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    lundi 8 septembre 2025

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : L'Invocation

    J’aime les dessins très typés, et cela vaut autant pour des illustrations qui se rapprochent d’une forme de « réalisme » – avec tous les guillemets nécessaires à cette appellation non contrôlée – que pour des graphismes plus radicaux, comme l’esthétique punk de mon vieux complice ExpExp. Cependant, son style requiert une séquence qui corresponde à sa personnalité artistique. Je lui ai donc confié un chapitre assez particulier de la deuxième partie de Pornopolis, dans lequel la sexualité ne joue qu’un rôle mineur.

    Dans ce passage, nous entrons dans un moment charnière de l’histoire : notre chère Ethel Arkady sort de son enveloppe corporelle et explore sous la forme d’une projection astrale les secrets qui se cachent sous les entrailles de Pornopolis. Elle y découvre tout un monde abyssal grouillant de créatures qui ne ressemblent à aucune forme de vie connue dans notre « réalité physique ». Cette séquence cite de manière très explicite Lovecraft – qui reste une des grosses influences littéraires chez moi, et dont le poids thématique imprègne une large partie du fantastique contemporain, mais peut-être pas dans le sens où l’entendent beaucoup d’exégètes de l’auteur.

    En effet, je trouve que l’on réduit un peu trop souvent Lovecraft à un ensemble de « tentacules, grimoires maléfiques, et racisme décomplexé ». Or, la plupart du temps, il est plutôt question de la peur devant l’inconnu, mais surtout de ce qui arrive à notre esprit limité lorsque nous comprenons la vastitude de l’univers et de son extrême indifférence à notre destin, un credo qui accomplit par la même le plus beau doigt d’honneur à l’humanisme, lequel prétend au contraire mesurer la réalité à l’aune de notre anthropocentrisme. Bien sûr, il existe d’autres thématiques au sein de son œuvre, mais je ne reviendrai pas sur celle-ci dans cet article. Si vous ne l’avez jamais abordé, je vous invite à explorer cette œuvre singulière[1].

    Mais je ne suis pas là pour établir une exégèse lovecraftienne, bien d’autres s’y sont attelés, avec bien plus de talent… [2] Comme exemple, je prendrais en exemple deux longues novellas qui m’ont marqué : Les Montagnes Hallucinées & Dans l’Abîme du Temps. Dans ces histoires cohabitent tout autant l’horreur et la fascination que Lovecraft éprouve pour une altérité non anthropomorphique. Car ni les Anciens, ni les membres de la Grande Race de Yith ne sont vus comme des entités maléfiques. L’auteur décrit leurs sociétés complexes avec une gourmandise sincère et surtout, un talent rarement atteint dans ce genre d’exercice, esquivant tous les pièges tendus par une logique anthropocentriste instinctive. Et pour moi, ces deux récits marquent une forme de jalon dans le corpus Lovecraftien. Bien sûr, on retrouve la peur de l’inconnu, et surtout celle du temps qui traverse toute son œuvre, mais aussi une recherche littéraire qui poussera dans ses derniers retranchements l’art de la description. C’est une chose de peindre l’humanité, c’en est une autre, très complexe, de représenter au mieux des êtres sortant complètement de notre appréhension sans y poser aucun jugement superfétatoire. Un paradoxe, quand on y songe, pour un auteur qui adoptait les opinions les plus réactionnaires de son époque. 

    Bon, mais où cette diatribe se dirige-t-elle ? J’y viens ! Je pense que de mon goût de l’horreur, du fantastique et de la fantasy, découle le fait que – en dehors de leurs aspects les plus servilement commerciaux – ces genres sont les plus à même d’explorer la radicalité sous toutes ses formes. Cependant, il ne faut pas confondre la radicalité avec quelque chose de violent ou de sexuel [3], non ! La radicalité, de manière étymologique constitue un retour à la racine, à l’essentiel. Or dans cette séquence, j’offre à Arkady un voyage vers les abysses, dans une chute sans fin vers le fond des océans, sans autre objet que cette rencontre avec une forme de vie incompréhensible pour elle. Je célèbre ainsi un écrivain auquel je dois un de mes plus puissants chocs artistiques. En retournant aux origines de son imaginaire et en l’interprétant de manière un peu oblique par rapport à tout ce qui a été déjà produit. Je me suis beaucoup amusé lors de la rédaction de cette plongée et elle répond à un autre chapitre qui se trouvera dans la Chauve-Souris d’Or, une aventure d’Arkady dont je causerai un de ces jours… 

    ExpExp s’est déchaîné sur cette illustration en réalisant un tableau ahurissant, presque abstrait, mais pourtant plein de la folie que je voulais incorporer à mon texte. Comme à son habitude, il a produit moult variations sur le même canevas que je vous propose ici !



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    [1] - Ainsi que celle de ses confrères qui lui ont emboîté le pas comme Robert E. Howard, Fritz Leiber, Frank Belknap Long, Robert Bloch et d’autres encore… Lovecraft a partagé sa création avec une foultitude d’auteurs de cette époque. En revanche, sauf si un désir de complétude vous y exhorte, les continuations du corpus lovecraftien par August Derleth s’avèrent aussi dispensables que problématiques pour la compréhension de celle-ci. De fait, si Derleth a réussi à sortir Lovecraft de l’anonymat en fondant une maison d’édition à sa gloire, il a commis des nouvelles et quelques romans en utilisant son univers pour l’ordonner dans le sens dans lequel il l’entendait, c’est-à-dire une stupide lutte du bien contre le mal. Catholique convaincu, Derleth avait une lecture biaisée de Lovecraft et même si on lui doit quelques bonnes histoires, la culture populaire a saisi le fameux « Mythe de Cthulhu » par cette ornière erronée  !

    [2] - Les éditions ActuSF ont enfin traduit la biographie de H.P.Lovecraft « Je suis Providence », une énorme masse d’informations tentaculaire de 2 400 pages qui vaut le déplacement pour les admirateurs les plus acharnés de l’écrivain. Cet ouvrage corrige d’ailleurs certaines approximations et contre-vérités sur le personnage qui continuent de circuler sur le web.

