C’est les fêtes de fin d’année et en attendant que la folie consumériste s’achève, un peu de repos ne nous fera pas de mal ! En attendant la reprise des hostilités avec le bilan (maigre) de l’année 2014, de nouvelles critiques et quelques changements pour l’avenir, je vous propose de découvrir le premier rendu de l’illustration pour ma nouvelle « Les Esclaves de l’Or » par Didizuka (dont vous pouvez retrouver une BD dans le recueil Eclipse...)
vendredi 26 décembre 2014
lundi 17 novembre 2014
Bibliothèque des Ombres : Ferrailleurs des Mers/Paolo Bacigalupi (in Psychovision)
Hop ! Retour des chroniques littéraires histoire de patienter entre deux projets. Pour ce coup-ci, je vous propose une virée dans un futur à la fois pessimiste et crédible à travers un roman pour la jeunesse qui aura été la bonne surprise de ce mois-ci. Située quelque part entre Mad Max et l’Île au Trésor de Stevenson, l’œuvre de Paolo Bacigalupi va méchamment vous changer des insipides Divergentes et autres Hunger Games qui ne cessent de pulluler sur les étals de nos librairies et de nos bibliothèques…
Cliquez sur la couverture pour avoir accès à la critique. |
samedi 1 novembre 2014
Langage cinéma et langage littéraire, le cas de John Carpenter et de The Thing.
Pour fêter Halloween, inaugurons ensemble une nouvelle rubrique qui parlera de méthode d'écriture au travers de la mise en confrontation d'un écrivain et d'un cinéaste. Parce que connaître les techniques d'écritures (qu'elles soient écrites ou visuelles) n'est plus un luxe dans le monde actuelle et que savoir décrypter un film est tout aussi important que savoir décrypter un livre.
Pour débuter, j'ai choisi de commencer par le cas H.P.Lovecraft qui aura influencé un grand nombre d’artistes avec son style difficilement, et c'est un euphémisme, adaptable pour l'écran. Pourtant son écriture imprègne la caméra de certains cinéastes qu’ils ont acquis un style « Lovecratien » sans jamais adapter directement les nouvelles de l'écrivain. Peut-être est-ce pour cela que l’œuvre de John Carpenter continue d'exercer sur moi son pouvoir de fascination, exhalant un parfum d'Horreur Cosmique inimitable…
À la base, The Thing n’est pas adapté à la base d’une nouvelle de Lovecraft, mais d’un récit de John.W.Campbell : la Chose d’un autre Monde, adapté une première fois au cinéma en 1951 par Howard Hawk et Christian Nyby. Dans cette première version, le film est une métaphore peu subtile de la peur du communisme avec un acteur en costume pour figurer la fameuse Chose…
Dans les années 80’ John Carpenter au sommet de sa maturité artistique et populaire décide de faire un remake de ce film. Pour ce faire, il désire pousser le concept de départ — la créature protéiforme — dans ses derniers retranchements et de rapprocher la narration d’un texte de Lovecraft : Les Montagnes Hallucinées.
1. L’Attaque en Force :
Dans les années 80’ John Carpenter au sommet de sa maturité artistique et populaire décide de faire un remake de ce film. Pour ce faire, il désire pousser le concept de départ — la créature protéiforme — dans ses derniers retranchements et de rapprocher la narration d’un texte de Lovecraft : Les Montagnes Hallucinées.
1. L’Attaque en Force :
Toutes les nouvelles de Lovecraft débutent par ce qu’on appelle une « Attaque en Force », une accroche brutale intrigante ou horrifiante. Lovecraft condamne son lecteur, tout comme son infortuné narrateur à poursuivre le récit.
Exemple : …Il est vrai que j’ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère montrer par le présent récit que je ne suis pas son meurtrier…[1]
Chez Lovecraft le pire est déjà arrivé et il n’y a rien que nous puissions accomplir pour y remédier. Le destin est inéluctable et souvent fatal. John Carpenter reprendra ce principe en nous présentant une introduction étrange dans laquelle la barrière des langues va aboutir sur une incompréhension qui sonnera le début de la destruction.
2. L’Art de la Description.
Les personnages de Lovecraft ne sont que des témoins impuissants de ce qu’il se trame, incapable d’agir ou même de communiquer sur le danger qui les menace malgré une éducation soutenue, beaucoup de ses protagonistes étant des scientifiques. En tant que tels, ils tentent de comprendre les phénomènes auxquels ils assistent en réunissant une foule de données. Emboîtant la démarche scientifique de ses héros, Lovecraft compose de longues descriptions, très précises des manifestations physiques de ses monstres dépeintes par le menu dans une langue pointue quoi qu’empruntant des formulations et un vocabulaire déjà désuets à son époque.
La découverte du camp de base de l’expédition antarctique des Montagnes Hallucinées ne va pas échapper à cette déferlante de détails et de rapport. Tout ceci contribue à créer une ambiance très particulière, aux limites de la science-fiction la plus technique.La structure du film de Carpenter transpose cette séquence sur la trame narrative originelle. Là où dans la première version les scientifiques sont de courageux Américains, agissant en pionniers, ils seront traités comme des personnages de Lovecraft chez Carpenter, c'est-à-dire des témoins impuissants. La scène de la visite de la base des Norvégiens, les premiers à avoir déterrés le monstre, consistera en une exploration minutieuse d’un champ de ruine laissée par un mal inhumain. Par un enchaînement de plans descriptifs, le cinéaste attire notre attention sur des détails qui, séparés les uns des autres semblent faire sens, mais, qui mis ensemble deviennent incohérents. Les personnages, tous comme le spectateur, en sont réduits à tenter de reconstituer des faits à partir d’indices précis, mais contradictoires.
La découverte du camp de base de l’expédition antarctique des Montagnes Hallucinées ne va pas échapper à cette déferlante de détails et de rapport. Tout ceci contribue à créer une ambiance très particulière, aux limites de la science-fiction la plus technique.La structure du film de Carpenter transpose cette séquence sur la trame narrative originelle. Là où dans la première version les scientifiques sont de courageux Américains, agissant en pionniers, ils seront traités comme des personnages de Lovecraft chez Carpenter, c'est-à-dire des témoins impuissants. La scène de la visite de la base des Norvégiens, les premiers à avoir déterrés le monstre, consistera en une exploration minutieuse d’un champ de ruine laissée par un mal inhumain. Par un enchaînement de plans descriptifs, le cinéaste attire notre attention sur des détails qui, séparés les uns des autres semblent faire sens, mais, qui mis ensemble deviennent incohérents. Les personnages, tous comme le spectateur, en sont réduits à tenter de reconstituer des faits à partir d’indices précis, mais contradictoires.
3. Montrer l’Indicible. Techniques.
Alors que Lovecraft se montre d’une précision démoniaque dans la description des empreintes laissées par ses créatures, il adopte une méthode inverse lorsque l’heure de la confrontation a sonné. Vivant dans des dimensions parallèles ou au sein de cités antiques bâties selon une architecture démentielle — les arts ont souvent une place prépondérante dans ses histoires — les entités mises en scènes sont en outre capables de tuer ou de rendre fou celui qui pose les yeux sur eux. Lovecraft utilise une déferlante d’adverbes et d’adjectifs enfilés les uns à la suite des autres pour dépeindre une ambiance d'horreur "cosmique" dans une langue aussi elliptique que poétique. Si Lovecraft dessinait ses créatures, il ne les révèle que partiellement à son lecteur.
Cette méthode littéraire titillera l’imagination de moult cinéastes et plasticiens, posant la question de la matérialisation de ce qui est, selon les dires mêmes de l'écrivain, indicible...
