elle voulait éluder l’atroce décès stupide. Elle ravala son chagrin et sourit à sa fille adoptive.

    — Il nous rejoindra plus tard. Il est parti avertir…

    Ils se dirigèrent d’un même pas vers l’entrée, rampant sous les émanations délétères. Une intuition fit courir un frisson le long de l’échine du vieillard. Sa vie chaotique l’avait habitué à ressentir les moments où il fallait tourner casaque. Il jeta un œil par-dessus son épaule pour apercevoir une silhouette atroce qui s’extrayait des débris enflammés. La chaleur distordait ce corps grotesque. Il ouvrit la bouche pour avertir
    Allytah, mais il était déjà trop tard. Schiscrim se retourna avec un temps de retard et glapit d’épouvante devant l’abomination qui les écrasait de sa taille dantesque.

    Le prévôt Zed se dépliait comme une ombre de papier. Son organisme, modifié par la drogue des prêtres, avait forci. Du sang et de la salive dégoulinaient de la face ravagée, s’étendant en une large nappe sur son plastron d’acier. Ses yeux carmin se focalisaient sur la Noctule. Des flots de raisiné bouilli coulaient de ses oreilles carbonisées. Ses côtes anormalement grandes avaient brisé leurs gangues de chair et l’armure pour pointer comme des isthmes cruels. Les lueurs de l’incendie le métamorphosaient en une apparition spectrale d’ocre et de pourpre. Ses cheveux avaient pris feu, révélant un occiput noirci constellé de petites fumerolles. Mais le plus impressionnant demeurait son absence de mâchoire inférieure. La langue béait hors de son abri, s’enroulant et se déroulant comme un obscène tentacule qui lui arrivait à la taille.

    Avant que le trio n’ait pu réagir, l’horreur se jeta sur
    Allytah. Un bras croûteux, à la chair creusée par les flammes, happa le cou de la Noctule tandis qu’un éperon osseux tenant lieu de main gauche ouvrait une plaie atroce dans son rein gauche.Allytah hurla de surprise et de fureur. Elle encaissa un second coup. Un flot de sang noir et émétique jaillit de la blessure. Serrant les dents sur une interjection de souffrance dont elle ne souhaitait pas gratifier son assaillant, elle enfonça ses doigts métalliques dans la viande molle de Zed. Ahanant, elle le projeta devant elle. Bodre s’écarta maladroitement de la trajectoire de la créature qui s’écrasa contre le mobilier de cendres et de braises. Allytah grimaça de douleur. Elle brandit le fourreau et la lame à nu face au chaos de chair et d’os qui remplaçait le prévôt. L’hémorragie teintait le bas de son dos d’une large auréole noire. Avant de se lancer dans une bataille à mort, elle devait s’assurer que les siens étaient en sécurité.

    — Dégagez par les fenêtres ! Essayez d’avertir l’écuyer si je ne suis pas de retour dans cinq éodes.
    — Maman !
    — Obéis !

    L’ordre et le ton cassant paralysèrent Schiscrim. Elle n’entendait pas abandonner sa mère devant le péril. Obstinée, elle se dirigea vers la chose quand Bodre se saisit d’elle. En dépit de sa musculature sèche, il eut la stupéfaction de constater que la jeune Kobold ne pesait pas lourd. Portant Schiscrim qui glapissait et aboyait à la trahison, il se précipita vers la fenêtre la plus proche. Il avait presque franchi la distance qui le séparait de la relative sécurité glaciale de la forêt lorsque quelque chose les heurta.

    Il voltigea dans les airs et s’écrasa dans les restes de la bibliothèque grâce à laquelle
    Allytah apprenait autrefois à lire aux villageois. Quelque chose se cassa dans son bassin. Un rat de feu fouina dans son dos, déplaçant ses vertèbres dans un ordre anarchique.

    Derrière l’épais rideau de ses larmes pâteuses, il devina un deuxième blasphème. Cela rampait en glissant sur le parquet grâce à de grotesques pseudopodes gélatineux. Le cauchemar progressait promptement vers Schiscrim, une expression de haine apocalyptique creusant ses traits.
     

