mercredi 25 décembre 2024

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : L'Eveil

    Noyeux Joël ! 

    Et pour une fois, je terminerais l’année avec un chiffre pair d’articles ! Youpi !

    Avec cette nouvelle illustration, on souhaite la bienvenue à WingedAyalis dans le monde d’Ethel Arkady et de tous ses petits zamis. Je suis entrée en contact avec cette artiste depuis quelque temps, puisque j’avais perdu certains de mes collaborateurs, et que je ne me sentais de confier tout le poids de mon univers sur les épaules de MakuZoku (même si j’adore son style, et que je lui ai confié quelques passages bien compliqués de mes histoires), ce qui, ne nous mentons pas, constituerait une tâche trop herculéenne pour un seul homme.

    Une quête qui fut bien ardue à cause d’innombrables mails restés en souffrance, de désaccords, et autres arguties du même genre. Trouver des illustrateurs qui soient alignés avec mes volontés esthétiques demeure un exercice difficile.

    Mais l'aboutissement de cette nouvelle collaboration me contente et l'artiste a saisi le personnage dans un moment de paix : après avoir vécu moult péripéties graveleuses dans Pornopolis (comme ici, ici, ici ou encore ), Ethel Arkady retrouve ses chères lames en argent et se détend en exécutant quelques katas avant d’affronter Akemi Himiko. Une autre histoire que vous découvrirez ici ! C’est les fêtes, alors profitez-en pour vous dévergonder !

    À ce propos : logiquement, je mets un carton noir sur ce genre d’images, mais merde ! Voilà ! J’ai décidé de ne plus me tenir à cette autocensure à la con pour 2025. Il n’y a rien de sexuel dans cette image, juste Arkady qui apprécie enfin une parenthèse de calme dans une vie compliquée. Et pour sa nudité : elle est tout le temps à poils ! Voilà !

    Sur cette simple vision d’une Ethel Arkady joyeuse (profitez-en, ça ne va pas durer !) je vous souhaite de bonnes fêtes.


     

    lundi 9 décembre 2024

    Les Chroniques de Yelgor : Intrigues dans la Nuit

    Ne prenez pas en pitié les allures d’angelots du Dauphin, vous y perdrez la vie ! C’est qu’il éprouve un plaisir sadique à semer les cadavres autour de lui, mais à ce jeu-là, notre noctule à la gueule cassée à bien plus d’ancienneté que lui. 
     
    Après avoir commis plusieurs meurtres, sans parler de la manipulation psychologique qu’il exerce sur ses proches, il était temps que mon ombrageuse noctule sévisse. Prise pour une idiote par cet insupportable marmouset qui n'a déjà que trop dépassé les bornes, et cependant dans l’incapacité de le tuer, car ayant pour mission de le protéger, elle procède à une démonstration de force pour que le jeune aristocrate se tienne enfin à carreau.
     
    L’illustration étant tout de même assez violente (euphémisme), je vous propose de vous rendre sur le site Pornopolis (consacré aux illustration un peu plus épicées) pour la contempler dans son intégralité. Elle est bien-sûr toujours signée par mon complice MakuZoku.
     


    jeudi 21 novembre 2024

    Les Aventures d'Ethel Arkady : 100 Cercueils par K-Zlovetch

    Malgré que je sois en pleine rédaction des Chroniques de Yelgor, une nouvelle illustration d'Ethel Arkady, réalisée dans le même esprit que la version Verdun a été réalisée par K-Zlovetch. Elle s’ajoute à la liste des artistes ayant opéré sur mon univers.

    Cette fois vision émane de sa jeunesse dont je suis en train de rédiger le premier volume. Bien que n’étant pas la couverture, cette image résume l'ambiance de 100 Cercueils, un des récit les plus compliqués à composer, car en offrant au lecteur une facette inédite d’Ethel Arkady, plus "innocente".

    C’est qu’après avoir perdu quelques complices artistiques, j’ai recherché sur la vaste toile des dessinateurs avec des styles collant à mon univers, lequel est teinté d’influence comics et manga. Quoique encore différent de celui à l’œuvre dans mes collaborations longue durée, le trait simplifié et expressif de K-Zlovetch convient à mes appétences, de plus, la réalisation de l’illustration et la correspondance en ayant découlé ayant été très satisfaisantes, ce qui mine de rien reste un exploit en soit, elle reviendra probablement sur d’autres histoires, un jour ou l’autre.


    mercredi 13 novembre 2024

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Adélaïde : le journal d'Herbert Engellmann

    Malgré un mois d’octobre passé dans l’enfer des heures supplémentaires, j’ai tout de même trouvé quelques moments pour achever ce qui est probablement mon opus-magnum à ce jour, soit le monstre romanesque nommé Adélaïde dont je vous avais déjà entretenu grâce à la magnifique couverture de MakuZoku et sur laquelle j’ai opéré un peu de mise en page pour finaliser tout cela. Quoiqu’Adélaïde soit disponible de manière numérique, je vous conseillerais de choisir la version papier, ne serait-ce que parce que c’est plus pratique et que j’y ai ajouté quelques bonus en prime.

    Et la suite maintenant ? Eh bien, il ne vous aura pas échappé que pour éviter les redites, mais aussi de m’ennuyer que je mène plusieurs histoires de front et cela étire mécaniquement le temps de rédaction du manuscrit. Cependant, cela me permet de retrouver le texte avec un œil neuf et critique, ce qui est indispensable dans ce type de récit au long court.

    Je suis bien parti sur une saga qui m’accompagnera encore un bon moment… Et j’espère que le voyage en compagnie de ces personnages (dont la aussi séduisante que douteuse Akemi Himiko) vous plaira, car j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire, en dépit du défi que cela représente.



    samedi 19 octobre 2024

    Les Chroniques de Yelgor : La Nuit du Fer-Vivant : l'Urzam

    Malgré un mois d’octobre plutôt chargé, je suis retourné dans le monde de Yelgor, en attendant une grosse sortie à venir, l’occasion pour l’ami ExpExp de conférer une apparence délabrée et délicieusement déliquescente au poste de garde qui finissait le premier tome. Une fois encore, je suis comblé par cette vision qui offre un peu plus de matérialité à ce monde très particulier que j’aime toujours arpenter.

    Si l’on ne retrouve pas nos protagonistes principaux dans ce premier segment, on y découvrira l’arrivée d’un « Urzam », un haut prêtre de la secte de Sol. Un personnage sympathique qui demeurait pour le moment à l’arrière plan, mais qui s’insinuera peu à peu dans le déroulé du récit. Ce charmant individu, et sa cohorte de zélotes, apparaissaient déjà dans le chapitre 6 du premier volet !

