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    dimanche 25 février 2018

    Bibliothèque des Ombres : Imaro/Charles R. Saunders (in Psychovision)

    Parce qu’il n’y a pas que Black Panther dans la vie, profitons néanmoins de manière putassière et éhontée du dernier avorton de l’écurie cinématographique la plus normative du moment pour revenir un peu sur un monument de la Fantasy épicée avec Imaro. Un personnage avec lequel l’auteur Charles R. Saunders se proposait de « décoloniser » le genre littéraire en créant un personnage capable de botter le « cul blanc de Tarzan »… Il va sans dire que c’est une réussite totale !

    (Cliquez sur l'image pour accéder à la critique...)

    http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/1352-imaro

    Imaro par Ken Kelly, une image qui aura déclenché la fureur de l'écrivain, bien que je doute que l'illustrateur ait eu les coudés franches sur cette illustration qui transforme notre héros en un ersatz légèrement bronzé de Tarzan... Mercantilisme, quant tu nous tiens...


    vendredi 16 février 2018

    Bibliothèque des Ombres : Silver/Stephan Franck (in Psychovision)

    Encore un ouvrage qui exploite à fond les ballons la mouvance « pulp », laquelle n'en finit pas d'être recyclé dans la culture populaire contemporaine. Ces hybridations accouchent souvent d'œuvres mort-nées ou la déférence compulsive le dispute au fan service le plus putassier, mais parfois cela aboutit à de solides séries B rondement menées par des auteurs qui ont une vision et une parfaite connaissance de leurs sujets, ce qui est le cas dans ce très fréquentable comics.

    http://www.psychovision.net/bd/critiques/fiche/791-silver-1
    
    Une case splash régit par le "nombre d'or"...
    ...ainsi qu'une héroïne pas commode, ingrédients d'un comics oscillant
    entre modernité et respect d'une certaine tradition picturale...

    lundi 22 mai 2017

    Bibliothèque des Ombres : Le Roi en Jaune/Robert W. Chambers (in Psychovision)

    2017 sera décidément sous la bannière des Grands Anciens, et ce, à tous les points de vue… Pourquoi ne pas commencer en découvrant un auteur déconcertant dont les ambiances aussi singulières qu’inquiétantes auront marqué le maître de Providence ? Robert W. Chambers, à travers le fameux Roi en Jaune aura posé les jalons de l’horreur cosmique à travers un corpus de nouvelles aussi parcimonieux que réussi.

    http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/1349-roi-en-jaune-le
     

    dimanche 16 avril 2017

    Bibliothèque des Ombres : Le Bazar des Mauvais Rêves/Stephen King (in Psychovision)

    Ce long week-end est l’occasion de lire un peu. Pour ma part, je célèbre ici mes retrouvailles avec un auteur que j’affectionne particulièrement au travers d’un recueil de nouvelles ou il fait la démonstration de la versatilité de son talent. Oui ! Qu’il aborde le fantastique ou la comédie grinçante du quotidien, Stephen King demeure un des derniers monstres littéraires qu’il est de plus en plus difficile de surclasser au vu de l’indigence de ses successeurs…

    http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/1348-bazar-des-mauvais-reves-le
     

    vendredi 17 mars 2017

    Bibliothèque des Ombres : Les Sentiers des Astres vol.2 : Shakti/Stefan Platteau (in Psychovision)

    Après une ouverture de saga remarquable par sa pertinence et un conte de fée d'une noirceur abyssale qui m’avaient scotché, il est temps de se pencher sur le deuxième volet de cette saga. Est-il aussi bon que le premier ? Stefan Platteau est-il une nouvelle valeur sûre de la Fantasy francophone ? Si à la deuxième question l’on peut répondre par l’affirmative, je nuancerais pour ma part la deuxième réponse. Oui, c’est très bien… Mais peut-être que la réussite éclatante de ses deux premiers romans fait-elle dans mon cas de l’ombre à celui-ci… Toujours est-il que c’est une appréciation en demi-teinte pour ma part. Ce n’est pas mauvais, mais quelques coutures visibles me gênent aux entournures… Et vous, qu’en avez-vous pensé ?


    http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/1347-sentiers-des-astres-2-les-shakti


    dimanche 17 juillet 2016

    Bibliothèque des Ombres : Dévoreur/Stefan Platteau (in Psychovision)