À cette interrogation deux techniques cinématographiques vont tenter de répondre en s’opposant :
— La première stipule que si l’on ne peut pas montrer, il vaut mieux faire appel à l’imagination du spectateur et laisser les créatures hors champ. L’effet angoissant est obtenu grâce à un subtil jeu de montage et d’éclairage induisant la menace sans jamais en faire la monstration [3]. Cette solution très économique et particulièrement efficace continue d'être employée par des films d'horreur aux budgets restreints.
— La seconde technique consiste à révéler de manière frontale les créatures au moyen de savants maquillages, prothèses ou images de synthèse. Dans le cas d’adaptations Lovecraftiennes, cette méthode se heurte à l'imaginaire du lecteur et la représentation qu'on lui proposera sombrera souvent dans le grotesque.
Dans les Montagnes Hallucinés, tout comme dans The Thing, la créature est capable de se métamorphoser à volonté et elle ne possède aucune forme fixe. Décrite dans une mélopée d’adverbes par Lovecraft, la matérialisation du monstre constitue une problématique de taille pour le cinéaste. John Carpenter choisira une approche inédite pour concrétiser les délires de Lovecraft, alliant quelques effets de suggestion (ombres projetées, surgissement brutal de silhouette dans le cadre, utilisation du hors champ) à des apparitions de la créature en pleine lumière.
Ce choix qui aurait pu enterrer le film dans le ridicule deviendra une arme redoutable. Carpenter tirera profit des capacités plastiques de la créature pour mieux nous la donner à contempler sans nous la montrer. Il faut saluer ici le travail monstrueux effectué par le maquilleur Rob Bottin auquel Carpenter va lâcher la bride, lui permettant d'expérimenter ses concepts les plus morbides et surréalistes. Alors encore à son zénith dans les années 80, les techniques de maquillages et de prothèses vont être poussés dans leurs derniers retranchements pour les besoins du film, ce qui fait de la Chose la créature la plus spectaculaire de l’histoire du cinéma. Point d’effets numériques, toutes les apparitions de la Chose se faisant à même le plateau de tournage.
Il est impossible pour le spectateur de faire une description précise de ce qu’il perçoit. Créant des membres, des organes ou des extensions d’elle-même en fonction de ses besoins, la Chose rejoint les délires littéraires de Lovecraft dans une accumulation de détails qui la rendent totalement incompréhensible à nos yeux et donc terrifiante. John Carpenter et son artiste Rob Bottin réussissent le pari de montrer l’indicible, car nul ne peut dire à quoi ressemble la Chose.
4. Horreur Cosmique.
Cette méthode littéraire titillera l’imagination de moult cinéastes et plasticiens, posant la question de la matérialisation de ce qui est, selon les dires mêmes de l'écrivain, indicible...
À cette interrogation deux techniques cinématographiques vont tenter de répondre en s’opposant :
— La première stipule que si l’on ne peut pas montrer, il vaut mieux faire appel à l’imagination du spectateur et laisser les créatures hors champ. L’effet angoissant est obtenu grâce à un subtil jeu de montage et d’éclairage induisant la menace sans jamais en faire la monstration [3]. Cette solution très économique et particulièrement efficace continue d'être employée par des films d'horreur aux budgets restreints.
— La seconde technique consiste à révéler de manière frontale les créatures au moyen de savants maquillages, prothèses ou images de synthèse. Dans le cas d’adaptations Lovecraftiennes, cette méthode se heurte à l'imaginaire du lecteur et la représentation qu'on lui proposera sombrera souvent dans le grotesque.
Dans les Montagnes Hallucinés, tout comme dans The Thing, la créature est capable de se métamorphoser à volonté et elle ne possède aucune forme fixe. Décrite dans une mélopée d’adverbes par Lovecraft, la matérialisation du monstre constitue une problématique de taille pour le cinéaste. John Carpenter choisira une approche inédite pour concrétiser les délires de Lovecraft, alliant quelques effets de suggestion (ombres projetées, surgissement brutal de silhouette dans le cadre, utilisation du hors champ) à des apparitions de la créature en pleine lumière.
Ce choix qui aurait pu enterrer le film dans le ridicule deviendra une arme redoutable. Carpenter tirera profit des capacités plastiques de la créature pour mieux nous la donner à contempler sans nous la montrer. Il faut saluer ici le travail monstrueux effectué par le maquilleur Rob Bottin auquel Carpenter va lâcher la bride, lui permettant d'expérimenter ses concepts les plus morbides et surréalistes. Alors encore à son zénith dans les années 80, les techniques de maquillages et de prothèses vont être poussés dans leurs derniers retranchements pour les besoins du film, ce qui fait de la Chose la créature la plus spectaculaire de l’histoire du cinéma. Point d’effets numériques, toutes les apparitions de la Chose se faisant à même le plateau de tournage.
Il est impossible pour le spectateur de faire une description précise de ce qu’il perçoit. Créant des membres, des organes ou des extensions d’elle-même en fonction de ses besoins, la Chose rejoint les délires littéraires de Lovecraft dans une accumulation de détails qui la rendent totalement incompréhensible à nos yeux et donc terrifiante. John Carpenter et son artiste Rob Bottin réussissent le pari de montrer l’indicible, car nul ne peut dire à quoi ressemble la Chose.
4. Horreur Cosmique.
Une des scènes les plus éloquentes du film montre le groupe de savants en train d’autopsier une des premières « formes » de la Chose, sorte de sculpture surréaliste d’où partent pêle-mêle des têtes de chiens, des pattes d’araignées et d’autres morceaux d’anatomie indiscernables. L’incompréhension et la consternation se lisent sur les visages. Ces deux sentiments ne quitteront plus les personnages. Pendant tout le métrage, John Carpenter va confronter les hommes à une Chose qu’ils ne peuvent ni appréhender, ni contrôler. Le cinéaste parviendra à injecter à son film la fameuse Horreur Cosmique cher à H.P.Lovecraft.
Car à travers son panthéon de créatures extra-terrestres terrifiantes, qu’elles se nomment Anciens, Grand-Anciens ou Dieux Extérieurs, Lovecraft n’a de cesse de nous signifier que l’homme n’est qu’un microscopique incident dans l’univers et que, si d’emblée d’autres entités intelligentes le peuplent, il n’est pas dit qu’elles soient bienveillantes. L’homme, qu’il soit fou, chercheur ou simple quidam est condamné à être broyé par des choses aux mieux indifférentes à son sort. Les monstres antédiluviens de Lovecraft ne sont que des symboles de l’univers, de la nature, des concepts sur lesquels nous n’avons aucun contrôle et pour lesquels la mise à mort de l’humanité est totalement indifférente.
Lovecraft réanime la terreur viscérale que l’on ressent devant l’immensité de l’univers, écho de notre plus totale insignifiance. Écrivain misanthrope et dépressif il a créé une œuvre ou toutes les nobles aspirations humaines sont broyés par le destin, la folie et la mort. Aucun de ses héros de fiction, à l’instar des scientifiques de The Thing, ne parviendra à vaincre l'antagoniste auquel ils sont opposés. Leurs tentatives sont vouées à l’échec dès le départ. Que peuvent les hommes face à une créature protéiforme, symbole d’une nature hostile qui n’a de cesse de nous guetter pour nous broyer, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur de notre être ?