    Comme à son habitude, ExpExp s’est amusé à concevoir plusieurs déviations graphiques de son dessin pour le plaisir des yeux. 

     



    dimanche 22 septembre 2024

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Akemi Himiko no kitsune-dan

    Vous pardonnerez mon japonais insuffisant, je me suis amusé à utiliser le traducteur automatique pour ce titre puisque voici une illustration de MakuZoku consacré à la belle, charismatique et en même temps terrifiante Akemi Himiko et son gang de Kitsune spectraux.

    Akemi est une des adversaires les plus coriaces d’Ethel Arkady. Enfin, ça, c’était le personnage tel que je l’avais établi il y a 10 ans… Depuis, la renarde a acquis un autre statut au fur et à mesure des versions, se rapprochant bien plus d’un « Trickster ». À cause de sa double nature de kitsune, mais aussi de vampire, elle poursuit des objectifs similaires à ceux de la féline, ou en tout cas qui correspondent plus ou moins aux vues de celle-ci.

    D’ailleurs, avec la « Sorcière de l’Ouest » comme seconde antagoniste féminine importante d’Arkady, je pense que le changement de rôle d’Akemi Himiko s’imposait. Je ne l’ai animé que depuis un an ou deux, puisqu’elle n’intervient que tardivement dans l’histoire et je regrette de l’avoir laissé sur le côté tout ce temps, tant elle possède une personnalité complexe. C’est que la renarde a traversé presque 500 ans d’existence et son expérience lui confère un détachement particulier.

    J’apprécie tellement l’alchimie qu’Himiko et Arkady dégagent ensemble que je leur ai consacré une novella, à part du cycle Pornopolis, mais j’en reparlerai bientôt. D’ailleurs, je me retiens de lui dédier tout un « spin-off », mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais plutôt le temps... Entre son caractère bien trempée, mêlée à une manière toute japonaise de s’exprimer, et l’érotisme torride qu’elle exhale, Akemi Himiko attise ma plume ! Et après tout, Ethel Arkady a elle-même débuté sa carrière comme un antagoniste de mes histoires. 

    Akemi Himiko suit-elle le même chemin ? 

    En tout cas, elle s’est même invitée dans Adélaïde, comme ça… Parce qu’elle le pouvait, la garce !

    Je suis content de ses incarnations par MakuZoku. Il lui confère autant de séduction que de menace à travers son coup de crayon sensuel.

    lundi 2 septembre 2024

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Pornopolis : "Les Spéciaux"

    Après des vacances bien mérité, ce qui explique mon absence récente des réseaux divers et variés, voici une nouvelle fournée d’illustrations pour Pornopolis par mon ami ExpExp… 

    Ce n’est pas la première fois que le bougre s’immisce dans l’univers d’Ethel Arkady, d’abord pour la couverture de mon premier roman, La Femme Écarlate, à avoir franchi toutes les étapes de la création, et ensuite pour Pornopolis, dépeignant un moment fort pénible de la vie de ma féline, d’où le recours à son style si particulier.

    Basé sur le rythme et la répétition, il lui réalise plusieurs itérations d’un même dessin afin d’en obtenir la meilleure, ou la plus bizarre possible, ce qui me laisse une grosse liberté de choix.
    Avec son trait brut de décoffrage, ExpExp offre un contrepoint aux illustrations précédentes, d’autant que cette scène correspond plus à un affrontement entre deux volonté et donc ne nécessite pas une approche sensuelle, laquelle demeure l’apanage de mon second complice, que je ne présente plus pour ceux qui suivent mes errances créatives.

    En bref, dans ce roman, j’aime à juxtaposer des styles parfois antinomiques, mais surtout, des dessins réalisés par des gens que j’estime ! Et j’espère que mes (quelques) lecteurs s’y retrouveront !

    Secondes Version

    Dans les premières recherches, il m’a envoyé une Arkady cyberpunk, plaçant un canon laser en lieu et place de son bras ! Cette conformation à peu de chance de se produire dans le monde de la féline, mais ce personnage existerait peut-être dans les Chroniques de Yelgor, tout comme une certaine « Fos », mais ceci est une autre histoire !



    Enfin, quelques versions abstraites, parce qu'ExpExp demeure incapable de ne pas transformer et de tordre à l'infinie ces images !



    jeudi 11 juillet 2024

    Les Aventures d'Ethel Arkady : Adélaïde : le journal d'Herbert Engellmann

    Cela a demandé un moment, et j’avoue que grand était mon empressement de voir l’œuvre achevée, mais la patience a payé : je suis maintenant à même de vous dévoiler la couverture – sans les titrages – de mon nouveau roman : Adélaïde !

    D’une ambition un peu folle, je le concède, cette quête creuse en profondeur le monde chaotique d’Ethel Arkady. Dans ce récit, on suit quatre narrations éclatées autant dans le temps que dans l’espace – bien qu’une notable partie se déroule à New York et Baltimore pendant la guerre de Sécession américaine – qui sont toutes unies par un « personnage » particulier : Adélaïde, une épée de cristal qui a traversé les siècles, passant de mains en mains en laissant derrière elle une traînée sanguinolente de carnage. La synchronicité aidant, elle réapparaît donc durant les périodes troubles… Et Ethel Arkady croisera son chemin…

    Voilà pour l’idée de départ. MakuZoku a eu la patience de lire tout le texte – plus de 600 p. tout de même avant de se lancer dans son illustration, un magnifique tableau qui rassemble les principaux protagonistes que vous accompagnerez dans cette longue saga. Après sa couverture de l’Œil & la Griffe, je suis un auteur comblé par ces visions de mon récite enluminé par un style expressionniste qui rend justice aux différents personnages. Je le remercie encore pour son indulgence à mon égard, mais aussi son talent qui donne chair à mes mots ! C’est un rare privilège que de travailler avec un tel artiste.

     Je profite d’ailleurs de l’occasion pour vous présenter vous les personnages. Ce sont des infréquentables, comme il se doit dans mes fiction, mais je suis sûre que vous les apprécierez…

    Pieters Minuit :
    Cet ancien vampire puissant rôde autour d’Adélaïde pour l’utiliser à son avantage, quoiqu’il préfère toujours agir par l’intermédiaire de complices qu’il n’hésite jamais à sacrifier dans son complexe jeu d’échecs. Il a aussi initié Akemi Himiko au vampirisme en un baptême traumatisant.