    Suite des lectures de l’été avec l’excellent roman de Dark-Fantasy de Stefan Platteau. Cet auteur belge est en train de s’imposer comme un incontournable de la Fantasy grâce à une plume inspirée et une propension à mêler intelligemment un onirisme empruntant aux mythes hindous et une horreur viscérale n’hésitant pas à verser dans le gore avec une très grande cruauté quand le besoin s’en fait sentir. Un traitement inédit de la Fantasy, très loin des chevaliers rutilants, des elfes nimbés de paillettes et autres stéréotypes saoulant de BCF (Big-Commercial-Fantasy…). Cerise sur le gâteau, ce livre soigné ne vous entraîne pas dans une saga de 200 tomes puisque ce conte se clôt sur une chute grinçante à la hauteur de ses prémisses…

    http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/1343-devoreur
    Cliquer sur l'image pour accéder à la critique.

    dimanche 10 juillet 2016

    Bibliothèque des Ombres : Intérieur Nuit/Marisha Pessl (in Psychovision)

    Profitons des vacances d’été pour s’instruire et s’amuser. Voici un thriller ésotérique – genre ne comptant pas que des réussites –, qui dépasse ses confrères littéraires grâce à une intrigue qui s'interroge sur notre propension à interpréter le réel à partir d'informations fragmentaires. Une logique paranoïaque dont nous sommes très souvent les victimes consentantes. Cerise sur le gâteau, le roman se pique d'analyse cinématographique passionnante sur le cinéma d’horreur. 

    Pour lire la chronique, il suffit de cliquer sur l'image.

    http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/1344-interieur-nuit

    lundi 16 mai 2016

    Bibliothèque des Ombres : Morwenna/Jo Walton (in Psychovision)

    La Bibliothèque des Ombres rouvre ses portes après une petite mise en sommeil dû, entre autres, à la rédaction des Chroniques de Yelgor qui focalise toute mon attention. Voici donc un roman de Fantasy qui prend le genre à rebrousse-poil tout en parlant de livres. Le genre de roman qui te donne envie de compulser d'autres ouvrages, augmentant de façon exponentielle la taille de la bibliothèque. De plus cette chronique adolescente est à recommander aux jeunes lecteurs de tous horizons... Ami enseignant, si tu m'entends....

    http://www.psychovision.net/livres/critiques/fiche/1342-morwenna

    dimanche 7 juin 2015

    Bibliothèque des Ombres : La Maison aux Insectes/Kazuo Umezu (in Psychovision)

    Pris dans la rédaction d’une nouvelle qui a pris les dimensions épiques d’un petit roman, je ne me fendrais pour ce mois-ci que d’un article sur la sortie d'un classique du manga d'horreur.

    Pour lire l'article, comme d'habitude, il suffit de cliquer sur l'image.

    http://www.psychovision.net/bd/critiques/fiche/662-maison-aux-insectes-la

    dimanche 24 mai 2015

    Bibliothèques des Ombres : Redneck Movies : Ruralité et dégénérescence dans le cinéma américain/Maxime Lachaud



    En voyage dans les terres de l’Oncle Sam, vous dérivez dans un paysage fait de bicoques délabrées sous un soleil de plomb. Vous conduisez depuis des lustres, avec pour seules compagnies les cactus, les mouches et les cadavres de tatous achevant de se dessécher dans la poussière de la route rectiligne. Vous êtes paumés dans un décor désertique échappé d’un film post-apocalyptique. Vous allez bientôt tomber en panne d’essence. Vous vous arrêtez dans une station-service, vraisemblablement la dernière dans ce qui semble être le trou du cul du monde. La lumière est aveuglante, gluante. Elle colle aux objets, imbibe de sueurs rances la moindre surface. Vous dégoulinez, vos mains sont moites. Ce superbe guide GPS avec sa voix d’actrice porno intégrée vous a fielleusement claqué dans les doigts, la chaleur ayant achevé de griller ses fragiles entrailles électroniques. Vous voilà obligé de chercher votre chemin sur la vieille carte usagée de votre arrière grand-père, laquelle n’est plus à jour depuis des siècles. Vous êtes dans la merde.

    Autant demander votre route aux autochtones. Alertés par les soubresauts asthmatiques de votre moteur, ils sortent de leurs bicoques en tôles ondulées, s’avançant d’un pas chaloupé sous le cagnard. Ils chassent devant eux quelques poules faméliques qui caquètent en s’enfuyant entre leurs jambes, peinant à prendre leur envol. Le grand type au nez cassé vous observe d’un air mauvais. Ses yeux porcins vous scrutent tandis que sa bouche aux chicots moisis exhale une puanteur d’alcool frelaté. D'ailleurs, un petit panneau en ruine, écrit à la main avec du saindoux sur lequel vrombit un essaim de mouches vertes, annonce que vous trouverez dans cette station le meilleur « Moonshine » de la région. Derrière son père peu ragoutant avec sa salopette maculé par plusieurs couches de tâches suspectes, la transformant en une toile de Pollock inquiétante, sa fille – à moins que ça ne soit sa sœur – aux formes plantureuses vous regarde avec intensité, dissimulée dans l’ombre de son stetson. Elle fait plusieurs va-et-vient entre le vieux distributeur rouillé de sodas et l’ombre du porche, roulant des hanches, mettant en valeurs ses énormes seins que la sueur imprime sur son tee-shirt.

