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    lundi 8 septembre 2025

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : L'Invocation

    J’aime les dessins très typés, et cela vaut autant pour des illustrations qui se rapprochent d’une forme de « réalisme » – avec tous les guillemets nécessaires à cette appellation non contrôlée – que pour des graphismes plus radicaux, comme l’esthétique punk de mon vieux complice ExpExp. Cependant, son style requiert une séquence qui corresponde à sa personnalité artistique. Je lui ai donc confié un chapitre assez particulier de la deuxième partie de Pornopolis, dans lequel la sexualité ne joue qu’un rôle mineur.

    Dans ce passage, nous entrons dans un moment charnière de l’histoire : notre chère Ethel Arkady sort de son enveloppe corporelle et explore sous la forme d’une projection astrale les secrets qui se cachent sous les entrailles de Pornopolis. Elle y découvre tout un monde abyssal grouillant de créatures qui ne ressemblent à aucune forme de vie connue dans notre « réalité physique ». Cette séquence cite de manière très explicite Lovecraft – qui reste une des grosses influences littéraires chez moi, et dont le poids thématique imprègne une large partie du fantastique contemporain, mais peut-être pas dans le sens où l’entendent beaucoup d’exégètes de l’auteur.

    En effet, je trouve que l’on réduit un peu trop souvent Lovecraft à un ensemble de « tentacules, grimoires maléfiques, et racisme décomplexé ». Or, la plupart du temps, il est plutôt question de la peur devant l’inconnu, mais surtout de ce qui arrive à notre esprit limité lorsque nous comprenons la vastitude de l’univers et de son extrême indifférence à notre destin, un credo qui accomplit par la même le plus beau doigt d’honneur à l’humanisme, lequel prétend au contraire mesurer la réalité à l’aune de notre anthropocentrisme. Bien sûr, il existe d’autres thématiques au sein de son œuvre, mais je ne reviendrai pas sur celle-ci dans cet article. Si vous ne l’avez jamais abordé, je vous invite à explorer cette œuvre singulière[1].

    Mais je ne suis pas là pour établir une exégèse lovecraftienne, bien d’autres s’y sont attelés, avec bien plus de talent… [2] Comme exemple, je prendrais en exemple deux longues novellas qui m’ont marqué : Les Montagnes Hallucinées & Dans l’Abîme du Temps. Dans ces histoires cohabitent tout autant l’horreur et la fascination que Lovecraft éprouve pour une altérité non anthropomorphique. Car ni les Anciens, ni les membres de la Grande Race de Yith ne sont vus comme des entités maléfiques. L’auteur décrit leurs sociétés complexes avec une gourmandise sincère et surtout, un talent rarement atteint dans ce genre d’exercice, esquivant tous les pièges tendus par une logique anthropocentriste instinctive. Et pour moi, ces deux récits marquent une forme de jalon dans le corpus Lovecraftien. Bien sûr, on retrouve la peur de l’inconnu, et surtout celle du temps qui traverse toute son œuvre, mais aussi une recherche littéraire qui poussera dans ses derniers retranchements l’art de la description. C’est une chose de peindre l’humanité, c’en est une autre, très complexe, de représenter au mieux des êtres sortant complètement de notre appréhension sans y poser aucun jugement superfétatoire. Un paradoxe, quand on y songe, pour un auteur qui adoptait les opinions les plus réactionnaires de son époque. 

    Bon, mais où cette diatribe se dirige-t-elle ? J’y viens ! Je pense que de mon goût de l’horreur, du fantastique et de la fantasy, découle le fait que – en dehors de leurs aspects les plus servilement commerciaux – ces genres sont les plus à même d’explorer la radicalité sous toutes ses formes. Cependant, il ne faut pas confondre la radicalité avec quelque chose de violent ou de sexuel [3], non ! La radicalité, de manière étymologique constitue un retour à la racine, à l’essentiel. Or dans cette séquence, j’offre à Arkady un voyage vers les abysses, dans une chute sans fin vers le fond des océans, sans autre objet que cette rencontre avec une forme de vie incompréhensible pour elle. Je célèbre ainsi un écrivain auquel je dois un de mes plus puissants chocs artistiques. En retournant aux origines de son imaginaire et en l’interprétant de manière un peu oblique par rapport à tout ce qui a été déjà produit. Je me suis beaucoup amusé lors de la rédaction de cette plongée et elle répond à un autre chapitre qui se trouvera dans la Chauve-Souris d’Or, une aventure d’Arkady dont je causerai un de ces jours… 

    ExpExp s’est déchaîné sur cette illustration en réalisant un tableau ahurissant, presque abstrait, mais pourtant plein de la folie que je voulais incorporer à mon texte. Comme à son habitude, il a produit moult variations sur le même canevas que je vous propose ici !



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    [1] - Ainsi que celle de ses confrères qui lui ont emboîté le pas comme Robert E. Howard, Fritz Leiber, Frank Belknap Long, Robert Bloch et d’autres encore… Lovecraft a partagé sa création avec une foultitude d’auteurs de cette époque. En revanche, sauf si un désir de complétude vous y exhorte, les continuations du corpus lovecraftien par August Derleth s’avèrent aussi dispensables que problématiques pour la compréhension de celle-ci. De fait, si Derleth a réussi à sortir Lovecraft de l’anonymat en fondant une maison d’édition à sa gloire, il a commis des nouvelles et quelques romans en utilisant son univers pour l’ordonner dans le sens dans lequel il l’entendait, c’est-à-dire une stupide lutte du bien contre le mal. Catholique convaincu, Derleth avait une lecture biaisée de Lovecraft et même si on lui doit quelques bonnes histoires, la culture populaire a saisi le fameux « Mythe de Cthulhu » par cette ornière erronée  !