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    Un peu de musique pour l'ambiance - parce que je suis le projet depuis un moment et que tout cela sent bon le rock progressif et le son façon Goblin, voilà un extrait... 

    mardi 30 août 2016

    Les Chroniques de Yelgor : La Nuit de l'Auberge Sanglante chap 8/25


    Illustration par Duarb


    Le Prévôt Zed contempla le désastre avec un regard bovin. Son intervention se métamorphosait à une vitesse démentielle en une boucherie chaotique. Une myriade de malédictions trottait dans sa tête. Il en avait oublié le Dauphin qui gisait à ses pieds, secoué par des spasmes. Il fulminait de colère.

    À défaut de pouvoir occire la Noctule, Eldridge focalisa sa fureur sur Zed qui dégainait sa claymore. Son poing ganté de fer s’écrasa sur la mâchoire fragilisée du Prévôt, surpris par l’ingérence du jeune homme qu’il avait chassé de ses préoccupations immédiates. Sa mandibule gicla entre les tables dans une explosion de sang, de dents et d’os. Il s’écroula dans un fracas d'arbre déraciné.

    Le cuistot visa un des adjoints qui s’apprêtait à tirer sur sa femme. Son carreau fusa vers son œil gauche. L'impact arracha la moitié du visage. Un fin filet de matière cervicale jaillit de la plaie béante et la victime voltigea à une quinzaine de pieds de la mêlée pour s'écraser contre le mur.

    La rébellion des aubergistes fouetta le sang des clients les plus combatifs. Ils se jetèrent dans la bataille, équipés de leur chaise, de leur assiette ou de leur couteau à viande. Les Kobolds bondissaient dans la mêlée, leur mâchoire se refermant sur les gorges et les visages. Ils arrachaient de longues bandes de peau et de tissus graisseux à leurs ennemis.

    Les soldats frappèrent les attaquants, mais la configuration des lieux et les nombreuses poutres mal dégrossies jouèrent en faveur de leurs adversaires. Les épées se plantaient dans le bois où elles demeuraient coincées. Certains, horrifiés par le pitoyable destin de leurs collègues, usèrent de leurs dagues, mais leurs immenses épaulettes gênaient leurs mouvements. Quelques-uns se retrouvèrent bloqués, la masse brillante de métal qui soutenait leur cape enfoncée dans les divers obstacles que les fondations semaient sur leur chemin. Leurs gesticulations pataudes aggravaient le phénomène. Très vite, des hordes de Kobolds déchaînés les escaladèrent pour les dépecer vifs.

    Les Gobelins s’étaient saisis de chaises qu’ils démontaient, se servant des pieds comme de redoutables knouts. Plus petits que leurs adversaires humains, ils zigzaguaient dans la cohue et distribuaient des coups dans les jambes, éclatant les rotules et les malléoles. Ceux qui avaient achevé leurs ennemis sautaient derrière le comptoir pour récupérer leurs armes.

    Le mage aux deux Poings de Feu ajusta la Noctule dans sa ligne de mire.
    Allytah eut juste le temps de se servir du cadavre d’un des soldats comme d’un bouclier. Quatre traits d’énergie rouge vibrèrent à quelques pouces d’elle, creusant de larges dépressions dans le torse du macchabée. Une abominable odeur d’ozone ponctuait chaque détonation. La force des impacts repoussait Allytah vers le comptoir tandis que la poitrine de son protecteur s'effilochait en barbaque fumante.Allytah voyait sa dernière heure arriver lorsqu’une bille de pierre fusa au-dessus d’elle, emportant une partie de l’arcade sourcilière du tireur, noyant son regard sous une impressionnante hémorragie. Deux de ses traits manquèrent leur objectif. L’énergie se fragmenta en une myriade d’étincelles vrombissantes qui arrachèrent de larges pans de menuiserie incandescente. Les flammes léchèrent le plafond avec célérité. Allytah lança une de ses dagues qui heurta son adversaire au front.

    Le mage assommé bascula dans la masse grouillante des Gobelins qui se jetèrent sur sa carcasse. Les femelles lui arrachèrent sa virilité dans des bouillonnements de sang noir.

    Profitant du chaos, Schiscrim s’était faufilée hors des regards indiscrets et elle avait récupéré une fronde dans le tonneau dédié au dépôt des armes. Elle hulula un trille, envoyant à la cantonade les casse-crânes et autres éperons acérés à la foule en colère.