    Troublé par la créature dont les chairs alanguies par la fournaise sont autant d’appels à une bestiale copulation, vous demandez votre chemin à « Father Fred ». Tirant sur son cigare éteint et mâchonné depuis trois longues heures, celui-ci vous assène d’abord une mauvaise nouvelle. Bien que bardé d’équipement ultra-moderne, votre voiture vient de rendre son dernier soupir. Et il ne faudra pas espérer avoir une pièce de rechange dans les prochains jours. Mais qu’à cela ne tienne, vous allez profiter de la générosité des bons gars du Sud (et peut-être avoir la chance de culbuter Sassy-Sue dans la paille…). Dans trois jours, on organise le festival de la viande de porc dans la ville voisine. Un beau moment de convivialité où vous pourrez tâter le cul des vaches (et des fermières) tout en dégustant des produits locaux…

    Vous êtes bien naïf…
    ______________________________________________________ 

    Cette introduction en forme d’hommage vous prépare à entrer dans le monde merveilleux des Rednecks Movies ! Vous allez explorer les méandres les plus insalubres d’une mythologie contemporaine que le cinéma d’horreur des années 70-80 a contribué à installer dans notre inconscient collectif. Qui ne connaît pas le Redneck Movie et ces poncifs ?

    Popularisés par une pléthore de survivals bas du front dans lesquels des teenagers débiles se perdent chez les pécores locaux, tous consanguins et forcément cannibales, ces films sont farcis de stéréotypes que des légions de mercenaires de la pellicule ne cessent de recycler de remakes en reboots (mais si, vous voyez de qui je parle…). Et pourtant, cette forme de scénario abêti n’est que la pointe de l’iceberg que cet ouvrage vous propose d’aborder.

    En remontant aux racines socio-économiques de ces récits, Maxime Lachaud démontre, si besoin était, que la fiction contient en son cœur une vérité cachée. Partant de l’histoire du Sud des États-Unis et de leurs rapports avec l’esclavage, l’auteur revient sur les conséquences méconnues qu’a eues l’afflux de cette population sur les ouvriers agraires. Reléguées en dessous des esclaves, virées de leurs champs comme des malpropres, ces communautés rurales appauvries se sont refermées sur elles-mêmes. Survivant parfois en autarcie, elles ont développé un chauvinisme et une bigoterie exacerbés.

    Envie, colère et paupérisation ont jeté les dès d’un jeu morbide entre les blancs et les noirs sous les regards amusés des grands capitalistes de l’époque. Le Ku-klux Klan – de sinistre mémoire – a prospéré sur les ruines morales de toute une population électrisée par des prédicateurs proches de la démence. Dans cette ambiance mortifère, il n’était pas rare que le plus petit incident soit monté en épingle et aboutissent à des lynchages cathartiques d’une violence inouïe perpétrés par des groupes hystériques et bigots. Femmes et enfants participaient parfois à la mise à mort du bouc émissaire et l’on faisait ripaille sous les arbres à pendus. La guerre de Sécession et la catastrophe économique qui en a résulté ont accentué l’image d’un Sud déliquescent. Immaculés et pimpants, les manoirs des grands propriétaires terriens ayant fait faillites se sont transformés en ruines inquiétantes, hantées par une noblesse décatie s’enfonçant dans la folie et la consanguinité.

    En passant en revue tous ces soubresauts, parfois peu perceptibles par le grand public que nous sommes, Maxime Lachaud nous dépeint les États-Unis du Sud dans toutes leurs complexités : un territoire où la violence du Far-West est encore de mise. Un endroit fait d’une multitude de luttes perdues, de strates de rancœurs enkystées dans les âmes et la poussière.

    La Nature joue un rôle non négligeable dans ces fictions. Indifférente aux destins des créatures qui se battent à sa surface, elle est hostile, engendre dans la boue des marais des sangsues géantes et des monstres de Gila dans le désert. Impitoyable, le soleil grille la couenne des touristes. Les mouches et les moustiques pullulent et harcèlent hommes et bêtes. La chaleur décompose tout, exhale des odeurs fétides, gonfle les chairs et brûle les cerveaux, nous rappelant à notre état de primate. Les coïts ne sont que d’horribles viols collectifs, le moindre mot de travers peut entrainer une spirale de violence sans fin. On ne survit là-dedans qu’en biberonnant un alcool capable d’assommer un bœuf en deux verres…

    Si la nuit, le vent et la tempête se faisaient les complices des vampires, des fantômes et des savants fous aux belles heures de la Hammer Film et du cinéma gothique, la fiction sudiste s’empare du jour. Les monstres ne se cachent plus dans les ténèbres. Toutes les horreurs imaginables ont lieues dans la lumière du soleil qui cesse dès lors de devenir un astre d’espoir.