    Viravea :
    Cette effrayante faërie se nourrit des vampires. Elle aidera un des protagonistes lors d’un moment particulièrement tendu.

    Le Codex Barech :
    À l’affiche de cette saga, Adélaïde n’est pas le seul personnage/objet qui tire son épingle du jeu. Ce fameux grimoire aux écritures incompréhensibles des profanes participera aussi à la danse mortelle ! Moins dangereux que sa cousine, il n’en possède pas moins une âme et des buts qui lui sont propres…

    Akemi Himiko :
    Déjà présente dans Pornopolis – un autre récit-fleuve –, l’accorte kitsune s’est invitée – presque sans mon autorisation – dans les pages d’Adélaïde. Carrément immorale avec les humains, séductrice affable avec les vampires, elle entretient un rapport ambigu avec les faëries du fait de sa double nature. J’avoue qu’avec Ethel Arkady c’est l’un de mes personnages favoris, et je pense qu’elle reviendra régulièrement sous ma plume. Son apparition impromptue m’a permis d’explorer plus en profondeur son organisation maffieuse qui comporte d’innombrables corps de métiers et ramifications occultes.

    Adélaïde :
    L’épée au centre de tous ces événements. Elle possède ses différents porteurs, et le plus souvent, les corrompt, quoiqu’elle les rende immortelles. C’est une des rares « armes magiques » qui a survécu au passage des siècles, mais aussi une des pires…

    Le Puritain :
    Pasteur fanatique de la plus belle eau, celui qui s’affuble de ce nom est aussi le dernier porteur en date d’Adélaïde. De fait, il ne reste presque plus rien de sa première personnalité, remplacée par un violent délire religieux que l’épée a attisé…

    Mokr :
    Un orc qui se retrouvera mêlé à toute cette histoire en dépit de sa volonté. Plus intelligent que la moyenne de son espèce, il assistera Herbert Engellmann dans son voyage, glanant auprès de lui des bribes de connaissances magiques qui le métamorphoseront en un forgeron de talent…

    Herbert Engellmann :
    Un humain, pour une fois… et aussi le narrateur de toute la première partie, qui couvrira sa découverte du monde des faërie dans son enfance, jusqu’à sa rencontre avec Adélaïde qui lui coûtera son meilleur ami…

    Viridiana de Monterrey :
    Mais du coup, où se place Ethel Arkady dans cette histoire me direz-vous ? Eh bien, comme elle n’intervient que dans les premiers chapitres, soit même pas un quart de la narration, voilà qu’elle a été éjectée de la couverture ! En revanche, son absence a dirigé la lumière des projecteurs sur sa maman ! Aussi furieuse que sa progéniture, car « les chiens ne font pas des chats », elle recherche sa fille qui lui a été arrachée lors de l’attaque de l’armée américaine sur la ville mexicaine de Monterrey. Dans sa quête, Viridiana sera mêlée de prêt aux aventures d’Engellmann, lui servant à l’occasion de garde du corps en compagnie de Mokr. C’est le second  personnage à prendre, en quelque sorte, son « indépendance » au fil de l’écriture et autour duquel je réfléchis encore. J’aimerais composer d’autres histoires à son sujet, mais je me dis aussi que sa fille m’occupe déjà pas mal !

    dimanche 7 juillet 2024

    Photographies : la faune des jardins !

    Cela fait un moment que je n’ai plus posté, c’est que je prépare la sortie prochaine d’Adélaïde, première partie ! Un roman-fleuve qui appartient au cycle d’Arkady et qui m’occupe depuis trop longtemps déjà… Mais si je ne réussis pas à dégager des plages horaires pour mes dessins, je fouille enfin dans le tas de photographies que j’ai prises, il y a de cela quelques années, pour les développer… Et les partages en ces lieux. Je précise que si je reconnais aisément les familles d'insectes et d'araignées, la différenciation précise demeure parfois complexe, je me bornerai donc à n'indiquer que la famille...

    Araignée-loup.

    Punaise.

    Pisauridae

    Punaise "gendarmes" ; pyrrhocoris de son nom scientifique !

    Une petite Lycose.

    Une jeune araignée. Impossible de donner l'espèce à ce stade...

    Et une Apis Mellifera...

    mercredi 22 mai 2024

    Dessin du Dimanche : Trois Guerriers !

    Un article succinct pour dire que je suis toujours occupé sur l’une ou l’autre histoire et qu’après avoir enfanté dans la douleur d’une courte BD – il faudra que je fasse le récit des incidents aussi rocambolesques qu’aléatoires qui m’ont pris la tête pendant sa réalisation – j’ai enfin réussi à me remettre au dessin. 

    Du coup, je me suis lancé dans la suite de l'illustration que j'avais entamé en janvier, laquelle illustrait une partie de JDR. Après avoir créer les trois personnages plus ou moins d'après les descriptions des joueurs. Et pour prolonger un peu la difficulté et le plaisir, de recourir à linogravure.

    Voici donc les dernières étapes. Après les brouillons des personnages, qui ont une touche issue du cinéma asiatique, voici le décor et les antagonistes : des araignées géantes que j'ai diversifié : au premier plan des mygales et à l'arrière plan, une collections de différentes espèces comme des theridiidaes, des épeires et une néphile...

    D’ailleurs, en marge de ceci, je vous signale que j’ai eu l’occasion de donner une nouvelle interview sur Deviant-Art pour MakuZoku, qui est donc l’illustrateur de certaines de mes histoires… Si vous avez le temps, on s’est bien amusé à faire ça !

    Brouillon.

    Crayonné avec intégration des personnages
     
    Encrage 01

    Encrage deuxième partie, pour changer quelques vêtements des guerriers

    Plaque de gravure. Les parties creusées seront blanches

    mercredi 24 avril 2024

    Les Interviews de Gernier : Tom Larret

    Après MakuZoku qui est devenu un des piliers de mes deux sagas, le moment est venu de lever le voile sur une autre collaboration, très différente, qui a enrichi mes récits. 

    C’est que l’écrivain démiurge dans sa tour d’ivoire n’existe pas, et arrive toujours l’instant fatidique de présenter la première version de son épître à un lecteur avisé. Tom Larret est de ces personnes dont les retours pointus m’ont souvent poussé à m'arracher les cheveux dans des hurlements lupins terrifiants, me condamnant à me pencher une énième fois sur mon ouvrage.