    [4] - Bien que je plaide coupable dans le cas de Pornopolis !

    dimanche 27 juillet 2025

    Dessin du Dimanche : Un Mariage bien Tempéré (01) : La Reine des Orages

    Oh ! Un deuxième dessin en peu de temps ? Quelle productivité ! 

    Il se trouve que dans le cadre d’un foulancement pour le club des Saigneurs du Chaos, dont je suis membre, j’ai proposé mon scénario d’introduction au jeu de rôle, le bien nommé « Un Mariage Bien Tempéré » pour un recueil inclus dans les contreparties. 

    Le titre fait référence au « Clavier bien Tempéré » de Jean-Sébastien Bach pour la simple raison que, comme celui-ci, c’est un exercice de style qui entend donner toutes les bases d'un « bon » scénario de jeu de rôle, selon moi ! On y retrouve de l’enquête, du combat et des choix cornéliens qui promettent des discussions houleuses à la table. Maître de jeu narratif, je ne distribue pas de points d’expérience en fonction du nombre de monstres tués, de même que l’alignement sauce AD&D m’a toujours dérangé avec son concept manichéen. Le cœur de ce récit se trouve dans les personnages-non-joueurs que j’espère habillés d’une certaine chair, avec des décisions qui, pour douteuses qu’elles soient, relève d’une logique interne offrant ainsi aux joueurs moult interactions et pistes narratives. 

    Je n’ai pas proposé ce titre par hasard, car il résulte d'un long questionnement sur la nature « d'un bon scénario » de JDR et aussi du fait que je l’ai mené plus de treize fois ce qui m’assure un recul assez conséquent sur celui-ci. Pour la rédaction, je me suis inspiré du style développé par Johan Scipion sur son propre jeu Sombre, lequel m’a pas mal questionné sur la nature hybride d’un scénario pour le jeu de rôle, en effet le scénario d’un JDR ne suit pas une « histoire », il déroule un espace pour l’imaginaire des joueurs. J’expose ainsi ma manière de raconter, au lieu de me caler sur un récit linéaire et immuable, car une fois publiée, ce « Mariage » vous appartiendra.

    Mais bon, ce scénario, il faut l’illustrer, et c’est pour cela que j’ai repris mes pinceaux. Par ailleurs, et bien que ce « Mariage » soit motorisé par l’excellent jeu Tranchons & Traquons dont je suis devenu un inconditionnel, il se déroule dans le monde de Yelgor, à quelques encablures des aventures d’Allytah.

    Pour ce premier dessin, voici une des héroïnes/antagonistes de l’histoire, la fameuse Aghara Tsahûl-Nashûl, une « kitling » des montagnes aux pouvoirs climatiques assez impressionnants et qui est à même de poser de nombreux problèmes aux joueurs. Pour la réalisation, j’expérimente toujours sur le lavis, technique aussi rapide que sale qui convient à mon style. J’ai renforcé certains contrastes à l’aide du numérique, mais il ne s’agit que d’une portion congrue dans le résultat final.


     

    vendredi 18 juillet 2025

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Arkady & Hanzo

    Après un assez long hiatus, presque 11 ans tout de même, je retrouve le dessinateur Horlod pour ce qui sera une des dernières illustrations du premier tome de Pornopolis, lequel s’achève tout doucement. Étant donnée la nature… mature du sujet, je ne montrerai pas l'image en entier sur ce blog, mais il faudra la chercher chez son jumeau maléfique, bien plus salé ! Vous êtes prévenus ! J’ajoute que m'associer pour un moment avec celui qui fut un des premiers créateurs d’Ethel Arkady, une sorte de retour aux sources pour ma féline, quoiqu’elle ait un peu changé avec les années, me met en joie ! Après tout, elle a bien grandi et elle entre dans sa glorieuse majorité !



    dimanche 26 février 2023

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Les Céruléens - couverture 02 (avec Syzygy)

    Après une interminable gestation, j’en ai enfin fini avec la couverture des Céruléens, dont l’artiste Syzygy a réalisé le crayonné. J’avoue que je ne suis pas mécontent de cette illustration qui possède une ambiance bizarre due à son aspect allégorique. Je poste ici le récit avec et sans les titrages pour vous en donner une petite idée. Le roman me demandera encore un peu de travail avant d’être mis en vente, mais la fin se rapproche à grands pas.  

     

    Voici un court extrait du premier chapitre de cette nouvelle histoire :
     
    « À la terrasse d’un restaurant familial aux allures de chalet, Ethel Arkady dégustait une épaisse pièce de viande barbotant dans son hémoglobine. Elle admirait les nuages qui s'émiettaient en lamelles duveteuses contre les cimes sculptées en éperons tranchants. Le vent lui apportait un air hyalin qui dissipait les émanations de la ville, éveillant au creux de son ventre des élans de prédateur. La forêt de pins s'offrait à elle en un grand cirque et les ombres de la canopée lui susurraient à l'oreille la promesse de sanglantes courses. En plein songe de prochaines chasses haletantes, elle piqua une nouvelle bouchée. 

    Les lieux majestueux lui rappelaient ses innombrables pérégrinations entre le Wyoming et le Dakota, en d’autres temps. Par ricochet, cela éveillait en elle le souvenir de Josh Derringer. Elle était aveugle à l’époque de leur rencontre et seules ses mains avaient gravées les traits de son amant au bout de ses doigts. Hélas, ceux-ci s’évaporaient, avalés par le lent écoulement des décennies. 

    Elle s'était mise au vert dans la cabane de Rattle Snake, après les événements qui l’avaient conduite à fuir Los Angeles, pour se concentrer sur ce qu'elle souhaitait accomplir, maintenant qu'elle avait mené sa quête vengeresse à son terme. D’autres questionnements, plus angoissants, pointaient sous la surface de ses pensées. Cette présence qui la squattait, toujours à quelques encablures de sa conscience, un spectre mordoré qui ne se manifestait qu’à l’extrême limite de son champ de vision. Elle espérait capturer cette « entité » qui l’habitait et la dompter ! Peut-être que cette créature, quoi qu’elle soit, posséderait des réponses au sujet des régulières pertes de mémoire qui trouaient ses souvenirs ?