    Le « Gothique sudiste » comme le dénomme Maxime Lachaud n’est pas récent. Ses racines se trouvent dans la littérature. Et quelle littérature ! À l’inverse de bons nombres d’érudits qui tendent à séparer de manière un peu pédante la Culture avec les œuvres d’exploitation, le journaliste les unit en une même unité. La plus fine plume américaine a ainsi donné naissance à ce genre : des auteurs comme Tennessee Williams, Marc Twain, William Faulkner ou Truman Capote. Plus contemporains, Cormac Mc Carthy, Harry Crew ou Joe R. Lansdale continue de creuser ce sillon où l’hyperréalisme des descriptions participe à l’élaboration d’une esthétique de la décrépitude. Fasciné par le monstre humain, ces auteurs ne s’embarrassent pas de mort-vivants ou d’un folklore faisant appels aux vieilles légendes usées jusqu’à la corde. L’horreur des carcans moraux, la ferveur religieuse et la promiscuité forcée face à un environnement hostile forment un terreau bien plus brut et effrayant pour les écrivains.

    Dès les années 20,le genre s’affiche sur les cinémas pour colorier en rouge les rêves des spectateurs. Oscillant au fur et à mesure de ses incarnations entre le cinéma d’auteur et la série B poissarde, il donne naissance à quelques chefs-d’œuvre pelliculés. Des cinéastes comme John Huston (La Nuit de l’Iguane, Reflet dans Œil d’or [1]) ou Elia Kazan (Baby-Doll) retranscrivent le soufre qui hante les classiques littéraires en se jouant de la censure de l’époque, ouvrant la voie à d’autres réalisateurs qui repousseront les limites de la violence et du bon goût.

    Tout comme le western, dont il est le rejeton turbulent, le gothique sudiste conserve dans son discours le thème de la Frontière. Frontière physique avec ses territoires inhospitaliers martelés par un soleil de plomb, mais aussi frontière corporelle. La question de la sexualité débridée et de la viande hante le genre de manière maladive. Tendant volontiers le cou aux censeurs de tous poils, les différents réalisateurs ont affronté de front pléthore de sujets tabous, se livrant à une radioscopie de l’inconscient glauque de l’Amérique profonde. Pédophilie et viol sur fond de noblesse décatie (Baby-Doll), viol homosexuel (Délivrance de John Boorman), cannibalisme (Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper), zoophilie… Les rejetées de Dieu se vengent sur les citadins privilégiés, le Sud viole, démembre et détruit le Nord le temps d’une illusion née de la chaleur étouffante.

    Mais Maxime Lachaud ne s’arrête pas à ses classiques, nous entraînant loin dans les méandres des productions locales dont les comédies sudistes mettant en vedette Burt Reynolds. Bâties sur le folklore du bouilleur de cru pourchassé par le shérif et ses sbires tentant d’appliquer les lois de la prohibition, ces films révèlent une vraie culture locale avec ses propres mythes. Le Moonshine, alcool frelaté fabriqué grâce à la lumière de la pleine lune et capable de rendre aveugle celui qui le consomme sans précaution est au cœur de ces légendes.

    Le temps d’une étape dans la gaudriole et nous découvrons que les archétypes du gothique sudiste ont infecté tous les cinémas. De l’Australie (Razorback de Russel Mulcahy, Réveil dans la Terreur de Ted Kotcheff) en passant par la France (La Traque de Serge Leroy, Canicule d’Yves Boisset) et la Belgique (Calvaire de Fabrice du Welz), les ploucs homicides se sont disséminés partout. Ils ont contaminé la nature qui cesse de prendre la pose pour les cartes postales, se transformant en infâme bourbier glacial prêt à nous happer.

    À travers la visite de cet immense pan de la culture cinématographique, l’on s’aperçoit que les horreurs que nous ont infligées les cinéastes, qu’ils soient des génies au sommet de leurs gloires ou de besogneux tâcherons de la série Z, ne parlent que de notre rapport conflictuel avec la nature dans toute son âpreté. Condition de vie hostile et humanité corruptible, encline à toutes les folies font bons ménages pour tisser des marais d’illusions dans lesquelles nous aimons nous enfoncer.

    Derrière nos écrans tactiles, notre belle assurance, nos gratte-ciels symbole de notre égotisme, se cache un barbare sans foi ni loi.

    Un livre indispensable pour tout amateur du genre qui en découvrira tous les soubassements et pour les néophytes qui pourront se régaler d’une prescription abondante de films (et de romans…).