    Évidemment, j’ai aussi relu dans la foulée son œuvre principale : les Chroniques de Guensorde. C’est au court de cet échange épistolaire électronique que nous avons sympathisé, nous rendons compte que nos deux univers ne sont pas si éloignés l’un de l’autre... Il était d'ailleurs fatal qu'Ethel Arkady rencontré le duo de Parques de Tom lors d’un amusant quatre mains… Il était donc temps que je lui offre une de mes pages, d’autant plus qu’elle m’a ouvert une des siennes il y a de cela un bail…

    Illustration par M-C-Illu

    Bonjour, Tom Larret, est-ce que tu peux te présenter pour les lecteurs qui ne te connaissent pas ?
    Bonjour, je suis romancière plutôt orientée dans l’imaginaire, même si je ne m’interdis pas à l’occasion de me frotter à d’autres genres plutôt pour le fun et l’expérience (oui, je me frotte de temps à autre à titre folâtre, et j’assume cette phrase). Il m’arrive aussi de publier des chroniques et des avis de lecture, mais sans la moindre rigueur ni ambition, et sous la surveillance de mon adjudant-chef. Après, je ne rédige pas une bafouille sur tout ce que je lis (par contre, je lis tout ce sur quoi j’écris mon opinion. Je sais, c’est con.) Hormis ça, j’aime le metal bourrin, les chiens, les poules et planter des campanules.

    C’est mieux de lire ce qu’on critique, effectivement. D’ailleurs, en dehors de tes romans, j’avoue que tes critiques ont le don de me faire rire. Tu utilises une certaine verve et un vocabulaire très riche, ce qui tranche avec le tout venant de ce qu’on lit sur le web. Du coup, j’ai envie de te demander d’où te vient cette faconde ?
    Eh bien, la réponse est un peu dans la question ! J’ai cette double volonté de faire rire et aussi de trancher. La critique passe souvent mieux avec une dose d’humour ; des auteurs que j’ai plus ou moins mordillés dans mes chroniques m’ont avoué que malgré ça, mes retours les avaient amusés aussi. Je pense également que le critique se pose, de façon volontaire ou non, comme un genre d’expert, et que pour cette raison, il doit faire preuve d’une grande rigueur dans le fond comme dans la forme. Après, j’admets que cela joue aussi contre moi ; j’ai un peu ce ton d’intello pédante à la Sainte-Beuve qui peut exaspérer ou décourager. Ça ne me dérange pas plus que ça ; je ne suis pas influenceuse, je ne formate pas mes contenus en fonction de l’attente du public. Alors, bien sûr, pour être honnête, j’aimerais bien que mes avis rencontrent plus de succès. Mais pas au point de simplifier ou de lisser ma façon de les rédiger ; ils n’auraient plus grand-chose d’authentique, et ça serait un peu méprisant envers ceux qui les lisent. Les lecteurs peuvent appréhender les mots de plus de deux syllabes, j’en suis convaincue !

    Pour le formatage, je confirme que tu y échappes, que ce soit dans tes fictions ou dans tes critiques, mais d’ailleurs... Je sais que tu as déjà fait un article sur lui, mais pourrais-tu nous dire qui est cet « adjudant-chef » qui te surveille ? Comment as-tu eu l’idée d’un personnage aussi saugrenu pour épicer tes critiques ?
    Ah, mon adjudant-chef ! C’est un mélange de personnes existantes et de mythes familiaux. Au début, j’avais simplement envie de caser des proverbes ou des citations détournées, et puis j’ai réalisé que je tenais là un triple bénéfice. Jouer avec les expressions, bien sûr, mais les aboiements de mon adjudant-chef me permettent aussi de me dégager un peu de ce statut « d’experte » dont je te parlais plus haut. Je retranscris des diatribes à mon égard du genre « Vous avez la cervelle aussi flasque et ratatinée que les valseuses d’un octogénaire, Seconde Classe Larret ! », je pense que ça atténue un peu la hauteur de grosse tête grammatisante qu’on pourrait m’attribuer. D’autre part, cette figure à la fois inquiétante et ridicule me permet de glisser des vannes qui seraient mal interprétées dans un style plus direct ; bien qu’on en ait déjà mal interprétées... Je cache sans doute sous son képi mon propre syndrome de l’imposteur, aussi... Enfin, c’est aussi un genre de gimmick à la mode WWF. Eh ouais ! la nuit, je suis une luchadora masquée.

    Avant d’aborder le gros morceau que constituent les Chroniques de Guensorde, je souhaite poursuivre sur ton site... J’avoue humblement que je n’ai pas tout lu, mais j’apprécie les petites pièces comiques et très métatextuelles que constituent les Parques Attaques... Est-ce que tu peux m’expliquer d’où elles viennent ?
    Parques Attaque, c’est une autre forme de critique, plus générale et peut-être moins professorale aussi. Une façon de pointer les clichés incohérents, les tropes politiquement obligatoires et autres poncifs de bon aloi ineptes qu’on retrouve chez beaucoup de romanciers, sans cibler quelqu’un en particulier. Bien sûr, les épisodes ont également un côté parodique, qui s’amuse avec les codes d’un genre donné (codes qu’il ne faut pas confondre avec les clichés, les uns sont des repères pour le lecteur quand les autres sont des facilités pour l’auteur). Je ne sais pas si c’est dû à l’explosion faramineuse du nombre de livres édités ces dernières années, à mes propres choix de lecture, ou bien à un lissage nauséabond de la pensée générale, mais j’ai très souvent l’impression de relire la même histoire, avec les mêmes personnages et les mêmes enjeux. J’avais envie d’éclater un peu toutes ces histoires hyper attendues, cette littérature au Nutriscore, sans sel, sans gras, sans gluten et sans idées, et c’est pour ça que j’ai envoyé mon duo d’andouilles mettre un peu le bordel là-dedans. J’ai choisi les personnages de « Parques » comme des représentants d’un destin un peu facétieux, et sans motivation précise, hormis les mystérieuses Plus-values Fatalité. Et, bien sûr, le mot en lui-même m’ouvre les portes béantes de l’univers infini des calembours débiles.

    Les facétieuses Parques par Tom Larret !