    Elle dilapidait son temps en balades interminables sur les cimes voisines, profitant d’un soleil clément pour s’offrir de longues siestes avant de redescendre à la nuit tombée. Parfois, elle accompagnait Rattle-Snake dans des parties de chasse intenses, lorsque la pleine lune agitait de manière trop insistante le loup en lui. Elle se dévêtait pour traquer avec lui un cerf-mulet, un wapiti ou un simple couple de lièvres à raquette. Les proies de bonne taille étaient l’occasion d’orgies sanglantes au cours desquelles les deux prédateurs glissaient dans un délire lubrique. L'âme sœur de Rattle, la hackeuse Erzé, ne se formalisait pas de ces étreintes, car il lui arrivait de s’acoquiner à la féline en de lascives caresses quand son compagnon partait pour ses travaux nocturnes. Ainsi, son séjour s’éternisait en un songe agréable, à l’abri de la civilisation humaine. Arkady apaisait son tourment entourée par des individus avec qui elle partageait une saine amoralité païenne.

    Picorant son assiette, elle attendait une vieille connaissance qui, quoique de sinistres mémoires, avait réussi l’exploit de la dénicher dans cette enclave. Arkady se demandait si elle ne devait pas féliciter sa mystérieuse correspondante avant de l'occire pour de bon. Elle avait presque achevé sa pièce de chair gargantuesque lorsqu’une ombre se pencha sur elle, la coupant dans sa contemplation des montagnes millénaires.

    Vêtue d’une veste d’aviateur en cuir et d’une casquette à l’effigie des Rockies du Colorado, la nouvelle venue avait troqué son ancienne canne-épée contre un automatique d'un calibre imposant, comme en attestait la bosse provoquée par le holster d’épaule. Seul indice de son allégeance au Dieu des humains, une minuscule croix d’argent reposait sur les globes de ses seins proéminents sertis dans une chemise blanche. Ses cheveux couleur de blé coulaient en une masse ondulante autour d'elle. Une mèche couverte de poussière, témoin de la sénescence qui la taraudait, en voisinait une seconde à sa gauche qui portait de discrets reflets céruléens. Elle dissimulait son regard de tueuse aguerrie derrière d’épaisses lunettes à verres miroirs qui dévoraient son visage avenant.

    Elle s’assit en face d’Arkady. Ses lèvres pâles, ornées de rides, esquissèrent un sourire de connivence. Les carreaux des lorgnons reproduisirent en dédoublés le mufle de la féline qui se léchait les babines de sa langue rêche, recueillant les ultimes gouttes de sang de son festin. La femme glissa son jean usé dans le fauteuil de bois grinçant, puis posa ses rangers militaires râpées jusqu'à la corde sur la table en signe de provocation. Elle croisa devant elle des mains ornées de mitaines de cuir clouté.

    — Ça va comme tu veux, Ark’ ?

    Arkady leva vers elle l’émeraude sertie dans son orbite droite. La gauche, dissimulée sous un chiffon crasseux, abritait une Pierre de Dragon, terrible artefact de pouvoir que la féline répugnait à utiliser. Elle lorgna un instant l’étrangère. »

    vendredi 21 octobre 2022

    Les Aventures d'Ethel Arkady : 100 Cercueils (01)

    Après un mois de vacances pour me remettre des émotions de l’année écoulée, je reprends les rênes de ce blog, malgré le fait qu’entre mes différents projets et mes obligations pécuniaires, il m’est de plus en plus difficile de rédiger des articles, ainsi que j’en avais l’habitude.

    Pour compenser cela, je vous offre en avant-première l’introduction de la genèse de celle qui deviendra Ethel Arkady. Destiné à un public adolescent, ce nouveau roman ne délaissera pas pour autant la cruauté inhérente à la saga, bien que les incursions dans le gore en seront, évidemment, absentes (ou pas ?). 

    L’illustration d’ouverture n’a pas grand-chose à voir avec cette histoire, mais c’est l’une des rares images montrant une Arkady pas encore diminuée par ses nombreux combats.

     Je vous souhaite une bonne lecture. 


    1. L’Éveil.

    Elle hurla dans les ténèbres.

    Une surface dure lui heurta le haut du crâne. Elle glapit. Ses yeux nyctalopes ne perçaient même pas cette obscurité totale. Dans un moment de panique, elle songea qu’elle était morte et que ceci était son enfer personnel. Pourtant, elle respirait et le goût d’ammoniaque qui lui envahissait la bouche attestait du contraire. Elle déglutit pour avaler une boule de glaire lourde, compacte, qui pesa sur son estomac. Elle tirait la langue de soif, mais dans cet espace clos elle ne trouvait nulle source d’humidité.

    Elle se tourna à droite, à gauche, se cognant aussitôt contre les parois de sa prison. Ses mains touchèrent les côtés de ce qui ressemblait de plus en plus à une boîte en bois mal dégrossi. Une ignoble angoisse l’étreignit quand elle réalisa qu’elle gisait dans un cercueil. Avait-elle été enterrée vivante ? Elle ouvrit la gueule pour hurler, mais aucun son n’en sortit. L’horreur de la révélation lui compressait tant la gorge que le cri restait coincé dans ses entrailles. Avec toutes les difficultés, elle contint sa vessie. Elle invoqua ses premières leçons d’arts martiaux, ravivant le souvenir de son père, Jorge.

    « La première chose qu’apprend un guerrier est d’apprivoiser la peur. Si l’angoisse plante ses griffes en toi, alors elle te transformera en une proie impuissante. Pour la dompter, tu dois contrôler ta respiration. C’est dans ton souffle que tu puiseras le courage d’affronter la mort. »

    L’immensité du désert les entourait. Ils discutaient des heures durant, à l’ombre des falaises rocheuses sculptées par les éléments déchaînés avec pour seuls témoins les serpents, les scorpions et les cactus. Jorge lui avait enseigné les bases des arts martiaux bubastis. Il achevait ses explications d’un léger coup de son index griffu dans son sternum, puis il l’enjoignait à suivre son exemple.

    « Respira, ma pequeňa espina ! »

    Elle repensait à lui, à sa voix qui l’apaisait, la purgeait de ses vives  passions. Après deux expirations, elle écarta le voile grisâtre de la terreur comme une énorme toile d’araignée. Sa première hypothèse se confirmait : elle était emprisonnée dans un cercueil. Elle humait les fragrances de sève encore fraîche, entendait les grignotements discrets des larves xylophages et ressentait la morsure des minuscules échardes qui lui rentraient dans les fesses et la queue.