    ______________________________________________________

    [1] Reflet dans Œil d’or : Une petite perle du genre avec un Marlon Brandon en général homosexuel confit dans sa frustration, se rinçant l’œil sur les corps d’éphèbe de ses sergents tandis que sa femme délaissée s’envoie en l’air avec toute la caserne…

    dimanche 11 janvier 2015

    Éphéméride 2015. L'Année des Ordures !

    Fan-Art de Omaha, the Cat Dancer. Cliquez ici pour la version intégrale !

    Je ne m’autorise que rarement, même sur ce blog, à vous faire part des élans de mon petit cœur fatigué. Parce que soyons sincère, qu’est qu’on en a foutre de mes récriminations ?

    Néanmoins, le premier message de l’année est l’occasion de parler un peu ensemble — enfin moi tout seul surtout — en toute cordialité. Ne vous étonnez donc pas de l’aspect décousu de ce texte, je ne cherche pas à rédiger quelque chose de construit ou à vous enseigner quoique ce soit, ce qui serait grotesque.

    C’est un billet d’humeur, comme je n’en ai plus fait depuis longtemps. Avec toute sa subjectivité viscérale collée à sa peau.

    1. L’Année des Ordures.




    On se réveille avec la gueule de bois avec la France au bord de la guerre civile parce que deux connards ont décidé de faire un carton dans une salle de rédaction. Et que d’autres, les experts télévisuels encartés ouvrent grand leurs claques-merde pour commenter un événement dont nous n’aurons la substantifique moelle que dans une bonne dizaine d’années. Si tant que ne l’ayons, car les deux connards s’étant faits dégommés en mode kamikaze, il va devenir difficile de démêler le vrai de l’affabulation. Les morts ne parlent pas, n’est-ce pas ?

    Que dire de cet acte qui n’ait pas déjà été disséqué par les médias mainstreams, que je n’écoute toujours pas du reste… Mais rien ! Il n’y a rien à en dire, justement. Puisque nous n’en savons que des échos, sur quelles bases solides pourrait-on argumenter ? Aucune ! Oh ! Pourtant, ce n’est pas fini, ça ne fait que commencer, ça va continuer de nous gangréner malgré nous. Comme si le travail des sapes commis par des décennies de « crise » ne suffisait pas à amollir nos cerveaux.

    Le plus idiot dans tout cela c’est que ces malheureux dessinateurs que nous porterons hypocritement aux nus seront instrumentalisés à droite et à gauche, voire serviront de parfait porte-étendard à l’Extrême Droite,[1] cette Extrême droite rampante qu’ils n’ont jamais cessé de brocarder même au pire de leur forme ! Ironie dramatique quand tu nous tiens…

    Alors avant d’entamer de grands discours, l’œil torve empli de certitudes, l’écume haineuse à la gueule, regardez-vous un peu pour voir si votre reflet ne vous renvoie pas l’image d’un beauf à la Cabu !

    Ma seule conviction c’est que le meilleur moyen de dépasser ce bourbier est de continuer à noircir des pages, quitte à déplaire. Ceci nous a rappelé que le crayon et la plume ont conservé intacte la magie qui les entoure.

    2015 promet d’être une belle année pour les ordures. Il ne manque plus que TAFTA passe et je pourrais dire que nous allons couler dans un océan de merdes si profond que nous n’en remonterons probablement jamais.



    Une BD largement fréquentable...

    Récemment, je me demandais pourquoi je n’arrivais plus à écrire de la Scince-Fiction comme à mes balbutiements adolescents. Les derniers mois m’ont suffisamment donné de matière à vomir pour trouver un début de réponse à la question. Non pas que je n’aimasse plus la SF, mais plus les années avance et plus je découvre effaré que mon imaginaire patine par rapport à la réalité. Ce commentaire n’englobe pas la SF de type poétique dont les ressorts ont plus avoir avec la Fantasy et le Fantastique que la véritable anticipation.

    Revoyez et relisez vos classiques ! Le futur c’est maintenant ! Les pires prévisions qu’ont pu faire les auteurs des années 50-70 sont désormais bien ancrées dans notre quotidien…

    Je me rappelle qu'enivré par les trips paranos de Phillip.K.Dick et Richard Matheson, je visualisais ce moment où nous serions tous obligés de contracter 2.300 assurances tandis que nous cotiserions pour une hypothétique retraite à 80 ans. Depuis un nabot est devenu le président de la France et a explosé « le tabou des retraites. ». Sur les traces nihilistes de notre Napoléon bis, des politiciens belges veulent monter l’âge de la retraite à 69 ans...

    Comment encore faire de la SF dans ce contexte ?