    [2] - Les éditions ActuSF ont enfin traduit la biographie de H.P.Lovecraft « Je suis Providence », une énorme masse d’informations tentaculaire de 2 400 pages qui vaut le déplacement pour les admirateurs les plus acharnés de l’écrivain. Cet ouvrage corrige d’ailleurs certaines approximations et contre-vérités sur le personnage qui continuent de circuler sur le web.

    [4] - Bien que je plaide coupable dans le cas de Pornopolis !

    vendredi 18 juillet 2025

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Arkady & Hanzo

    Après un assez long hiatus, presque 11 ans tout de même, je retrouve le dessinateur Horlod pour ce qui sera une des dernières illustrations du premier tome de Pornopolis, lequel s’achève tout doucement. Étant donnée la nature… mature du sujet, je ne montrerai pas l'image en entier sur ce blog, mais il faudra la chercher chez son jumeau maléfique, bien plus salé ! Vous êtes prévenus ! J’ajoute que m'associer pour un moment avec celui qui fut un des premiers créateurs d’Ethel Arkady, une sorte de retour aux sources pour ma féline, quoiqu’elle ait un peu changé avec les années, me met en joie ! Après tout, elle a bien grandi et elle entre dans sa glorieuse majorité !



    dimanche 22 septembre 2024

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Akemi Himiko no kitsune-dan

    Vous pardonnerez mon japonais insuffisant, je me suis amusé à utiliser le traducteur automatique pour ce titre puisque voici une illustration de MakuZoku consacré à la belle, charismatique et en même temps terrifiante Akemi Himiko et son gang de Kitsune spectraux.

    Akemi est une des adversaires les plus coriaces d’Ethel Arkady. Enfin, ça, c’était le personnage tel que je l’avais établi il y a 10 ans… Depuis, la renarde a acquis un autre statut au fur et à mesure des versions, se rapprochant bien plus d’un « Trickster ». À cause de sa double nature de kitsune, mais aussi de vampire, elle poursuit des objectifs similaires à ceux de la féline, ou en tout cas qui correspondent plus ou moins aux vues de celle-ci.

    D’ailleurs, avec la « Sorcière de l’Ouest » comme seconde antagoniste féminine importante d’Arkady, je pense que le changement de rôle d’Akemi Himiko s’imposait. Je ne l’ai animé que depuis un an ou deux, puisqu’elle n’intervient que tardivement dans l’histoire et je regrette de l’avoir laissé sur le côté tout ce temps, tant elle possède une personnalité complexe. C’est que la renarde a traversé presque 500 ans d’existence et son expérience lui confère un détachement particulier.

    J’apprécie tellement l’alchimie qu’Himiko et Arkady dégagent ensemble que je leur ai consacré une novella, à part du cycle Pornopolis, mais j’en reparlerai bientôt. D’ailleurs, je me retiens de lui dédier tout un « spin-off », mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais plutôt le temps... Entre son caractère bien trempée, mêlée à une manière toute japonaise de s’exprimer, et l’érotisme torride qu’elle exhale, Akemi Himiko attise ma plume ! Et après tout, Ethel Arkady a elle-même débuté sa carrière comme un antagoniste de mes histoires. 

    Akemi Himiko suit-elle le même chemin ? 

    En tout cas, elle s’est même invitée dans Adélaïde, comme ça… Parce qu’elle le pouvait, la garce !

    Je suis content de ses incarnations par MakuZoku. Il lui confère autant de séduction que de menace à travers son coup de crayon sensuel.

    vendredi 26 janvier 2024

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Magda

    Suite de la collaboration avec MakuZoku dans le cadre de Pornopolis, avec le retour de la sémillante et pulpeuse Magda qui, baguenaudant dans les couloirs de ce labyrinthe, sauve par inadvertance Ethel Arkady d’une méduse un peu trop entreprenante. Malgré son minois aussi ingénu que charmant, Magda demeure bien plus puissante que nombre de faëries…

    Je remercie encore l’artiste pour sa dépiction de mes personnages. Sous ses pinceaux, Magda a réussi à obtenir un parfait équilibre entre son côté innocent pour une part, et la menace latente qui émane d’elle d’autre part. Quant à Arkady, elle est certes un peu… indisposée dans ce chapitre, mais elle s’en remettra !

    Comme d’habitude, pour ce récit, l’image entière se trouve sur l’autre blog consacré à cette histoire plus corsée que d’habitude.

     


    mardi 19 décembre 2023

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Éclair Fulgurant

    Dans ce chapitre, Ethel Arkady, tombant de Charybde en Scylla, atterrit tout droit dans les bras visqueux d’un vieil ennemi qui entend bien lui faire rendre gorge. Malgré sa situation préoccupante, elle a réussi à atteindre le cœur de Pornopolis, découvrant un décor chargé d’une histoire qui s’affiche dans sa statuaire symbolique. 

    Les différentes figures présentent dans cette pièce possèdent chacune une fonction précise qui se reflètent dans les ailes du bâtiment. Cet endroit possédant une atmosphère mystérieuse, MakuZoku et moi-même avons recherché des modèles s’éloignant un peu de l’influence hellénistique que je souhaitais pour le labyrinthe des désirs qu’est le bordel d’Himiko.

    C’est MakuZoku qui m’a aiguillé sur les étranges des ruines de Göbeckli Tepe, lesquelles paraissent sortir des rêves fiévreux d’un artiste opiomane. Exactement ce que je voulais pour ce lieu aussi inquiétant qu’énigmatique. L’intégrale de l’image étant interdite pour les personnes mineures, vous pourrez l’admirer sur le second site consacré aux illustrations plus « corsés ».