    Une imperceptible brise s’infiltrait dans la caisse, caressant ses vibrisses. Elle n’était pas enterrée six pieds sous terre, ensevelie parmi les victimes anonymes du bombardement de Monterrey. De ces heures, elle ne se souvenait que des cris, du sifflement de boulets de canon et des projections des corps déchiquetés par la fureur de l’acier. Qu’était-il advenu de ses parents, Jorge et Viridiana ? Elle fouillait dans sa mémoire, mais celle-ci était bouché par les maisons délabrées, les explosions et les blessés qui erraient dans les rues, hagards. Accompagné par sa mère, elle défendait la ville contre les vampires qui se repaissaient des vivants grâce à la fureur des combats. Un boulet de canon avait touché un mur à quelques pas d’elles. Elles avaient été projetées à une dizaine de pieds dans les airs. Une brume cramoisie entourait la frénésie des affrontements, s’opposait à son investigation.

    Sortir ! Elle devait sortir de là ! Elle ignorait tout de l’endroit où ses ennemis l’avaient placée, mais comme le lui avait appris son père, l’arme la plus efficace d’une guerrière de Sekhmet ne demeurait pas dans sa force, ni même dans sa vitesse, mais dans sa capacité à tisser des liens étroits avec son environnement, à en conjuguer des éléments a priori sans rapport pour les transformer en une combinaison mortelle. Cette révélation en amena une autre, elle se souvenait de son nom, celui qu’elle avait choisi lors de sa première cérémonie devant la Déesse : Espinoza Jorge Viridiana de Monterrey.

    Elle força ses griffes à rentrer dans ses phalanges et inspira profondément. Son poing gauche cogna le couvercle de bois. La douleur du choc rayonna jusqu’à son épaule. Elle serra les dents et frappa, encore et encore, ponctuant chaque coup d’un feulement rauque. Elle oblitéra de sa conscience les élancements de ses phalanges tuméfiées et le sang qui en jaillissait. Le bois du couvercle gémissait à chaque impact. La souffrance atteignit son paroxysme lorsque sa main creva enfin le toit de sa prison. L’espoir gonfla sa poitrine et elle écarta la brèche avec des mouvements fiévreux, spasmodiques. Dans sa précipitation, elle récolta une kyrielle d’échardes dans ses coussinets palmaires, mais elle n’en avait cure. Le bois se délitait et bientôt son museau émergea à l’air libre. Elle rugit de soulagement.

    La luminosité de l’astre nocturne l’éblouit. Elle cligna deux fois des yeux, le temps que ses iris s’habituent à la majesté argentée de Khonsou qui régnait sur un firmament ponctué d’étoiles. Une bouffée d’air frais la revigora Les contours du paysage, de taches aléatoires, masses d’ombres indistinctes, se muèrent en une série de falaises minérales d’une netteté aveuglante. Elle réalisa qu’elle avait quitté une prison pour une autre. Devant elle, à plus de deux cents pieds, elle apercevait des gradins creusés dans la pierre. Des formes humaines occupaient ceux-ci, les yeux fixés sur la plaine. Alentour, elle contemplait un champ de cercueils semblables à celui dont elle s’était extirpée. Des cris et des pleurs étouffés s’échappaient des boîtes closes. Autour de cette sinistre arène, elle dénombra une dizaine de soldats dont l’uniforme bleu et le képi se découpaient dans la nuit. Ils brandissaient un mousquet à long canon équipé d’une baïonnette vers les enfants éveillés. Ils surveillaient avec une attention particulière Espinoza, mais aussi les autres prisonniers. Elle frissonna sous les regards des gardes qui convergeaient vers elle. La chemise informe, en bure, dont elle était couverte lui irritait sa peau. Un pantalon de la même matière était maintenu serré au niveau de ses hanches par une corde de chanvre. Ses ravisseurs avaient pensé à sa queue préhensile et pratiqué un trou afin de la libérer. Elle battait les flancs d’Espinoza, trahissant son humeur exécrable.

    Elle posa deux pattes en dehors de son cercueil. Un tiraillement métallique contracta son bas-ventre et elle se courba pour atténuer cette sensation qui tendait sa peau et elle se demanda l’espace d’un instant si elle n’avait pas été blessée dans les explosions qui avaient pilonné la ville de Monterrey. Cette douleur sourde distilla en elle une angoisse filandreuse. Elle redoutait que ses ravisseurs, usant d’une magie impie, aient ajouté ou enlevé quelque chose à son intégrité physique. Elle repoussa ces déplaisantes pensées en se se concentrant sur le paysage blafard et sinistre.

    Outre le champ mortuaire, les gradins – décorés par des mâts sur lesquels flamboyait le drapeau des États-Unis – une imposante falaise de plus de mille pieds bouchait l’horizon. Elle s’étendait en un cirque qui ceinturait la zone. Dans les plis de cette draperie de pierre, elle distinguait des reliefs à angles droits qui lui évoquaient des terrasses ou des baraquements creusés à même le roc. Elle se souvenait avoir déjà exploré ce genre de construction avec des gamins de son clan. Ces ruines avaient été abandonnées par une mystérieuse peuplade humaine : les Anasazis.

    Caïbodero, le mago de son clan, contait mille et une légendes sur les spectres qui hantaient les corridors jaunâtres de ces cités troglodytes, mais ces chimères ne possédaient pas d’autres objectifs que d’empêcher les plus jeunes bubastis de se perdre dans des furetages hasardeux. Sur la véritable histoire de ces troglodytes, Caïbodero demeurait élusif. Espinoza ne savait pas grand-chose, si ce n’est qu’ils avaient détourné de manière ingénieuse les cavernes constellant les falaises à leurs profits. Le roc offrait une protection aux ardeurs du soleil durant la journée et excrétait la chaleur emmagasinée pendant la nuit.

    Elle en conclut qu’elle n’avait pas quitté la terre de ses ancêtres, mais de toute évidence, elle était prisonnière de l’armée américaine. Elle avala la boule de crainte qui se nicha dans son estomac. Après tout, elle était une guerrière, même si elle n’avait pas encore trouvé son antagoniste totémique. Ses instincts de chasseuse avaient été affinés par les leçons de Jorge et elle lisait les accidents du terrain et en tirait toutes les informations nécessaires sur ses proies. Elle s’admonesta à la patience, puis analysa son environnement, traquant une brèche dans le système de ses ravisseurs.