    C’est assez marrant qu’on en vienne à parler de cela, de littérature lyophilisée... Ce qui me permet de raccrocher un peu les wagons avec ton magnum opus à ce jour : les Chroniques de Guensorde. Malgré le fait que tu t’inscrives dans un genre assez balisé, j’ai autant été surpris par le style tout en arabesques byzantines, que par des séquences d’une cruauté ahurissante. Du coup, j’ai envie de te demander d’expliciter ces choix pour le moins risqués dans un genre – la fantasy – plein de possibilités, mais finalement assez frileux.
    Je t’avoue que je n’avais pas du tout conscience des « risques » autour de mes choix. Ma témérité de luchadora masquée, sans doute ! Je ne suis même pas sûre d’avoir fait des choix, au final (mon adjudant-chef désapprouve ce genre de choses). Concernant le genre littéraire des Chroniques de Guensorde, il s’est imposé à moi tout naturellement ; c’est de loin celui qui m’attire le plus, qu’il s’agisse de livres, de bandes dessinées, de films, de séries ou de jeux. Il y a dans la fantasy une dualité que je trouve assez fascinante : la liberté absolue qu’offre un univers complètement imaginaire, tout comme le travail intellectuel qu’il exige pour s’y plonger. Mais aussi l’évasion qu’il permet avec le réel tout en en proposant un reflet parfois très net. C’est probablement de là que viennent les séquences que tu soulignes.

    Ce type d’atrocités existe aussi ici, et en certainement bien pire ; la fantasy aide à les évoquer avec une certaine « distance de sécurité ». Mais d’après quelques retours, la distance est un peu courte pour certains lecteurs. C’est une affaire de goût, comme de sensibilité. Je ne cache pas les aspects sordides et brutaux de la saga ; j’ai collé une pastille « Pour public averti » en quatrième de couverture, et un traumavertissement sincère en première page. Je ne l’ai pas du tout pensé comme une accroche marketing, un « venez vous rouler dans les tripes et les larmes ». Même si je suis toujours ravie qu’on vienne se rouler, hein ! Ça correspond à ma vision de la littérature, de l’art en général, qui pour moi doit utiliser les constituants de la réalité sans pudibonderie, au service de l’émotion, voire de la réflexion. Il y a une vraie utilité à ces scènes dans les Chroniques, je ne les ai pas collées là par voyeurisme ou complaisance. Après, si on ne la perçoit pas, ça veut juste dire qu’il faut que je travaille plus dur !

    Enfin, j’ai voulu que le style soutienne le propos général, permette davantage de précision ou de profondeur, qu’il reflète aussi une certaine complexité inhérente à l’univers de Guensorde. La façon d’écrire, comme de dessiner ou de jouer, n’est pas un simple emballage cadeau autour d’une idée. La forme est une partie intégrante du fond. Là, encore, ça n’aide peut-être pas à l’accessibilité de mes textes. Mais j’ai assez de foi en l’intelligence humaine pour lui attribuer des capacités de compréhension allant au-delà de « sujet + verbe + complément ». Et, pour terminer sur une note d’honnêteté, le genre, le style et la noirceur, je les ai aussi choisis parce que ça me plaît. La fantasy est un univers de liberté pour tous ! Là, j’ai poussé mon cri de luchadora masquée, mais il est difficile à retranscrire.

    J’avoue que j’aime me rouler dans les tripes et les larmes, de mon côté, donc tout cela ne me choque pas trop. D’ailleurs, un autre truc qui m’a frappé, outre une montée en puissance de ton style, c’est que finalement, on s’attache aux pas d’une des pires ordures de la fantasy, j’ai nommé Anverion. Qu’est-ce qui a motivé la création de ce personnage abject ?
    J’avoue que l’Anverion final qu’on découvre dans la saga est un peu moins sympathique que ma première idée. Le personnage a pas mal évolué au fur et à mesure de mes lectures pour préparer le premier tome. À l’origine, je m’étais plutôt inspirée de tout le mythe construit autour d’Alexandre le Grand, avec toute la complexité et la fascination qu’évoque sa figure historique. Mais au contraire du Macédonien, qui se réclamait certes d’origines divines sans prétendre être lui-même un dieu, Anverion, lui, en est un. Lui donner un caractère nuancé, avec des émotions et des ambitions entremêlées, une propension égale ou variable au bien comme au mal lui aurait aussi octroyé une certaine forme d’humanité, qui ne convenait pas vraiment à la monarchie de Guensorde. Par conséquent, j’ai ajouté quelques poignées du Caligula de Dion Cassius et de celui de Jean-Yves Boriaud entre « démesure et dérision », une bonne rasade Louiquatorzienne, un zeste de Charles VI et d’Ivan le Terrible, j’ai fait cuire le mélange dans un moule de fanatisme religieux, et j’ai nappé le tout des pires grumeaux de « l’éducation positive ».

    Au final, sa nature divine, sa situation sociale et son histoire personnelle ont donné cette espèce de psycho-sociopathe que son entourage déteste adorer ! En outre, je ne voulais surtout, surtout pas lui donner de « ticket retour » magique parlepouvoirdelamourlamitié, du genre qui balaie les valeurs et le caractère d’un personnage en un bisou sur la joue. C’est un trope parfois positif, mais qui ne fonctionne que dans la littérature jeunesse ou feel-good, le vilain qui devient gentil parce qu’on l’aime. Je ne porte pas ici de jugement de valeur sur ces genres littéraires, mais je trouve que ledit cliché vire souvent à la croyance dangereuse dans les autres registres, surtout lorsqu’il s’insinue dans les représentations du monde réel. Non, messieurs-dames, il ne suffit pas d’aimer très fort votre partenaire pour en finir avec ses coups de poing dans votre museau ou ceux des autres. 

    Illustration par M-C-Illu

    Jolies références pour ton « antagoniste » principal ! Je vais me permettre une digression : il m’apparaît que ce cliché, du bad-boy, de préférence riche ou à une position de pouvoir élevé, qu’une jeune et jolie demoiselle va remettre sur le droit chemin se retrouve beaucoup dans une certaine littérature, en particulier qu’on appelle « Young Adult », bien que je déteste aussi ce genre d’étiquette. Non que j’apporte quelques croyances à l’influence de la fiction sur les âmes – ce serait à mon humble avis nous accorder une trop grande importance aux saltimbanques que nous sommes – mais je me demande si, à force de « répéter un mensonge », ainsi que l’a prophétisé un homme dont je tairais le nom, celui-ci ne devient pas une réalité. Parce que de ce côté-là, et même si je loin d’avoir eu le courage de tout lire dans le genre – qui ne m’intéresse pas beaucoup – j’ai la sensation que ta posture critique sur ce stéréotype est plutôt unique en son genre...
    Je suis d’accord avec toi, c’est un type de personnage qu’on retrouve énormément, dans la littérature à destination des grands adolescents, mais également dans tous les types de romance. La figure de la rédemption par l’amour n’est pas spécialement nouvelle, mais ce que je constate de plus en plus, et qui motive ma critique, c’est que ladite rédemption n’est plus le fruit d’un effort sur soi-même ou d’un chemin parcouru, ni même d’une évolution globale, car elle ne s’effectue qu’au sein du couple, et pas à d’autres niveaux.