5. Réception Publique.
Le nihilisme cosmogonique de ce film atypique va se crasher contre un autre film d’extra-terrestre. Avec son message christique et son ton mielleux, E.T. de Steven Spielberg attirera les foules. John Carpenter sera éreinté par une critique impitoyable. Les studios ne feront plus guère confiance au cinéaste qui ne retrouvera plus jamais une telle liberté d’expression cinématographique. Il faudra attendre une vingtaine d’années avant que la perle noire de cet auteur soit enfin reconnue comme un des meilleurs films des années 80. John Carpenter de son côté va s’enfermer dans des séries B de haute volée, mais ne bénéficiera plus jamais de moyens décents pour mettre en scène ses projets. Il devra même montrer patte blanche en tournant un ersatz d’E.T. avec son film Starman, véritable œuvre alimentaire qui recevra un accueil public triomphal pour mieux sombrer dans l’oubli [4].
6. Conclusion : Lire Lovecraft aujourd’hui.
Aux confluences de différents genres, science-fiction, horreur, fantastique et fantasy, les univers de démons et de merveilles de Lovecraft n’ont jamais cessé de captiver depuis qu’ils ont été édités. Comment une littérature exigeante, nihiliste et misanthrope a-t-elle pu acquérir cette aura ?
Peut-être notre besoin de nous extirper d'un quotidien perclus de médiocrité entretient-il la réputation de cette œuvre singulière. Il nous donne à contempler des monstruosités indicibles, mais celles-ci s’accompagnent presque toujours d’une fascination pour ce qui nous dépasse. Un volcan est aussi destructeur que les divinités imaginaires de Lovecraft, mais derrière l’horreur indescriptible de la dévastation se cache une beauté extraordinaire sur laquelle nous n’avons aucune prise et que nous ne pouvons nous empêcher d'admirer en frissonnant d’épouvante, priant pour que la fatale nuée ardente nous épargne dans sa magnifique indifférence à notre sort.
Malgré le poids des années et en partie à cause de sa thématique se défiant des modes et des époques, l’œuvre de Lovecraft a survécu et demeure encore aujourd’hui fascinante. Elle a imprimé sa marque sur nombre d’artistes contemporains et chacun s’en est emparé, façonnant un gigantesque mythe dans lequel l’homme est vertement remis à sa place. Lire Lovecraft aujourd’hui c’est peut-être comprendre qu’au-delà des réseaux sociaux, d’internet, de l’information continue et des objectifs de croissance, il existe une réalité inaltérable, la certitude que toutes nos valeurs ne sont que des illusions, que le monde ne tourne pas autour de notre petite personne et que, contrairement à ce que nous aimons à nous répéter, nous ne maitrisons qu’une infime partie de notre univers.
« La chose la plus miséricordieuse qui soit au monde est bien, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu'il contient. Nous vivons sur un paisible îlot d'ignorance perdu au milieu de noirs océans d'infini, au large desquels nous n'avons jamais été destinés à naviguer. »[2]
Malgré le poids des années et en partie à cause de sa thématique se défiant des modes et des époques, l’œuvre de Lovecraft a survécu et demeure encore aujourd’hui fascinante. Elle a imprimé sa marque sur nombre d’artistes contemporains et chacun s’en est emparé, façonnant un gigantesque mythe dans lequel l’homme est vertement remis à sa place. Lire Lovecraft aujourd’hui c’est peut-être comprendre qu’au-delà des réseaux sociaux, d’internet, de l’information continue et des objectifs de croissance, il existe une réalité inaltérable, la certitude que toutes nos valeurs ne sont que des illusions, que le monde ne tourne pas autour de notre petite personne et que, contrairement à ce que nous aimons à nous répéter, nous ne maitrisons qu’une infime partie de notre univers.
« La chose la plus miséricordieuse qui soit au monde est bien, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu'il contient. Nous vivons sur un paisible îlot d'ignorance perdu au milieu de noirs océans d'infini, au large desquels nous n'avons jamais été destinés à naviguer. »[2]
_________________________________________________
[1] - in le Monstre sur le seuil.- Robert Laffont ed. .- trad. Jacques Papy et Simone Lamblin.
[2] - In l'Appel de Cthulhu.- Mnémos ed. .- trad. David Camus.
[3] - Un film récent usant et abusant de cette technique : The Conjuring de James Wan (2013).
[4] - Seuls les admirateurs les plus forcenés du cinéaste sont capables d’apprécier ce film réalisé en mode automatique par un John Carpenter plus motivé par les horreurs lovecraftiennes que par les mésaventures d’un extra-terrestre bienveillant.
samedi 18 octobre 2014
Monatos ! Ils reviennent ! Part 3
En plein dans la rédaction d’une nouvelle aventure d’Ethel Arkady qui mêlera cette fois western, magie, orcs et fanatisme religieux, je vous propose de vous rincer les mirettes sur la suite de Monatos avec cette réclame pour les Dream-Box… C’est toujours Duarb qui met en scène cette histoire avec son trait tourmenté et original.
Mais qu’est-ce que Monatos exactement ? À vous de trouver !
Mais qu’est-ce que Monatos exactement ? À vous de trouver !
jeudi 11 septembre 2014
Monatos ! Ils reviennent ! Part 2.
Deux nouvelles planches de Monatos pour rappeler que la BD suit son cours, en attendant une possible publication. Le dessin et le découpage sont assurés par le talentueux DuarB (anciennement surnommé DavB). Il s’agit du prologue qui présente une publicité pour les fameuses Dream-Box permettant de rêver…
mardi 2 septembre 2014
TEC : Three Rabid Women 01.
Avant de partir en vacances et de laisser ce territoire du Web 2.0 en friche jusqu’en octobre, voici un aperçu d’une illustration d’Arkady en cours de réalisation. La redoutable féline devra en découdre avec deux dangereuses consœurs, Anita Bomba (personnage créée par Cromwell et Eric Gratien.) et Inoshika Ôchô (qui provient tout droit des nouvelles de Bonten Tarô). L’étape suivante consistant en l'application de gouache, il faudra encore un peu de patience pour achever ce travail...
![]() |
Crayonné et Encrage. |
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Encrage final avant la pose de la couleur. |
lundi 21 juillet 2014
Projets Inachevés : Prime-Time
Pour cette histoire, le dessinateur Horlod a affublé Arkady d’un graphisme lorgnant vers un esprit manga tout en conservant la sauvagerie qu'elle manifeste lors de ses attaques. Malheureusement, après un autre projet commun, Horlod et moi-même n’avons pas remis le couvert. Ce scénario demeure orphelin. Cela ne veut pas dire que je ne souhaite pas l’achever, car le plus gros du travail préparatoire a été fait en amont.
Alors, Prime-Time c’est quoi ?
Employée comme garde du corps de la vedette de la série des "Tealight", l’acteur Michaël Suave, Ethel Arkady découvre que celui-ci est mêlé malgré lui à des meurtres crapuleux liés à un trafic de Snuff-movies en ligne. Avec l’aide d’un inspecteur de police surnommé « le Bouledogue », elle s’engage dans une enquête dangereuse. Ensemble, ils constatent que politiciens et maffia albanaise s’entrecroisent dans une danse funèbre. Posant trop de questions, elle est faite prisonnière. Confrontée à une redoutable Égrégore, elle mène un combat désespéré sous l’œil indiscret des caméras. Mortellement blessée, elle est sauvée par le Bouledogue. Ce spectacle inédit permet au caïd Dragàn Svàrek d’empocher de grosses sommes d’argent...
Le deuxième tome devait suivre la vengeance d’Ethel Arkady sur Dragàn Svàrek.