    J’ai pourtant essayé plusieurs fois avec des versions space opera du personnage d’Ethel Arkady mais ces tentatives n’ont jamais abouti. Il me manquait toujours quelque chose…

    Je n’arrive plus à me projeter dans un futur, fut-il lointain ou proche. En conséquence, l’univers que je construis autour d’Arkady s’axe à la fois dans le passé et dans la dernière partie sur un présent/futur très légèrement fantasmé. Ce n’est donc pas de la SF, ni de la Fantasy… Et n’ayant pied nulle part, tout du moins je le souhaite ainsi, il m’est loisible d’écrire comme je le veux.

    La Fantasy ne se penche que rarement dans ses soubassements sur des thématiques contemporaines. Notre rapport à la technologie, aux médias et à la politique lui est presque étranger. Le prisme indispensable de la fiction par rapport à l’altérité du présent me paraît avoir été laissé en friche. Je n’ai pas la prétention d’avoir lu tout ce qui ce faisait en Fantasy ou même en SF, ce serait impossible, mais sur la majorité des productions qui me passent entre les mains, et c’est déjà un beau panel, un très petit pourcentage se préoccupe de questions ayant un rapport plus ou moins lointain avec la réalité que nous vivons.

    La littérature de genre des débuts, jusqu’à la fin des années 80[2] me paraissait en phase avec le monde qui nous entourait, que ce soit de manière très directe en exploitant une avancée technologique ou de façon bien plus métaphorique. Les déclinaisons actuelles en revanche font preuve d’une fadeur exemplaire. Comme si le moindre élément susceptible d’entraîner une réflexion en avait été soigneusement expurgé.

    Bien sûr la fiction se doit et avant tout d'être divertissante. Elle doit proposer une bonne histoire et emmener le lecteur dans son univers. Mais c’est encore mieux si elle nous amène dans son sillage à adopter un autre point de vue, qu’elle cherche à nous interroger sur notre propre nature paradoxale.

    À mon humble niveau, c’est ce que je souhaiterais obtenir. J’ai toujours ce désir de ne pas présenter un texte insipide, sans fond, qui ne reprendrait que les stéréotypes que l’on attend de tel ou tel genre. Je veux me servir des genres et non être asservi par eux.

    D’où la forme chaotique qu’adopteront les Aventures d’Ethel Arkady, chaque nouvelle pouvant sauter dans le temps, être simplement divertissante ou posséder dans ses soubassements une allusion à un sujet qui m'interpelle.

    3. La Mort programmée de la Littérature (et affiliés…).

    Le système éditorial est une vieille chose moribonde encore agitée de quelques soubresauts qui nous envoie à la face des pets chargés d’effluves nauséabonds dans le fumet desquels nous pouvons distinguer des fragrances de Marc Levy, d'Amélie Nothomb et autres mastodontes multi-récompensés.

    La fuite en avant du monde du livre me fait peur. Ça sent la naphtaline. Que ce soit dans la Littérature ou dans la BD, ça se crispe, ça coince. Les rotatives tournent de plus en plus vite. Les ouvrages n’ont pas le temps de se gagner un public à la force de leurs idées qu’ils sont éjectés, direction le pilon, pour laisser place à la dernière blogueuse à la mode, à la dernière première dame bafouée.

    Et je ne parle pas de l’horreur logistique qu’entraîne cet état de choses dans mon boulot de bibliothécaire. Même avec un budget assez conséquent, c’est impossible à suivre. C’est ubuesque. Que les auteurs publiés ne touchent plus leurs vies ne me surprend pas quand on voit que la durée d'existence d’un livre ne dépasse pas les deux mois. Certains insectes vivent plus longtemps !

    Cette surproduction étouffe la pluralité de la culture, la tue. Au final, seuls ceux qui ont une promotion digne d’un blockbuster vont réussir à surnager, là où tant d’autres crèveront. Pourtant parfois des petits éditeurs mettent les mains dans le cambouis et accouchent d'un remarquable boulot, exhumant des perles des limbes de l’histoire artistique. Je les salue au passage et les remercie.

    Reste qu’il manque à mon sens une injection de sang neuf dans tout ce bordel. Je serais bien en peine de lister toutes les aberrations systémiques qui gangrènent l’économie du livre, elles sont si nombreuses que cela donne le tournis. Je laisse à des plus patients que moi le soin de se pencher sur la question.

    Dans ce microcosme, les rondes jambes et la cooptation mènent la danse. Je n’y ai pas ma place. J’ai déjà fort affaire, pris entre mon travail alimentaire et une santé parfois déficiente pour me soucier de plaire à untel ou à untel dans le mince espoir que celui-ci daigne jeter un œil approbateur aux modestes fruits de mes efforts.

    J’ai parcouru le long du dur chemin que l’on fait suivre aux auteurs débutants en quelques occasions. Chômeur à l’époque des faits, j’ai malgré tout sacrifié mon maigre pécule sur l’autel de l’un ou l’autre festival de BDs, arpentant des allées empestant le plastique et polluées par des sourires papelards. On a fait des promesses, aucune n’a été tenue.