    Et à force de se multiplier dans la fiction, ce genre de personnalité comme de relation est devenu un modèle à suivre, un idéal à imiter, un but à atteindre, puisque présenté comme la base d’un bonheur délirant. J’y vois deux messages assez toxiques s’ils sont pris sans recul : « si votre partenaire n’est pas une bonne personne, changez-le ou la » d’un côté, et « si votre partenaire vous aime vraiment, il ou elle tolérera tous vos comportements, même les plus abjects » de l’autre. Je comprends tout à fait le fantasme du mauvais garçon (ou de la femme fatale) qui se transforme par la passion ; mais pas qu’on l’érige en parangon de l’amour heureux et parfait en un battement de cils. Hélas, pour avoir travaillé avec les « jeunes adultes » en question, je te confirme que ce cliché façonne bien une certaine norme dans la vision du couple. Je m’étais un tout petit peu enflammée à ce sujet sur mon blog, d’ailleurs. C’est aussi pour ça que j’ai voulu proposer une évolution différente pour Anverion, en décalage avec la version romancée habituelle. Et beaucoup plus proche de ce qui arrivera à ta sœur ou à ton voisin face à des comportements de cet acabit.

    Merci pour ta réponse développée à laquelle j’adhère totalement. Tant que nous sommes dans les arcanes de Guensorde, une autre chose qui m’a surpris de manière très agréable, c’est que ton héroïne se détache un peu du tout venant : elle possède des connaissances scientifiques, elle demeure assez intelligente, et pourtant elle possède beaucoup de failles, ce qui la rend assez touchante. Est-ce que tu peux nous expliquer comment t’es venu ce personnage ?
    J’avais envie d’écrire l’histoire d’un personnage avec des capacités assez poussées, mais pas au point de lui permettre de surmonter seule toutes les difficultés. J’ai tendance à me détacher des héroïnes ou héros trop doués ; lorsqu’on comprend après dix pages (ou dix minutes de film) qu’ils sont capables de tout réussir, de tout affronter, puis de s’en sortir comme des fleurs, tout frais tout propres et bien coiffés, je ne vois plus aucun intérêt à suivre leurs aventures. Je ne souhaitais pas non plus un personnage de combattante, je voulais lui donner d’autres compétences que l’endurance, le courage, l’adresse aux armes ou la force physique, qui lui seraient tout aussi utiles, mais d’une manière bien différente. 

    J’ai tenté de lui donner en outre des traits de caractère qui la desservent réellement, voire la mettent en danger, et pas de pseudos-défauts comme la fameuse impétuosité qu’on retrouve dans de nombreuses descriptions « d’héroïnes badass », qui n’est qu’une qualité maquillée sans aucune conséquence sur leurs destins ou leurs choix. Au début de la saga, Aldanor est complètement infoutue de la fermer, de réfléchir avant de parler, ou de retenir ses interventions. Bien qu’elle comprenne très rapidement que le silence, un choix de mots plus avisé ou une inaction temporaire la garderaient en sécurité, elle a le plus grand mal à s’y résoudre, et cela lui coûte assez cher. Elle ne parvient pas non plus à remettre en question son système de croyances et de valeurs ; lorsqu’il entre en contradiction avec ses analyses ou ses apprentissages, elle parvient toujours à les déformer de façon à rester cohérente avec elle-même. Pour éviter de reconstruire totalement sa personnalité, elle se trouve toujours une bonne raison de tendre l’autre joue, si tu préfères. 

    Enfin, j’ai aussi essayé de tordre le cou à l’image que les victimes d’emprise se font d’elles-mêmes, comme à celle que la société leur renvoie en général. Qu’il s’agisse d’une manipulation sentimentale, amicale, professionnelle, spirituelle ou religieuse, celles et ceux qui s’en sortent se demandent toujours « comment ai-je pu être aussi bête ? ». Et, lorsqu’on n’y a pas été confronté, on a tendance à penser que les membres d’une secte, les cibles des brouteurs, etc... ne sont pas les couteaux les plus affûtés du lave-vaisselle. Aldanor est une femme intelligente, cultivée, avec des capacités de raisonnement efficaces, mais elle fait face à des pratiques d’instrumentalisation qui utilisent d’autres ressorts psychologiques, qui jouent davantage avec les affects ou l’émotion que l’intellect et la réflexion, et qui les mettent complètement en déroute. Avec du recul, ça donne une impression de grande stupidité. Pourtant, assiégé par les techniques certifiées et bien maîtrisées des gourous, des dictateurs ou de n’importe quel manipulateur malveillant, que tu sois Prix Nobel de physique, champion du monde d’échecs, lauréat du Goncourt ou autre HPI, je ne miserai pas un centime sur toi.

    Illustration par M-C-Illu

    J’avoue qu’Aldanor m’a parfois crispé dans sa manière de se voiler la face, mais comme c’est voulu de ta part... Je te tire mon chapeau. On a abordé pas mal de sujets intéressants, mine de rien, mais je me demande... Quelles sont tes influences littéraires ? Les auteurs (même les cinéastes ou les dessinateurs, je ne suis pas sectaire...) qui t’ont le plus influencée ?
    Pour la saga de Guensorde, je citerais G.R.R Martin en première position, pour le côté réaliste et sans pitié de son monde (assez aseptisé dans la série télévisée, d’ailleurs, mais particulièrement rude et complexe dans les livres), et une certaine circonspection avec l’usage de la « magie ». Souvent, sortilèges et invocateurs se pavanent en fantasy, j’avais apprécié leurs restrictions et leur rareté dans Le Trône de Fer. De mon côté, c’est moins un vœu de subtilité qu’une difficulté à gérer tout un système de pouvoirs surnaturels. Hormis les Incarnés, qui tiennent plus des créatures fantastiques que des mages, j’ai tenté de l’imiter et donc de limiter.