    Les cercueils possédaient des numéros, tracé en peinture blanche à coups de pinceau grossier. Elle en dénombra une centaine. Le sien affichait un six dont la boucle s’enorgueillissait de postillons bulbeux. Espinoza perçut un craquement derrière elle, puis une caisse mortuaire vibra, à soixante pieds d’elle. Une humaine d’un âge similaire au sien en écarta le couvercle sans effort apparent. Elle grimaça quand une morsure lui tarauda le bas-ventre, puis se redressa, humant l’air avec une expression extatique sur le visage, comme si ce décor cauchemardesque représentait la somme de ses désirs les plus chers. Elle portait sur les épaules la tunique informe de rigueur. Ses longs cheveux roux dansaient au rythme des bourrasques qui balayaient cette large cour circulaire. Ses yeux de glace se heurtèrent à ceux d’Espinoza et se teintèrent d’un souverain mépris.

    Espinoza n’eut guère le temps de s’attarder sur ce phénomène que d’autres cercueils remuèrent. Cette mise en scène macabre constituait une sorte de sinistre rite de passage qu’elle et « Yeux de Glace » avaient réussi. Elle entendait les cris désespérés d’un gamin dont la prison mortuaire, un gros huit peint sur sa surface, bringuebalait à sa droite. Elle avança avec l’intention de l’aider, mais deux mousquets se tendirent dans sa direction. Elle capta le cliquetis du chien que l’on enclenchait et battit en retraite, les mains en l’air.

    Le visage mutin d’Yeux de Glace se plissa en une moue d’agacement et de moquerie devant son geste altruiste. Espinoza en conclut qu’elle participait à un jeu pervers, une abomination où l’on n’accordait que peu d’importance à la vie. Elle se révélait incapable d’intercéder dans le cours de cette cruelle épreuve. Eût-elle possédé la maîtrise de la Célérité Accrue – cette faculté de « vibrer » qui accélérait la vitesse de déplacement des bubastis –, qu’elle aurait libéré le prisonnier, mais elle était aussi dépourvue que les enfants qui hurlaient dans la nuit. Et cela la frustrait. Ses griffes dardaient hors de leurs caches de peau et elle se lacérait les bras sans s’en rendre compte. Des gouttes cramoisies s’écrasaient autour d’elle, formant de minuscules flaques qui attiraient les mouches à ses pieds.

    Bientôt une, puis deux, puis trois têtes émergèrent à l’air libre. Certains arrachaient le couvercle avec une facilité déconcertante pendant que d’autres tambourinaient un long moment sur le couvercle en s’égosillant de panique. Une fois que leurs yeux hagards eurent appréhendé le décor sinistre qui les cernait, ils se calmaient, plongeant dans une prostration désespérée. Cependant, une infime partie du groupe se félicitait de cette situation pour une raison qui dépassait complètement Espinoza. Chacun éprouvait une gêne, comme celle qu’elle avait ressentie, au bas-ventre. Si tous étaient frappés, ce n’étaient pas avec la même intensité, et quelques garçons, une fois les premières goulées d’air frais avalées, se pliaient en deux, recevant un coup de poing invisible dans l’estomac. Certains s’écroulaient un instant, expectorant de la bile. Espinoza ne s’expliquait pas ce phénomène et elle craignait d’en découvrir la raison.

    Sur le dos des prisonniers, elle remarqua une série d’inscriptions, et elle supposa qu’elle possédait les mêmes. Le garçon devant elle, plus grand d’une tête, possédait la notification suivante :

    « H-C-M-11 »

    Une fille qui se noyait dans ses larmes avait reçu, elle, cette annotation sibylline :

    « H-C-F-62 »

    Et une kyrielle d’autres codes du même type. Espinoza y devinait une sombre logique à l’œuvre, une manière de départager l’homogénéité du groupe pour mieux le diviser. Elle ignorait combien de temps s’était écoulé entre le moment de son réveil et celui de ses compagnons d’infortune, mais elle avait la sensation que l’aube se levait sur cette longue nuit d’épouvante. Presque tous les gamins s’étaient extirpés hors de leurs cercueils. Une minorité, dont « Yeux de Glace », arborait un port de tête auquel Espinoza accolait l’adjectif « d’aristocratique ». Ils n’avaient pas subi la terreur d’un réveil anxiogène, à l’inverse d’une majorité de leurs camarades d’infortune.

    Le prisonnier du cercueil voisin hurlait toujours, incapable de soulever le couvercle. Il s’abîmait les poings dans des gesticulations désespérées. Comme elle était entourée par ses congénères d’infortunes et que tous demeuraient au mieux surpris, au pire choqués par ce que leur arrivait, Espinoza réfléchit à une manière de se rapprocher du captif sans attirer l’attention des gardes. Pour se fondre dans la masse des têtes blondes, elle usa d’une marche d’escrime. Son torse conservait une position rectiligne, se confondant avec celui de ses compagnons en attente. Elle glissa vers son objectif. Une fois qu’elle eût franchi une distance convenable, elle tendit sa pattes antérieure droite, puis frappa par deux fois le couvercle. Dans le brouhaha de cris, de pleurs et de supplications, personne ne perçut son geste de coopération. Dès que le bois craqua, elle s’éloigna de deux pas. Personne, pas même les gardes, trop occupés à surveiller le mouvement de la masse humaine, n’avait avisé sa manœuvre. Un léger sourire de satisfaction révéla ses canines acérées.

    Des doigts boudinés, constellés d’échardes, achevèrent d’agrandir la crevasse d’Espinoza. Une tête joufflue, rendue encore plus enflée par les cris de paniques, jaillit hors de la boîte. Une fois ses premières goulées d’air prises, il ravala ses larmes et la morve qui dégoulinaient de son nez épaté pour inspecter les environs. Son visage se contractait sous l’effet de la terreur, ses iris aux nuances d’écorces cherchaient à ordonner le tableau qui se présentait à lui, tout comme Espinoza. En dépit de la graisse qui dégouttait de tous ses membres, et de sa maladresse, l’intelligence pétillait dans les yeux de ce garçon. Espinoza le nota dans un coin de son esprit. Elle lui adressa un sourire de connivence qu’elle espérait chaleureux pour alléger la peine monstrueuse qui pesait sur les épaules du « Numéro Huit ».