    Je regrette amèrement d’avoir fait ces démarches, d’avoir engagé une somme de travail, colossale, auprès de dessinateurs croyant tout comme moi dans les possibilités de l’histoire que nous mettions sur pieds. Je suis d’autant plus agacé par cette situation quand je vois les livres et les BDs indigentes qui sont vomis par ce système[3].

    Alors non ! Mes propres productions ne sont pas parfaites. Qui peut prétendre à la perfection ? Elles sont ce qu’elles sont, mais en l’état je les pense ni pire, ni mieux que ce que je peux parfois feuilleter dans les étals des librairies.

    Et si c’est le cas, si elles peuvent trouver un public, se tordre dans tous les sens pour parvenir jusqu’à toi, lecteur, pourquoi n’userais-je pas des plate-formes éditoriales disponibles sur le Oueb ?

    Car c’est peut-être dans les entrailles de silicium que joue le futur de la littérature !

    4. Et donc...


    Recherche pour la couverture de Massacre Payant...


    Donc au fil des ces quelques réflexions que je me désole de vous imposer, mais qui sont restées depuis trop longtemps coincées dans ma gorge, quelle est la suite des événements ?

    Pour certains projets en cours, je continuerais les démarches éditoriales, en sachant que les chances sont infinitésimales. Pour d’autres, et notamment tout ce qui relève du Cycle d’Arkady comme je l’appelle, ce sera peu à peu mis à votre disposition sur la grande toile d’araignée.

    Si j’ai ne serait-ce que deux lecteurs, je considérerais cela comme une victoire ! Oui, je me contente de peu, mais je ne suis pas Valérie Trierweiler.

    En outre, les récits resteront accessibles aussi longtemps que le Web perdurera. J’en imprimerais également certains pour l’une ou l’autres occasions particulières.

    Produire de A à Z une nouvelle, un fascicule est une gageure. Il est toujours préférable d’avoir derrière soi une équipe éditoriale plutôt que de faire tout le boulot soi-même. Parce qu’il apporte un œil frais, un recul et un préposé à la correction des manuscrits, l’éditeur est un auxiliaire irremplaçable. S’en passer c’est ralentir singulièrement le temps d’écriture. Mais je crains soit de n’avoir pas assez de talent, soit de ne pas être commercialement fiable pour parvenir à convaincre un éditeur. Pour le moment au moins.

    Pourtant, je suis un pathétique accroc à l’écriture. Il faut bien que les récits tentent de trouver un lectorat, qu’ils volent de leurs propres ailes, dernières fôtes d’aurtografes incluses.

    Les nouvelles que je balancerais sur le Oueb 2.00 comporteront quelques petites lacunes orthographiques. Je m’en excuse d’avance et prie les éventuels lecteurs de faire preuves d’une certaine indulgence.

    Donc les chantiers en court pour 2015 seront :

    — Blog :

    Conséquemment à mon envie de propulser mes récits dans le Oueb, ce site devrait connaître plusieurs changements significatifs.

    — BD :

    1. Monatos (Avec DuarB) : Nouveau dossier, relance des éditeurs… le scénario est complet. Si rien ne se débloque d’ici l’année suivante, nous aviserons avec le dessinateur de ce que nous ferons… Encore un peu de patience…

    2. La Foie (avec Didizuka) : Je compte finir le scénario de cette histoire qui me tient à cœur dans le courant de cette année. Pour la réalisation ce sera un quatre mains avec Didizuka, bien que je ne sache pas encore la forme que cela prendra. Un dossier sera envoyé aux éditeurs…

    3. l’Ordre Noir : J’aimerais revenir à cette aventure en solo (pour le moment), mais la BD demande énormément d'investissement. Mes conditions d’existence actuelle font que pour un tas de raisons indépendantes de ma volonté, ce temps et surtout l’énergie me manque. Pourtant, l’envie de continuer cette histoire me taraude. Le synopsis est complet, la fin écrite et j'ai quelques pages de découpages d'avance...

    — Écrits :

    1. Quelques nouvelles sont déjà presque achevées. Il ne manque que la mise en forme et des relectures par des tiers pour éliminer au maximum les maladresses. Elles comporteront outre une couverture, des illustrations intérieures. Étant par nature modestement ambitieux, je souhaite que chaque histoire ait un style graphique différent.

    2. D’ici fin Janvier je devrais pondre un roman en quelque 52 heures. Un pari un peu stupide fait dans le cadre du Projet Bradbury, initié par l'écrivain/éditeur Neil Jomunsi. Depuis quelque temps déjà j'avais envie d’obtenir un résulte probant dans des délais resserrés, mais j’ai trop souvent tendance à tourner autour du pot. Ce sera la version finale d’une nouvelle intitulée Massacre Payant dont l’intrigue renvoie autant à la crise financière de 2008. [4] j'en reparlerais prochainement...