Remise de ses monstrueuses blessures, Ethel Arkady fait appel à ses complices, dont la magicienne Erzébet Bathory. Ensemble elles piègent le caïd dans sa villa alors que celui-ci est en plein conciliabule avec membres de la Loge de l’Ombre, une organisation de vampires. Au cours de la lutte sanglante, Ethel Arkady retrouve sa Némésis, le vampire Edward Helmut Heinlein dont elle était autrefois la goule esclave…
Outre ses passages d’actions et de gore, l’histoire en rajoutait une couche de parodie sur la saga Twilight via le personnage de l’acteur lâche et queutard Michaël Suave. Je souhaitais relier la thématique des Snuffs-Movies à celle des Reality Shows, les uns rendant poreuse la frontière entre ce qui est montrable ou non devant un écran. L’humiliation et la violence psychologique érigées en parangon des qualités humaines, n’est-ce point là le début d’une glissade vers l’horreur, bien réelle cette fois, qui s’infiltre de plus en plus dans nos rapports sociaux ?
Mais n’allez pas croire que ce scénario est un pensum philosophique ! Même si mon objectif premier dans les histoires d’Arkady est de m’amuser et de divertir le lecteur éventuel, je pense qu’il faut toujours un fond de vérité pour soutenir un tel récit.
Les quelques planches présentées sont dans une version un peu plus lourde que d’habitude pour que vous puissiez lire les textes le plus confortablement possible. Nous avions encore quelques heures de travail pour affiner notre approche graphique…
La suite de cette séquence prend la forme d'un découpage de ma main, attendez-vous donc à une sensible baisse de qualité technique...
Quelques recherches de couvertures pour achever le tout...
Enfin, une petite chanson qui résume bien la personnalité d'Ethel Arkady !
dimanche 22 juin 2014
Monatos ! Ils reviennent !!
En attendant une hypothétique édition, Duarb et moi-même continuons de plancher sur Monatos. Le scénario a subi de nombreuses refontes. Ethel Arkady a rejoint les autres personnages pour y jouer sa partition. En plus d'unifier mon univers, cette histoire se compose de plusieurs thématiques qui me tiennent à cœur.
Outre la présence d’une multinationale tentaculaire tentant de faire main basse sur le dernier bastion de liberté de l’homme, on y croisera des zombies, quelques créatures lovecraftiennes, des barbouzes boostés aux nanotechnologies et un Père-Noël retournant à ses origines ogresses…
Un grand moment de folie qui vous changera de la fantasy à la sauce Harlequin. Ça va charcler dans les largeurs et les bourres-pifs mortels vont tomber drus !
Voici donc les premières esquisses, toujours signées par Duarb, pour cette nouvelle mouture de Monatos !
La musique du mois, c'est Metallica que je n'ai eu cesse d'écouter en boucle pendant la rédaction et la correction du scénario. Le morceau Seek & Destroy convient parfaitement à la boucherie du dernier acte !
dimanche 25 mai 2014
Bibliothèque des Ombres : Sex & Fury/Bonten Tarô (in Psychovision)
Une nouvelle critique littéraire, quoiqu’il s’agisse ici d’art séquentiel, relayée sur le site Psychovision (Je vous invite à cliquer sur la sympathique image de la bourrine Inoshika Ochô !!) sur lequel je vous invite encore une fois à aller faire un tour ! En attendant vous pourrez toujours savourer la bande-annonce de ce classique du manga ainsi que l’adaptation cinématographique de 1973 réalisée par Norifumi Suzuki, auteur également du nunsploitation Le Couvent de la Bête Sacrée (1974)…
dimanche 11 mai 2014
Arkady contre Poutine ! Version N°01
Première ébauche de ce que je souhaiterais une peinture servant d'ambiance pour les récits à venir d'Ethel Arkady, cette illustration, bien que ne s'inscrivant pas dans la chronologie des récits tentent d'en extraire la substantifique moelle...
Pourquoi Poutine ? En dehors du fait que le président russe est un personnage tout à fait inquiétant, digne héritier d'une longue tradition russe d'autocrate cynique et paranoïaque, la propension de certains groupuscules à voir en Poutine un opposant crédible aux dérives capitalistiques de nos démocraties demeure, à mon sens, une énorme erreur de jugement additionnée. N'oublions pas que le leader de la Russie a vu le jour dans les langes du KGB, ce qui en dit long sur son idéologie et sur son absence de scrupules éthiques ou humanitaires.
Non, Poutine n'est pas un dirigeant révolutionnaire, c'est même plutôt un dangereux capitaliste prêt à tout pour atteindre ses objectifs. C'est donc un adversaire parfaitement envisageable pour Ethel Arkady dans le cadre de ma propre fiction...
Pourquoi Poutine ? En dehors du fait que le président russe est un personnage tout à fait inquiétant, digne héritier d'une longue tradition russe d'autocrate cynique et paranoïaque, la propension de certains groupuscules à voir en Poutine un opposant crédible aux dérives capitalistiques de nos démocraties demeure, à mon sens, une énorme erreur de jugement additionnée. N'oublions pas que le leader de la Russie a vu le jour dans les langes du KGB, ce qui en dit long sur son idéologie et sur son absence de scrupules éthiques ou humanitaires.
Non, Poutine n'est pas un dirigeant révolutionnaire, c'est même plutôt un dangereux capitaliste prêt à tout pour atteindre ses objectifs. C'est donc un adversaire parfaitement envisageable pour Ethel Arkady dans le cadre de ma propre fiction...
samedi 3 mai 2014
Arkady's Lovers !
Un article un peu particulier pour signaler la naissance d’un petit frère de ce blog, « Arkady’s Lovers » qui sera consacré avant tout à une série de gravures érotiques. Ce genre me sert de prétexte pour jouer avec les mises en scène et les effets de style, d’autant que ces illustrations coulent de ma plume avec une relative facilité et que cela me motive, entre deux courses de fond sur des scénarios et des romans, de reprendre une activité plus graphique.
Pour prolonger cette légère introduction par une petite réflexion sur la notion de genre, ce qui m’intéresse dans l’érotisme ne relève pas du voyeurisme malsain, mais d'une envie de représentation de l'intimité de mes personnages, leurs ressentis et leurs élans passionnels. De tout temps les représentations d’acte sexuel, plus ou moins suggéré ont envahi les romans, les livres d’images, les BD et bien sûr les films. Pourtant, ces représentations graphiques soulèvent encore, n’est-ce point une belle hypocrisie à l’époque où le porno le plus putassier est accessible à tous en un seul clic, de belles réactions outrées de la part de puritains de tous bords.
Pourtant une question mérite d’être soulevée, en quoi les représentations d’acte sexuel sont-elles aussi connotées alors que la représentation de violences infligées à autrui bénéficie d’une meilleure considération ?
Non que je sois pour la censure des films violents ! J’en suis bien plus friand que des films érotiques ou des boulards ! Mais on ne m’ôtera pas de l’esprit que certaines de ces « œuvres » comme l’abominable série des Saw [1] se vautrent dans la violence sous son aspect le plus pornographique avec une crasse assumée ! Le Torture-Porn est la déclinaison la plus basse du film d’horreur gore et là où des réalisateurs de génie se sont emparés des caractéristiques du genre pour les plier à leurs propos ! [2] Dépasser les limites de la violence représentable sur un écran restera un exercice vain tant que l’on y adjoint pas un supplément de propos ou d’âme pour justifier sa démarche [3].
Mais tout doit-il être justifié ? Je ne suis pas un adepte de la justification à tout crin, mais avouons qu’un peu d’idées, autres que celles de franchir les limites de l’abominable pour engranger des billets verts, peuvent être appréciables et inviter à une petite réflexion sur la vie, la mort et le cul !
Tout ça pour dire que l’érotisme ou même la pornographie peuvent être des genres qui ont des choses à dire, pourvu qu’ont y injecte un minimum de savoir-faire et de signifiant. Car il faut que les corps à corps aient plus à dire que la simple excitation d’un moment. Il faut que notre attention soit accaparée par les personnages, par ce qu’il se passe et par ce que cela signifie. Tout cela implique de travailler une recherche dans la mise en scène, le travail des ambiances et ce qui est représenté derrière le « genre » lui-même [4]...