    Des soldats inspectèrent les rangs, distribuant parfois des coups de bâton pour corriger la posture des gamins qui frissonnaient sous le vent glacial. Les pâles rayons de soleil, qui apportaient des touches d’ocre, d’orange et de jaunes, ne réchauffaient pas les corps lacérés par la bise. Espinoza constata avec soulagement que le Numéro Huit l’imitait. Le soldat, qui anticipait la délicieuse mortification du garçon bedonnant, tourna les talons en grommelant. Excepté quelques gémissements, le silence régnait sans partage.

    Tous attendaient un signe qui advint quand le plus haut gradé, bardé comme un sapin de Noël de décorations cliquetantes, se dirigea vers les gradins. Les minuscules ombres toisant la masse des enfants discutèrent un moment, puis l’une d’entre elles colla son visage austère de pâtre devant un porte-voix de cuivre vissé dans la pierre antédiluvienne.

    vendredi 8 juillet 2022

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Les Céruléens - couverture 01 (avec Syzygy)

    Une nouvelle Aventure d’Ethel Arkady est sur le point de voir le jour. Je vous propose donc un aperçut de la couverture. L’illustrateur Syzygy m’a aidé pour le crayonné, mais je m’occupe de l'encrage et de la couleur.

    Vu le sujet polémique de cette histoire, j’ai opté pour une approche allégorique plutôt qu'une pure représentation d'une scène du roman.

    Croquis de base.
     
    Crayonné de Syzygy

    Pendant l’encrage, j’ai transformé l’œil d’Arkady en un cristal, puisque à l’époque de ce récit, qui suit directement Vitallium25mg, elle n’a toujours pas retrouvé celui-ci. Comme j’écris Arkady de manière thématique et non chronologique, c’est parfois délicat pour les illustrateurs de se caler sur une représentation précise de la féline. Chacun à la sienne, ce qui me convient très bien, mais pour cette histoire, ce détail possède une certaine importance narrative.

    dimanche 15 mai 2022

    Les Aventures d'Ethel Arkady : l'intégrale de la série (pour le moment...)

    Voici un court article pour vous signaler que, comme l’on connaît quelques problèmes avec l’approvisionnement de papier pour le moment, j’ai finalement décidé de rendre disponibles les romans d’Ethel Arkady sur la plateforme Mamazone


    Les prix fluctuent en fonction du nombre d'illustrations, mais aussi du nombre de participants à la rédaction du récit, comme par exemple l’Œil & la Griffe qui a été composée avec Steve Martin.

    Vous pourrez donc vous faire, si le cœur vous en dit, l’intégrale des aventures de la redoutable féline, avec les nouvelles en prime....
     
    Pour ceux qui aiment lire les sagas dans l’ordre chronologique, voici l'enchaînement logique des différentes aventure d'Ethel Arkady : 
     
    (Illustrations intérieures & couverture par Didizuka.)
     
    Genre: 
     
    Format : 
    Nouvelle numérique illustrée
     
    Pitch :
    Envoyé par l’armée enquêter sur la disparition d’un camp d’orpailleur, le capitaine John Boyd devra s’associer avec Ethel Arkady pour endiguer une menace surnaturelle….

    Extrait :
    «La patte antérieure griffue d’Arkady creva le sol spongieux. Son corps émergea du limon, dégoulinant d’impuretés. Avec douleur, elle se dressa sur les bordures de sa propre tombe, expectorant un long filet de sanie noire mêlée de sang coagulé. Elle toussa à s’en écorcher la gorge. Sa main gauche s’empara d’un bris de son cercueil.»
     
     Critique de Tom Larret
    « Un format inattendu pour cette aventure d'Ethel Arkady, notre faërie préférée, tout comme le contexte sinistre et dépaysant des Black Hills à la fin du XIXème siècle. Dans les remugles de boue et de poudre, la frénésie de l'or ne sera pas la seule à prendre possession des orpailleurs du camp de Despair. Avec la précision effilée qui caractérise sa plume, Jean-Michel Gernier nous propose ici un roman cruenté où l'horreur se marie à l'occulte dans une noce frénétique. L’œuvre est courte, mais riche en péripéties et en rebondissements, et permet à tous, aficionados d'Arkady comme néophytes, de découvrir le personnage emblématique sous un angle inédit. »

    Genre: 
    Weird-Western
     
    Format : 
    Nouvelle numérique
     
    Pitch :
    Hiver 1875.
    Sur la piste d’Ethel Arkady, La Comtesse et ses compagnons chasseurs de prime échouent dans la petite bourgade de «Skinfolk Town». Harassés par une interminable traque, les pistoleros interrogent les locaux dans l'espoir de mettre la main sur la hors-la-loi aveugle… et il semblerait que celle-ci ait étable ses quartiers dans une vieille tannerie abandonnée.

    Extrait :
    « L’annonce n’éveilla aucun intérêt chez les locaux. L’un des pistoleros s’emporta. Son visage blafard, mangé par une barbe hirsute et une imposante masse de cheveux envahie de poux, se décomposa en une grimace simiesque, révélant deux canines hypertrophiées. Ses doigts s’attardèrent près d’une paire de colts Dragoon dont la crosse en ivoire pointait hors des pans de son manteau. »

    Critique de Tom Larret
    « Ethel Arkady, l'indépendante et farouche faërie au museau de lynx, poursuit sa quête vengeresse et sanglante dans cette nouvelle sans temps mort. Ceux qui l'ont déjà découverte apprécieront ce nouvel épisode à l'ambiance oppressante qui parvient, entre épouvante et violence, à apporter encore des éclairages inédits sur la fascinante et complexe Arkady. Les néophytes ne seront pas en reste, car, coup de maître, cette aventure se dévore avec tout autant d'aisance même sans connaître l'univers particulier construit par Jean-Michel Gernier autour de son personnage. Ce texte lapidaire parvient à un équilibre parfait entre atmosphère horrifique et action frénétique, sur fond d'ocarina torturé et d'éperons grinçants. »

    Rhésus Pub 
    (Illustrations intérieures & couverture par Duarb Du.)
     