    J’avais aussi été très marquée par les trois volumes des Enquêtes de Télamon de Paul Doherty, et, en ayant relu La Mort sans Visage il y a peu, je n’avais même pas imaginé le nombre de parallèles inconscients que j’ai faits dans Le Sceptre et la Lancette ! Après, je suis une grande admiratrice des classiques ; c’est peut-être moins sensible, mais j’adore Hugo, Corneille, Virgile et consorts... Ils ont tous les trois droit à leurs clins d’œil enamourés, d’ailleurs, dans la quadrilogie. Pour sortir un peu des auteurs, j’avoue que j’y ai glissé énormément de références à l’univers metal (et pas seulement quand quelqu’un se met à chanter). En ce qui concerne les aspects plus visuels, je pense que les atroces distorsions physiques des corps dans les dessins d’Otto Dix ont probablement dû façonner celles de mes Incarnés, ainsi que les ravages qu’ils font. Et enfin, j’ai sorti pas mal de calembours de mon propre héritage familial, car mes turlupinades lexicales se transmettent de génération en génération.

    Je te remercie pour tes réponses, même si j’avoue ne pas être très fan de GoT ! J’avais une dernière question : quand on suit un peu ton site, on remarque que tu t’essaies souvent à des mises en page ou à des illustrations, est-ce que cela nourrit aussi ta narration ?
    Moi la série m’a laissée assez mitigée, mais j’avais bien aimé les romans malgré l’aspect touffu des intrigues dont j’ai eu du mal à me dépêtrer. Après, j’aime bien quand c’est touffu.
    En ce qui concerne la mise en page et l’illustration, de mon côté, ça obéit à des impératifs de communication presque assez bêtes et méchants pour les confier à une IA. Presque. Disons que ça n’est là que pour mettre en valeur une de mes publications, et respecter les codes d’internet où l’image et la vidéo attirent presque seules l’attention. J’aime bien bricoler sur Illustrator de temps en temps, mais je n’ai pas la patience, la formation et les compétences d’un vrai professionnel. Toutefois, je préfère quand même mes résultats aux tas de pixels fades et répétitifs que produisent Midjourney et consorts.
    Lorsque j’ai vraiment besoin d’une illustration porteuse de sens et de créativité, comme pour mes couvertures, je préfère l’acheter à une personne talentueuse et sérieuse avec qui je peux échanger. Non seulement j’obtiendrai quelque chose de conforme à ma première idée, mais bien plus esthétique que ce que je suis capable de faire, et enrichi par une vision artistique différente. Pour celles de Guensorde, j’ai fait appel à M-C-Illu. J’avoue que j’aimerais bien confier toute ma « communication visuelle » à un graphiste ou un dessinateur de métier, mais c’est un investissement que je ne peux pas me permettre. Pour l’instant ; comme mes ventes devraient logiquement exploser suite à cette interview, je prépare d’ores et déjà mes annonces de recrutement, ainsi que l’emplacement de ma future piscine et la commande des 25 000 hectolitres de crémant de Loire pour la remplir.

    Je te remercie pour ta participation ! Du coup, je pense que cela conclut ce très intéressant entretien. Est-ce que tu aurais le mot de la fin ?
    Ben... à table. 
     
    L'intégralité (ou presque) du pléthorique casting de Guensorde par Tom Larret.

    lundi 18 mars 2024

    Les Interviews de Gernier : MakuZoku

    Pour fêter la mise au monde de Pornopolis, qui s’avéra douloureuse, due à quelques dysfonctionnements humains du site hébergeant mes livres, j’ai réalisé une interview de MakuZoku qui hante depuis quelques moments ces pages, et je vous la livre ici. Elle est agrémentée de quelques illustrations pour son propre projet. Elle est insérée dans le petit album BD, mais je trouvai intéressant de la diffuser aussi via mon blog, d’autant que ce dessinateur n’est plus très présent sur la toile et que son talent méritait bien un coup de projecteur. Comme je collabore avec plusieurs personnes, j’accueillerai d’autres artistes dans les mois à venir. C'est un format qui me plaît bien, et avec lequel je confronterais les points de vue, le tout dans une entente cordiale, loin des cris d'orfraie de la plèbe des rezosocios...

    Baghera en robe

    Pour commencer est ce que tu peux te présenter :
    Tout à fait ! Je m’appelle Maxime J., je dessine depuis que je suis en âge de tenir un crayon, et je suis passionné d’art visuel et d’histoires intéressantes.
    J’ai consacré une bonne partie de ma vie au dessin et j’adore créer des univers fictifs et les designer dans le moindre détail !
    Je suis influencé par tout un tas de choses, mais j’ai tendance à préférer les univers de fantasy et/ou sombres, mais pas que... Et, bien évidemment, j’imagine qu’on peut sentir plus d’influence japonaise qu’autre chose dans ce que je fais…
    Je suis assez discret sur les réseaux ces temps-ci, j’ai notamment supprimé plusieurs de mes plateformes, mais j’officie depuis plus de dix ans en tant que MakuZoku ! et comme beaucoup d’autres artistes, je ne suis pas très doué pour parler de moi-même, d’où la relative sobriété de cette introduction.

    J’imagine que tu souhaites que ton dessin parle pour toi… Ce qu’on abordera un peu plus tard... Commençons par ce qui nous réunit ici, qu’est ce qui t’a motivé dans ce projet d’illustrations pour le roman, et en particulier la séquence en BD Pornopolis ?
    Plusieurs choses ! Déjà, la possibilité de s’exprimer en noir et blanc, ce qui m’avait manqué, ensuite, l’univers singulier du sieur Gernier, même s’il est assez éloigné de ce que je fais en ce moment, ne m’est pas étranger ! J’ai donc la possibilité d’être assez libre dans ce que je vais faire, notamment grâce à la relative flexibilité qui m’est accordée.
    Qui plus est, l’univers de Pornopolis a été pensé dans les moindres détails, et il faut arriver à le mettre en image de façon singulière sans dénaturer la vision de l’auteur, ce qui peut être un vrai défi à relever, là où ça devient intéressant, c’est que l’auteur en question donne des directives, mais laisse aussi une certaine liberté. Quant à la BD, c’était quasiment un challenge, qui pouvait faire peur au départ, j’ai donc hésité un peu avant de « m’engager » : est-ce que j’en serais capable ? Est-ce que j’arriverais au bout ? La réponse est oui, mais voilà un projet qui m’aura aussi permis d’apprendre en tant qu’artiste, en plus du plaisir de la collaboration artistique, quelque chose que j’avais laissé tomber depuis longtemps. Quitte à collaborer, autant que ça soit avec quelqu’un dont on apprécie les récits.
    J’ai en plus pu m’essayer au style « anthropomorphique », quelque chose que j’avais peur d’essayer, tant ce n’était pas mon domaine de prédilection, mais l’expérience fut enrichissante et j’aimerais continuer d’expérimenter dans ce domaine. 