Honnêtement, je ne sais pas si ce que j’ai en tête correspond à quelque chose d'aussi poussé dans la mise en scène, mais cela fait longtemps que cette dimension me tarabuste et que je souhaitais représenter Arkady autrement que dans des combats. Si je réussis à aller jusqu’au bout de mon idée, certaines scènes seront joyeuses, d’autres pathétiques et encore d’autres douloureuses ! La sensualité et la sexualité sont au cœur même de nos existences d’êtres vivants, même si nous faisons tout pour nous comporter en tartuffes prêts à enfermer dans du métal un sein qu’on ne saurait voir ! Quitte à entretenir des névroses insupportables ou à tenir des discours sexistes rances, conçus dans des couilles (ou des ovaires) serties d'acier galvanisé !
Alors bien sûr les actualisations demeureront très sporadiques, aussi je vous demande un peu de patience, si le projet vous intéresse, pour pouvoir suivre les différentes étapes de fabrication (et il y aura !), mais d’ici là je vous propose de jeter un œil aux esquisses préparatoires, réalisées dans mon carnet, au feutre et au stylo pinceaux, rehaussés par une légère touche de vectorisation pour me donner une idée des motifs finaux de la gravure.
Quel qu’en soit le résultat, j’espère que vous y prendrez autant de plaisir à le regarder que j’en ai à le créer…
Merci encore d’avoir lu cette longue et confuse introduction, et à bientôt !
[1] - Excepté le premier opus !
[2] - Un de ces quatre je me coltinerais un article sur le genre du Torture Porn !
[3] - Et
je ne parle même pas des films de guerre dont je ne supporte pas les
approches nationalistes ou la notion de « bonnes guerres » ! Cela me
fait la plupart du temps l’effet d’une pornographie politique malsaine.
Il y a bien quelques exceptions, mais comme toujours, celles-ci sont
forgées par une vision d’artiste transcendant le genre auquel il
s’attaque.
[4] - C’est ce genre de détournement idéologique qui a donné au Pinku-eiga, ses plus belles dérives vers d’autres horizons que l’érotisme le plus plat…
mercredi 23 avril 2014
Bibliothèque des Ombres : L'Habitant de l'Infini (de Hiroaki Samura), c'est fini ! (in Psychovision)
Voilà une série Gekiga / Chambara dont je ne pensais jamais lire la fin de mon vivant, mais l'auteur à la bonne idée de conclure sur un dernier combat d'une violence inouïe.
Pour l'occasion, je rends un court hommage à ce monument d'ultra-violence sur le site Psychovision qui accueillera certaines de mes prochaines chroniques. Ce charmant site rassemble de nombreux amateurs de cinoche déjanté, de littératures dégénérées et de BDs dévoyées... Un endroit que je vous invite à fréquenter si comme moi vous êtes à la recherche de bonnes séries B...
Cliquez donc sur l'image pour aller sur le site. Et n'hésitez pas à vous lancer dans l'Habitant..., c'est de la bonne !
Pour l'occasion, je rends un court hommage à ce monument d'ultra-violence sur le site Psychovision qui accueillera certaines de mes prochaines chroniques. Ce charmant site rassemble de nombreux amateurs de cinoche déjanté, de littératures dégénérées et de BDs dévoyées... Un endroit que je vous invite à fréquenter si comme moi vous êtes à la recherche de bonnes séries B...
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jeudi 27 février 2014
dimanche 12 janvier 2014
Éphémérides 2014 : L'année de tous les Dangers !
Bonjour chères lectrices et chers lecteurs…
Avec la nouvelle année, il est l’heure pour
moi de faire une sorte de bilan de ce blog. Cela fait trois ans que je nourris
une fois par mois cet espace de liberté où je publie ce qui me traverse la tête
dont cet article patchwork. Chaque changement de date est l’occasion de poser
des jalons et de regarder ce qui a été fait et ce qui reste à faire. J’achèverais
l’article fleuve sur les vampires, bien que les productions que je vise de mes piques
- la Bit-Lit dans ce qu’elle peut avoir de plus clichée - s’essoufflent. Il ne
reste que quelques indécrottables fanatiques qui ne parviennent pas à voir que
la fête est finie.
Ce dernier point m’inspire une petite
réflexion : on pourra me rétorquer que j’ai "beau jeu" de me poser en "père la
morale" alors même que j’utilise un univers empreint d’un bestiaire fantastique
d’une étonnante similitude avec ce type d'ouvrage que je ridiculise… Après
tout, les frasques d’Ethel Arkady se déroulent dans un monde fictionnel en tous
points similaire. N’ai-je pas tout à gagner
à la pérennité de ce sous-genre ? Pour ma défense, j’arguerais que les
vampires et autres créatures appartiennent à l’ordre de la métaphore. J’en use
comme bon me semble et selon l’angle d’attaque que j’ai fixé pour aborder le
sujet. Le vampire incarne pour moi « le Capitaliste Ultime ». Il est
destiné à être la Némésis d'Ethel Arkady qui symbolise de son côté « la
Liberté » dans ce qu’elle peut avoir de plus paradoxale : Arkady
pouvant aussi bien décapiter un nouveau-né avec les dents que sauver un SDF sur
un coup de tête…
Ce petit détour par mes propres écrits que je
m’applique à rendre cohérent depuis sept ans déjà me fait songer au dilemme qui
secoue notre monde humain et dont nous sommes tous les jours pollués par les
éructations sonores. Le mantra de nos marionnettistes nous souhaite constamment
tendus comme des cordes d’arc obsédées par une « crise » qui n’existe
que pour justifier leurs rapacités pantagruéliques. Dans cet environnement
mental délétère, ont surgi du net des gourous phagocytant de nobles causes,
amalgamant tout et son contraire pour redistribuer des votes en direction du
Front National.
Ce ne serait pas important si ces clébards en
rut ne rencontrez pas un tel succès public auprès d’une frange de la population
séduite par les sophismes de ces malfaisants dans lesquelles on trouve parfois
des pépites d’informations correctes disséminées ça et là comme les cailloux
d’un Petit Poucet sadique. Ces amalgames soigneusement conçus rendent d’autant
plus virulents les messages conçus par ces crypto-facistes. Tous ces amalgames ont
créés une culture dévoyée, profitant des lacunes béantes d’un système
d’éducation largement déficitaire qui ne procure pas aux nouveaux citoyens les
protections idéologiques dont ils auraient besoin pour juger un tel discours à
l’aune d’un esprit critique bien charpenté. Les agitateurs qui se drapent dans
les oripeaux d’un catéchisme « antisystème » le savent bien et ils ne
proposent que la stratégie du bouc-émissaire. Une méthode qui a en d’autres
temps fonctionnée, jusqu’à un certain point…
Les extrêmes fleurissent comme des
champignons, augurant un futur des plus sombres. C’est pourquoi il faut tenter
de se rappeler que seul l’Imagination et l'ingéniosité donnent à l’humain l’occasion de s’élever
au-delà de sa pitoyable condition. Les solutions à de nombreux problèmes avec
lesquels les médias nous angoissent existent, entre les pages des livres, dans
la magie de la technologie. Il ne manque que la volonté de les mettre en œuvre.
Il est de notre responsabilité de ne pas succomber à la névrose ambiante, de contrôler
l’irrationalité qui s’empare de nous lorsque nous sommes acculés par la rumeur pour
émerger hors de la vase.