    3. Il y aura moins d’articles sans lien direct avec mes fictions sur le blog, pour la bonne raison que leur rédaction me demande du temps, et que ce temps, je veux le récupérer pour mes nouvelles.

    4. Si je participe encore à quelques Appels à Textes ce ne sera qu’avec parcimonie, ce type de concours ne m’inspirant que méfiance. Certaines réponses reçues ayant été très peu courtoises, trop laconiques ou carrément absentes après plusieurs relances. Tous les anthologistes ne sont pas à blâmer et je ne généralise pas, mais un peu de respect pour le travail d’autrui me paraît indispensable pour entamer des relations qui ne soient pas unilatérales entre auteurs et éditeurs… Nous ne sommes pas des chiens !

    Et enfin, malgré tout,

    Une bonne année à vous tous.

    ____________________________________

    [1] - Cela fait un moment que je n’avais plus lu de Charlie Hebdo

    [2] - Qu’on me pardonne mes erreurs de datations et autres approximations, si certains d’entre vous ont quelques meilleures notions que votre humble narrateur, n’hésitez pas à combler mes manques dans les commentaires.

    [3] - Heureusement, l'on trouve de bonnes choses de temps à autre, je vous conseille de vous en remettre à ma Bibliothèque des Ombres pour plus de détails.

    [4] - Toute proportion gardée, ce n’est pas un documentaire. Cette histoire est surtout l’occasion de faire de l’œil aux genres cinématographiques du Giallo et du Slasher dont je suis très friand. Ce roman s’inscrit dans le cadre du Cycle d’Arkady et devrait donc être mis en ligne après relecture. (Il faudra quand même compter plus de 6 mois après rédaction du premier jet.)

    vendredi 9 janvier 2015

    Bibliothèque des Ombres : Omaha the Cat-Dancer/Reed Waller & Kate Worley (in Psychovision).

    Après un début d’année on ne peut plus meurtrié, il est temps de se changer un peu les idées avec un très bon comics érotique (oui, oui, ça existe !) et de boire frais à Saint-Tropez. Travail d’équilibriste entre les conventions du genre et les aspirations plus universelles de ses auteurs, Omaha the Cat Dancer fait partie de ces œuvres injustement boudées dans nos contrées qui allient le fond et la forme pour passer allégrement au-delà des genres. 

    Grâce à un scénario inspiré, des personnages bien campés et un graphisme qui, s’il ne paye pas de mine, s’avère d’une redoutable efficacité narrative, les auteurs réussissent à nous mener dans les tours et détours d'une simple histoire d'amour sans pour autant sombrer dans la mièvrerie...

    Pour plus d'explications, cliquez sur la couverture !

    http://www.psychovision.net/bd/dossiers/426-omaha

    dimanche 25 mai 2014

    Bibliothèque des Ombres : Sex & Fury/Bonten Tarô (in Psychovision)

    Une nouvelle critique littéraire, quoiqu’il s’agisse ici d’art séquentiel, relayée sur le site Psychovision (Je vous invite à cliquer sur la sympathique image de la bourrine Inoshika Ochô !!) sur lequel je vous invite encore une fois à aller faire un tour ! En attendant vous pourrez toujours savourer la bande-annonce de ce classique du manga ainsi que l’adaptation cinématographique de 1973 réalisée par Norifumi Suzuki, auteur également du nunsploitation Le Couvent de la Bête Sacrée (1974)…

    http://www.psychovision.net/bd/critiques/fiche/611-sex-and-fury--bonten-taro-anthologie 

    mercredi 23 avril 2014

    Bibliothèque des Ombres : L'Habitant de l'Infini (de Hiroaki Samura), c'est fini ! (in Psychovision)

    Voilà une série Gekiga / Chambara dont je ne pensais jamais lire la fin de mon vivant, mais l'auteur à la bonne idée de conclure sur un dernier combat d'une violence inouïe. 

    Pour l'occasion, je rends un court hommage à ce monument d'ultra-violence sur le site Psychovision qui accueillera certaines de mes prochaines chroniques. Ce charmant site rassemble de nombreux amateurs de cinoche déjanté, de littératures dégénérées et de BDs dévoyées... Un endroit que je vous invite à fréquenter si comme moi vous êtes à la recherche de bonnes séries B...

    Cliquez donc sur l'image pour aller sur le site. Et n'hésitez pas à vous lancer dans l'Habitant..., c'est de la bonne !

    http://www.psychovision.net/bd/critiques/fiche/607-habitant-de-linfini-l-la-serie