    Un troisième mage se fraya un chemin dans la cohue et les cadavres, ajustant sa mire sur le Chevalier qui bataillait ferme avec un de ses collègues. Il s’adossa à une colonne et visa. Alors qu’Eldridge égorgeait son assaillant, il aperçut le mage. Il lança sa dague empoissée vers le tireur. L’arme se planta dans le bras de l’adjoint qui grogna, le clouant comme un papillon au fond de sa boîte. Dans un dernier réflexe, il pressa la détente et l’énergie fusa au moment où le mari d'
    Allytah s’apprêtait à user une seconde fois de son arbalète. La foudre coralline ricocha sur un miroir mural ovoïde et perfora son front.

    Un cri de fureur et de chagrin troua le brouhaha de la cohue. Le son perçant vrilla les tympans de tous les belligérants qui s'arrêtèrent pendant quelques secondes. Un frisson glacial parcourut la nuque d'Eldridge. Les quelques vitres encore intactes explosèrent sous la pression de l'onde acoustique qui jaillit de la gueule ouverte de la Noctule. Les oreilles les plus sensibles saignaient abondamment. Eldridge lui-même vacilla de quelques pas sous la force de ce hurlement terrifiant.

    La haine qui avait été trop souvent la compagne de route d'
    Allytah éclata dans sa poitrine comme une bombe. Elle infecta en quelques battements de cœur la moindre parcelle de son corps. Elle ne souhaitait plus rien d’autre que s’enivrer de l’odeur de la destruction et des chairs que l’on déchire. Elle voulait tous les faire périr de ses mains, les offrir en un martyr impossible au chagrin qui lardait son âme de coups de rasoir.

    Figés, les adjoints contemplaient les yeux de la Noctule qui flamboyaient d’une lueur cardinale malsaine. Les dagues en avant, ils foncèrent vers la créature qu’ils jugeaient démoniaque, hurlant en chœur leur hymne de guerre.

    – Pour la gloire de Sol !

    Ils chargèrent de concert, mais leur corpulente ennemie se joua de leur assaut, esquivant avec une gracieuse aisance leur haie de lames. Elle frappa le poignet du premier soldat d'un atémi de sa main de fer, le disloquant dans un craquement sec. Il grogna et perdit sa dague dans les flammes qui commençaient à lécher le plancher.
    Allytah para de son membre mécanique la dague de son deuxième assaillant à quelques pouces de son crâne. L’éperon se brisa sur l’acier dans un tintement cristallin. Elle attrapa au vol le tronçon de lame de ses doigts métalliques et ouvrit la gorge offerte dans une ellipse parfaite. Le soldat gargouilla une plainte, tentant d’endiguer sa liqueur vitale qui jaillissait à gros bouillons noirs de l’atroce balafre.

    Elle empoigna le bras de son troisième adversaire, entravant la course d'une dague visant son cœur. Son pied gauche s’enroula autour de la jambe de l’homme. D’une torsion, elle l'envoya se réceptionner sur le sol brûlant. Elle n'avait pas lâché le poing équipé de la dague et d'une rapide pression, elle plia le membre de son ennemi à angle droit, l’obligeant à relâcher son arme. Le radius émergea comme une imminence grotesque du tissu déchiré. Le soldat hurla de douleur.
    Allytah l’interrompit en lui plantant sa propre lame dans la nuque. Il s'écroula sur le parquet, boule de souffrance paralysée, mais encore vive, contemplant impuissante les flammes sinuer comme des serpents affamés vers son visage.

    Le dernier combattant se relevait, menaçant de son arme retrouvée la coriace mégère.
    Allytah, galvanisée par une rage infinie, franchit en un clignement d’œil les quelques pas qui les séparaient. Avant qu’il n’ait pu entamer son mouvement d’estoc, elle le cueillit d’un coup de coude vicieux à la tête. Son nez vineux explosa en un cratère de tissus tuméfiés. Elle le souleva au-dessus d’elle et le projeta derrière le comptoir où il s’écrasa dans les fiasques d’alcool. Le pied orné d'ergots d'Allytah compressa sa boîte crânienne contre le mur de bois. Les os du soldat émirent un grincement sinistre en se déformant sous la pression des coussinets de la Noctule. Son œil gicla hors de son orbite dans une explosion de sang pour pendouiller le long de sa joue tandis qu'une partie de sa matière cervicale jaillissait de ses oreilles.