En cette nouvelle année je ne changerai donc
pas mon fusil d’épaule d’autant que les histoires d’Ethel Arkady me permettent
de rassembler plusieurs préoccupations qui me tiennent à cœur et qui
participent autant de l’observation de la « réalité » tel que nous la
construisons que du fantastique le plus pur.
Pour finir, je vous propose une petite
sélection du meilleur et du pire de l’année 2013 (selon moi). Une manière de se
faire du bien et de vous recommander quelques nourritures de l’esprit tout en
crachant un peu de venin puisque ceci sera le seul article « Foutage de
Gueule » de l’année 2014.
1.
Littérature :
Je me replonge avec délectation dans
l’univers imaginaire de l’écrivain texan, surtout depuis que ses nouvelles ont
été révisées, corrigées et compilées par le traducteur Patrice Louinet qui nous
épargne les ajouts de Lyon Sprague De Camps. Rassemblant une sélection de contes
horrifiques de Howard, le recueil suit l’évolution de son art dans le domaine
du fantastique depuis ses débuts incertains jusqu’à ce que l’auteur trouve sa
voie.
Si Howard est plus connu pour la Fantasy à tendance
bourrine avec les aventures de Conan, c’est un réel plaisir de le retrouver sur
le terrain du fantastique pur et dur. Les premières nouvelles sont constituées
d’hommage à l’écrivain William Hope Hodgson [1]. Elles rappellent par leurs ambiances maritimes et gothiques les
récits de Jean Ray [2]. Par la suite Howard se fend de quelques Lovecrafteries et si l’on
reconnaît l’empreinte du maître de Providence, la patte d’Howard leur confère
une singulière brutalité. La Pierre Noire en particulier, avec son rite
démoniaque retranscrit de façon presque clinique par l’écrivain demeure un summum
de gore pur et dur.
Puis le style d'Howard s'affermit. Il décide
de transposer des légendes de son Texas natal au sein de sa fiction. Il se débarrasse
de toutes influences parasites, dont celle de Lovecraft, qu’il gratifiera d’un
pied de nez dans la nouvelle Les Pigeons
de l’Enfer. Avec son titre très série Z cette histoire d’horreur d’une
efficacité redoutable propose une des plus terrifiantes et originales
apparitions de zombie qu’il m’ait été donné de lire. Et après m’être enfilé
quelques bouses infâmes sur le sujet (Bonjour le comics Walking Dead), autant dire que cela fait du bien !
Parsemant l’ouvrage on trouve quelques
nouvelles traitant à plusieurs reprises de la réincarnation. Howard accordait
du crédit à cette croyance, ce qui donne parfois lieu à des fictions aussi
troublantes que poétiques comme « Pour l’amour de Barbara Allen », dans
lequel l'auteur change de registre et rédige quelques pages d’une insondable
tristesse…
Tâcheron pissant de la ligne pour les uns ou génie
méconnu pour les autres, Howard se situe quelque part entre les deux, mais son
talent de conteur ne peut être remis en doute tant ses récits foncent le pied
au plancher au cœur du sujet pour embarquer le lecteur ailleurs…
Le Pire :
Comprendre l’Empire / Alain Soral.
Quelques précisions préalables : Je suis par essence apolitique et si je respecte votre foi à l’égard des questions religieuses, je déteste que l’on me fasse chier avec un prosélytisme malsain. Il en de même avec des idées issues des égouts de la pensée. Je suis par nature opposé aux régimes maltraitants leurs populations et à toutes formes de censures. Je n’ai pas de carte de partis politiques, ni de sigil ! Maintenant que ceci est clair, allons-y !
Je me fendais précédemment d’un paragraphe
sur les gourous du net, en voici un exemple vivant ! Convaincu par un ami
de longue, j’empruntais cet opuscule à la bibliothèque pour m’éclater les
rétines à sa lecture. Car qui pourrait trouver des qualités à cette chose
puérile d’un homme s’auto congratulant auteur et sociologue. Soyons honnêtes :ceci est un livre de merde !
Non seulement Alain Soral mélange les sujets
les plus diverses qu’il picore dans l’actualité, mais en plus le bougre
justifie ses innombrables sophismes par je cite : « Des années de
lecture ! » ce à quoi on aimerait demander :
« Lesquelles ? » puisque Soral ne nous gratifie d’aucune
bibliographie, ceci afin de sauvegarder son lecteur de toutes lourdeurs
universitaires. Soral néglige donc l'intelligence de son lecteur tout en
l’abreuvant de mots techniques que celui-ci doit maîtriser sous peine de ne pas
comprendre les enjeux du texte… Pourtant, une petite bibliographie aurait pu
être d’une quelconque utilité à lecteur plus curieux qui aurait apprécié de se
désaltérer aux sources de la connaissance de ce grand philosophe qu’est Alain
Soral… Égal à lui-même, l'auteur est illogique jusque dans la conception de sa
poussive rédaction censée nous expliquer la vie, la mort, le cul en quelque 150
pages.
Ne nous faisons pas d'illusions, l'auteur ayant
autrefois tapiné [3] dans des émissions de télé-réalités sordides
pour y exposer son palmarès de dragueur invétéré, il ne faudra pas s’attendre à
un style littéraire relevé ni encore moins à des saillies textuelles
intelligentes. On nage en plein dans la boue des lieux communs. Combinant un
ensemble de phénomènes aléatoires en une seule explication simpliste (tout est
de la faute des sionistes-francs-maçons... Ils empoisonnent de l’eau pour qu’on
attrape tous un psoriasis…). Lassé de courir après le cul des femmes, je
suppose que Soral fait la cour à un pays dans son entier en faisant le pari de
le ramener dans le giron d’une extrême droite décomplexée.
Tout cet assemblage brinquebalant de cliché ne
serait pas tragique si l'acculturation causée par les mêmes télé-réalités et
leurs logorrhées pour lagomorphes neurasthéniques n’avait envoyé l’esprit
critique de la plupart de nos concitoyens dans les chiottes. Comment adhérer
aux idées d’un Soral portant aux nues des personnages politiques aussi
dangereux que Poutine par exemple, lequel a autrefois descendu froidement sa propre population pour résoudre une prise d’otage.
Comprendre l’Empire
ne propose aucune nouvelle grille de lecture pour saisir les immenses
ramifications du pouvoir. L’auteur ne fait aucune différence entre l’ancien
capitalisme, défini par son théoricien Adam Smith et le Néo-libéralisme, pas plus qu’il ne suggère de
solutions pour sortir de cette solide toile d’araignée où nous sommes tous interconnectés.
Pour mettre au point une vision d’avenir il eut fallu se renseigner auprès de
scientifiques, d’ingénieurs ; il eût fallu maîtriser tous les paramètres
d’un monde complexe en permanente transformation et non en négliger des aspects
importants, par exemple l’impact des activités humaines sur l’environnement.
Soral ne fait qu’exciter l’appétit de la
foule pour les explications les plus simples au travers d’un discours brassant
dans toutes les doctrines « altermondialistes » pour ne pas révéler
les traits grimaçants de sa véritable nature. Derrière son apologie du travail
(encore…), du français bien français et du musulman bien musulman se dissimule
une haine virulente de tout ce qu’il ne peut comprendre.
Les allures de matamore du sieur Soral et de
sa clique ne doivent pas tromper ! Lui et les siens adoptent une double position
paradoxale, faite de provocations morbides dans un premier temps puis, dans un
mouvement de reflux pouvant parfois être assimilé à de la lâcheté pure et
simple, ils assument une posture de victimes outrées, cibles d’une
intelligentsia de « bobos » manipulée par les lobbies
« Maçonnico-sioniste » ! Rassurons un peu ces paranoïaques
pathologiques [4] : les fameux lobbies existent ! Cependant, ils ne font
pas grand-chose pour empêcher les idées malsaines de Soral et de ses complices
de se diffuser, Comprendre l’Empire ayant
été un succès en librairie… Les concepts d’extrêmes droites auraient-ils
quelques invisibles protecteurs, encourageant cette gangrène philosophique à se
disséminer dans le corps social ?