     
    Format : 
    Nouvelle numérique illustrée
     
    Pitch :
    Ethel Arkady est embauchée pour enquêter sur un syndrome anémique chez une adolescente fan de Bit-lit...

    Extrait :
     « Une de ses connaissances du Club des Femmes lui avait parlé, sur le ton de la conspiration, de cette guérisseuse new-yorkaise à laquelle on attachait parfois le sobriquet ridicule de « Tueuse de Vampires ». Elle traînait dans son sillage une odeur de soufre qu’empirait une réputation ambiguë… Mais Lydia n’avait rien à perdre à essayer !... »
     
     Critique de MM :  
    « La couverture peu banale et le résumé m’ont poussée à regarder de plus près cette courte nouvelle... et je n’ai pas été déçue. Ethel Arkady est un phénomène dans son genre ! Je ne spoilerai pas, ce serait dommage de vous dire en quoi ce personnage est hors norme, mais elle vaut sacrément le détour ! Humour féroce garanti et âmes délicates s’abstenir ! (fans ultimes de Twilight aussi, ah ah !) L’auteur sait manier les mots et les métaphores, chapeau bas, c’était un régal à lire ! J’ai particulièrement aimé la première moitié de l’histoire. » 

    (Illustration de couverture par Duarb Du.)
     
     
    Format : 
    Roman (272 p.)
     
    Pitch :
    La puissante compagnie ULV inonde les médias de réclames pour son nouveau médicament révolutionnaire : le Vitallium. Ethel Arkady sauve une dryade des griffes de barbouzes, ce qui la met sur la piste d’un trafic de faëries. L’aventurière comprend vite que l’ULV est mouillée dans cette affaire…

    Extrait :
    « Bondissant sur le toit d’une voiture, je me jetai sur le garou le plus proche. La vitesse décuplait mon poids. Les vitres explosèrent dans une éruption de cristal. Les amortisseurs, accusant le choc titanesque, céderaient quelques secondes plus tard, dans un autre temps ! »
     
    Critique de Tom Larret :
     


     

     

     

    L’Œil & la Griffe
    Avec la collaboration de Steve Martins
    (Illustration de couverture par MakuZoku)

     
    Genre: 
    Dark-Fantasy

    Format :
    Roman (344 p.)

    Pitch :
    La routine de Drissian Olmego – surnommé « le Hibou » – est bousculée par l'apparition soudaine de  l’aventurière Ethel Arkady, blessée. Poursuivie à travers les dimensions par un égrégore dont l’existence même menace l’univers, Arkady demande assistance au rapace. Face à un adversaire immortel, les deux compères seront obligés de s’unir pour protéger l’équilibre des multiples mondes du Rumyavgani…

    Extrait :
    « Inconsciemment, il avait adopté, durant sa tirade, une posture combative. Aussitôt, Arkady s'était relevée à son tour, sur le qui-vive. Son souffle haché envoyait toutes sortes de signaux et impulsions que Le Hibou capta au vol. Les fragrances d'un autre monde et de mystères anciens l'embaumaient – teintées d'une légère nuance d'ordre alchimique, peut-être... En contemplant sa musculature et ses mouvements, il crut déceler en elle une fière gladiatrice, tel qu'il l'avait été lui-même, du temps de sa jeunesse. »

    Critique de Tom Larret

      En marge des Aventures d’Ethel Arkady, mais appartenant au même univers, vous trouverez aussi la Femme Écarlate (qui est réservée au estomacs solide).

    La Femme Ecarlate
    (Illustration de couverture par ExpExp)

    Genre : 
     
    Format :
    Roman (224 p.)
     
    Pitch :
    Alan Svartur, comptable quarantenaire pour une puissante multinationale, se perd avec sa famille dans les profondeurs du désert texan à cause d’une déviation routière. Obligés de s’arrêter dans un village en décrépitude, ils devront composer avec des autochtones envahissants qui souhaitent les convier à leurs « fêtes de la Crécelle » pour célébrer une mystérieuse « Femme Écarlate »…

    Les Chroniques de Yelgor premier du nom a bénéficié du même transfert, d'autant plus que celles-ci sont reliées à Ethel Arkady par certains aspects. Une petite différence avec la version papier cependant : je n’ai pas pu y inclure la carte, donc pour ceux qui la souhaite, je vous conseillerais de vous tourner vers la version papier.

    Les Chroniques de Yelgor.1
    La Nuit de l'Auberge Sanglante

    (Illustration par Didizuka & Duarb Du.)

    Genre :
    Science-Fantasy

    Format :
    Light Novel (232 p.)

    Pitch :
    Le Royaume de Yelgor souffre encore des nombreuses conséquences de la Guerre des Hautes-Marches. Des sectes agressives envahissent la capitale et « l’élu de la prophétie » devenu roi est obligé d’envoyer son Dauphin sous la protection du membre le plus ambivalent de leur ancienne compagnie : la Noctule Allytah Nédérada… qui refuse la mission…

    Extrait :
    « Les liesses populaires étaient finies, les explosions de magie ayant refroidies les plus téméraires. Les exécutions se déroulaient à présent dans le secret des caves du palais et elles étaient relayées via les sigils... »

    Critique par Tom Larret.

    samedi 5 février 2022

    Les Aventures d'Ethel Arkady : L’Œil & la Griffe (avec Steve Martin)

    Après un petit hiatus de quelques mois, le quatre mains que j’ai composé avec mon comparse Steve Martins vient enfin à point. Cette mise au monde est l’occasion pour moi de vous présenter l’excellente couverture conçue par MakuZoku. J'espère que cette histoire, qui se déroule très loin de la médiocrité ambiante, satisfera vos esprits. Tout ce qui vous avez besoin de savoir ce trouve sur la première et quatrième de couverture.

    Vous pouvez trouver le livre en cliquant ICI !

     


    Je vous recommande également Vitallium25mg, que vous trouverez en cliquant sur le titre. Je pense que le titre mérite que je le remette en avant, d'autant plus que son thème jouxte l'actualité récente. Pour ceux que ça intéresse...


    dimanche 1 août 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : L’Œil & la Griffe - couverture ! (by MakuZoku)

    Après avoir bien bataillé avec mes logiciels de graphisme en Open Access (parce que la nouvelle politique de Toshop & cie me devient insupportable), j’ai enfin réussi à la mettre en page d’une manière que j’estime satisfaisante ! Les retouches sur les exemplaires en BAT se dérouleront dans les mois qui viennent. Une dernière relecture en forme de baroud d’honneur pour éliminer les inévitables scories orthographiques restantes et améliorer le rythme de l’histoire.