    Les flammes escaladaient le bâtiment, dévoraient les poutres et les étages supérieurs avec une voracité toujours accrue. À la suite des enfants et de quelques gueux, Eldridge s’était faufilé dans la cuisine encombrée de mets et d’ustensiles, portant sur son épaule le cadavre du Dauphin qui s’était souillé. Il se saisit d’un couteau à désosser et se dirigea dans la pénombre vers la trappe qui béait sur d’étouffantes ténèbres. Il esquiva de justesse une solive embrasée qui dégringolait du plafond dans une inflorescence d’étincelles brûlantes. Il récupéra au jugé un brandon, et s’enfonça dans le corridor de terre.
    Allytah, la main humide d’humeur organique toussa. La vapeur lui coupait le souffle. Elle s’empara de son sabre qui pendait au-dessus du grand miroir brisé. Elle avait juré de ne plus l'ouvrir, du moins tant que son Jacques était encore en vie…

    Il ne restait plus âme qui vive dans l’auberge dévastée. Seul le meurtrier de son mari demeurait cloué contre son pylône, s’échinant sans succès à ôter la dague du Chevalier de son bras en gémissant de terreur.


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    Un peu de musique pour l'ambiance - tendance brutale donc...

    mardi 9 août 2016

    Les Esclaves de l’Or et nouvelle fonctionnalité du Blog

    Une deuxième aventure d’Ethel Arkady est disponible en ligne ! 

    Et cette nouvelle revient de loin puisqu’elle était à l’origine rédigée pour un appel à texte dont les résultats se sont perdus dans les limbes du temps. Elle aura donc attendu quelques années dans un tiroir numérique avant que je ne la ressorte pour la faire enluminée par la talentueuse Didizuka.

    Pour ce récit, j’ai uni deux de mes péchés mignons en matière de genre en mélangeant le western (sauce all’dente of course !) avec des zombies. Et pourquoi, en cette époque où la version Romerienne du monstre a envahi toutes les sphères culturelles, ne pas revenir aux racines du mythe ? J’espère que cette vision très particulière de cette créature devenue par trop classique aura l’heur de vous plaire.

    Du western avec Ethel Arkady, il y en aura encore dans un futur proche, mais auparavant la fin des Chroniques de Yelgor m’attend.

    https://www.amazon.fr/Esclaves-lOr-Aventure-dEthel-Aventures-ebook/dp/B01JWRCZIG/ref=sr_1_8?ie=UTF8&qid=1470750238&sr=8-8&keywords=les+esclaves+de+l%27or
    Pour acquérir la nouvelle, il suffit de cliquer sur l'image.

    Ce qui m’amène au deuxième point de ce billet. Je ne travaille pas seul sur les histoires que je mets à votre disposition.

    Outre ma compagne qui a l’amabilité de me relire, tous mes écrits subissent une révision exécutée par une professionnelle du français. En effet, le français est une des langues les plus complexes au monde. Même en donnant mes récits à plusieurs personnes, il reste toujours des chtouilles.

    Sachez que la correction orthographique au carrée ne fait pas partie des points forts des écrivains —  même chez les cadors de la littérature, on pratique l'art de la bourde grammaticale malheureuse... —, mais rentre habituellement dans les prérogatives de l’éditeur (demandez à être remboursé de votre achat quand vous apercevez des erreurs qui font saigner des yeux : quelqu’un a mal fait son job !)

    On peut arguer sur le fait que « sur internet ce n’est pas grave ». Oui, mais… J’espère atteindre un niveau de qualité « pro » qui s’opposerait à l’assertion que les textes « autoédités » sont toujours rédigés par des aspirants écrivains pas fichu d'ouvrir un dictionnaire.

    Tout ceci, correction de l’orthographe, illustration a un coût qui se greffe sur mes autres dépenses. Ajoutons à cela que de récents changements de ma situation me conduiront à me montrer plus frugal que les années précédentes…

    Aussi ai-je installé un petit bouton « don » relié à mon Paypal. Libre à vous de donner quelques cents ou euros, de devenir des « mécènes » si le contenu vous plaît.


    Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite une agréable lecture.