Je ne vais pas m’étendre sur l’énormité de la
chose, d’autres l’ont fait mieux que moi, mais il est dommageable de voir à
quel point ces idéaux grotesques se répandent, trouvant un terreau durable dans
les cerveaux malléables. La multiplication des signaux d’alarme impliquant un
signe désormais trop célèbre témoignent d'un dangereux ballet idéologique où
les camps opposés se nourrissent de leur haine mutuelle en espérant que le jeu
de manipulation leur sera à tous deux favorable… [5]
2.
Bande-dessinée :
Le Meilleur :
En musardant de ça et de là entre les rayonnages encombrés des libraires on peut tomber sur de bonnes choses. Dans le domaine du manga ce sera l’auteure méconnue dans nos contrées Moto Hagio qui dans un style vaporeux démontre sa maîtrise implacable de l’histoire courte à tendance parfois horrifique, souvent fantastique. Reconnue comme l’une des créatrices du shojô [6] dans les années 1970, Moto Hagio explore une narration explosée dosant de manière subtile l’angoisse.
Enfant meurtrier, double envahissant,
gémellité troublante peuplent un univers trouble qui rappelle souvent les
meilleurs écrivains du fantastique comme Edgar Allan Poe ou Henry James. Le
diable se loge dans les petits détails et le passage d'une case à une autre peu
amener un retournement de situation redoutable. En outre Moto Hagio n’hésite
pas à changer de genre, arpentant parfois les arcanes d'une SF complexe. Avec Nous Sommes Onze, l’auteure montre toute
l’étendue de son talent dans un angoissant huis clos spatial. On regrettera que
la suite des aventures des onze se disperse un peu trop. Un écueil largement
tempéré par la qualité de la narration et la description d'un univers cohérent.
Plus qu’une BD classique, cette œuvre
participe d’une recherche à la fois graphique et thématique sur le médium tout
en repoussant les limites des genres. Malheureusement, la publication qui lui
est consacrée par Glénat démontre encore une fois toute la médiocrité de cet
éditeur qui nous offre à nouveau des livres fragiles, mal encollés et mal
imprimés… Capitalisme sauvage quand tu nous tiens...
Dans le petit monde du comics, Sandman a gagné ses titres de noblesse grâce à un récit morcelé dont chaque fragment peut se lire comme une histoire complète, mais dont l’ensemble des parties forme une vaste saga sur le rêve dont les personnages récurrents ne cessent de se croiser. De 1989 à 1996, Neil Gaiman construit un univers foisonnant, passant d’une époque à une autre pour les besoins de son scénario. Picorant à toutes les traditions de contes et légendes, il cimente sa fiction dans un faisceau de références qui aboutiront à une fin aussi tragique qu’inévitable. Les variations de style graphique peuvent rebuter, chaque chapitre bénéficiant du travail d'un dessinateur différent. Cependant, ces fluctuations possèdent une justification, Neil Gaiman confiant chaque partie de son script à un artiste capable de lui conférer l’ambiance idoine.
Pourquoi parler d’une BD qui n’est pas
récente ? Tout simplement parce que les éditions Urban Comics ont décidé
de réimprimer l’ensemble des épisodes en faisant table rase des forfanteries
éditoriales de Panini Comics. La traduction a été repensée et quelques planches
bonus ont été ajoutées. Des analyses de scénarios et des interviews complètent
ces monstrueux ouvrages nous permettant de nous replonger dans un classique de
la littérature. On pourra reprocher le prix excessif aux alentours de 35,00 €
par album ce qui ne met pas la série à portée de toutes les bourses, mais vous
pouvez toujours les faire venir dans vos bibliothèques !
Quoi qu'il en soit, en passant de la fantasy
à l’horreur gothique, Sandman offre
en une seule histoire un gigantesque panorama de toute la richesse du
fantastique. Une saga qui demeurera l’unique diamant de son auteur, Sandman ayant, épuisé toutes les audaces
narratives de Neil Gaiman. Il ne
retrouvera jamais une telle virtuosité et ce ne sont pas ses médiocres romans
qui me convaincront du contraire. Une œuvre dont la perfection dépasse tous les
codes, les conventions et les stéréotypes du genre… Ce qui est déjà pas mal
pour des « petits Mickey »…
- Cromwell Stone / Andreas.
Ma découverte de cet auteur complet allemand ne date, à ma grande honte, que de l'année dernière. Doté d’un style anguleux et jouant des possibilités narratives induites par le découpage, Andreas a trituré les capacités de la BD à explorer de nouveaux territoires au travers de scénarios flirtant toujours avec le fantastique et la science-fiction. Cette recherche de l'inquiétante étrangeté va conduire l'Allemand à s'intéresser de près à l'œuvre d'Howard Phillip Lovecraft.
On a beaucoup glosé sur les difficultés qu’il
y avait à adapter Lovecraft dans d’autres médias que la littérature. Ceci
s’explique sans doute par une technique d’écriture oscillant entre une
précision chirurgicale dans les nombreuses descriptions qui émaillent ses
récits et un goût pour l’hypertrophie adverbiale confinant aux délires lorsque
les abominations du cosmos achèvent de rendre fous les héros. Cette méthode de
narration consistant à empiler les adjectifs et les adverbes les uns derrière
les autres créent un effet incantatoire, une ivresse par le verbe.
À côté de cela on lui reprochera de bâtir des
dialogues plats et de négliger la caractérisation de ses personnages, mais
c’est oublier que les protagonistes de Lovecraft ne sont que des appareils
sensoriels placés là où ils sont pour transmettre aux lecteurs une vérité
angoissante avant d’être broyés. À ces difficultés s’ajoute encore la maîtrise
totale de la structure de l’histoire. Perfectionniste, Lovecraft peaufinait l'architecture
narrative de ses contes. À cet égard, des nouvelles comme l’Appel de Cthulhu, l’Affaire Charles Dexter Ward ou les Montagnes Hallucinées sont des modèles de construction dramatique.
Ces pièges ne parviennent pas à annihiler
l’attrait des beautés morbides suggérées par l’écrivain et de nombreux artistes,
toutes pratiques confondues, se sont frottés de front à son l'univers suintant.
La plupart ont connu un échec prévisible en tentant de visualiser les créatures
du « Mythe de Cthulhu » mais
celles-ci s’apparentent à l’incarnation du concept « d’Horreur
Cosmique ». Elles sont donc, du fait de leur statue à la limite du
symbolique, peu aptes à être matérialisées de manière crédible. Certains
exégètes lovecraftiens, plus prudents dans leurs démarches ont biaisé le
problème en adaptant les nouvelles de Lovecraft à leurs visions propres. Cette
option peut parfois aboutir à des résultats assez étranges comme le Néonomicon d’Alan Moore.