    L’écriture, comme toutes formes d’art et pour peu qu’on la prenne avec le sérieux qu’elle mérite, n’est rien d’autre qu’un éternel recommencement. J’espère sortir cet opus des Aventures d’Arkady pour la fin de l’année.

    D’autres sorties seront à prévoir dans l’année, dont la nouvelle Un manteau d’écarlate sur une Neige Immaculée et un court roman, Les Céruléens, mais la voilure de sortie baissera dans les mois qui viennent. D’une part le travail de graphisme (je ne suis pas graphiste) me prend prodigieusement le chou, d’autre part, les prochains récits concernant l’univers d’Arkady sont encore plus ambitieux que ceux que j’ai achevé et me demande donc encore plus de temps à composer.

    Pour donner un ordre de grandeur : Adélaïde culmine avec plus de 700 pages rien que pour la première partie, talonnée de près par Pornopolis qui pèse déjà 600 pages. Deux monstres littéraires expérimentaux dans lesquels je tente de repousser les limites de la fantasy et que je souhaiterais clôturer dans les années qui viennent…

    Cela me permettra peut-être de me dérouiller le poignet au niveau du dessin et d’entamer enfin une série d’illustrations en rapport avec lesdits récits. De plus, et même si ce n’est pas encore tout à fait officiel, il se peut que dans les mois qui viennent, vous retrouviez la féline dans une petite séquence de comics-strip réalisé par MakuZoku (l’auteur de la couverture, donc…)

    Si toutefois nous sommes encore vivants d’ici là…
     


     

    jeudi 15 juillet 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : Ethel Arkady & le Dragon (by MakuZoku)

    Je suis heureux de partager avec vous une nouvelle illustration, que je présente ici de manière parcellaire, pour mon roman Pornopolis.

    Elle est toujours signée par le pinceau habile de MakuZoku qui réussit à conjuguer le charme et la force de mon atypique féline, un défi difficultueux à relever. Et je confesse que même si je le souhaite, je doute d'arriver à un résultat aussi expressif.

    L'indomptable Ethel Arkady goûte autant une passe d’armes sanglantes que les intenses parties de jambes en l’air. Après tout, les 3 S (du Sang, du Sexe & de la Sueur) sont une composante importante de ses aventures ! 




    Et les bestioles qui entourent nos deux amants ? Quelles sont-elles ? Un des nombreux mystères qui peuplent les entrailles du plus grand bordel de l’univers et qu’Arkady devra solutionner, en usant de son cerveau autant que de ses charmes, car dans cet environnement fantasmatique, ses talents de tueuses se révéleront inefficaces, et elle n’aura plus que sa rouerie et sa faconde pour s’extirper de cet antre du vice.

    Si vous voulez contempler l’illustration en entier, je vous conseille d’aller ici ! Vous y trouverez en bonus un bref extrait de ce premier chapitre.

    Pour en savoir plus sur ce personnage qui peuple mes récits depuis 2007, je vous conseille de vous rendre là ! 


    J’ai répondu à quelques questions de Tom Larret, une sympathique collègue écrivain, qui a eu l’heur d’apprécier Vitallium25mg (dont l’intrigue est plus que jamais d’actualité !). De quoi faire une interview autour de cette héroïne, mais de causer aussi de ma méthode d’écriture et de mes (nombreuses) influences culturelles.

    Je vous invite également à lire les Chroniques de Guensorde, si le mélange de fantasy classique, d’intrigues de cours et de cruauté vous parle. Vous passerez un bon moment.

    Je vous souhaite une bonne lecture !

    Rien de telle qu'un peu d'imaginaire en ces temps difficiles. 

    L’imagination est sauvage, libre, et c'est la seule chose que les tyrans ne parviendront jamais à contraindre...

    dimanche 13 juin 2021

    Les Aventures d'Ethel Arkady : L’Œil & la Griffe (by MakuZoku)

    Après une gestation d’un peu plus de deux ans, c’est maintenant au tour de l’Œil & la Griffe de voir bientôt le jour. Une histoire dont la conception particulière explique la (relative) rapidité de création : c’est un quatre-mains composé avec la collaboration du talentueux Steve Martins. Je vous enjoins d’ailleurs à lire ces autres travaux. Son style mélange le fantastique avec un arôme de gore qui tâche, ce qui a bien sûr attiré mon attention. Les amateurs de littératures déviantes trouveront leur compte dans ses nombreuses nouvelles déjà parues dans diverses revues !

    Une trame classique de fantasy d’exploration que j’ai écrite avec jubilation dans une partie de ping-pong scriptural endiablée. Était-ce la présence d’un camarade de jeu pour m’épauler, je l’ignore, mais je me suis lâché sur les duels pyrotechniques. Nous y avons d’ailleurs pris tant de plaisir, que nous sommes en train de rédiger une suite que nous envisageons plus ambitieuse… Mais ceci est une autre aventure, loin d’être achevée…

    La couverture est signée par le talentueux MakuZoku qui s’est déjà penché sur l’univers d’Arkady avec brios et dont je vous invite à explorer les œuvres. J’ai profité de l’occasion pour lui suggérer de réaliser une image panoramique qui présenterait non seulement nos deux protagonistes, mais aussi quelques-uns de leurs (nombreux) antagonistes et une partie importante du décor.

    L’escapade en compagnie de ces deux-là ne sera pas de tout repos...

    Pitch : En fuite à travers des mondes parallèles, Ethel Arkady est obligée de s’allier avec le Hibou, un individu taciturne et adepte comme elle du surin, pour défaire un puissant magicien dont les machinations menacent l’équilibre du multivers..

     

    Ethel Arkady (quelque peu handicapée...) & Sekhmet.

    Les Araknees & les Psyjines, des antagonistes aussi nombreux que dangereux...

    Drissian Olmego alias « Le Hibou » et ses surins... Des amis fidèles !

    Le Pivot et le Léviathan.