    Baghera en Chemise

    Une des choses qui frappent dans ton dessin, justement, c’est son côté très expressif, en particulier au niveau des corps que j’apprécie beaucoup. D’où te vient cette patte très particulière ?
    Je ne sais pas trop si on peut parler de style, j’essaie juste de faire des anatomies correctes dans un premier temps... ensuite pour les visages et leur expression, j’imagine que j’essaie de faire des perso avec des visages un minimum expressif c’est sûre... ça ne sert à rien d’essayer de trop baser son dessin sur la réalité, la stylisation, c’est la vie ! La réalité c’est parfois décevant et rigide aussi.
    D’où ça me vient, d’où ça me vient... des mangas, mais pas que... Il y a aussi certains classiques franco-belges qui ont dû m’influencer, j’imagine... je suis un peu inspiré par tout ce qui me plaît...

    Ce style assez assuré et reconnaissable entre mille, est sûrement affûte par quelques années de pratiques. Est-ce que tu peux nous en toucher un mot sur ton parcours artistique ?
    Je ne savais pas que mon style était reconnaissable entre mille… C’est bon à savoir !
    Et bien que dire ? C’est une histoire assez banale, comme beaucoup de gens, je dessine depuis que je suis en âge de tenir un crayon, et je n’ai jamais arrêté… C’est le cas pour plein de dessinateurs…
    Bon… J’ai quand même passé quelques années la tête dans le guidon à ne faire que ça, notamment sur d’anciens projets à grands coups de douze heures par jour et tutti quanti, à grands coups de boisson hyper caféinée... Mine de rien ça marche bien, il doit se produire quelque chose au niveau neuronal, une porte cosmique vers la mer des idées ou je ne sais quelle Lyncherie...
    Ah oui, le parcours… J’ai toujours été attiré par les univers visuels, dès mon plus jeune âge… Je crois que le fait d’être inspiré par des choses que l’on voit, et d’avoir envie de créer aussi, ça a toujours été là… je me demande d’ailleurs si c’est pareil pour tout le monde…
    En tout cas, c’est un truc que pas mal d’artistes partagent, je pense. Aaaah ! L’inspiration… Aussi insaisissable que le petit chat qui a compris qu’on essaie de l’emmener chez le véto.
    Ah oui, je me dois de mentionner que j’ai été assistant-mangaka sur quelques tomes de la version manga des Mystérieuses Cités d’Or parue chez Kazé Éditions, vu qu’apparemment, certaines personnes de ma propre famille lisent ce manga et ne me croient pas quand je précise ce détail ! Pourtant il y a mon nom dedans ! C’est honteux ! La jeunesse n’est plus ce qu’elle était !

    Luzen
     

    À part les collaborations, tu as des projets plus personnels, est-ce que tu peux nous en parler ?
    Pourquoi pas ? Même si ces derniers temps, j’aurais plutôt envie de progresser dessus plutôt que d’en parler !
    En fait des « projets », comme nombres de gens, j’en ai pas mal, même si ce terme de « projet » est un peu maudit, il faut l’avouer...
    Je dirais qu’au bout d’un moment j’ai décidé de me focaliser sur UN projet, qui est d’ailleurs un reboot...
    Bref ce reboot d’un ancien projet  pour s’amuser est devenu mon projet principal, dingue, non ?
    Tout ça pour dire ! En le rebootant cette ancienne histoire et en faisant quelque chose de « nouveau », un univers où je peux m’amuser à peaufiner le moindre détail, je réalise un petit peu un rêve d’enfant, étant donné que j’utilise des concepts que je rêvais d’utiliser depuis toujours. Ne serait-ce qu’en bossant sur ce reboot, j’ai énormément appris, à tous les niveaux ! D’ailleurs, je continue d’apprendre, et vu que ce projet est loin d’être finalisé niveau écriture, j’avoue que je suis encore dans la phase de « préproduction »... La bonne nouvelle, c’est qu’il y a des gens très sympas qui m’aident, me donnent des retours, etc.
    Un jour j’aimerais quand même faire une sorte de « making of », compiler tout ça dans un artbook ou autre, que ça soit les concepts art ou tout ce qui est lié à la création d’un projet comme celui-ci, je ne sais pas, détailler le processus créatif, etc., mais pour cela, il faudrait commencer par arriver au bout et finir tout ça !

    Effectivement, je n’aurais pas dû employer le terme « projet »... Ce mot a été marqué par le sceau de l’infamie... Du coup, on la voit beaucoup quand on s’intéresse à ton travail, est-ce que tu peux nous parler de cette fameuse Sangria. Qui est-elle, d’où vient-elle, dans quel état est-ce qu’elle erre ?
    Sangria ? Connais pas ! Si tu étais mieux informé, tu saurais que son nom de code est « Tequila » ! D’ailleurs, j’ai enlevé la quasi-totalité de Sangria de mes réseaux... il subsiste malheureusement des restes de l’ancienne version, qui datent de 2011 à 2017... ça serait dommage que les gens pensent que c’est de ça qu’il s’agit... la nouvelle version est tellement différente, c’est le jour et la nuit ! Mais je ne peux rien montrer, tout est dans mon PC !
    Qui est elle ? Une héroïne d’un manga que je fais, elle lui donne son nom au passage !
    D’où vient-elle ? Alors là ! Elle vient de mon imagination, mais surtout elle revient de très très loin ! L’ancienne version étant obsolète, je n’ai pas trop envie d’en parler, c’était très amusant à faire, mais ça appartient au passé.
    Dans quel état est-ce qu’elle erre ? Alors là tout de suite, elle erre dans un monde SF et fantasy, que certaines personnes qualifieront par réflexe pavlovien de « steampunk » même s’il n’en est rien... Un monde sur lequel j’ai passé et je continue de passer encore beaucoup de temps, pour offrir à mes futurs lecteurs une échappatoire à la triste réalité du monde moderne ! Bon j’exagère un peu... J’espère cependant que la quantité de mystère et de choses étranges qui habitent le monde de Sangria déclencheront quelque chose chez les futurs Sherlock Holmes (j’ai bien dit que je n’avais pas peur des mots ?) qui tenteront de déchiffrer ces mystères !
    Donc Sangria erre dans un état fébrile, dans un monde plein de mystère... et ravagé par la guerre
    En plus de ça ! Ça promet ! 

    Young Baghera with Motorblade

    Je te remercie pour tes réponses ! Est-ce que tu as un mot de la fin ?
    Certes ! mais on m’annonce qu’il n’y a déjà plus de place pour la mise en page, du coup je serais aussi court que bref... lisez Pornopolis !