À l’opposé de ce traitement, Andreas
contourne les écueils qui lui barraient la route en s’inspirant de la
cosmogonie de Lovecraft sans faire référence à aucun de ses textes. Pourtant,
le synopsis de ce triptyque contient tous les éléments pour figurer dans l'univers
du reclus de Providence. Ainsi le personnage principal, Cromwell Stone, nous
apparait-il d’abord comme un homme traqué par de mystérieux tueurs pour avoir
participé à une croisière qui fut le théâtre de phénomènes étranges. Il se
réfugie dans une immense bâtisse hantée tandis que d'inquiétants voisins surgissent
dans son environnement anxiogène. Le lecteur s’en doute : la maison est liée
aux événements de la funèbre croisière, eux-mêmes connectés à l’émergence d’une
entité divine perdue sur notre planète. Cromwell Stone, tiraillé par des forces
occultes qui le dépasse n’échappera pas à son destin et connaîtra lui aussi un
sort bien plus pervers que la mort…
La dimension d'horreur cosmique donne toute
son essence lovecraftienne à un récit mené tambour battant est obtenue grâce au
travail graphique d’Andreas rappelant certaines gravures du 19ème
siècle. Le noir et blanc tranché apporte une indéniable atmosphère à cette BD
qui multiplie les visions dantesques. Cromwell
Stone, bien qu’en marge de l’univers de Lovecraft peut se lire comme une
synthèse de toutes ses thématiques de prédilection. Au travers de cette BD
d'une rare intelligence, Andreas prouve que les meilleures adaptations sont
celles qui conservent l’esprit particulier d’un auteur sans en suivre la
lettre…
Le Pire :
Les sorties de bouses imprimés ont été si nombreuses en 2013 que je n’aurais pas assez d’un livre de 2300 pages pour en venir à bout. Autant se concentrer sur ce qui est bon…
3. Cinéma :
- Le meilleur :
Je me suis déjà fendu d’un article au sujet de ce film et de ses nombreux détracteurs. Que dire sinon que Tarantino essaie toujours d’exhumer une certaine forme de divertissement populaire sans pour autant renoncer à en faire un objet qui ne serait qu’uniquement marchand. Si on peut lui reprocher sa gouaille et quelques tics de réalisation, le résultat est néanmoins efficace et digne des séries B d’antan. Un spectacle intelligent qui marque le retour du western spaghetti sur grand écran. Que demander d’autre ?
En s’occupant du Hobbit, juste après être sorti de la réalisation du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson tente de refaire ce qui a fait son succès dans la
fantasy. Las, il semble bien que le système hollywoodien ait dévoré l’âme de
Peter Jackson avec la même rapidité que le dragon Smaug croquant un nain.
Le moindre tic stylistique du réalisateur est
multiplié par 1000. Les prises de vue aérienne se muent en complexes mouvements
de caméra aussi inutiles que gerbant. Le montage accuse une paresse inouïe là où
Peter Jackson n’hésitait pas autrefois à
faire des cuts violents, incisifs qui frappaient par leurs brutalités et
donnaient un impact dramatique puissant au passage d’une scène à une autre. La
direction photographique atonale ne saisit aucune ambiance. Les différentes
séquences éclairées de façon similaire sombrent dans une platitude exaspérante.
Ainsi la description d’une ville a-t-elle exactement le même étalonnage qu’une
scène angoissante impliquant hallucinations et araignées géantes… La technique
du 48 images par seconde confère une texture de plastique à tous les objets,
achevant de sortir le spectateur de l’univers du film. Comment prendre fait et
cause pour des personnages ressemblant à des playmobiles ?
D'autre part, le scénario souffre de béances
monstrueuses dues aux ajouts qui ont été nécessaires pour faire du Hobbit une saga en trois volets. Ainsi,
la love-story esquissé entre un nain semblable à un surfeur californien et une
elfe, totalement inutile pour le récit, leste une bonne partie du métrage d’une
enfilade de stéréotypes embarrassants. Les exemples de pareilles bourdes
abondent pendant ces longues et pénibles 3 heures de projection. Je ne parle
pas du jeu misérable des acteurs qui torpille un ensemble déjà saumâtre.
Le pire étant de voir que de nombreux
spectateurs apprécient un tel plat faisandé. Le pire étant de constater qu’un
réalisateur que j’ai admiré a définitivement vendu son âme au diable. Le pire
étant d’avoir payé ma place pour cette bouse de dragon fumante, espérant
encore, niais que je suis, assister à un moment de cinéma et non à un film en
plastoc…
Les
résolutions 2014 :
- Compte tenu des impératifs temporels et du
besoin que l’on a parfois de se décrasser la tête (lectures, sport, jeux et
autres…) je posterais un peu moins d'articles originaux. Pour l’année 2014, je
me contenterais d'achever le long texte sur les vampires et j’entamerais
lorsque mon emploi du temps me le permettra la révision d’un article sur H.P.Lovecraft
et ses nombreuses déclinaisons.
- À côté de cela je m’astreindrais remettre
en ligne mes illustrations, BDs, peintures, courts-métrages et photographie.
Ceci afin de ne pas perdre ce rendez-vous mensuel avec vous.
- Quelques courtes critiques apparaîtront
pour nourrir la Bibliothèque des Ombres, car je m’aperçois que j’ai de plus en
plus tendance à oublier ce que j’ai lu. En un autre temps, je tenais un journal
de lecture et le moment est venu de me contraindre de nouveau à cette discipline.
Si vous rodez en ces lieux vous pourrez y trouver de quoi sustenter votre
esprit ou, parfois, passer votre chemin sur tel ou tel gâchis de papiers ayant
la forme d’un livre…
Bonne Année à tous et à toutes.
___________________________________________
[1] - Auteur qui influencera H.P.Lovecraft, notamment pour l'ambiance maritime déliquescente.
[2] - Écrivain dont je raffole également et que j’avoue avoir plus lu que Hodgson, ceci expliquant cela…
[3] - Pour reprendre son expression favorite qui revient de manière pathologique dans son discours...
[4] - Mon avis, pour ce qu'il vaut dans le bras de fer Valls / Dieudonné : Je m'en bats les couilles ! Dieudonné, autrefois piètre humoriste s'est acoquiné à Alain Soral, ce qui le disqualifie d'office comme étant quelqu'un de raisonnable. L'attitude de Valls dans cette affaire est au choix stupidement conne ou dangereusement suicidaire. En tendant à Dieudonné (qui n'attendait que ça !) une aussi belle exposition médiatique il gave une certaine extrême-droite de nouveaux convertis ! A croire que Dieudonné à trouver un nouveau partenaire pour ses sinistres pantalonnades...
[3] - Pour reprendre son expression favorite qui revient de manière pathologique dans son discours...
[4] - Mon avis, pour ce qu'il vaut dans le bras de fer Valls / Dieudonné : Je m'en bats les couilles ! Dieudonné, autrefois piètre humoriste s'est acoquiné à Alain Soral, ce qui le disqualifie d'office comme étant quelqu'un de raisonnable. L'attitude de Valls dans cette affaire est au choix stupidement conne ou dangereusement suicidaire. En tendant à Dieudonné (qui n'attendait que ça !) une aussi belle exposition médiatique il gave une certaine extrême-droite de nouveaux convertis ! A croire que Dieudonné à trouver un nouveau partenaire pour ses sinistres pantalonnades...
[5] - Pour ceux que la pensée intéresse réellement et qui veulent élargir leurs champs d'investigations et qu'un peu d'effort dans la lecture ne rebute pas, je recommandes quelques ouvrages qui valent bien plus que la marmelade de mots de Soral : Éloge de la Fuite / Henri Laborit ; La Nouvelle Grille / Henri Laborit ; Ecoute Petit Homme / Wihelm Reich ; Psychologie de masse du Fascisme / Wihelm Reich ; Essai d'exploration de l'Inconscient / C.G.Jung ; L'unique et sa Propriété / Max Stirner ; liste non exhaustive, bien évidemment... D'une manière générale préférez toujours l'original à l'imitation...
[6] - Qu’on
nommera manga « pour fille » bien que cette définition ne corresponde
pas vraiment à la réalité d’un courant tiraillé entre d’énormes différences de
tonalité...
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